Les allergies de l’air intérieur : le calfeutrement à l’intérieur des maisons a conduit à
une augmentation de l’humidité et de la température des pièces, favorisant par là même
l’envahissement d’allergènes intérieurs tels que les poussières et acariens, en plus de
ceux apportés par les animaux domestiques.
Allergies de l’air extérieur : la déforestation et les friches en zone urbaine ont conduit
à la prolifération des graminées et à un risque accru de pollution organique par les pol-
lens. À cela s’ajoutent d’autres pollens allergisants comme ceux des cyprès de Provence,
de l’ambroisie du pays lyonnais. Le pollen, très fin, pénètre dans les voies respiratoires et
provoque des éternuements répétés du célèbre rhume des foins qui conduit dans 40%
des cas à l’asthme.
Allergies physico-chimiques : les polluants industriels ont des effets irritatifs qui
accroissent l’hyperréactivité bronchique chez les sujets à risque.
CONTRER L’ASTHME ET LES ALLERGIES
Des mesures de prévention existent déjà, mais des remèdes s’imposent pour faire
baisser la mortalité de ces maladies invalidantes et améliorer la santé.
qChez les jeunes enfants
Pour que le bébé allergique aux pro-
téines de lait retrouve une croissance
harmonieuse, il faut supprimer toute
source de protéines bovines, les rempla-
cer par un hydrolysat de protéines et
freiner une diversification trop précoce
de la nourriture. Des tests sont néces-
saires pour pouvoir réintroduire le lait,
généralement au bout d’un an.
L’allaitement maternel est d’ailleurs for-
tement conseillé car il contient des aller-
gènes aériens avec une protection
contenue dans l’allergène lui-même sous
forme de molécule: le TGF-bêta. Les tests
ont été effectués chez des souriceaux
qui présentaient dans ces conditions
60 % à 80% d’inflammation pulmonaire
en moins.
qLes autres actions possibles
Même si on ne peut supprimer toute
forme d’allergènes, des mesures de pré-
vention globale peuvent être mises en
place. On peut éviter le tabagisme passif, diminuer la température des pièces et aérer, évi-
ter l’exposition aux allergènes en passant souvent l’aspirateur, en recouvrant oreillers et
couettes de housses imperméables aux acariens.
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L’hypothèse hygiéniste
Cette théorie se fonde sur le lien qui
existerait entre excès d’hygiène et aug-
mentation des risques allergiques. En
effet, des études ont montré que les
enfants des campagnes plus en contact
avec les animaux de la ferme, dévelop-
pent moins d’allergies ou d’asthme que
les enfants des milieux urbains. Plus les
enfants sont en contact de façon pré-
coce avec des agents infectieux, moins
ils sont atteints par les allergies. Ceci
peut s’expliquer par un déséquilibre de
deux lignées de lymphocytes : les Th1 et
les Th2; avant la naissance ce sont les
Th2 qui dominent empêchant le rejet du
fœtus par la mère, dès que l’enfant naît
ce sont les Th1 qui prennent le pas, pro-
tégeant des maladies allergiques. Cepen-
dant, aujourd’hui, une autre hypothèse
prévaut, selon laquelle la prédominance
des Th2 s’expliquerait par une baisse du
nombre de bactéries de la flore intesti-
nale liée à l’alimentation.