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Enfin, on termine cette section avec un dernier th´eor`eme, moins connu, mais fort utile dans les applications.
Ce th´eor`eme est connu sous le nom du th´eor`eme chinois.
Th´eor`eme 1.1.8 (Th´eor`eme chinois).Soient n1, n2, . . . , nrdes entiers naturels plus grands ou ´egaux `a 2, deux
`a deux copremiers. Si m1, m2, . . . , mrsont des entiers alors le syst`eme de congruences
x≡m1(mod n1)
x≡m2(mod n2)
.
.
.
x≡mr(mod nr)
admet une unique solution modulo Qr
i=1 ni, c’est-`a-dire qu’il existe un et un seul entier xentre 0et ¡Qr
i=1 ni¢−1
satisfaisant les r ´equations de congruence.
Exemple 1.1.9. Rodrigue vient de fˆeter son anniversaire. Si l’on divise son ˆage par 8, on obtient un reste de 7,
et si l’on divise plutˆot par 11, on obtient un reste de 9. De plus, on sait que Rodrigue n’est pas si vieux. Trouver
l’ˆage de Rodrigue.
solution. Soit x, l’ˆage de Rodrigue. On a
x≡7 (mod 8)
x≡9 (mod 11)
Le th´eor`eme chinois nous dit que la solution du syst`eme est unique, modulo 88. La premi`ere ´equation donne que
x= 8k+ 7, pour un certain k∈Z. La deuxi`eme ´equation donne donc
8k+ 7 ≡9 (mod 11)
Or, comme PGCD(8,11) = 1, 8 admet un inverse multiplicatif modulo 11. Pour trouver cet inverse, on peut
utiliser l’algorithme d’Euclide. Dans ce cas-ci, on peut trouver facilement l’inverse par essais et erreurs. On
trouve 8 ∗7≡1 (mod 11). On obtient alors
k+ 7 ∗7≡9∗7 (mod 11)
Ce qui donne k≡3 (mod 11). Donc, k= 11l+ 3, pour un certain l∈Z. En rempla¸cant dans l’´equation
x= 8k+7, on obtient x= 88l+31. L’age de Rodrigue se situe donc dans l’ensemble {31,31+88,31 + 2∗88, . . .}.
Comme Rodrigue n’est pas si vieux, son ˆage est donc de 31 ans. ¤
1.2. Les ´
equations diophantiennes.
Une ´equation diophantienne est une ´equation dont seulement les valeurs enti`eres nous int´eressent. Par exemple,
on sait que l’´equation
45x+ 3y= 1
admet une infinit´e de solutions r´eelles. Par contre, essayez de trouver une solution enti`ere `a cette ´equation!!
On peut montrer que cette ´equation n’admet aucune solution enti`ere. Les ´equations diophantiennes, dans leur
g´en´eralit´e, restent encore un myst`ere pour les math´ematiciens. Chaque ´equation diophantienne est unique en
son genre dans le sens que les m´ethodes utilis´ees pour r´esoudre une certaine ´equation ne peuvent souvent pas
ˆetre utilis´ees pour r´esoudre une autre ´equation. Souvent, le probl`eme qui nous int´eresse, pour une ´equation
diophantienne donn´ee, est de savoir si celle-ci admet des solutions ou non. Si oui, en existe-t-il une infinit´e?
Bien qu’en g´en´eral, les ´equations diophantiennes soient compliqu´ees, certaines classes sont mieux connues. Par
exemple, l’ensemble des ´equations diophantiennes lin´eaires sont compl`etement connues. On a, pour les ´equations
diophantiennes lin´eaires `a deux variables, le th´eor`eme suivant :
Th´eor`eme 1.2.1. Soit l’´equation diophantienne
ax +by =c, a, b, c ∈Z
(1) Si PGCD(a, b) = d6 | c, l’´equation n’admet pas de solutions enti`eres.
(2) Si PGCD(a, b) = d|c, il existe une infinit´e de solutions de la forme
x= (b/d)k+x0, y = (−a/d)k+y0, k ∈Z
ou (x0, y0)est une solution particuli`ere de l’´equation.
Le th´eor`eme ci-haut ne se g´en´eralise malheureusement pas aux ´equations diophantiennes polynomiales. En
g´en´eral, pour r´esoudre une ´equation diophantienne, on a les outils suivants :