Chapitre 1
Ensembles, Algèbres et Tribus
On cherche à construire une collection de parties de Rd, contenant les ensembles que l’on pourra
mesurer.
1.1 Définitions
La théorie des ensembles est l’un des fondements les plus profonds des mathématiques, base théorique
de l’arithmétique elle-même. Bolzano puis Cantor étudient ce domaine au XIXe. Alors qu’on pensait
formaliser des notions «naturelles», on y a découvert des problèmes ardus, comme le paradoxe du barbier
(Russell, début XXe).
Paradoxe du barbier Soit Al’ensemble des ensembles qui ne se contiennent pas :
A={E,}
L’ensemble Ase contient-il ?
D’où la contradiction. Et réciproquement...
Pour casser ce paradoxe, on sépare éléments et ensembles, en définissant une série de «natures»
hiérarchisées : éléments, parties, ensembles, ensembles de parties, etc. Les notations signalent les niveaux
: en minuscule les éléments, en majuscule les parties, en majuscule ronde les collections et en double barre
les ensembles :
Rang 0élément e
Rang 1Apartie {e}La plus grande partie est l’ensemble E
Rang 2Acollection de parties {{e}} La plus grande collection est P(E).
P(E)est l’ensemble des parties de E.
On distingue bien les opérateurs ∈et ⊂:
e∈E, a ∈ {a},
Il faut donc se méfier des termes comme «contient» qui marche à la fois pour les parties (Econtient A)
et les éléments (Econtient a).
En particulier, on ne peut jamais écrire e∈ A, puisque
On se place donc dans un ensemble E(par exemple R) et on considère l’ensemble de ses parties, P(E).
Définition 1 (Complémentaire)
Soit A∈ P (E)une partie de E, son complémentaire est
Ac={x∈E, x 6∈ A}=E\A
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