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la population entière !) ait les yeux bruns, autrement dit, la probabilité qu’un individu au cheveux bruns ait les yeux
bruns.
Remarque : À noter que pour exprimer le “sachant que L” on met l’information contenue par la réalisation de
l’événement Len adjectif, ou dans une proposition à l’indicatif. Par contre, l’événement dont la probabilité est en
discussion (ici K) est précédé d’un verbe au subjonctif (puisque sa réalisation est incertaien).
Encore un autre exemple : on lance deux dés, un rouge et un vert, et on en prend la somme. On note les événe-
ments Q:“La somme est paire” et R:“Le dé vert a donné 5” . En français, on exprime P(Q∩R)par la probabilité que
la somme soit paire et que le dé vert donne 5, autrement dit, la probabilité que, d’une part, le dé rouge ait donné 1,
3 ou 5 et, de l’autre, que le dé vert ait donné 5 (soit 1/12). En revanche P(Q|R), est la probabilité que la somme soit
paire en sachant que le dé vert a donné 5, autrement dit il ne reste plus de hasard sur le dé vert ; c’est la probabilité
que le dé rouge ait donné 1, 3 ou 5 (soit 1/2). P(R|Q)est quant à elle la probabilité que si on vous a dit que la somme
était paire, le dé vert ait donné 5 (soit 1/6). Vous pouvez calculer que P(Q) = 1/2 et P(R) = 1/6 , et vérifier que les
probabilités données plus haut sont compatibles avec (4).
Supposons qu’on a plusieurs événements (qui ne sont pas impossibles) C1,C2,···,Cnqui sont incompatibles et
que C1∪C2∪ ·· · ∪Cn=Ω. En langue courante, ces événements ne peuvent pas arriver en même temps, mais au
moins l’un d’entre eux doit avoir lieu. On dit que les Ciforment une famille complète. Alors
P(A) = P(A∩Ω) = P(A∩[C1∪C2∪ ·· · ∪Cn])
=P([A∩C1]∪[A∩C2]∪ ·· ·[A∩ ∪Cn])
=P(A∩C1) + P(A∩C2)+
···+P(A∩Cn)Les A∩Cisont incompatibles
=P(A|C1)P(C1) + P(A|C2)P(C2)+
···+P(A|Cn)P(Cn)On utilise (4) pour chaque terme.
(5)
Cette formule est particulièrement utile, lorsqu’on sait bien déterminé la probabilité de Adans divers scénarios (e.g.
les différents génotypes possibles des parents). Voici un cas particulier de (5) :
P(A) = P(A|B)P(B) + P(A|B)P(B)(6)
Intuitivement l’idée d’indépendance se traduit par le fait que la réalisation d’un événement n’a pas d’influence sur
l’autre, ou P(A|B) = P(A). Cependant, si Best un événement impossible, parler de Asachant que Best réalisé n’a
pas de sens. Pour définir les choses en toute généralité, on dit plutôt que Aet Bsont indépendants lorsque
P(A∩B) = P(A)P(B).(7)
Si P(B)6=0, on retrouve P(A|B) = P(A)en utilisant (4). De même si P(A)6=0, on a P(B|A) = P(B). Lorsqu’on
parle de plusieurs événements I1,I2,···In, on dit qu’ils sont indépendants 2 à 2 si n’importe quelle paire d’entre
eux forme un couple d’événement indépendant : P(Ii∩Ij) = P(Ii)P(Ij). Ils sont mutuellement indépendants (ou tout
simplement, indépendants) si la probabilité d’une intersection (de 2 ou plus d’événements) donne le produit des
probabilités.
Lorsqu’on demande de montrer l’indépendance, il faut calculer P(A∩B)(par exemple via P(A|B)ou P(B|A)) et
voir si (7) est satisfaite. Faites attention de bien calculer ces valeurs de façon indépendante (c’àd. sans se servir de
(7)) : les argumentations circulaires sont des erreurs très fréquentes !