SESSION 2010 E3A
Concours ENSAM - ESTP - EUCLIDE - ARCHIMEDE
Epreuve de Mathématiques B MP
Exercice 1
1. a. Pour tout x] − 1, 1[,1
e
1
1+x= 1
e
+
X
n=0
(−1)nxn=
+
X
n=0
(−1)n1xn
e.
b. On sait que la somme d’une série entière est dérivable sur son intervalle ouvert de convergence et que sa dérivée s’obtient
par dérivation terme à terme. Donc, sous l’hypothèse R>1,Sest dérivable sur ] − 1, 1[et pour x] − 1, 1[,
S(x) − S(x) =
+
X
n=1
nanxn1
+
X
n=0
anxn=
+
X
n=0
(n+1)an+1xn
+
X
n=0
anxn=
+
X
n=0
((n+1)an+1an)xn,
puis
Ssolution de (E)sur ] − 1, 1[x] − 1, 1[,
+
X
n=0
((n+1)an+1an)xn=
+
X
n=0
(−1)n1xn
e
nN,(n+1)an+1an=(−1)n1
e()
(par unicité des coefficients d’un développement en série entière).
Si R>1,Sest solution de (E)sur ] − 1, 1[si et seulement si nN,(n+1)an+1an=(−1)n1
e.
c. En multipliant les deux membres de ()par n!, on obtient : nN,(n+1)!an+1n!an=(−1)n1n!
e.
Soit alors nN,
n!an=0!a0+
n1
X
k=0
((k+1)!ak+1k!ak) (somme télescopique)
=a0+
n1
X
k=0
(−1)k1k!
e=a01
e
n1
X
k=0
(−1)kk!,
et donc an=a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!.
nN,an=a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!.
Réciproquement, si nN,an=a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!alors pour nN,
(n+1)an+1nan= a0
n!1
en!
n
X
k=0
(−1)kk!! a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!!= − 1
en!(−1)nn! = (−1)n1
e.
d. Soit nN.
|an|6|a0|
n!+1
en!
n1
X
k=0(−1)kk!6|a0|+1
en!
n1
X
k=0
(n1)! = |a0|+n×(n1)!
en!=|a0|+1
e.
Donc nN,|an|6|a0|+1
ece qui reste vrai pour n=0. La suite (an)est bornée.
Pour nN, posons bn=1. Alors Rb=1et an=O(bn). On en déduit que R=Ra>Rb=1.
R=1.
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2. Soit x > 1. La fonction t7et
x+test continue sur [1, +[car t>1,t+x>1+x > 0.
De plus, t2et
x+t
t+tet
t+0d’après un théorème de croissances comparées et donc et
x+t=
t+o1
t2et donc
que la fonction t7et
x+test intégrable sur [1, +[.
x > 1, la fonction t7et
x+test intégrable sur [1, +[.
3. Soient x] − 1, 1[et nN.
Z+
1
et
x+tdt =Z+
1
et
t×1
1x
tdt
=Z+
1
et
t
n
X
k=0x
tk
+x
tn+1
1x
t
dt (car t>1, x
t=|x|
t6|x|< 1 et donc x
t6=1)
=Z+
1 n
X
k=0
(−1)kxket
tk+1+ (−1)n+1xn+1et
tn+1(x+t)!dt
Maintenant, chaque fonction t7(−1)ket
tk+1xk+1est intégrable sur [1, +[car continue sur [1, +[et négligeable devant
1
t2quand ttend vers +. On en déduit encore que la fonction t7(−1)n+1xn+1et
tn+1(x+t)=et
x+t
n
X
k=0
(−1)kxket
tk+1.
On en déduit que Z+
1
et
x+tdt =
n
X
k=0
(−1)kxkZ+
1
et
tk+1dt+(−1)n+1xn+1Z+
1
et
tn+1(x+t)dt. Maintenant, pour nN,
(−1)n+1xn+1Z+
1
et
tn+1(x+t)dt
=|x|n+1Z+
1
et
tn+1(x+t)dt 6|x|n+1Z+
1
et
x+tdt,
et comme |x|n+1Z+
1
et
x+tdt
n+0car |x|< 1, on en déduit que (−1)n+1xn+1Z+
1
et
tn+1(x+t)dt
n+0et donc
que
n
X
k=0
(−1)kxkZ+
1
et
tk+1dt
n+Z+
1
et
x+tdt. On a montré que
x] − 1, 1[,Z+
1
et
x+tdt =
+
X
n=0
bnxnnN,bn= (−1)nZ+
1
et
tn+1dt.
Pour nN, on pose In=Z+
1
et
tndt. On a donc x] − 1, 1[,Z+
1
et
x+tdt =
+
X
n=0
(−1)nIn+1xn
4. Soit x] − 1, +[. En posant u=x+t, on obtient
f(x) = Z+
x+1
eu+x
udu =exZ+
x+1
eu
udu.
Maintenant, la fonction u7eu
uest continue sur ]0, +[et donc la fonction y7Z+
y
eu
udu =Z+
1
eu
udu
Zy
1
eu
udu est dérivable sur ]0, +[de dérivée la fonction y7ey
y.
Ainsi, la fonction x7x+1est dérivable sur ] 1, +[à valeurs dans ]0, +[et la fonction y7Z+
y
eu
udu est
dérivable sur ]0, +[et on en déduit que la fonction x77Z+
x+1
eu
udu est dérivable sur ] − 1, +[de dérivée la fonction
x7e−(x+1)
x+1.
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Finalement, fest dérivable sur ] 1, +[en tant que produit de fonctions dérivables sur ] − 1, +[et pour x > 1
f(x) = exZ+
x+1
eu
udu +ex×e−(x+1)
x+1=f(x) − 1
e
1
x+1.
fest dérivable sur ] − 1, +[et x > 1,f(x) − f(x) = 1
e
1
x+1.
5. Posons a0=f(0) = Z+
1
et
tdt =I1puis pour nN,an=a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!. D’après la question, 1.c., si
Ra>1,Sest solution de (E)sur ] − 1, 1[et d’après la question 1.d., Ra>1. Donc, Sest solution de (E)sur ] 1, 1[.
Maintenant, les fonctions x71et x71
e
1
x+1sont continues sur ] − 1, 1[. Le théorème de Cauchy permet d’affirmer
qu’il existe une solution de (E)et une seule sur ] − 1, 1[prenant la valeur I1en 0à savoir la fonction f. On en déduit que
S=fet donc
x] − 1, 1[,a0+
+
X
n=1 a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk!!=Z+
0
et
x+tdt =
+
X
n=0
(−1)nIn+1xn.
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, pour nN, on en déduit a0
n!1
en!
n1
X
k=0
(−1)kk! =
(−1)nIn+1et donc
n
X
k=0
(−1)kk! = (−1)nn! +
n1
X
k=0
(−1)kk! = (−1)nn! + en!I1
n!+ (−1)n+1In+1
= (−1)nn! + eZ+
1
et
tdt + (−1)n+1en!Z+
1
et
tn+1dt.
nN,
n
X
k=0
(−1)kk! = (−1)nn! + eZ+
1
et
tdt + (−1)n+1en!Z+
1
et
tn+1dt.
Exercice 2
1. Soient M∈ Ep,q,PGLn(R)puis M=PMP1.
Msolution de Ep,q M2+pM +qIn=0P(M2+pM +qIn)P1=0PM2P1+pPMP1+qIn=0
(PMP1)2+pPMP1+qIn=0M2+pM+qIn=0
Msolution de Ep,q
M∈ Mn(R),(Msolution de Ep,q ME(M), Msolution de Ep,q.
2. a. Une matrice M∈ Mn(R)est diagonalisable dans Rsi et seulement si il existe un polynôme non nul annulateur de
M, scindé sur Rà racines simples.
Soit Mune solution de E−(a+b),ab. Le polynôme X2− (a+b)X+ab = (Xa)(Xb)est scindé sur Rà racines simples
(car aet bsont des réels distincts) et annulateur de M. Donc, Mest diagonalisable dans R.
b. Donc, il existe PGLn(R), il existe D=diag(λi)16i6n∈ Dn(R)telles que M=PDP1.
Msolution de Ep,q Dsolution de Ep,q D2− (a+b)D+abIn=0
diag(λ2
i− (a+b)λi+ab)16i6n=0
iJ1, nK, λ2
i− (a+b)λi+ab =0iJ1, nK, λi{a, b}.
Les solutions de E−(a+b),ab sont les PDP1P∈ GLn(R)et D=diag(λi)16i6n∈ Dn(R)avec iJ1, nK, λi{a, b}.
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3. a. M2=0f2=0xRn, f(f(x)) = 0xE, f(x)KerfImfKerf.
b. Soit fune application linéaire d’un K-espace Ede dimension finie dans un K-espace F. La restriction de fà tout supplé-
mentaire de Kerfdans Eréalise un isomorphisme de ce supplémentaire sur Imf. En particulier, dim(Kerf) + dim(Imf) =
dim(E).
c. n=dim(Kerf) + dim(Imf)>2dim(Imf)et donc dim(Imf)6n
2.
d. Si p=0,f=0et la matrice de fdans toute base est nulle, c’est-à-dire conventionnellement de la forme désirée.
Supposons dorénavant 16p6n
2de sorte que np>p.
Soit (enp+1,...,en
|{z }
p
)une base de Imf.(enp+1,...,en
|{z }
p
)est une famille libre de KerfImfet on peut la compléter en
(ep+1,...,en
|{z }
np
)base de Kerf.
D’autre part, puisque les vecteurs ei,np+16i6n, sont dans Imf, il existe une famille (e1,...,ep)de vecteurs de
Rntelle que iJ1, pK,f(ei) = enp+i.
Vérifions alors que la famille (ei)16i6nest une base de Rn. Il suffit pour cela de vérifier que cette famille est libre.
Soit (αi)16i6nRn.
n
X
i=1
αiei=0f n
X
i=1
αiei!=0
p
X
i=1
αif(ei) (car iJp+1, nK, eiKerf)
iJ1, pK, αi=0(car (f(ei))16i6pest une base de Imf)
Il reste
n
X
i=p+1
αiei=0ce qui impose iJp+1, nK, αi=0car la famille (ei)p+16i6nest une base de Kerf. Finalement,
B= (ei)16i6nest une base de Rn.
Puisque iJp+1, nK,f(ei) = 0et iJ1, pK,f(ei) = enp+i, on a MatB(f) = 0np,p 0np,np
Ip0p,np.
e. Pour 06p6n
2, posons Jp=0np,p 0np,np
Ip0p,np.
Soit M∈ Mn(R). Si M2=0, alors d’après ce qui précède, Mest semblable à Jp. Réciproquement, si Mest semblable à
Jp, il existe une base B= (ei)16i6nde Edans laquelle la matrice de fest Jp. Pour p+16i6n,f2(ei) = f(0) = 0et
pour 16i6p,f2(ei) = f(enp+i) = 0. Donc f2=0puis M2=0.
L’ensemble des solutions de E0,0 est [
06p6n
2
E(Jp).
4. a. Soit Mune solution de E2a,a2. Posons N=MaIn. Alors
N2= (MaIn)2=M22aM +a2In=0.
Par suite, il existe une matrice Ntelle que M=N+aInet N2=0. Réciproquement, si M=N+aInavec N2=0, alors
M22aM +a2In=0.
b. Les solutions de l’équation N2=0ont été déterminées en 3. et donc l’ensemble des solutions de E2a,a2est
[
06p6n
2
E(aIn+Jp)(car PGLn(R), P(Jp+aIn)P1=PJpP1+aIn).
5. Soit M∈ Mn(R).M2+In=0M2= −Indet(M2) = det(−In)(detM)2= (−1)n. Si de plus nest impair,
cette dernière équation n’a pas de solution dans Rcar (−1)n= −1.
Si nest impair, l’équation E0,1 n’a pas de solution dans Mn(R).
6. a. Soit M∈ E0,1. Le polynôme X2+1= (Xi)(X+i)est à racines simples dans Cet annulateur de M. Donc Mest
diagonalisable dans C.
b. Soit M∈ E0,1. Les valeurs propres de Msont à choisir parmi les racines du polynôme annulateur X2+1. Donc
Sp(M){i, i}. Plus précisément, puisque Mest à coefficients réels, on sait que si Ma une valeur propre non réelle λ,
alors λest encore valeur propre de Mavec même ordre de multiplicité. Donc iet isont effectivement valeurs propres de
M, toutes deux d’ordre p.
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Soit fl’endomorphisme de C2p canoniquement associé à M.fest diagonalisable, Cp=Ker(fiId)Ker(f+iId)avec
dimKer(fiId) = dimKer(f+iId) = p. Soient (e1,...,ep)une base de Ker(fiId)et (ep+1,...,e2p)une base de
Ker(f+iId). Alors (ek)16k62p est une base de C2p.
Vérifions alors que la famille (e1+ep+1, e2+ep+2,...,ep+e2p, i(e1ep+1), i(e2ep+2),...,i(epe2p)) est libre. Soit
(λ1,...,λp, µ1,...,µp)C2p.
λ1(e1+ep+1) + ...+λp(ep+e2p) + µ1i(e1ep+1) + ...+µpi(epe2p) = 0
(λ1+1)e1+...+ (λp+p)ep+ (λ11)ep+1+...+ (λpp)e2p =0
(λ1+1) = (λ11) = 0, . . . , (λp+p) = (λpp) = 0
λ1=µ1=...=λp=µp=0.
Ainsi, la famille B= (e1+ep+1, e2+ep+2,...,ep+e2p, i(e1ep+1), i(e2ep+2),...,i(epe2p)) est libre et donc
est une base de C2p. Maintenant, par définition, pour 16k6p,f(ek+ek+p) = i(ekek+p)et f(i(ekek+p)) =
i(iek+iek+p) = −(ek+ek+p). La matrice de fdans Best donc 0Ip
Ip0. On a donc montré que Mest semblable
dans Mn(C)à0Ip
Ip0.
Vérifions enfin que Mest semblable à Jp=0Ip
Ip0dans Mn(R). On vient de montrer qu’il existe QGL2p(C)
telle que QMQ1=Jpou encore telle que QM =JpQ. Posons Q=Q1+iQ2Q1et Q2sont à coefficients réels. On a
donc Q1M+iQ2M=jpQ1+iJpQ2puis, comme Met Jpsont à coefficients réels, Q1M=JpQ1et Q2M=JpQ2.
Mais alors, plus généralement, xR,(Q1+xQ2)M=Jp(Q1+xQ2). Maintenant, x7det(Q1+xQ2)est un polynôme
non nul car det(Q1+iQ2) = det(Q)6=0. Ce polynôme admet donc un nombre fini de racines et, puisque Rest infini, il
existe x0Rtel que det(Q1+x0Q2)6=0.
Si on pose P=Q1+x0Q2,Pest une matrice à coefficients réels inversible telle que PM =JpPou encore telle que
PMP1=Jp.
Si Mest solution de E0,1, il existe PGLn(R)telle que PMP1=0Ip
Ip0.
c. Réciproquement, un calcul par blocs montre que 0Ip
Ip02
=Ip0
0Ip= −Inet donc 0Ip
Ip0∈ E0,1.
E0,1 =E(Jp)Jp=0Ip
Ip0.
Exercice 3
1. Pour chaque (P, Q)E2, la fonction PQ est continue sur le segment [−1, 1]et donc intégrable sur ce segment. ϕest
donc une application de E×Edans R.
Pour tout (P, Q)E2,ϕ(P, Q) = ϕ(Q, P)et donc ϕest symétrique.
Pour tout (P1, P2,,Q)E2et (λ1, λ2)R2,
ϕ(λ1P1+λ2P2, Q) = Z1
1
(λ1P1(t) + λ2P2(t))Q(t)dt =λ1Z1
1
P1(t)Q(t)dt +λ2Z1
1
P2(t)Q(t)dt =
λ1ϕ(P1, Q) + λ2ϕ(P2, Q).
Donc, ϕest linéaire par rapport à sa première variable puis, par symétrie, bilinéaire.
Soit PE.ϕ(P, P) = Z1
1
P2(t)dt >0. De plus,
ϕ(P, P) = 0Z1
1
P2(t)dt =0
t[−1, 1], P2(t) = 0(fonction continue positive d’intégrale nulle)
P=0(polynôme ayant une infinité de racines).
Donc ϕest définie positive.
En résumé, ϕest une forme bilinéaire, symétrique, définie et positive sur Eet donc
ϕest un produit scalaire sur E.
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