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3) Application mesurable entre deux espaces mesurables: application telle que l'image réciproque de toute
partie mesurable soit mesurable.
Pour vérifier qu'une application f de (E,T) dans (E',T') est mesurable lorsque l'on a un système générateur ∑ de la
tribu d'arrivée T', il suffit de vérifier que l'image réciproque par f de tout élément de ∑ est dans T (car dans ce cas
on vérifie que T1 = {B∈ T ' , f -1(B) ∈ T} est une tribu qui contient ∑ , et donc T1 = T ').
• 1A est mesurable ⇔ A est mesurable .
• Une composée de fonctions mesurables est mesurable .
• Une fonction démarrant d’un espace mesuré discret (I,P(I)) est toujours mesurable.
• Si l'espace de départ est complet, une fonction presque partout égale à une fonction mesurable est
mesurable .
( Si f = g sur E\N : f -1(A) = [g-1(A) ∩(E\N)] ∪ [f –1(A)∩N] est mesurable).
Fonctions de (E,T) dans (X topologique, BX) (X = R , [-∞
∞∞
∞,+∞
∞∞
∞] , [0,+∞
∞∞
∞] , C ,…) :
• f continue ⇒ f mesurable (E topologique ici) (mais par exemple 1Q est mesurable).
• Si f est à valeurs complexes, f est mesurable ssi Re f et Im f le sont (si f = g+i.h, pour les
générateurs de BC de la forme I+i.J, on a f -1(I+i.J) = g-1(I)∩h-1(J)).
• Si f, g, f1,…, fn, … sont mesurables et si cela a un sens : f +g , λ.f, fg , max (f,g), min (f,g), f +, f –,
| f | , f/g , sup fn , inf fn ,limfn lim fn , lim fn , n=0
∑
∑∑
∑
+∞ fn , n=0
∏
+∞fn sont mesurables.
(On démontre d’abord ces résultats pour f, g à valeurs dans [0,+∞], à l’aide d’égalités du type :
{f + g < α} = r,s∈Q+,r+s<α
∪ {f<r}∩{g<s} ; {sup f ≤ α} = n
∩ {fn ≤ α} …).
Fonctions étagées: une fonction f : (E,T) → (E',T') est dite étagée si elle est mesurable et ne prend
qu'un nombre fini de valeurs. Les fonctions étagées à valeurs complexes sont de la forme f = k=0
∑
nαk.1Ak
où les αk sont des complexes et (Ak) une partition de E d'ensembles mesurables.
On a le résultat d'approximation suivant:
Thm Toute fonction mesurable et bornée de (E,T) dans C est limite uniforme d’une suite de
fonctions étagées.
(se ramener au cas réel, avec f à valeurs dans [-1,1], et considérer pour n ≥ 1 et k ∈ [[-n,n [[ les
parties mesurables Ak,n = { k/n ≤ f < (k+1)/n}, An,n = {f = 1} puis la suite fn(x) = k= -n
∑
n(k/n).1Ak,n:
on a évidemment ||f-fn||∞ ≤ 1/n pour tout n.
4) Intégrale associée à une mesure µ dans un espace mesuré (E,T,µ) :
On note L+(E,T,µ) = { f : E →[0,+∞], f mesurable} ,en abrégé : L+(E) ( [0,+∞] est muni de sa tribu borelienne).
Nous allons démonstrer qu’il existe une unique application I : L+(E) → [0,+∞], f → I(f) = ⌡
⌠f (notation) telle
que :
! (C1) ∀A ⊂ E , A mesurable : ⌡
⌠1A = µ (A);
! (C2) ∀f, g ∈ L+(E) , ∀λ ∈ R+ : ⌡
⌠f+λg = ⌡
⌠f + λ.⌡
⌠g (linéarité positive);
! (C3) ∀(fn) ∈ L+(E)N : (fn)↑ f ⇒ ⌡
⌠fn ↑ ⌡
⌠f (propriété de convergence croissante de Beppo-Levi).