Horticulture - Chambre d`Agriculture Aquitaine

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N°9 – 29 septembre 2011
SOMMAIRE
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires
à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières
sont les horticulteurs et pépiniéristes, les entreprises CIC et Medan.
HORTICULTURE
Le rédacteur du BSV Horticulture - Pépinières est le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest.
Vigilance et rappel
réglementaire
Ravageurs
• Pucerons
• Aleurodes
• Chenilles
• Tétranyques tisserands
• Tarsonèmes et phytoptes
• Thrips
• Cicadelles
• Cochenilles
Maladies
• Rouille
• Mildiou
• Botrytis
• Phytophtora
• Fusariose
• Bactérioses
Récapitulatif de l'évaluation
des risques
Remarques générales
Horticulture
Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du 31 juillet 2000
et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive 2000/29/CE concernant les
mesures de protection contre l’introduction dans la communauté d’organismes nuisibles aux
végétaux et aux produits végétaux et contre leur propagation à l’intérieur de la communauté. .La
notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de quarantaine. Un
organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale pour la Protection des
Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de la
zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y
est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle.. »
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible réglementé a
l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture
et de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de l’alimentation- SRAL).
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre
régionale d'agriculture
d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agricultur
e.gouv.fr/
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°9 – 29 septembre 2011
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Ravageurs

Pucerons
Observations - dégâts - évaluation des risques :
Les conditions sont toujours favorables et différentes espèces ont été observées sur différentes cultures :
- Chrysanthème : plusieurs sites connaissent des attaques généralisées au niveau des bourgeons d'Aphis
gossypii surtout sous abris, avec un risque important d’atteinte des boutons en formation au niveau des
variétés de « grosses fleurs » et toujours un risque de développement de fumagine, jaunissement,
affaiblissement des plantes et de possibles transmissions de virus (Chrysanthemum stunt viroid par
exemple). L’autre espèce Macrosiphoniella samborni se développe encore sur certains sites mais le
risque est moins important. Septembre est toujours une période très favorable aux pucerons avec des
rythmes de développement qui suivent les données météorologiques. La végétation devient dense et les
pucerons se trouvent dans les extrémités (assez facile à repérer) ou en conditions extrêmes (canicule ou
temps très humide et frais) sous les feuilles du bas (moins facile à repérer).
- Cyclamen : attaque moyenne d’Aphis gossypii sur certaines parcelles. Le risque de déformation par
enroulement des jeunes feuilles et de blocage est important. En principe les foyers démarrent en localisé
mais une généralisation est possible rapidement par temps chaud. Il faut régulièrement examiner les
cœurs des plantes et repérer les enveloppes de mues blanches (exuvies).
- Heliotrope, Ipomées panachées : espèces assez sensibles, il faut être vigilant en particulier sur les
pieds-mères et examiner le bas des plantes ou les apex. Myzus persicae a été observé sur un site
(formes aptères vert homogène).
Aphis gossypii vert –noir, cornicules noirs
Dégâts d’Aphis gossypii sur cyclamen
Macrosiphoniella samborni sur chrysanthèmes
Macrosiphoniella samborni sur chrysanthèmes
(Source http://whatcom.wsu.edu)
(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)
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Bio-contrôle : il faudra de moins en moins compter sur l’activité des auxiliaires indigènes avec l’arrivée de
l’automne en cultures extérieures, et en cultures sous abris peu ou pas chauffées :
- prédateurs polyphages : coccinelles, syrphes, cécidomyies, chrysopes,
- parasitoïdes spécialisés : Aphidius sp, Aphelinus, praon...

Aleurodes
Observations - dégâts - évaluation des risques :
Nous sommes toujours en conditions favorables pour leur développement surtout sous abris. Des observations
ont été faites en particulier sur :
- Poinsettia : les cultures de fin d'année ont démarré depuis fin juillet-début août. En principe les jeunes
plants sont sains mais il faut encore le vérifier par l’installation de panneaux jaunes pour piéger les
adultes issus d'une population d'œufs, larves sur les premières feuilles et l’examen régulier du feuillage.
C'est Bemisia tabaci qui est à craindre ! En effet depuis quelques années, ce n’est plus que cette espèce
que l’on observe sur ces cultures. Pour l’instant aucune attaque importante n’est à signaler.
- Sauge : toutes les espèces sont sensibles et peuvent héberger Trialeurodes vaporariorum mais aussi
Bemisia tabaci.
- Chou d’ornement : l’aleurode du chou Aleyrodes proletella peut se développer avec un risque plus
important sous abris c’est une espèce spécifique du chou mais elle peut trouver refuge sur des
brassicacées adventices.
Détail adulte, larve,
puparium Bemisia tabaci
(Source : GIE FPSO)
Détail adultes
Aleyrodes proletella
(Source : http://www.entomart.be)
Adulte , œufs et larves de
Aleyrodes proletella,
(Source : GIE FPSO)
Bio-contrôle :
- acarien prédateur d’œufs et de larves : Amblyseius swirskii ,
- parasitoides : Encarsia formosa, Eretmocerus eremicus (contrôle de Trialeurodes), Eretmocerus
mundus (contrôle de Bemisia),
- champignons entomopathogènes (HR >70%) : Paecilomyces fumosoroseum, Lecanicillium muscarium.
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Chenilles (Lépidoptères)
La fin de l’été approche et les effectifs augmentent avec le nombre de générations qui se succèdent, qui
dépend des espèces. Nous avons fait des observations en particulier sur :
- Chrysanthème : morsures et petites chenilles régulièrement observées de deux espèces Autographa
gamma (noctuelle gamma) et Chrysodeixis chalcites (noctuelle de l'artichaut) qui sont très polyphages.
Les dessins sur les ailes des adultes permettent de les différencier. Des pièges à phéromones permettent
d’évaluer les populations d’adultes.
- Cyclamen : le risque de morsures du feuillage par des noctuelles défoliatrices est toujours d’actualité
mais ce sont deux espèces principales qui sont préoccupantes.
 De fortes attaques de Duponchelia foevalis sont à signaler sur plusieurs entreprises avec des
entoilements caractéristiques observés au niveau du bulbe du cyclamen. Les populations initiales se sont
sans doute développées sur des cultures de printemps : impatiens de Nouvelle Guinée et/ou begonia
qui sont également connus comme des plantes hôtes très attractives où les dégâts peuvent être insidieux.
Un piégeage phéromonal est fortement conseillé pour faire le diagnostic de la présence d’adultes et
évaluer le risque. Il faut soigneusement examiner le cœur de vos plantes : amas soyeux parfois discrets
sous le bulbe avec présence de déjections et en cherchant bien observation des chenilles et des "cocons
de terre". Plusieurs générations se sont succédées depuis ce printemps et les dégâts seront à leur
maximum en septembre-octobre sur les sites touchés en début de campagne. Rappelons que cette
chenille est polyphage, qu’elle affectionne les endroits humides et les végétations denses et que son
développement est préoccupant sous serre depuis quelques années.
 Certains sites sont très touchés par des attaques d’ Helicoverpa armigera : les chenilles sont friandes de
pollen et trouent les boutons du cœur, les fleurs qui s'épanouissent ont un cœur vide et fanent rapidement
car la corolle a été sapée à sa base.
- Agrumes : une forte attaque de mineuses a été observée sur un site sous abris : galeries sinueuses face
supérieures (0,5 cm de large au maximum), larves visibles par transparence. L'identification serait à
mener pour confirmer le diagnostic probable de Phillocnistis citrella : originaire d'Asie du Sud Est,
largement disséminé aujourd'hui : Floride, Amérique Centrale, Portugal, Espagne, France (Corse, 1994),
Italie, Maghreb, Turquie, Israël, Corse. Il s’agit d’un micro-lépidoptère (Gracillaridae), de 6 mm
d’envergure, apparenté au groupe des teignes ; les ailes antérieures sont blanches avec des écailles
argentées, de petites taches noirâtres et une grosse tache noire à leur extrémité ; le corps et les ailes
postérieures avec longue frange marginale sont blancs. Au repos, l’adulte replie ses ailes et est difficile à
repérer. Les chenilles forent des galeries sous l’épiderme des feuilles. En regardant la face inférieure des
feuilles, il est possible de voir des larves jaune-verdâtre de 3 mm de long maximum. Au terme de leur
développement, les chenilles vont se nymphoser au bord du limbe qu’elles enroulent pour former une
loge. Les œufs sont pondus isolément face inférieure des feuilles (éclosion sous 2-10 jours). Les 4 stades
larvaires se développent sur 5 à 20 jours en creusant des galeries (1 à 2-3 mines/feuilles qui occupent
jusqu’à la moitié de la surface foliaire). La nymphose se déroule au bord du limbe sous un enroulement
foliaire. Durée totale du cycle varie de 13 à 52 jours. Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°9 – 29 septembre 2011
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Chrysodeixis chalcites larve et adulte
(Source : http://www.forestryimages.org)
(Source : http://www.invasive.org)
Helicoverpa armigera larve et adulte
(Source : http://images.sciencedaily.com)
(Source : http://www.lepinet.fr)
Dégâts sur bouton de cyclamen d’Helicoverpa armigera
(Source : GIE FPSO)
Dégâts sur fleur de cyclamen d’Helicoverpa armigera
(Source : GIE FPSO)
Chenille et dégâts de Duponchelia sur cyclamen
(Source : GIE FPSO)
Mâles de Duponchelia englués dans piège phéromonal
Adulte de Phillocnistis citrella
(Source : http://cisr.ucr.edu)
Galeries et larves de Phillocnistis citrella
(Source : http://blog.sciencenet.cn)
(Source : GIE FPSO)
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Bio-contrôle :
- bactéries entomopathogènes : Bacillus thuringiensis Var kurtaki ou azawaï,
- parasitoïdes : Trichogramma sp.

Tétranyques tisserands (Acariens)
Observations - dégâts - évaluation des risques :
Les temps chauds et secs sont très favorables à Tetranychus urticae surtout sous abris et dans les cultures à
faible besoin en eau. La pression devrait diminuer avec la baisse des températures nocturnes.
Des observations ont été menées en particulier sur :
- Chrysanthème : de faibles à fortes populations sont observées, les attaques sont surtout localisées sur
les feuilles basales mais peuvent gagner les extrémités. Ce sont les cultures sous abris qui sont les plus
sensibles et surtout les variétés de « grosses fleurs ». Il existe de fortes sensibilités variétales. Par temps
chaud et sec le développement est très rapide ! Le risque est alors important au niveau des boutons et
surtout lors de la rentrée sous abris à haute densité début octobre des cultures menées jusqu’alors à
l’extérieur.
- Cyclamen : une attaque remarquable a été observée sur un site avec des dégâts caractéristiques :
gaufrage, aspects rosés en creux face inférieure avec présence de fils soyeux, œufs et formes mobiles.
Cela confirme le caractère polyphage du ravageur et le risque sous abris.
Bio-contrôle :
- acarien prédateur de nettoyage (foyers) : Phytoseiulus persimilis
- acarien prédateur de protection : Neoseiulus californicus, Amblyseius andersonii
- diptère prédateur de nettoyage : Feltiella acarisuga
- coccinelle prédatrice : Stethorus punctillum

Tarsonèmes et phytoptes (Acariens)
Observations - dégâts-évaluation des risques : les baisses des températures nocturnes, l’allongement des
nuits augmentent le risque de développement du tarsonème. Cet acarien microscopique préfère des conditions
douces et humides contrairement aux tétranyques tisserands.
Nous avons fait des observations notamment sur :
- Yocroma : plante, proche du Datura, très sensible au développement du tarsonème de
Polyphagotarsonemus latus. Le dégâts sont ypiques : filiformisme des jeunes feuilles, épaississement et
formations liégeuses au niveau des pousses, tiges, blocage de croissance.
Polyphagotarsonemus latus. sur Yocroma (Source : GIE FPSO)
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Thrips
Observations - dégâts - évaluation des risques : les populations de Frankliniella occidentalis ont été très
importantes encore en août avec des vols venant de l’extérieur et rentrant dans les abris.
- Chrysanthème : sous abris des populations résiduelles peuvent encore provoquer des déformations de
feuilles. Une forte présence de l'anthocoride Orius (adultes et larves) est observée sur certains sites aussi
bien sous abris qu’à l’extérieur. En principe le risque de développement sur feuillage devient faible sur
septembre (nuits fraiches).
- Cyclamen : le risque augmente avec la mise à fleurs des séries prévues pour septembre-octobre (thrips
polliniphages). Des dégâts ont été observés sur les premières fleurs : déformations, striures argentées.
On a observé (rarement) la présence de larves sous les feuilles. La vigilance est de mise et si les séries
sont loin de la vente un effleurage soigné et régulier est conseillé. Les conditions climatiques sont moins
favorables mais l’attractivité est plus grande (plus de fleurs). Il faut évaluer les risques et les populations
de larves et d’adultes en observant les fleurs (éclater les coeurs, ouvrir les loges polliniques) et en
relevant les panneaux englués. Il faut toujours veiller à rapprocher les comptages des observations sur
les plantes ! Le risque de transmission virale est important et des observations de symptômes de
l’Impatiens Necrotic Spotted Virus (INSV) ont été faites (quelques plantes en général de ci, de là dans
une parcelle) qu’il faut rapidement éliminer ! (organismes visés par la directive 2000/29/CE en tant
qu’organismes nuisibles).
- Œillet de chine hybrides : une forte attaque sur une culture en place depuis un mois a été observée
avec de sérieuses déformations des jeunes pousses.
- Pétunia, verveines : les pieds-mères sont sensibles et des dégâts typiques sur ces espèces ont été
observés : larves et cellules vidées faces supérieures et inférieures et présence de petites déjections
noires !
Dégâts de thrips sur fleur de cyclamen
(Source : GIE FPSO)
Symptômes INSV sur cyclamen
(Source : GIE FPSO)
Dégâts de thrips sur feuilles de chrysanthèmes
(Source : GIE FPSO)
Dégâts de thrips sur pousses, feuille d’œillet de chine
(Source : GIE FPSO)
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Bio-contrôle :
- acarien prédateur : Neoseiulus cucumeris, Amblyseius swirskii
- punaise prédatrice : Orius sp.

Cicadelles
Observations - dégâts - évaluation des risques : de fortes à très fortes populations ont été observées en
août avec des dégâts plus ou moins importants suivant les cultures et suivant les espèces présentes : certaines
espèces font des piqûres superficielles et vident les cellules, d’autres font des piqûres profondes et provoquent
par l’injection de salive toxique des déformations. Des collectes ont été régulièrement effectuées et les
identifications se poursuivent : entre autres Asymmetrasca (Empoasca) decedens (verte), Zygina rhamni
(blanche à ornementations oranges en losanges), Eupteryx zelleri (abdomen rayé).
- Chrysanthème : de fortes populations ont été observées en plein air et plusieurs espèces ont été
collectées pour être identifiées. Les dégâts se situent plutôt dans le feuillage (vidage de cellules) mais
sont "supportables" au plan esthétique.
Dégâts de cicadelle sur chrysanthèmes
(Source : GIE FPSO)
Bio-contrôle :
- hyménoptères parasitoïdes : Anagrus atomus, Neodryinus typhlocybae (Metcalfa)

Cochenilles
Observations - dégâts - évaluation des risques : des attaques à signaler et des observations faites sur :
-
Dipladénia, Sundaville : la période estivale est très favorable au développement insidieux de
Planococcus citri : œufs et jeunes larves. Il faut être particulièrement vigilant à l’état sanitaire des piedsmères (bouturage en cours pour les mises en cultures d’automne et du printemps). Des foyers localisés
sont donc souvent observés. Une élimination des plantes les plus touchées est conseillée car la lutte est
difficile. Le ravageur peut se réfugier sous les rebords des pots et sous les plateaux de distançage ou
barquettes de godets !
-
Heuchera, Tradescantia : ces plants font l’objet de division et de bouturage à partir de pieds-mères ; de
fortes attaques ont été observées de Planococcus citri. Cela confirme le caractère polyphage du ravageur
et le développement d’une gamme de plantes hôtes de plus en plus étendue en horticulture sous abris
-
Menthe : une attaque spectaculaire de cochenilles de racines a été observée : Rhizoecus falcifer (à
confirmer) : pruine blanche au collet, individus blanchâtres-orangés ovales, sur les racines, protection
dans des filaments cireux blanchâtres.
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Colonies de cochenilles de racines sur menthe
(Source : GIE FPSO)
Dégâts de Planococcus citri sur dipladénia
( Source : GIE FPSO)
Bio-contrôle (Planococcus citri) :
la pause de panneaux jaunes et de capsules de phéromone permet de détecter la reprise d’activité sexuelle à la
sortie de l’hiver et de suivre les niveaux de populations.
-
Prédateur spécifique des cochenilles farineuses : Cryptolaemus montrouzieri (coccinelle)
Prédateur polyphage : Chrysopes
Parasitoïdes spécifiques : Leptomastix dactylopii, Leptomastidea abnormis, Coccidoxenoïdes perminutus
Maladies

Rouille
Observations et évaluation des risques : les conditions climatiques sont favorables en cultures de plein air
et sous abris mal ventilés. Nous avons observé entre autres des attaques sur :
- Chrysanthème : le risque de développement de Puccinia horiana, « rouille blanche du chrysanthème »
est de nouveau important passé la période de latence des téleutospores en conditions sèches, les
premières taches ont été observées sur des chrysanthèmes cultivés en plein air pour les ventes de
Toussaint : face supérieure taches rondes à contours définis parfois en creux, claires ; face inférieure en
vis-à-vis pustules poudreuse blanchâtre parfois en relief. Le risque dépend des conditions
météorologiques et est à évaluer en fonction des régions voire localement (nature du sol, cuvette en bas
fond, proximité cours d’eau et présence de brume le matin...). De fortes sensibilités variétales existent
aussi. Le risque de dissémination à partir des taches (basidiospores) peut être très fort et la maladie
s’étendre rapidement : évolution interne discrète et explosion à l’automne avec des fructifications
apparentes. Le champignon est un organisme visé par la directive 2000/29/CE en tant qu’organismes
nuisibles)
- Géranium zonal : Puccinia pelargonii zonalis a été diagnostiqué sur des plantes âgées stockées du
printemps dernier. Rappelons que le champignon n’attaque que Pelargonium x hortorum : taches claires
arrondies à bords définis face supérieure, et amas poudreux brun-noir disposés en stries concentriques
face inférieure. Le bouturage des plantes conservées de la saison dernière augmente le risque de
maintenir et développer la maladie au printemps prochain.
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Puccinia pelargonii zonalis face inférieure
Puccinia pelargonii zonalis face supérieure
Puccinia horiana sur chrysanthème face inférieure
Puccinia horiana sur chrysanthème face supérieure
(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)

(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)
Mildiou
Données de biologie : rappelons que le mycélium est interne et que le jaunissement intervient par plage face
inférieure et supérieure avec une évolution nécrotique parfois. Des chutes de feuilles interviennent rapidement
et la sporulation caractéristique sous les feuilles ne se produit pas toujours : dans certains cas on observe un
aspect duveteux gris-marron à bords violacés ou blanchâtre suivant les espèces.
Observations et évaluation des risques : les nuits plus fraiches donc plus humides sont de nouveau
favorables au développement de mildiou. Nous avons observé des débuts d’attaques sur :
- Gazania : un contrôle difficile d'une attaque de Bremia lactucae sur des pieds-mères avec un
jaunissement par plage des feuilles du bas et une sporulation blanche sous les feuilles parfois
remarquable mais difficile à observer ! Ce mildiou attaque les composées (« mildiou de la laitue ») et est
assez rarement diagnostiqué en cultures ornementales.
- Coleus : une grave attaque de Peronospora sp sur jeunes plants, variété 'Or de Pyrénées' sensible avec
un jaunissement (plutôt discret) et surtout une chute des feuilles. La présence d'un aspect duveteux très
léger confirme la sporulation du champignon qui se développe d'abord en interne ! Les conditions
chaudes et humides des blocs de multiplication sont bien sûr favorables ! Il faut renforcer votre vigilance
car depuis deux ans nous faisons régulièrement des diagnostics de mildious sur coleus.
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Bremia lactucae sur gazania face supérieure
Bremia lactucae sur gazania face inférieure
Peronospora sp sur coleus face supérieure
Peronospora sp sur coleus face inférieure
(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)

(Source : GIE FPSO)
(Source : GIE FPSO)
Botrytis
Observations et évaluation des risques : les températures nocturnes sont fraiches, les nuits allongent, les
cultures sensibles au Botrytis sont à surveiller, surtout dans les abris mal ventilés.
- cyclamen : nous avons observé les premières attaques de ce champignon dit « de faiblesse ». Il attaque
d’abord les feuilles âgées, et d’autant plus qu’elles ont jauni, puis le champignon se développe dans la zone
humide et dense du cœur et plus gravement atteint les boutons, et les jeunes feuilles.

Phytophthora
Différentes espèces de Phytophthora peuvent toucher les cultures.
Observations : Des pertes ont été observées sur :
- Chrysanthèmes : des pertes surviennent de manière localisée et suivant les variétés. Le champignon se
développe au niveau racinaire, souvent suite à des conduites inadaptées et le plus fréquemment à un
excès d’eau. La plante flétrit et parfois un rougissement des feuilles du bas signale des conditions
d’asphyxie.
- Pensées : les pertes sont fréquentes sur les premières séries rempotées en périodes chaudes. Le risque
dépend des conditions de culture et de la météorologie. Les attaques provoquent un jaunissement rapide
accompagné d’un flétrissement irrémédiable. Le collet noircit.
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Evaluation des risques :
Rappelons que ce sont des champignons qui se développent à températures élevées et sur des plantes ayant
peut-être affaiblies par des à-coups d’arrosage ou des stress hydriques répétés. Les vaisseaux conducteurs
étant obstrués par le champignon, c’est en période très chaude, lorsque les plantes ont soif, que les symptômes
de flétrissement soudain apparaissent. Le champignon se développe surtout dans la zone du collet et gagent
les racines qui brunissent.

Fusariose
Evaluation des risques –symptômes données de biologie : le risque concerne surtout la culture de
cyclamen avec le développement possible de Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis. Les symptômes sont un
jaunissement de quelques feuilles puis un flétrissement rapide de la plante par temps chaud. Le champignon se
développe dans les vaisseaux conducteurs qu’il obstrue et la vitesse de développement dépend de l’inoculum
initial, des conditions de cultures (à coups d’arrosage, stress répétés, excès ou déséquilibre de fertilisation). Le
bulbe reste dur mais présente en coupe des brunissements caractéristiques. Les voies d’entrée du champignon
dans le bulbe sont aussi des blessures provoquées par des morsures (sciaridés, mais aussi Duponchelia pour
les entreprises touchées).
Le champignon se conserve relativement bien dans le sol (un an parfois plus !) et sur beaucoup d´autres
supports comme les pots, les tablettes, les systèmes d´irrigation, les tuyauteries, les bacs de solution nutritive,
les déchets de culture. Il peut survivre à grande profondeur (100 à 150 cm) et résiste aussi bien à la
dessiccation qu´à une saturation en eau du sol. Les conidies qui résistent à la dessiccation (chlamydospores)
peuvent être disséminées dans l´air ambiant, les poussières. Elles peuvent également survivre près d´un an
dans l´eau et les solutions nutritives. L’élimination rapide et régulière des plantes atteintes reste la solution à
adopter en priorité.
Remarque : les entreprises touchées par Duponchelia ont des pertes consécutives à la fusariose plus
importantes. Les attaques par fusariose sont assez faibles dans l’ensemble et dépendent aussi de l’origine des
jeunes plants.
Jaunissement-flétrissement (F.o cyclaminis)
(Source GIE FPSO)

Coupe d’un bulbe atteint de F.o cyclaminis
(Source : http://www.cyclamen.com)
Bactériose
Evaluation des risques et symptômes : le risque concerne surtout la culture de cyclamen avec le
développement possible de Erwinia carotovora. Les symptômes au niveau des parties ariennes sont
comparables à ceux de la fusariose, mais le bulbe pourrit rapidement : pourriture molle, humide et
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nauséabonde sont caractéristiques. La bactérie envahit la totalité du bulbe qui devient crémeux ; il reste en
terre quand on tire le feuillage. Le risque de transmission est là aussi important par le sol, l’eau qui peut circuler
de plante à plante et les conseils restent identiques : élimination rapide et régulière des plantes malades.
Observations : quelques entreprises touchées cette année sont à signaler.
Récapitulatif de l’évaluation du risque depuis le dernier BSV
Ravageurs
Abris
Hors-sol
Pleine terre



=
acariens
aleurodes
cicadelles
chenilles
clythre
cochenilles
=



=




=

coléoptère xylophage
otiorrhynques
adultes
larves
pucerons
psylles
thrips


mineuse du marronnier
Maladies
Abris
Hors sol
Pleine Terre
cloque du pêcher
criblure bactérienne
fusariose
mildiou
=

=
oïdium
phytophthota
rouille
=
taches foliaires
tavelure
Box blight
Légende :
Pas observé
Pas de pression
Pression faible
Pression moyenne
Pression forte
Indicateur d’évolution du risque
augmentation du risque
diminution du risque
risque identique


=
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Remarques générales :

Sur les agents de bio-contrôle soumis à l’homologation des produits phytopharmaceutiques, il faut
vérifier les usages homologués sur e-phy : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Sur les organismes nuisibles réglementés voir notamment le guide des organismes nuisibles édité par
l’astredhor : http:// www.astredhor.fr/data/info/65827-Guide PPE.pdf
" Action pilote par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les
crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 ".
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être
transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises
par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur
leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°9 – 29 septembre 2011
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