Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°9 – 29 septembre 2011
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Chenilles (Lépidoptères)
La fin de l’été approche et les effectifs augmentent avec le nombre de générations qui se succèdent, qui
dépend des espèces. Nous avons fait des observations en particulier sur :
- Chrysanthème : morsures et petites chenilles régulièrement observées de deux espèces Autographa
gamma (noctuelle gamma) et Chrysodeixis chalcites (noctuelle de l'artichaut) qui sont très polyphages.
Les dessins sur les ailes des adultes permettent de les différencier. Des pièges à phéromones permettent
d’évaluer les populations d’adultes.
- Cyclamen : le risque de morsures du feuillage par des noctuelles défoliatrices est toujours d’actualité
mais ce sont deux espèces principales qui sont préoccupantes.
De fortes attaques de Duponchelia foevalis sont à signaler sur plusieurs entreprises avec des
entoilements caractéristiques observés au niveau du bulbe du cyclamen. Les populations initiales se sont
sans doute développées sur des cultures de printemps : impatiens de Nouvelle Guinée et/ou begonia
qui sont également connus comme des plantes hôtes très attractives où les dégâts peuvent être insidieux.
Un piégeage phéromonal est fortement conseillé pour faire le diagnostic de la présence d’adultes et
évaluer le risque. Il faut soigneusement examiner le cœur de vos plantes : amas soyeux parfois discrets
sous le bulbe avec présence de déjections et en cherchant bien observation des chenilles et des "cocons
de terre". Plusieurs générations se sont succédées depuis ce printemps et les dégâts seront à leur
maximum en septembre-octobre sur les sites touchés en début de campagne. Rappelons que cette
chenille est polyphage, qu’elle affectionne les endroits humides et les végétations denses et que son
développement est préoccupant sous serre depuis quelques années.
Certains sites sont très touchés par des attaques d’ Helicoverpa armigera : les chenilles sont friandes de
pollen et trouent les boutons du cœur, les fleurs qui s'épanouissent ont un cœur vide et fanent rapidement
car la corolle a été sapée à sa base.
- Agrumes : une forte attaque de mineuses a été observée sur un site sous abris : galeries sinueuses face
supérieures (0,5 cm de large au maximum), larves visibles par transparence. L'identification serait à
mener pour confirmer le diagnostic probable de Phillocnistis citrella : originaire d'Asie du Sud Est,
largement disséminé aujourd'hui : Floride, Amérique Centrale, Portugal, Espagne, France (Corse, 1994),
Italie, Maghreb, Turquie, Israël, Corse. Il s’agit d’un micro-lépidoptère (Gracillaridae), de 6 mm
d’envergure, apparenté au groupe des teignes ; les ailes antérieures sont blanches avec des écailles
argentées, de petites taches noirâtres et une grosse tache noire à leur extrémité ; le corps et les ailes
postérieures avec longue frange marginale sont blancs. Au repos, l’adulte replie ses ailes et est difficile à
repérer. Les chenilles forent des galeries sous l’épiderme des feuilles. En regardant la face inférieure des
feuilles, il est possible de voir des larves jaune-verdâtre de 3 mm de long maximum. Au terme de leur
développement, les chenilles vont se nymphoser au bord du limbe qu’elles enroulent pour former une
loge. Les œufs sont pondus isolément face inférieure des feuilles (éclosion sous 2-10 jours). Les 4 stades
larvaires se développent sur 5 à 20 jours en creusant des galeries (1 à 2-3 mines/feuilles qui occupent
jusqu’à la moitié de la surface foliaire). La nymphose se déroule au bord du limbe sous un enroulement
foliaire. Durée totale du cycle varie de 13 à 52 jours.