Horticulture
Méthode de recueil des données dans le réseau
Ce BSV est alimenté par 68 observations réalisées sur 16 visites d’entreprises
horticoles du Sud-Ouest de la semaine 20 à la semaine 30 2015. Les observations
concernent les cultures touchées par un bio-agresseur. Les cultures saines ne sont pas
notées.
Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation :
un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : attaque fort).
une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant
l’effectif des observations par niveau d’attaque.
un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un total
d’observations de ravageurs ou de maladies.
un % d’entreprises touchées est calculé par bio-agresseur.
les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées est
précisé entre parenthèses.
Quelques observations sont relevées sur plants maraîchers.
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Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du
31 juillet 2000 et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive
2000/29/CE concernant les mesures de protection contre l’introduction dans la
communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et contre
leur propagation à l’intérieur de la communauté et liste les organismes nuisibles de
lutte obligatoire sur notre territoire.
L’arrêté du 15 décembre 2014 abroge l’arrêté national du 24 mars 2006. Il définit une
nouvelle classification des organismes nuisibles en 3 catégories de dangers, selon la
gravité du risque qu’ils présentent, et la plus ou moins grande nécessité, de ce fait,
d’une intervention de l’Etat ou d’une action collective. Il précise la liste des dangers
sanitaires de première et deuxième catégorie pour les espèces végétales et définit les
nouvelles bases des actions de surveillance, de prévention et de lutte contre les
dangers sanitaires auxquels sont exposés les gétaux. Il s’agit ainsi de mieux mettre
en adéquation les moyens et ressources mobilisés par l’Etat ou par les organisations
professionnelles avec la gravité du risque correspondant.
Textes réglementaires :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000029958875&dateTexte=&categorieLien=id
http://agriculture.gouv.fr/Categorisation-des-dangers-sanitaires
La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de
quarantaine. Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale
pour la Protection des Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une
importance potentielle pour l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore
présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé
et fait l’objet d’une lutte officielle »
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible
réglementé a l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de
l’alimentation- SRAL).
ANIMATEURS FILIERE
LEMMET Sylvie, Catherine Sapin et
DROUI Anthony
GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest
email : sylvie.lemmet@astredhor.fr
catherine.sapin@astredhor.fr
anthony.DROUI@astredhor.fr
N°8 – 11 août 2015
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque (échelle 1 à 3).
Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque.
Légende :
1 < niveau d'attaque < 1,5 < 10% d'entreprises touchées
1,5 < niveau d'attaque < 2 10% < % entreprises touchées < 30%
2 < niveau d'attaque < 2,5 30% < % entreprises touchées < 50%
niveau d'attaque > 2,5 % entreprises touchées > 50%
Repères des cultures en cours
Il peut rester sur certains sites quelques restes des ventes du printemps, qu’il est fortement conseillé
d’éliminer.
Des cultures pour des ventes estivales sont en cours (Pervenches, Solanum, Piments d’ornement...).
Les cultures de cyclamen, chrysanthèmes (abris et extérieur) sont en place.
Les cultures de Poinsettia pour les fêtes de fin d’année débutent.
Ravageurs
59 observations (87% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs.
Nous présenterons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées
et le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les ravageurs les plus observés (plus de 10%
des observations de ravageurs) sont dans l’ordre : Thrips, Pucerons, Acariens (tétranyques), Chenilles.
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1. Thrips
Observations I II III
Nb
observations
sur 59
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 20
Intensité
d'attaque
Thrips 5 8 4 17 12 29% 75% 1,9
17 diagnostics (29% des observations) ont été réalisés sur 9 cultures différentes sur 75% des entreprises. Les
attaques sont faibles à fortes. Sauf exception, il s’agit du thrips californien, Frankliniella occidentalis.
Chrysanthème (6)
Cyclamen (4)
Gerbera (1), Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Osteospermum (1), Pervenche (1), Poinsettia (1), Sauge (1)
Ce ravageur est toujours au premier rang.
Dégâts- biologie : voir BSV N°3.
Chrysanthèmes(6) : ce sont les adultes ou les larves présentes dans les bourgeons qui provoquent par leurs
piqûres de nutrition des cicatrices foliaires sur les feuilles en développement.
Evaluation des risques : Les attaques sont habituellement fortes tout le mois de juillet, en début de culture,
d’autant que la phase à toutouche a lieu dans la plupart des entreprises sous abris. Lorsque le distançage est
effectué sous abris, le niveau de pression, depuis quelques années, se maintient avec des dégâts, dans les
bourgeons mais aussi sous les feuilles du cœur des plantes (maintien des populations par forte chaleur). En
cultures extérieures, les populations sont en général faibles et ne nécessitent aucune intervention.
Les thrips sont vecteurs de tospovirus et en particulier du TSWV. Cf chapitre Viroses.
Dégâts de thrips, cicatrices foliaires
Source GIE FPSO
Dégâts de thrips, cellules vidées
Source GIE FPSO
Cyclamen (4) : les piqûres de larves peuvent provoquer des bronzures sous les feuilles, mais c’est surtout sur les
fleurs que se manifestent les dégâts (décolorations, déformations).
Evaluation des risques : la cohabitation des débuts de cultures en mai, juin avec le reste des cultures de
printemps est à éviter. Pour diminuer les risques on peut mettre en œuvre du piégeage par panneaux englués
bleus couplé avec l’utilisation des substances attractives (phéromones, kairomones) et des substances naturelles
répulsives à base d’extrait d’ail). Il faut observer les premières fleurs (frappage, décorticage) et il est conseillé de
tenir pour l’instant effleurées les cultures. Le seuil de nuisibilité est estimé à 4 thrips/fleur. La transmission virale
d’INSV est à surveiller.
Gerbera (1), Osteospermum (1), Pervenche (1) : les fleurs de ces cultures sont particulièrement attractives et
des dégâts ont été observés sur Gerbera et Ostéospermum (astéracées riches en pollen). Les gerberas sont
aussi sensibles au niveau du feuillage, les piqûres des larves dans le cœur provoquent des cicatrices foliaires sur
les feuilles en développement.
Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Poinsettia (1), Sauge (1) : deux sites sont touchés par des attaques
d’Echinotrips americanus. Il s’agit d’un thrips provoquant des dégâts sur le feuillage(cellules vidées, « grisette »),
les adultes sont noirs, effilés avec deux taches blanches aux points d’insertion des ailes et volent peu (pas de
piégeage possible). Les larves sont blanches, la nymphose se déroule sous les feuilles.
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Evaluation des risques : on observe ce ravageur régulièrement sur certaines entreprises qui le conservent en
période d’automne-hiver sur adventices contrôler donc). Sa taille est plus grande que Frankliniella occidentalis,
il n’est donc pas prédaté par les acariens prédateurs habituellement utilisés en stratégie biologique. L’intervention
chimique est nécessaire tout en privilégiant des produits présentant le plus faible risque pour la santé et
l’environnement. Néanmoins le cycle est moins rapide, et le contrôle donc plus facile.
Développement favorisé par temps chaud et sec.
Dégâts de thrips sur Gerbera
Source GIE FPSO
Larves, nymphes, adulte d’Echinothrips sur Hibiscus
Source GIE FPSO
Auxiliaires indigènes : pour les entreprises utilisant la protection raisonnée ou biologique, il est fréquent d’observer
dans les bourgeons ou sur les feuilles de chrysanthèmes des adultes et des larves d’Oriussp. Cette punaise est
un prédateur polyphage qui peut contribuer au contrôle des thrips. Dans les fleurs de diverses cultures, on peut
aussi observer un thrips prédateur de thrips Aelothrips sp dit « Thrips à trois bandes ».
Savoir reconnaître
les auxiliaires indigènes des thrips
Larve d’Orius dans bourgeon,
adulte et larve en médaillon
Source GIE FPSO
Adulte et larve d’Orius en gros plan
Source GIE FPSO
Adulte Aelothrips
Source GIE FPSO
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2. Pucerons
Observations I II III
Nb
observations
sur 59
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 16
Intensité
d'attaque
Pucerons 5 4 2 11 6 19% 38% 1,7
11 diagnostics (19% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques
majoritairement faibles sur 38% des entreprises.
Chrysanthème (2)
Cyclamen (1), Dipladénia (1), Euryops (1), Géranium lierre (1), Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Reine
marguerite (1), Rhubarbe (1), Verveine (1)
Ce ravageur est toujours au deuxième rang.
Il s’agit d’attaques des restes de printemps sur Dipladénia (1), Euryops (1), Géranium lierre (1), Impatiens NG (1),
Reine marguerite (1), Rhubarbe (1), Verveine (1), de plusieurs espèces (Cf. BSV N°5) .
Dégâts et biologie : voir BSV N°3.
Evaluation des risques : c’est le puceron du melon Aphis gossypii qui attaque chaque année les cultures d’été.
Nous avons observé des attaques sur Chrysanthèmes (2) et sur Cyclamen (1) en début de culture. Il faut gérer
les foyers, et le risque de dispersion par les formes ailées. Il faudra être vigilant au développement sur
chrysanthème d’une autre espèce favorisée par le temps chaud et sec, Macrosiphoniella samborni. Les pucerons
se développent plutôt sous abris, dans les apex ou dans le bas des plantes, sous les feuilles, si les températures
sont très élevées. En cultures extérieures, les risques sont faibles sur chrysanthèmes.
Aphis gossypii sur Cyclamen
Source GIE FPSO
Aphis gossypii sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Macrosiphoniella samborni sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Augmentation du risque en fin d’été (Chrysanthèmes).
Temps chaud et sec plutôt défavorable.
Auxiliaires indigènes : pour les entreprises utilisant la protection raisonnée ou biologique, il est fréquent d’observer
sur chrysanthèmes des momies isolées ou groupées d’Aphidius sp. (parasitoïdes à action plutôt préventive), et la
présence sur foyers de prédateurs (larves, adultes de coccinelles, larves de cécidomyies Aphidoletes
aphidimyza, œufs de chrysopes, œufs et larves de syrphes. Des lâchers peuvent renforcer leur présence. Une
intervention chimique localisée aux foyers peut être nécessaire sur cyclamen car le risque de blocage de
croissance est fort et car l’action des auxiliaires est gênée par l’enroulement des bords des feuilles provoquée par
les pucerons ; et sur les foyers de Macrosiphoniella sur chrysanthème. On choisira des produits présentant le plus
faible risque pour la santé et l’environnement et respectant les auxiliaires indigènes.
Savoir reconnaître
les auxiliaires indigènes des pucerons
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