Horticulture - Chambre régionale d`agriculture Midi

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N°8 – 11 août 2015
Horticulture
Vigilance et rappel réglementaire
ANIMATEURS FILIERE
LEMMET Sylvie, Catherine Sapin et
DROUI Anthony
GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest
email : [email protected]
[email protected]
[email protected]
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du
31 juillet 2000 et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive
2000/29/CE concernant les mesures de protection contre l’introduction dans la
communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et contre
leur propagation à l’intérieur de la communauté et liste les organismes nuisibles de
lutte obligatoire sur notre territoire.
L’arrêté du 15 décembre 2014 abroge l’arrêté national du 24 mars 2006. Il définit une
nouvelle classification des organismes nuisibles en 3 catégories de dangers, selon la
gravité du risque qu’ils présentent, et la plus ou moins grande nécessité, de ce fait,
d’une intervention de l’Etat ou d’une action collective. Il précise la liste des dangers
sanitaires de première et deuxième catégorie pour les espèces végétales et définit les
nouvelles bases des actions de surveillance, de prévention et de lutte contre les
dangers sanitaires auxquels sont exposés les végétaux. Il s’agit ainsi de mieux mettre
en adéquation les moyens et ressources mobilisés par l’Etat ou par les organisations
professionnelles avec la gravité du risque correspondant.
Textes réglementaires :
 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000029958875&dateTexte=&categorieLien=id
 http://agriculture.gouv.fr/Categorisation-des-dangers-sanitaires
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de
quarantaine. Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale
pour la Protection des Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une
importance potentielle pour l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore
présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé
et fait l’objet d’une lutte officielle »
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible
réglementé a l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de
l’alimentation- SRAL).
Méthode de recueil des données dans le réseau
Ce BSV est alimenté par 68 observations réalisées sur 16 visites d’entreprises
horticoles du Sud-Ouest de la semaine 20 à la semaine 30 – 2015. Les observations
concernent les cultures touchées par un bio-agresseur. Les cultures saines ne sont pas
notées.
Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation :
• un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : attaque fort).
• une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant
l’effectif des observations par niveau d’attaque.
• un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un total
d’observations de ravageurs ou de maladies.
• un % d’entreprises touchées est calculé par bio-agresseur.
• les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées est
précisé entre parenthèses.
Quelques observations sont relevées sur plants maraîchers.
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Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque (échelle 1 à 3).
Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque.
Légende :
1 < niveau d'attaque < 1,5
< 10% d'entreprises touchées
1,5 < niveau d'attaque < 2
10% < % entreprises touchées < 30%
2 < niveau d'attaque < 2,5
30% < % entreprises touchées < 50%
niveau d'attaque > 2,5
% entreprises touchées > 50%
Repères des cultures en cours
•
•
•
•
Il peut rester sur certains sites quelques restes des ventes du printemps, qu’il est fortement conseillé
d’éliminer.
Des cultures pour des ventes estivales sont en cours (Pervenches, Solanum, Piments d’ornement...).
Les cultures de cyclamen, chrysanthèmes (abris et extérieur) sont en place.
Les cultures de Poinsettia pour les fêtes de fin d’année débutent.
Ravageurs
59 observations (87% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs.
Nous présenterons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées
et le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les ravageurs les plus observés (plus de 10%
des observations de ravageurs) sont dans l’ordre : Thrips, Pucerons, Acariens (tétranyques), Chenilles.
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1. Thrips
Observations
I
II
III
Nb
observations
sur 59
Nb entreprises
Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 20
Intensité
d'attaque
Thrips
5
8
4
17
12
29%
75%
1,9
17 diagnostics (29% des observations) ont été réalisés sur 9 cultures différentes sur 75% des entreprises. Les
attaques sont faibles à fortes. Sauf exception, il s’agit du thrips californien, Frankliniella occidentalis.
Chrysanthème (6)
Cyclamen (4)
Gerbera (1), Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Osteospermum (1), Pervenche (1), Poinsettia (1), Sauge (1)
Ce ravageur est toujours au premier rang.
Dégâts- biologie : voir BSV N°3.
Chrysanthèmes(6) : ce sont les adultes ou les larves présentes dans les bourgeons qui provoquent par leurs
piqûres de nutrition des cicatrices foliaires sur les feuilles en développement.
Evaluation des risques : Les attaques sont habituellement fortes tout le mois de juillet, en début de culture,
d’autant que la phase à toutouche a lieu dans la plupart des entreprises sous abris. Lorsque le distançage est
effectué sous abris, le niveau de pression, depuis quelques années, se maintient avec des dégâts, dans les
bourgeons mais aussi sous les feuilles du cœur des plantes (maintien des populations par forte chaleur). En
cultures extérieures, les populations sont en général faibles et ne nécessitent aucune intervention.
Les thrips sont vecteurs de tospovirus et en particulier du TSWV. Cf chapitre Viroses.
Dégâts de thrips, cicatrices foliaires
Source GIE FPSO
Dégâts de thrips, cellules vidées
Source GIE FPSO
Cyclamen (4) : les piqûres de larves peuvent provoquer des bronzures sous les feuilles, mais c’est surtout sur les
fleurs que se manifestent les dégâts (décolorations, déformations).
Evaluation des risques : la cohabitation des débuts de cultures en mai, juin avec le reste des cultures de
printemps est à éviter. Pour diminuer les risques on peut mettre en œuvre du piégeage par panneaux englués
bleus couplé avec l’utilisation des substances attractives (phéromones, kairomones) et des substances naturelles
répulsives à base d’extrait d’ail). Il faut observer les premières fleurs (frappage, décorticage) et il est conseillé de
tenir pour l’instant effleurées les cultures. Le seuil de nuisibilité est estimé à 4 thrips/fleur. La transmission virale
d’INSV est à surveiller.
Gerbera (1), Osteospermum (1), Pervenche (1) : les fleurs de ces cultures sont particulièrement attractives et
des dégâts ont été observés sur Gerbera et Ostéospermum (astéracées riches en pollen). Les gerberas sont
aussi sensibles au niveau du feuillage, les piqûres des larves dans le cœur provoquent des cicatrices foliaires sur
les feuilles en développement.
Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Poinsettia (1), Sauge (1) : deux sites sont touchés par des attaques
d’Echinotrips americanus. Il s’agit d’un thrips provoquant des dégâts sur le feuillage(cellules vidées, « grisette »),
les adultes sont noirs, effilés avec deux taches blanches aux points d’insertion des ailes et volent peu (pas de
piégeage possible). Les larves sont blanches, la nymphose se déroule sous les feuilles.
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Evaluation des risques : on observe ce ravageur régulièrement sur certaines entreprises qui le conservent en
période d’automne-hiver sur adventices (à contrôler donc). Sa taille est plus grande que Frankliniella occidentalis,
il n’est donc pas prédaté par les acariens prédateurs habituellement utilisés en stratégie biologique. L’intervention
chimique est nécessaire tout en privilégiant des produits présentant le plus faible risque pour la santé et
l’environnement. Néanmoins le cycle est moins rapide, et le contrôle donc plus facile.
Développement favorisé par temps chaud et sec.
Dégâts de thrips sur Gerbera
Source GIE FPSO
Larves, nymphes, adulte d’Echinothrips sur Hibiscus
Source GIE FPSO
Auxiliaires indigènes : pour les entreprises utilisant la protection raisonnée ou biologique, il est fréquent d’observer
dans les bourgeons ou sur les feuilles de chrysanthèmes des adultes et des larves d’Oriussp. Cette punaise est
un prédateur polyphage qui peut contribuer au contrôle des thrips. Dans les fleurs de diverses cultures, on peut
aussi observer un thrips prédateur de thrips Aelothrips sp dit « Thrips à trois bandes ».
Savoir reconnaître
les auxiliaires indigènes des thrips
Larve d’Orius dans bourgeon,
adulte et larve en médaillon
Source GIE FPSO
Adulte et larve d’Orius en gros plan
Adulte Aelothrips
Source GIE FPSO
Source GIE FPSO
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2. Pucerons
Observations
I
II
III
Nb
observations
sur 59
Nb entreprises
Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 16
Intensité
d'attaque
Pucerons
5
4
2
11
6
19%
38%
1,7
11 diagnostics (19% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques
majoritairement faibles sur 38% des entreprises.
Chrysanthème (2)
Cyclamen (1), Dipladénia (1), Euryops (1), Géranium lierre (1), Hibiscus (1), Impatiens NG (1), Reine
marguerite (1), Rhubarbe (1), Verveine (1)
Ce ravageur est toujours au deuxième rang.
Il s’agit d’attaques des restes de printemps sur Dipladénia (1), Euryops (1), Géranium lierre (1), Impatiens NG (1),
Reine marguerite (1), Rhubarbe (1), Verveine (1), de plusieurs espèces (Cf. BSV N°5) .
Dégâts et biologie : voir BSV N°3.
Evaluation des risques : c’est le puceron du melon Aphis gossypii qui attaque chaque année les cultures d’été.
Nous avons observé des attaques sur Chrysanthèmes (2) et sur Cyclamen (1) en début de culture. Il faut gérer
les foyers, et le risque de dispersion par les formes ailées. Il faudra être vigilant au développement sur
chrysanthème d’une autre espèce favorisée par le temps chaud et sec, Macrosiphoniella samborni. Les pucerons
se développent plutôt sous abris, dans les apex ou dans le bas des plantes, sous les feuilles, si les températures
sont très élevées. En cultures extérieures, les risques sont faibles sur chrysanthèmes.
Aphis gossypii sur Cyclamen
Source GIE FPSO
Aphis gossypii sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Macrosiphoniella samborni sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Augmentation du risque en fin d’été (Chrysanthèmes).
Temps chaud et sec plutôt défavorable.
Auxiliaires indigènes : pour les entreprises utilisant la protection raisonnée ou biologique, il est fréquent d’observer
sur chrysanthèmes des momies isolées ou groupées d’Aphidius sp. (parasitoïdes à action plutôt préventive), et la
présence sur foyers de prédateurs (larves, adultes de coccinelles, larves de cécidomyies Aphidoletes
aphidimyza, œufs de chrysopes, œufs et larves de syrphes. Des lâchers peuvent renforcer leur présence. Une
intervention chimique localisée aux foyers peut être nécessaire sur cyclamen car le risque de blocage de
croissance est fort et car l’action des auxiliaires est gênée par l’enroulement des bords des feuilles provoquée par
les pucerons ; et sur les foyers de Macrosiphoniella sur chrysanthème. On choisira des produits présentant le plus
faible risque pour la santé et l’environnement et respectant les auxiliaires indigènes.
Savoir reconnaître
les auxiliaires indigènes des pucerons
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Momies de pucerons sur chrysanthème
Source GIE FPSO
Œufs de chrysope sur chrysanthèmes
Source GIE FPSO
Larve et adulte de chrysope
Source GIE FPSO
Œufs de syrphes « grains de riz »sur
chrysanthèmes Source GIE FPSO
Larve de syrphe sur chrysanthème
Source GIE FPSO
Pupe de Syrphe «en forme de larme »sur
chrysanthème Source GIE FPSO
Déjection « coulée d’encre » sur rosier, syrphe
adulte sur chrysanthème Source GIE FPSO
Asticots orangés de cécidomyies sur
chrysanthème Source GIE FPSO
Adulte et nymphe Coccinelle à 7 points sur
chrysanthèmes Source GIE FPSO
Larve coccinelle sur chrysanthèmes
Source GIE FPSO
Ponte de coccinelle sur chrysanthèmes
Source GIE FPSO
Larve et adulte de Scymnus sur chrysanthèmes
Source GIE FPSO
3. Acariens (tétranyques)
Observations
I
II
III
Nb
observations
sur 59
Nb entreprises
Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 16
Intensité
d'attaque
Tétranyques
3
4
2
9
6
15%
38%
1,9
9 diagnostics (15% des observations) ont été réalisés sur 8 cultures différentes avec des attaques
majoritairement faibles sur 38% des entreprises. Les attaques sont faibles à fortes.
Chrysanthème (2)
Bacopa (1), Cyclamen (1), Hibiscus (1), Hortensia (1), Ipomée (1), Lantana (1), Rosier (1)
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Ce ravageur monte au troisième rang.
Dégâts-biologie : voir BSV N°3.
Des attaques ont été observées sur des cultures de printemps en fin de saison sur Hortensia (1), Ipomée (1),
Lantana (1). Récemment, une attaque très forte avec entoilement a été observée sur Rosier (1), un foyer sans
gravité détecté sur Cyclamen (1) et un début d’attaque observé sur deux sites sur Chrysanthème (2).
.
Dégâts de Tétranyques
sur face supérieure de feuille de Chrysanthème
Source GIE FPSO
Dégâts de Tétranyques
sur face inférieure de feuille de Chrysanthème
Source GIE FPSO
Formes mobiles, œufs,
déjections solides noires, fils de soies
Source GIE FPSO
Auxiliaires indigènes : les prédateurs indigènes comme les cécidomyies Feltiella acarisuga, les coccinelles
Stethorus sp, les staphylins Oligota sp interviennent surtout sur des foyers importants, et il est souvent opportun
d’anticiper en effectuant des lâchers d’acariens prédateurs Amblyseius californicus (à action de protection) ou
Phytoseilus persimilis (à action de nettoyage) dès la détection des premiers foyers.
Savoir reconnaître
les auxiliaires indigènes des pucerons
Cocon de Feltiella sur chrysanthème,
asticot et mouche en médaillon
Source GIE FPSO
Adulte et larve de Stethorus
sur foyer d’acariens
Source GIE FPSO
Posture caractéristique d’Oligota
sur foyer d’acariens
Source GIE FPSO
Evaluation des risques : ce ravageur est favorisé par les températures élevées et les humidités basses, conditions
climatiques actuelles sous abris. Il faudra surveiller particulièrement les chrysanthèmes, en examinant
régulièrement à la loupe le dessous des feuilles présentant un aspect terne et « sale ». Le cycle est rapide de
l’ordre d’une semaine à 30°C, et d’une semaine à l’autre le développement peut surprendre. Les « grosses
fleurs » sont plus sensibles. L’analyse des risques (nombre, taille des foyers, conditions météorologiques) peut
rendre nécessaire une intervention chimique localisée, en choisissant des produits respectueux de la santé et de
l’environnement, compatible avec les auxiliaires, d’autant que les acariens prédateurs peuvent être défavorisés
par un temps chaud et sec.
Temps chaud et sec favorable.
4. Chenilles
Observations
I
II
Chenilles
6
2
III
Nb observations sur
59
Nb entreprises
Fréquence
d’attaque
% entreprises sur
16
8
6
14%
38%
Intensité
d’attaque
1,3
8 diagnostics(14% des observations) ont été réalisés sur 4 cultures différentes avec des attaques
majoritairement faibles sur 38% des entreprises. Les attaques sont plutôt faibles pour l’instant.
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Chrysanthème (4)
Cyclamen (2)
Divers (1), Géranium zonale (1)
Ce ravageur monte au quatrième rang.
Sur des restes de printemps en juin, on a pu observer des morsures et des chenilles sur diverses cultures (1),
Géranium zonale (1). Il s’agissait de la noctuelle de artichaut qui rappelons-le se nymphose dans le feuillage.
Sur chrysanthèmes (4) des morsures foliaires ont été observées, plusieurs espèces ont été repérées : noctuelle
de l’artichaut mais aussi la tordeuse de l’œillet, qui mi-juillet sévissait dans les apex.
Sur cyclamen (2), quelques morsures de noctuelles défoliatrices, et des noctuelles terricoles ont été observées
occasionnant quelques pertes (morsures racinaires et du bulbe). Quelques papillons de Duponchelia ont été
repérés sur certains sites touchés en 2013.
Evaluation des risques : c’est la succession des générations qui est à craindre avec un risque d’augmentation des
effectifs et donc des dégâts. La période critique est à venir sur Août-septembre. Il faudra être vigilant au niveau du
développement de Duponchelia fovealis, surtout sur cyclamen. Pour l’instant ce ravageur préférant des conditions
humides semble avoir été défavorisé par le temps chaud et sec de juin- juillet. Les sites particulièrement touchés
en 2013 doivent être maintenir leur attention (observations et suivi du piégeage phéromonal). Une autre noctuelle
devrait apparaître et sera à surveiller : la noctuelle de la tomate, Helicoverpa armygera, qui s’attaque aux boutons
et fleurs de cyclamen en particulier pour dévorer les loges polliniques.
Période à risque plus important en août-septembre.
Dégâts de noctuelles sur cyclamen
Source GIE FPSO
Dégâts de tordeuses sur chrysanthème
Source GIE FPSO
Cacoecimorpha pronubana sur chrysanthème
Source GIE FPSO
Ponte de Cacoecimorpha pronubana sur
chrysanthème Source GIE FPSO
Chrysalide de Cacoecimorpha pronubana sur
chrysanthème Source GIE FPSO
Dégâts de noctuelles terricoles sur cyclamen
Source GIE FPSO
Dégâts de noctuelles terricoles sur cyclamen
Source GIE FPSO
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Repérage d'identification de quelques espèces fréquentes :
•
noctuelle de l'artichaut Chrysodeix ischalcites : les oeufs sont pondus isolément sous les feuilles. Les noctuelles ont une activité
nocturne au stade larve (chenille) et adulte (papillon). Quand les chenilles sont dérangées, elles s'enroulent sur elles-mêmes. La
chenille de cette espèce est vert clair avec deux bandes jaunes latérales, deux paires de fausses pattes abdominales et une paire
anale (marche « arpenteuse »), présente peu de soies. Le dernier stade se nymphose sur le feuillage (chrysalide verte puis marron,
protégée par un maillage de soies).
•
tordeuse de l'oeillet Cacoecimorpha pronubana : les oeufs sont pondus en groupe (ooplaque, « en tuile ») ce qui peut faire naître
un grand nombre de chenilles sur une même plante, donc des dégâts plus spectaculaires. Les chenilles des tordeuses sont plus c
nerveuses i», et s'agitent dans tous les sens quand elles sont dérangées ; Ieur taille est plus petite que celles des noctuelles, et
elles tissent des soies pour se protéger entre deux feuilles (« cigare »). La nymphose a lieu entre deux feuilles, Ia chrysalide étant
protégée par un maillage de soies. Les papillons des tordeuses sont plutôt diurnes, et leur forme caractéristique (« fer à cheval »).
Cette espèce devient fréquente sur chrysanthème, et parfois aussi des dégâts localisés sont observés sur cyclamen.
•
noctuelles terricoles Scotia sp {= Agrotis) : le diagnostic est toujours tardif, on observe un effondrement des plantes, des galeries
dans le terreau, et parfois on retrouve un « vers gris », chenille de dernier stade dans une Ioge. Les attaques sont difficiles à
anticiper, plusieurs espèces sont possibles, et il suffit de quelques entrées de femelles fécondées sur juin, pour provoquer des
pertes en juillet. Le risque est de développer une deuxième génération sur août avec davantage d'effectifs. Les attaques sont en
général peu graves. Ce ravageur est souvent observé sur cyclamen (attaque des bulbes).
•
Duponchuia fovealis : c'est une pyrale. Les chenilles et les papillons (diurnes) sont de petite taille. Les chenilles ont un
comportement « fouisseur », voire « foreur » (tiges, pétioles, pédoncules) fuient Ia Iumière. Elles sont de couleur crème et tissent
des amas soyeux mêlés de déjection dans le coeur des plantes qu'elles attaquent. Les papillons sont gris, avec typiquement un
abdomen recourbé vers le haut pour les mâles, ils s'échappent rapidement du coeur des plantes quand on les dérange. Les
conditions humides sont favorables.
Réseau de piégeage Duponchelia fovealis (Papillon du Cyclamen) :
Le piégeage se fait sous abri et à l’extérieur dans des pièges delta ou coupelles, sur des
entreprises horticoles touchées ces dernières années. Relevés moyens hebdomadaires.
g → Les effectifs capturés sont plus faibles qu’en 2013 du fait des conditions climatiques
moins favorables et peut être aussi d’une meilleur contrôle dans les entreprises touchées en
2013 (sur Cyclamen, Chrysanthème, Dipladénia).
→ Nous n’avons plus les données de suivi de populations sur rosiers sous abris. Celles de
2013 apparaissent sur le graphe en comparaison (dynamique des vols bien visibles, aucun
contrôle réalisé car pas de dégât grave observé) .
Réseau de piégeage Cacoecimorpha pronubana (Tordeuse européenne de l’oeillet) :
Le piégeage se fait à l’extérieur dans des pièges delta sur des pépinières touchées ces
dernières années. Relevés moyens hebdomadaires
→ Beaucoup moins de captures qu’en 2013 (données moyennes en comparaison)
→ Captures actuelles faibles
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5. Autres ravageurs
Observations
I
II
III
Altises
Aleurodes
Punaises
Diptères
1
1
2
2
3
1
3
•
•
•
•
Nb observations sur
59
Nb entreprises
Fréquence
d’attaque
% entreprises sur
20
Intensité
d’attaque
6
4
3
1
4
4
2
1
10%
7%
5%
2%
25%
25%
13%
6%
2,3
1,8
1,3
3,0
1
Altises : des morsures d’adultes ont été observées sur chou (4). Il s’agit de Phyllotreta atra et P.
nemorum ; attaques importantes mi-juillet sur plants. D’autres espèces ont provoqué des morsures sur
rhubarbe (1), oseille (1).
Aleurodes : des attaques ont été observées sur Dipladénia (1), Hibiscus (1), Géranium odorants (1),
Poinsettia (1). Sauf sur géranium odorants (Trialeurodes), il s’agit de l’aleurode du tabac Bemisia tabaci.
C’est sur Poinsettia qu’il faudra surveiller cette espèce sur août-septembre. Attention à la conservation du
ravageur sur les restes de printemps.
Punaises : des attaques de punaise ornée Eurydema ornata ont été observées sur chou (2) et des Lygus
adultes observés sur Chrysanthème (1). Le temps chaud et sec est favorable. Lygus peut provoquer des
dégâts sur bourgeons et des avortements sur chrysanthèmes.
Diptères : une forte attaque de Drosophile Suzukii a été observée en Midi-Pyrénées sur une fin de culture
de plants de fraisiers (1) : perte de près de 90% des fruits et observations des asticots en nombre dans
les fruits en début de mûrissement.
Dégâts d’altises sur Chou (P. atra, P. nemorum)
Source GIE FPSO
Eurydema ornata sur chou
Source GIE FPSO
Lygus sur chrysanththème
Source GIE FPSO
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Maladies
9 observations (13% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des maladies
(champignons, bactéries, virus).
Nous présentons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées et
le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les maladies les plus observées (plus de 10% des
observations de maladies) sont dans l’ordre : Oïdium, Viroses, Botrytis, Bactérioses.
1. Oïdium
Observations
I
II
Oïdium
2
2
III
Nb observations sur
9
Nb entreprises
Fréquence
d’attaque
% entreprises sur
16
Intensité
d’attaque
4
3
44%
19%
1,5
4 diagnostics (44% des observations) ont été réalisés sur 2 cultures différentes avec des attaques faibles
à moyennes sur 19% des entreprises.
Rosier (3)
Euryops (1)
Des attaques de Spahaeroteca pannosa sur rosiers (3), encore récemment sous abris et d’Oïdium sur un lot
d’Euryops en fin de printemps ont été observées.
2. Viroses
Observations
Viroses
I
II
III
3
Nb
observations
sur 9
Nb entreprises
Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 16
Intensité
d'attaque
3
3
33%
19%
2,0
3 diagnostics (33% des observations) ont été réalisés sur 13 cultures différentes avec des attaques moyennes
19% des entreprises.
Chrysanthème (3)
Bégonia (1)
Les viroses sont au deuxième rang.
Il s’agit toujours de tospovirus, transmissibles par les thrips (voir BSV N°3).
Nous avons observé des symptômes caractéristiques et confirmé par test rapide ELISA des attaques d’INSV sur
Bégonia Xelatior (1) et de TSWV sur Chrysanthème (3). Sur une entreprise qui produit en pleine terre du piment
doux, nous avons diagnostiqué du TSWV avec des symptômes sur feuilles et fruits. Attention aux cultures de
piment d’ornement, programmés pour les ventes d’été et de septembre.
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Symptômes et biologie : voir BSV N°3.
Evaluation des risques : il existe deux voies de contamination.
• Les tospovirus peuvent être transmis par des « thrips porteurs » qui ont été infectés en piquant des
plantes malades par exemple sur les cultures du printemps. Il faut rappeler, que la durée des adultes
est assez longue suivant la température et la plante hôte (sur chrysanthème plus de 75 jours à 20°C,
et 13 jours à 30°C), que les tospovirus sont acquis au stade larvaire L1, qu’ils se reproduisent et
persistent dans les adultes durant toute leur vie (pas de transmission à la descendance).
• Les tospovirus peuvent être transmis par bouturage, et les fournisseurs de jeunes plants doivent alors
tout mettre en œuvre pour réduire les risques (matériel de base, désinfection, contrôle des vecteurs,
contrôle et sélection tout au long du process de production).
Par expérience, on peut considérer qu’il faut environ un mois pour qu’une plante infectée par piqûres de thrips
porteurs exprime des symptômes. Cependant, l’expression des symptômes dépend de la charge virale, du stade
de développement de la plante au moment de l’infection, des conditions climatiques, de la plante elle-même.
Quelques repères pour vous aider dans les diagnostics sur les cultures estivales par exemple sur Chrysanthème
où TSWV sévit chaque année en début de culture, ou en cours de culture, sur Cyclamen où INSV sévit plutôt en
cours de culture…
Tospovirus en progression (TSWV sur chrysanthèmes).
Difficile contrôle des vecteurs.
Qualité sanitaire des plants.
TSWV sur Piment
Source GIE FPSO
Début de symptômes foliaires de TSWV
sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Taches en anneaux évoluant en nécroses
sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Symptômes foliaires nécrotiques
sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Noircissement des tiges sur Chrysanthème
Source GIE FPSO
Mosaïque foliaire et arabesques d’INSV
sur Cyclamen
Source GIE FPSO
3. Autres maladies
Nb
observations
sur 9
Nb entreprises
Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 25
Intensité
d'attaque
1
1
1
11%
6%
1,0
1
1
1
11%
6%
1,0
Observations
I
Botrytis
Bactérioses
•
•
II
III
Botrytis : un diagnostic a été effectué sur Impatiens de Nouvelle guinée (1) en fin de printemps. Les
conditions climatiques actuelles ne sont pas favorables à la pourriture grise.
Bactérioses : un diagnostic d’Erwinia sp a été effectué sur Cyclamen (1). Effondrement de quelques
plantes avec un bulbe qui devient mou, crémeux et nauséabond.
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Récapitulatif des indicateurs des niveaux de pression
(Nombre d’observations. % entreprises touchées)
•
Ravageurs
•
Maladies
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Informations réglementaires pour 2015
La nouvelle convention GNIS/SOC peut éventuellement concerner les établissements faisant pour partie de la
production de plants de légumes en plus de leur production ornementale.
La déclaration annuelle d'activité pour 2015 va bientôt être envoyée dans les établissements producteurs
concernés par le Passeport Phytosanitaire Européen (Obligation pour tous d’être immatriculés et entreprises
produisant et commercialisant des jeunes plants, concernées).
Remarques générales
Sur les organismes nuisibles réglementés, quelques liens utiles :
•
•
•
•
•
Le guide des organismes nuisibles édité par la FNPHP et l’Astredhor : http://www.astredhor.fr/ cliquer
sur documentation puis sur contribution du réseau et entrer en recherche le titre guide des organismes
nuisibles.
Sur les organismes nuisibles émergents : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Surveillancebiologique-du
Sur vos obligations sur la circulation des végétaux ou des produits végétaux :
http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Circulation-des-vegetaux-ou-des
Sur vos obligations de déclaration de production de plantes potagères :
http://gnis.fr/index/action/page/id/1032/title/Formulaires
Xyllela fastidiosa : Ce parasite émergent, bactérie d'origine américaine, est l'agent responsable de la
maladie de Pierce. Elle a été détectée en 2013 en Italie sur plusieurs cultures dont l'Olivier (Cf. Note
nationale Xylella fastidiosa). Cette bactérie responsable de dépérissement de la plante contaminée
n'a pas encore été détectée en France. Toutefois, les autorités européennes et françaises sont très
vigilantes sur la dissémination possible de Xylella fastidiosa.
Les observations nécessaires à l’élaboration du Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture –Pépinières
sont réalisées par le GIE Fleurs et plantes du Sud-Ouest sur des entreprises d’horticulture et de pépinière
ornementale.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peutêtre transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux
décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des
observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la
traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits
issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".
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