Horticulture - Pépinières - Chambre d`Agriculture Aquitaine

Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011 1
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Horticulture - Pépinières
Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du 31 juillet 2000
et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive 2000/29/CE concernant les
mesures de protection contre l’introduction dans la communauté d’organismes nuisibles aux
végétaux et aux produits végétaux et contre leur propagation à l’intérieur de la communauté.
La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de quarantaine.
Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale pour la Protection des
Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de la
zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y
est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle.»
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible réglementé a
l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture
et de la Forêt / Service Régional de l’alimentation (DRAAF-SRAL).
Les ravageurs
Pucerons
Les populations de pucerons se développent, l’intensité des attaques augmente, touchant un panel
de végétaux plus important. De même, on observe une diversité des espèces de pucerons. Les
observations nous ont permis de recenser notamment :
- Aphis spiraecola et Macrosiphum euphorbiae sur photinia, lagerstoemia, spirées, Hibiscus
syriacus
- Aphis fabae sur pittosporum
- Macrosiphum rosae sur rosiers
- Eriosoma lanigerum sur pommier
- Cryptomysis ribis sur plants de framboisiers
- Aphis nerii sur dipladenia, sundaville, asclépias et laurier rose
- Mysus persicae, Macrosiphum euphorbiae et Aphis gossypii sur plantes horticoles diverses
N°6 - 8
j
uin 2011
S O M M A I R E
Vigilance et rappel
réglementaire
Ravageurs
• Pucerons
• Aleurodes
• Chenilles
• Acariens Tétranyques
• Otiorrhynques
• Clytres
• Charençon Apions
• Cicadelles
• Cochenilles
Maladies
• Oïdium
• Mildiou
• Taches foliaires
Récapitulatif de l'évaluation
des risques
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires
à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières
sont les horticulteurs et pépiniéristes, les entreprises CIC et Medan.
Le rédacteur du BSV Horticulture - Pépinières est le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest.
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre
régionale d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
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FOCUS : Surveillez l’ensemble des végétaux et soyez très vigilants avec : Macrosiphum rosae sur
rosier et Eriosoma lanigerum sur pommier en pépinière fruitière
Dégâts de pucerons :
Ce sont des piqueurs-suceurs homoptères comme les aleurodes, psylles, cochenilles. Ils se nourrissent de la
sève des plantes en piquant les cellules à l’aide de leurs pièces buccales formées de 4 stylets dans un rostre.
Les prélèvements de sève affaiblissent la plante et peuvent retarder sa croissance voire provoquer un blocage
des apex.
La salive injectée pour ramollir les tissus peut être toxique ce qui peut provoquer des déformations, des
recroquevillements, un gaufrage des feuilles, des taches foliaires, un blocage des points de croissance
(bourgeons). Certains pucerons sont galligènes et induisent la formation de galles (comme chermes sur
conifères). Les pucerons peuvent s’attaquer à tous les organes de la plante : jeunes pousses et jeunes feuilles
surtout, fleurs et jeunes fruits, tiges herbacées.
Les excréments liquides et sucrés (miellat) favorisent le développement d’un champignon noir, la fumagine
(Cladosporium sp).
Les pucerons sont des vecteurs potentiels de virus.
Aspects morphologiques et éléments de biologie :
Adultes : Il existe des formes ailées : 4 ailes membraneuses et corps réduit et des formes aptères (sans aile).
Larves : Le développement passe par 4 stades larvaires avec une mue pour passer d’un stade à l’autre. Les
enveloppes de mue ou exuvies (" peaux blanches ") restent visibles et sont souvent le témoin d’un fort niveau
de population.
Les formes ailées apparaissent lorsque le foyer est important et permet la dispersion sur d’autres plantes. Elles
peuvent aussi apparaître pour le changement de plante hôte, car les pucerons suivant les espèces font leur
cycle sur une espèce de plante ou plusieurs. Le vol n’est possible qu’à une température supérieure à 16°C et
peut être repéré par piégeage sur panneau jaune englué.
Le mode de reproduction dominant est la parthénogénèse sur le mode vivipare : les femelles non fécondées
« mettent bas » jusqu’à 4 larves par jour et développent des colonies responsables des dégâts. Les femelles
sont fécondées en général en fin d’été et pondent alors des œufs qui sont souvent la forme de conservation de
l’espèce en conditions difficiles.
L’identification des espèces demandent l’observation attentive des formes ailées et des formes aptères par un
spécialiste. Il existe plus de 6000 espèces ! Sous abris en horticulture le nombre d’espèces observées
couramment se limite à moins d’une dizaine dont 5 très fréquentes (Aulacorthum solani, Myzus persicae,
Macrosiphum euphorbiae, Aphis gossypii, Aphis fabae) mais la diversification des végétaux dans les
entreprises augmente la diversité des espèces. En pépinière ornementale, les cultures en milieu ouvert et la
diversité des espèces cultivées augmentent le nombre d’espèces de pucerons observées, mais on retrouve les
principales espèces inféodées à l’horticulture. Les critères d’identification « terrain » consistent à examiner la
couleur, la taille, la forme de l’abdomen, des cornicules (appendices postérieurs caractéristiques des
pucerons, larguant des substances d’alerte), des antennes, des pattes.
Evaluation du risque :
Des espèces sont plus prolifiques que d’autres et donc leur vitesse de développement peut conduire en
quelques jours à une situation grave. C’est le cas par exemple d’Aphis gossypii. L’identification des espèces est
donc un élément important, surtout sous abris où les conditions climatiques sont plus favorables.
Les seuils de nuisibilité peuvent aussi varier en fonction des espèces et en fonction des saisons où elles sont
observées. Une présence de quelques pucerons Aulacorthum solani sur géranium en automne-hiver et début
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de printemps peut être rapidement préjudiciable car cette espèce provoque des déformations graves associées
à des taches claires. L’apparition d’Aphis gossypii en fin de printemps et en été doit conduire à être très vigilant
car cette espèce est très prolifique et à cette saison les formes ailées dispersent rapidement les foyers. Par
contre Macrosiphum euphorbiae au printemps et en été provoque peu de déformations et produit peu de
miellat... Aphis fabae au printemps est souvent présent en foyers localisés que l’on peut assez facilement
maîtriser.
La décision d’intervention doit tenir compte des observations menées sur la parcelle : nombre et taille des
foyers, identification de l’espèce, conditions climatiques.
Mesures prophylactiques :
Le contrôle des mauvaises herbes (hôtes primaires, suivant les espèces, ou plantes refuges), la taille des tiges
affectées, l’observation des formes ailées sur les panneaux jaunes englués sont des moyens à mettre en œuvre
pour prévenir les attaques.
Bio-contrôle : De nombreux auxiliaires indigènes ou lâchés peuvent intervenir pour réguler les populations :
- prédateurs polyphages : coccinelles, syrphes, cécidomyies, chrysopes
- hyménoptères parasitoïdes spécifiques : Aphidius sp, Aphelinus, Praon...
Le puceron vert du rosier ou Macrosiphum rosae
Il attaque principalement le rosier.
Les adultes aptères ont une taille de près de 3 mm, l’abdomen est très allongé de couleur verte à rose-mauve.
La couleur variable est liée à l’espèce mais aussi aux nutriments prélevés (jeunes pousse de rosiers riche en
anthocyanes, pigment rouge). Les pattes sont claires et longues, genouillées de noir. Les antennes sont
dirigées vers l’arrière et aussi longues que le corps. Les cornicules sont longs et noirs.
Le genre Macrosiphum a un comportement caractéristique qui devient un critère d’identification : approchés, ils
se laissent facilement tomber.
Les colonies se développent surtout au printemps. En mai des formes ailées émigrent sur des hôtes
secondaires comme les Scabieuses, puis l’espèce termine son cycle de nouveau sur les rosiers à l‘automne :
apparition de femelles sexopares et reproduction sexuée pour le passage hivernal sous forme d’œufs
diapausants.
Les rosiers attaqués ont des tiges moins longues, les feuilles émergentes sont malformées, parfois gaufrées.
Une forte population est préjudiciable au plan esthétique et peut salir les boutons et les fleurs.
L’apparition de fumagine est un signe d’un seuil de nuisibilité dépassé.
Le parasitisme naturel par le Praon volucre est remarquable.
Femelle ailée « mettant bas » une larve
(source http://aramel.free.fr) Colonie sur bouton
(source GIE FPSO)
Femelles aptères de Macrosiphum rosae
(source GIE FPSO)
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Les attaques sont fréquentes depuis plus d’un mois, mais les auxiliaires sont souvent très actifs dans les
entreprises qui ne traitent plus ou peu.
Le puceron lanigère du pommier ou Eriosoma lanigerum
Eriosoma lanigerum se développe principalement sur pommier en Europe mais peut aussi, très rarement
cependant, s’attaquer au poirier.
Les adultes aptères mesurent 3 mm de long et leur couleur générale est marron-foncé. Ils secrètent de longs
filaments cireux (3 à 4 mm) qui s’enchevêtrent. Lorsqu’on écrase avec le doigt quelques individus, ces derniers
sont de teinte vineuse.
Les adultes ailés ont une envergure de 6 à 7 mm, un thorax noir, et un abdomen brun foncé.
Les cornicules sont très réduits.
Les larves et les femelles aptères hivernent, réfugiées sous l’écorce, dans les anfractuosités du tronc, des
chancres, ou sur les racines au voisinage du collet. La reprise d’activité intervient en début de printemps, en
mars-avril et les femelles commencent à se reproduire. Chacune d’elle engendre plus de 100 larves et donne
naissance à une dizaine de générations en six mois sur le mode parthénogénétique vivipare.
Les pucerons lanigères s’attaquent surtout aux parties ligneuses de l’arbre, plus rarement aux fleurs et aux
jeunes pousses. Suite à leur piqûre et à l’injection d’une salive toxique, les feuilles se crispent et s’enroulent.
Les rameaux se couvrent de boursouflures et de chancres pouvant atteindre la grosseur d’une noix en
empêchant la circulation de la sève. Ils peuvent également favoriser l’établissement d’une flore pathogène
(bactéries, champignons, virus…).
Il est difficile à éradiquer de par sa protection laineuse. Il est conseillé de limiter la présence des fourmis par un
anneau de glu sur le tronc car elles gênent l’activité des auxiliaires.
Aphelinus mali est un parasitoïde spécifique et performant de ce puceron.
Des attaques sont signalées en pépinière fruitière.
Aleurodes
Il est important de distinguer
Trialeurodes vaporariorum
de
Bemisia tabaci
(Voir BSV N°5 du 13 mai 2011).
Bemisia
tabaci
est un vecteur potentiel de virus nuisibles réglementés, et il existe des exigences particulières à
l’export dans des zones protégées où
Bemisia
est
absent.
Les populations de
Bemisia
sont toujours très présentes en cultures sous serres (Hibiscus, Lantana, Sundaville,
Mandevilla..), les populations de
Trialeurodes vaporariorum
se développent davantage sur verveines,
agératum, fuchsia... d’autant que les plantes arrivent en fin de culture...
Détail d’une colonie sur tronc de pommier
(source http://www.inra.fr/hyppz) Gros plan
(source http://bugguide.net)
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FOCUS : Les deux espèces d’aleurodes : Trialeurodes vaporariorum et Bemisia tabaci
Dégâts :
Pour se nourrir, les aleurodes piquent les feuilles et vident les cellules de leur contenu. Ce prélèvement peut
entraîner une réduction de la croissance et un jaunissement. Les aleurodes déposent des secrétions sucrées
sur lesquelles se développe de la fumagine qui altère les fonctions physiologiques des plantes.
Comme tout insecte piqueur-suceur, les aleurodes peuvent transmettre des virus et en particulier Bemisia
tabaci.
Mesures prophylactiques :
Il faut régulièrement observer le dessous des plantes sensibles, et avec une loupe portable (X10) pour repérer
les stades de développement et distinguer les deux espèces. L’observation des adultes sous les feuilles est
plus facile le matin en conditions fraîches.
Des panneaux chromatiques englués jaunes peuvent être utilisés pour faire du piégeage de masse (format A4
ou rouleaux) ou pour faire du piégeage de détection (11x25 cm ; 1/500 m² ; au dessus de cultures sensibles ;
comptages réguliers ou estimation du niveau de population).
L’élimination des plantes très infestées par le feu est une mesure très sage, surtout pour Bemisia tabaci.
Adulte de Trialeurodes (ailes sur un plan)
et œufs (en cercle) Puparium de Trialeurodes (bords droits, couronne ciliée, longues soies)
(source GIE FPSO)
Adulte de Bemisia (ailes en toit
découvrant l’abdoment jaune)
(source GIE FPSO)
Puparium de Bemisia (forme de lentille,
peu ou pas de soie, jaunâtre
(source GIE FPSO)
Puparium vides (blancs) et plein
(jaunes) de Bemisia
(source GIE FPSO)
1 / 12 100%

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