Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011 2
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FOCUS : Surveillez l’ensemble des végétaux et soyez très vigilants avec : Macrosiphum rosae sur
rosier et Eriosoma lanigerum sur pommier en pépinière fruitière
Dégâts de pucerons :
Ce sont des piqueurs-suceurs homoptères comme les aleurodes, psylles, cochenilles. Ils se nourrissent de la
sève des plantes en piquant les cellules à l’aide de leurs pièces buccales formées de 4 stylets dans un rostre.
Les prélèvements de sève affaiblissent la plante et peuvent retarder sa croissance voire provoquer un blocage
des apex.
La salive injectée pour ramollir les tissus peut être toxique ce qui peut provoquer des déformations, des
recroquevillements, un gaufrage des feuilles, des taches foliaires, un blocage des points de croissance
(bourgeons). Certains pucerons sont galligènes et induisent la formation de galles (comme chermes sur
conifères). Les pucerons peuvent s’attaquer à tous les organes de la plante : jeunes pousses et jeunes feuilles
surtout, fleurs et jeunes fruits, tiges herbacées.
Les excréments liquides et sucrés (miellat) favorisent le développement d’un champignon noir, la fumagine
(Cladosporium sp).
Les pucerons sont des vecteurs potentiels de virus.
Aspects morphologiques et éléments de biologie :
Adultes : Il existe des formes ailées : 4 ailes membraneuses et corps réduit et des formes aptères (sans aile).
Larves : Le développement passe par 4 stades larvaires avec une mue pour passer d’un stade à l’autre. Les
enveloppes de mue ou exuvies (" peaux blanches ") restent visibles et sont souvent le témoin d’un fort niveau
de population.
Les formes ailées apparaissent lorsque le foyer est important et permet la dispersion sur d’autres plantes. Elles
peuvent aussi apparaître pour le changement de plante hôte, car les pucerons suivant les espèces font leur
cycle sur une espèce de plante ou plusieurs. Le vol n’est possible qu’à une température supérieure à 16°C et
peut être repéré par piégeage sur panneau jaune englué.
Le mode de reproduction dominant est la parthénogénèse sur le mode vivipare : les femelles non fécondées
« mettent bas » jusqu’à 4 larves par jour et développent des colonies responsables des dégâts. Les femelles
sont fécondées en général en fin d’été et pondent alors des œufs qui sont souvent la forme de conservation de
l’espèce en conditions difficiles.
L’identification des espèces demandent l’observation attentive des formes ailées et des formes aptères par un
spécialiste. Il existe plus de 6000 espèces ! Sous abris en horticulture le nombre d’espèces observées
couramment se limite à moins d’une dizaine dont 5 très fréquentes (Aulacorthum solani, Myzus persicae,
Macrosiphum euphorbiae, Aphis gossypii, Aphis fabae) mais la diversification des végétaux dans les
entreprises augmente la diversité des espèces. En pépinière ornementale, les cultures en milieu ouvert et la
diversité des espèces cultivées augmentent le nombre d’espèces de pucerons observées, mais on retrouve les
principales espèces inféodées à l’horticulture. Les critères d’identification « terrain » consistent à examiner la
couleur, la taille, la forme de l’abdomen, des cornicules (appendices postérieurs caractéristiques des
pucerons, larguant des substances d’alerte), des antennes, des pattes.
Evaluation du risque :
Des espèces sont plus prolifiques que d’autres et donc leur vitesse de développement peut conduire en
quelques jours à une situation grave. C’est le cas par exemple d’Aphis gossypii. L’identification des espèces est
donc un élément important, surtout sous abris où les conditions climatiques sont plus favorables.
Les seuils de nuisibilité peuvent aussi varier en fonction des espèces et en fonction des saisons où elles sont
observées. Une présence de quelques pucerons Aulacorthum solani sur géranium en automne-hiver et début