Horticulture N°10 – 7 octobre 2014 Les observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de Santé du Végétal Sud-Ouest Horticulture – Pépinières sont réalisées par le GIE fleurs et plantes du Sud-Ouest. Vigilance et rappel réglementaire ANIMATEURS FILIERE LEMMET Sylvie, SAPIN Catherine et DROUI Anthony GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest email : [email protected] [email protected] [email protected] Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du 31 juillet 2000 et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive 2000/29/CE concernant les mesures de protection contre l’introduction dans la communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et contre leur propagation à l’intérieur de la communauté.La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organisme de quarantaine. Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle ». Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible réglementé a l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de l’alimentation – SRAL). Méthode de recueil des données dans le réseau Ce BSV est alimenté par 131 observations réalisées sur 21 entreprises horticoles du Sud-Ouest de la semaine 29 à la semaine 38 – 2014. Les observations concernent les cultures touchées par un bio-agresseur. Les cultures saines ne sont pas notées. Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation : Directeur de publication : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine Cité mondiale 6, Parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex Tél. 05 56 01 33 33 Fax 05 57 85 40 40 http://www.aquitainagri.org/ un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : fort). Une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant l’effectif des observations par niveau d’attaque. Un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un total d’observations de ravageurs ou de maladies. Un % d’entreprises touchées est calculé par bio-agresseur. Les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées est précisé entre parenthèses. Supervision : DRAAF / Service Régional de l'Alimentation Aquitaine 51, rue Kièser 33077 Bordeaux cedex Tél. 05 56 00 42 03 http://draaf.aquitaine.agriculture. gouv.fr/ Quelques observations sont relevées sur plants maraîchers. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 1 / 15 Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque (échelle de 1 à 3). Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque. Légende : 1 < niveau d'attaque < 1,5 < 10% d'entreprises touchées 1,5 <niveau d'attaque < 2 10 < % entreprises touchées <30% 2 <niveau d'attaque < 2,5 30 % < % entreprises touchées < 50% niveau d'attaque > 2,5 % entreprises touchées > 50% Repères de cultures en cours Les ventes de Chrysanthèmes pour Toussaint vont débuter mi-octobre. Les premières séries de cyclamen sont en vente. Les poinsettias programmés pour les fêtes de fin d’année sont en phase de jours courts naturels depuis le 21 septembre ou éclairés jusqu’à début octobre. Des cultures pour les ventes d’été sont disponibles : Pervenches, Pentas, Piments d’ornement, plantes à feuillage (Heuchères, graminées, Lierres...). La gamme pour les ventes d’automne sont en place (pensées, primevères...). Les pieds-mères pour la production de boutures pour le printemps 2015 sont en place depuis juin-juillet. Ravageurs 110 observations (84% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs. Nous présentons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées et le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les ravageurs les plus observés (plus de 10% des observations de ravageurs) sont dans l’ordre : thrips, tétranyques, chenilles, aleurodes, pucerons. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 2 / 15 1. Thrips Observations Thrips I II III Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 22 7 4 33 16 30% 76% 1,5 33 diagnostics (30% des observations) ont été réalisés sur 13 cultures différentes avec des attaques majoritairement faibles sur 76% des entreprises. Dans 33% des entreprises les attaques sont moyennes à fortes. Chrysanthème (11) Cyclamen (7) Abutilon (2), Chou (2), Géranium lierre (2), Poinsettia (2) Aster (1), Fuchsia (1), Helichrysum (1), Impatiens NG (1), Lantana (1), Solanum (1), Verveine (1) Ce ravageur est au premier rang comme sur la période précédente. Frankliniella occidentalis ou thrips californien est l’espèce dominante, mais d’autres espèces peuvent être présentes. Dégâts - Biologie : voir BSV N°3. Chrysanthèmes (11) : les attaques sont variables d’un site à l’autre, et aussi bien sous abri qu'à l'extérieur. Dégâts : ils sont observés depuis le début des cultures. Il s’agit surtout de cicatrices foliaires le plus souvent liées aux piqûres de larves dans les bourgeons, mais parfois aussi parfois de taches claires avec des déjections noires sous les feuilles ou en bord de feuilles surtout dans le cœur des plantes. Nous notons des sensibilités variétales. Évaluation des risques : le risque de transmission virale est important sur chrysanthèmes ou régulièrement des diagnostics de TSWV sont effectués. Ce sont surtout les cultures sous abris qu’il faut surveiller, et particulièrement les « grosses fleurs ». Les attaques ont été moins importantes sur Août et Septembre, ce qui est habituel sur cette culture. Cyclamen (2) : les premières fleurs des séries précoces ont pu être touchées. Les cultures sont souvent tenues effleurées sur Août-septembre, ce qui diminue les risques. Évaluation des risques : le risque de transmission virale est important sur cyclamen ou régulièrement des diagnostics d’INSV sont effectués. C’est surtout la période où les séries à la vente ne sont plus effleurées qui est à risque. Il faut savoir anticiper et surveiller les populations d’adultes sur panneaux englués, voire installer un piégeage de masse avec un attractif phéromone ou kairomone. La décortication régulière des fleurs est conseillée pour veiller à ne pas dépasser le seuil critique de 2 à 4 thrips/fleur. Abutilon (2), Chou (2), Géranium lierre (2), Fuchsia (1), Helichrysum (1), Lantana (1), Solanum (1), Verveine (1) : il s’agit surtout d’attaques observées sur des invendus du printemps en juillet, mais aussi sur des pieds-mères mis en place en juin-juillet. Aster (1) : cette culture est particulièrement sensible et au niveau foliaire (cicatrices et taches claires) et surtout au niveau des fleurs (astéracées dans les tonalités bleues), Echinothrips americanus est observé régulièrement sur deux sites. Sur Impatiens NG (1), il s’agit d’assez fortes attaques avec observations de dégâts parfois. Dans les deux cas, le ravageur se maintient sur des invendus, et des adventices (chénopodes) et se porte alors sur Poinsettia (2), où le seuil de dégât n’est pas atteint. Dégâts - Biologie : voir BSV N°4. Évaluation des risques : la lutte biologique avec des acariens prédateurs ne fonctionne pas sur cette espèce dont les adultes volent peu et ne peuvent donc pas être piégés sur panneaux englués. Il faut être vigilant et éviter que ce ravageur se maintienne et se développe. Pour information : à l’occasion d’une visite d’entreprise en région parisienne, des populations importantes d’Echinothrips et d’Heliothrips haemorroïdalis ont été diagnostiquées (photos ci-dessous). Des dégâts graves ont été observés sur Poinsettia, Alocasias, Bananiers, Cyclamen. Ces deux ravageurs mettent en échec la lutte biologique. Les diagnostics d’Echinothrips sont fréquents, et trois sites horticoles ont été touchés ces dernières années par Heliothrips dont deux gravement. Rappelons que ce dernier sévit régulièrement sur arbres et arbustes de pépinière et particulièrement cette année. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 3 / 15 Dégâts d’heliothrips Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégâts d’Echinothrips sur Poinsettia (Source : GIE FPSO) 2. Tétranyques Observations I II III Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque Tétranyques 15 4 1 20 13 18% 62% 1,3 20 diagnostics (18% des observations) ont été réalisés sur 11 cultures différentes avec des attaques majoritairement faibles sur 62% des entreprises. Dans 25% des entreprises les attaques sont moyennes à fortes. Chrysanthème (10) Abutilon (1), Bacopa (1), Bidens (1), Colocasia (1), Cuphea (1), Datura (1), Géranium lierre (1), Poinsettia (1), Sauge (1), Yocroma (1) Ce ravageur était au troisième rang sur la période précédente. Il attaque de nombreuses cultures et les attaques sont faibles à fortes. Il s’agit du tétranyque tisserand (Tetranychus urticae) dans tous les cas. Dégâts - Biologie : voir BSV N°3. Évaluation des risques : le climat a été favorable en été, particulièrement sur septembre (température élevée et humidité basse surtout sous abris). Chrysanthème (10) : les premières formes mobiles ont été observées dès le jeune plant sur un site, et le plus souvent dès début août surtout sur « grosses fleurs » sous abris. Évaluation des risques : il faut particulièrement surveiller les cultures sous abris et les cultures rentrées de l’extérieur début octobre. Rappelons que les gestions précoces sur de faibles populations donnent les meilleurs résultats. Poinsettia (1) : un début d’attaque a été diagnostiqué sur un site. Il faut savoir repérer les taches jaunes sur le feuillage et confirmer le diagnostic par l’examen attentif du dessous des feuilles (aspect œdémateux et formes mobiles). Abutilon (1), Bacopa (1), Bidens (1), Colocasia (1), Cuphea (1), Datura (1), Géranium lierre (1), Sauge (1), Yocroma (1) : il s’agit d’attaques sur cultures âgées conservées pour pieds-mères ou sur pieds-mères renouvelés à partir de boutures du printemps. Évaluation des risques : sur septembre, les conditions climatiques ont été favorables au développement des populations chez certains. Il faut être particulièrement attentif en période chaude et sèche sous abris. Dégâts face inférieure Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Dégâts face supérieure Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Dégâts face supérieure Poinsettia (Source : GIE FPSO) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 4 / 15 3. Chenilles (lépidoptères) Observations Chenilles I II III Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 14 1 1 16 11 15% 52% 1,2 16 diagnostics (15% des observations) ont été réalisés sur 4 cultures différentes avec des attaques majoritairement faibles sur 52% des entreprises. Dans 13% des entreprises les attaques sont moyennes à fortes. Chrysanthème (6), Cyclamen (6) Chou (3) Géranium lierre (1) Ce ravageur était au sixième rang sur la période précédente. Plusieurs espèces ont été observées. La plus problématique des espèces reste Duponchelia fovealis, difficile à contrôler et qui provoque de dégâts et des pertes en cultures. Évaluation des risques : le suivi des pièges phéromonaux permet de repérer les vols (voir graphe ci-après), mais l’observation des larves reste toujours difficile et le repérage des « cocons de terre » délicat. C’est pourtant sur les jeunes stades présents au pied des plantes, difficile à atteindre, qu’il faut diriger la lutte. Un piégeage de masse avec des lampes UV donne quelques résultats sur adultes (fonctionnement quelques heures, ouvrants fermés, la nuit). L’absence de froid hivernal et le maintien du ravageur dans des zones refuges de l’environnement cultural explique sans doute la forte pression cette année sur les sites les plus touchés ces dernières années. Le développement de ce ravageur et les difficultés rencontrées pour le réguler sont alarmants. Chrysanthèmes (6) : quelques morsures classiques sans gravité de diverses noctuelles défoliatrices dont la noctuelle de l’artichaut ont été observées, mais notre attention se porte principalement sur deux espèces en développement depuis deux ans. Tordeuse de l’œillet (Cacoecimorpha pronubana) : quelques dégâts caractéristiques ont été observés, sans gravité (feuilles des apex liées par des fils de soies, chenilles protégées difficiles à atteindre, voir dynamique des vols sur le graphe ci-après). Duponchelia fovealis : de nombreux papillons sont observés depuis 2 ans sur un site sous abris situé dans une zone plutôt humide, et conduite en sub-irrigation. Les espèces ligneuses sont en principe moins sensibles mais le seuil de nuisibilité a été atteint cette année depuis début août. Des morsures ont été observées à la base des tiges et ont entravé l’alimentation hydrominérale occasionnant des débuts de chloroses. Depuis les populations larvaires difficiles à contrôler occasionnent des pertes en culture. Cyclamen (6) : plusieurs espèces ont été observées : Noctuelles défoliatrices dont la noctuelle de l’artichaut (Chrsodeixis chalcites) : quelques morsures classiques sans gravité ont été observées. Noctuelles terricoles : quelques dégâts ont été observés sur Août et Septembre suivant les sites. On a pu repérer les morsures au niveau des feuilles et surtout des bulbes et on a pu observer le dernier stade larvaire (qui sort de terre pour se nymphoser) ainsi que des galeries dans le terreau. Il est difficile de prévenir les vols par piégeage phéromonal car plusieurs espèces sont possibles dont Agrotis ypsilon et A. exclamationis. Le diagnostic est souvent tardif au dernier stade larvaire fatal pour la plante qui s'effondre. Noctuelle de la tomate ( Helicoverpa armigera) : semaines 34, 35 deux attaques remarquables ont été observées en Midi-Pyrénées et Est de la Gironde, avec des dégâts caractéristiques (cœur rongé et absence de loges polliniques des fleurs, pétales sapés à la base et fanaison prématurée, boutons et pétales troués du fait de l’entrée et sortie de la chenille). Le réseau de piégeage à la station du GIE FPSO ne relève pourtant aucun adulte depuis semaine 35, l’installation des pièges a été tardive, mais cela tend à confirmer un problème d’attractivité des phéromones utilisées. Tordeuse de l’œillet (Cacoecimorpha pronubana) : quelques plantes touchées parfois gravement (ponte groupée, et donc défoliation importante à l’éclosion des premières larves). Duponchelia fovealis : ce ravageur touche surtout deux sites, dès le début de l’été, avec des effectifs et des larves régulièrement observées au pied des plantes. Des pertes sont à déplorer. Chou (3) : des attaques de Piérides (Pieris brassicae) et surtout de teigne du chou (Plutella xylostella) ont été observées sur plants en Août. La deuxième espèce est davantage présente sur plants depuis 2-3 ans. Géranium lierre (1) : un foyer de quelques plantes atteintes de Spodoptera sp a été détruit sur un site. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 5 / 15 Chrysalide Cacoecimorpha sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégâts Cacoecimorpha sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Larve Cacoecimorpha sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Larve Chrysodeixis sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Dégâts Noctuelle terricole sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Larve dernier stade Helicoverpa sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégât d’Helicoverpa sur bouton de Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégât d’Helicoverpa sur fleur de Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégât d’Helicoverpa sur fleurs de Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégâts Duponchelia sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Dégâts et larve Duponchelia sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Chrysalide et « cocon de terre » de Duponchelia sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Réseaux de piégeage : comme chaque année, certains vols de lépidoptères sont suivis par piégeage phéromonal sur des entreprises du Sud-Ouest et à la station du GIE Fleurs et plantes du Sud-Ouest. Duponchelia est suivi toute l’année, les autres espèces sont suivies de mars-avril à octobre. Les pièges sont installés à l’extérieur et parfois sous abris. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 6 / 15 Réseau de piégeage Duponchelia fovealis (Papillon du Cyclamen) : le piégeage se fait sous abri et à l’extérieur dans des pièges delta ou coupelles, sur des entreprises horticoles touchées ces dernières années. g → Les effectifs capturés sont variables d’un site à l’autre. Les entreprises comptabilisant le plus d’adultes cultivent pour l’un majoritairement des Dipladénias, pour l’autre uniquement des Rosiers sous abris. → Des dégâts graves ont été observés sur deux sites sur Cyclamen et sur un site sur Chrysanthème. Réseau de piégeage Cacoecimorpha pronubana (Tordeuse européenne de l’oeillet) : le piégeage se fait à l’extérieur dans des pièges delta sur des pépinières touchées ces dernières années. → Premier vol avec un pic autour de la semaine 17, 15 jours plus tôt environ qu’en 2013 et effectifs 5 fois plus importants en 2014 du fait sans doute de l’absence de froid hivernal qui n’a donc pas occasionné de pertes sur les chrysalides hivernantes. → Deuxième vol échelonné, assez faible, comparable à celui de 2013 avec un pic autour des semaines 29-31. → Troisième vol avec un pic semaine 38 et des effectifs importants lié aux conditions climatiques de septembre. Les dégâts en 2014 concernent le Cyclamen et le Chrysanthème. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 7 / 15 Réseau de piégeage Chrysodeixis chalcites (Noctuelle de l’artichaut) : le piégeage se fait à l’extérieur dans des pièges delta sur des entreprises horticoles touchées ces dernières années. → Captures suivies au GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest essentiellement. g Effectifs très faibles de semaine 22 à semaine 32 (pic) puis 2 autres pics semaine 36 et 40. Trois vols ? → Dégâts et larves observés sur les entreprises au printemps avec des papillons nés sous abris de chrysalides conservées sur les feuillages de plantes touchées en 2013 et recultivées en 2014. 4. Aleurodes Observations Aleurodes I II 10 3 III Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 13 5 12% 24% 1,2 13 diagnostics (12% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques faibles à moyennes sur 24% des entreprises. Pelargonium (2), Poinsettia (2), Sauge (2) Chou (1), Cléome (1), Fuchsia (1), Lamium (1), Lantana (1), Tabac (1), Verveine (1) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 8 / 15 Ce ravageur reste au quatrième rang. Il s’agit toujours de l’aleurode du tabac (Bemisia tabaci) sur Poinsettia (2) ou le ravageur est assez bien contrôlé par voie biologique, et parfois sur pieds-mères pour la production de boutures sur Cléome (1), Lamium (1), Verveine (1). Rappelons que cet aleurode sévit parfois sur des cultures qui ne sont pas sensibles à l’aleurode commun (Trialeurodes vaporariorum). Sur chou (1) il s’agit de pieds-mères d’une variété ornementale panachée. Évaluation des risques : il faudra particulièrement surveiller et gérer Bemisia sur Poinsettia et sur les pieds-mères mis en culture pour les productions du printemps 2015. 5. Pucerons Observations I II Pucerons 5 6 III Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 11 9 10% 43% 1,5 11 diagnostics (10% des observations) ont été réalisés sur 17 cultures différentes avec des attaques faibles à moyennes sur 43% des entreprises. Chrysanthème (9) Cyclamen (2) Ce ravageur était au deuxième rang sur la période précédente. Nous n’avons noté que les attaques significatives, sur des cultures importantes. Dégâts- Biologie : voir BSV N°3 pour des généralités, sachant que chaque espèce a des particularités. Chrysanthème (9) : les attaques sont variables d'un site à l'autre, surtout sous abris. Parfois quelques apex touchés, parfois de très nombreux foyers nécessitant une intervention généralisée. Dans la majorité des cas, il s’agit du puceron du melon (Aphis gossypii). Il se développe très vite par temps chaud et se disperse rapidement (formes ailées). Quelques foyers localisés de Macrosiphoniella sanborni (rouge brillant) ont pu être observés. Cette espèce n’a pas été favorisée cette année (apprécie les temps chauds et secs). Ces pucerons se développent de façon caractéristique sous les feuilles et sur les tiges en "manchon". Un site a été touché par le puceron du Pêcher (Myzus persicae), rarement observé sur cette culture, il a certainement bénéficié de l’été parfois printanier que nous avons connu. Évaluation des risques : en été, les parasitoïdes (Aphidius sp), et les prédateurs (Syrphes, Chrysopes, Coccinelles) ont parfois naturellement régulé les populations et géré les foyers dans les entreprises travaillant en lutte biologique ou raisonnée. Aphis gossypii est l’espèce à craindre en fin de saison. Il peut être présent sur les apex, ou sous les feuilles du bas des plantes (par temps très chaud ou par temps plus frais). Il faut encore être très vigilant, suite au beau temps de Septembre sur le risque de développement sur boutons et fleurs. Cyclamen (1) : un site a été particulièrement touché tout l’été par le puceron du melon ( Aphis gossypii) surtout sur les séries de miniatures. On a pu observer des blocages de croissance, des enroulements de feuilles . Dégâts d’Aphis gossypii sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Myzus persicae sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Aphis gossypii sur chrysanthème (Source : GIE FPSO) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 9 / 15 Larve de coccinelle (Scymnus) sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Larve de Syrphe sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Larve d’Aphidoletes sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Œufs de chrysope sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Larve de coccinelle 7 points sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) Momies d’Aphidius sp sur Chrysanthèmes (Source : GIE FPSO) 6. Autres ravageurs Observations I II Mineuses (Diptères) 3 3 Mouches terreaux 5 Altises 2 Punaises 1 1 Nb observations sur 110 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 6 4 5% 19% 1,5 1 6 5 5% 24% 1,3 1 4 4 4% 19% 1,8 1 1 1% 5% 1,0 III • Mineuses (diptères) : des attaques ont été observées de la mineuse horticole (Chromatomyia horticola) sur Aster (1) ; la nymphose se déroule dans une chambre nymphale en bout de galerie ; ce ravageur est peu à craindre. Sur Cèleri (3), nous avons encore observé des attaques spectaculaires cette année sur plants de Philophylla heraclei Sur Bettes (2), nous avons observé la Pégomyie des bettes (Pegomyia betae) (Cf. Biologie et dégâts BSV N°4). • Mouches des terreaux : cette année, nous avons constaté le développement remarquable de Lyprauta sp, surtout sur Cyclamen (5) et sur Poinsettia (1). Il ne provoque pour l’instant pas de dégât (comportement saprophytique sur milieu humide), mais il y a un risque de pullulation et de dépassement de seuil (morsures à craindre sur les organes près du sol ?) Biologie : les asticots sont longs, brunâtres se faufilant rapidement lorsqu’ils sont dérangés dans un tube de soie, en surface des terreaux ; on observe un tissage de toile couvrant le terreau. La pupaison de déroule dans un cocon plus dense en surface, contre le bord du pot, ou contre le pied de la plante. L’adulte est un moucheron marron clair. Risque de confusion : il ne faut pas le confondre avec des sciaridés (asticot blanc transparent avec tête noire) et avec l'entoilement entremêlé de déjections provoqué par Duponchelia. • Altises : des attaques parfois fortes ont été observées tout l’été. Sur Chou (3), il s’agit de dégâts d’adultes de petites altises (>3 mm): Phyllotreta atra (dégâts d'adultes) et P. nemorum plus "dangereuse" car son cycle peut se dérouler sur le chou (accouplement, ponte et larves provoquant des morsures entre les 2 épidermes). Sur Gaura (1), il s’agit de dégâts de larves et d’adultes de grosses altises (Altica sp). Ce ravageur sévit dorénavant chaque année, de plus en plus tôt et longtemps cette année (Cf. BSV N°4). Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 10 / 15 Évaluation des risques : pour la grosse altise, il faut contrôler les plantes refuges de la famille des onagracées dont font partie le Fuchsia et le Gaura (épilobes, oenothère...). • Punaises : sur Chou (1), une faible attaque de punaise ornée (Eurydema ornata) a été observée (taches foliaires jaunes). Pupaison et larve de Lyprauta sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Larves de Lyprauta sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Dégâts de Phyllotreta nemorum sur choux (Source : GIE FPSO) Maladies 21 observations (16% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des maladies (champignons, bactéries, virus). Nous présentons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées et le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les maladies les plus observées (plus de 10% des observations de ravageurs) sont dans l’ordre : Viroses, Mildiou, Champignons racinaires. 1. Viroses Observations I II Viroses 4 4 III Nb observations sur 21 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 8 5 38% 24% 1,5 8 diagnostics (38% des observations) ont été réalisés sur 5 cultures différentes avec des attaques faibles à moyennes sur 24% des entreprises. Chrysanthème (3) Lobelia (2) Coleus (1), Cyclamen (1), Géranium lierre (1) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 11 / 15 Les viroses étaient au sixième rang sur la période d’observations précédente. On constate un fort développement des tospovirus, à mettre sur le compte de difficultés de contrôle du vecteur Thrips californien et au chevauchement de cultures du printemps (plantes contaminées pas toujours repérées) avec les cultures d’été. Le TSWV (Tomato Spotted Wilt Virus) semble en nette progression et les diagnostics d’INSV (Impatiens Necrotic Virus) moins fréquents. Les symptômes observés donnent le plus souvent lieu à des prélèvements et à des confirmations de résultats par tests rapides ELISA. Évaluation des risques : ce sont les larves L1 de thrips qui acquièrent le virus, les adultes sont contaminants durant leur vie mais ne transmettent pas le virus à leur descendance. Il faut bien comprendre le cycle du thrips, et la durée de vie des stades de développement pour évaluer et analyser les risques. Ce sont surtout les adultes « porteurs » qui peuvent contaminer longtemps les plantes saines (durée de vie jusqu’à plus de 75 jours à 20°C), les larves « porteuses » sont contaminantes moins longtemps (développement larvaire + pré-nymphe jusqu’à 20.7 jours à 15°C). Le contrôle des adultes et l’élimination des plantes malades sont donc fondamentaux. Rappelons que TSWV est un organisme nuisible réglementé (sur jeunes plants). Franklinella occidentalis Stade de développement Comportement Durée (15°C) Durée (20°C) Durée (30°C) Œuf Dans l’épider me 10.1 jours 6.6 jours 2 jours 1ier stade larvaire (L1) 2ième stade larvaire (L2) Pré-nymphe Mobiles, fuient la lumière, « piqueur suceur » Nymphe (ébauche des ailes) Temps de repos court, au sol, dans la plante Adulte « piqueur suceur », polliniphage (suivant pollen fécondité) 5.6 jours 11.5 jours 3.6 jours 8.6 jours 46.3 jours 50.5 œufs/femelle 2.9 jours 1.3 jours 9.5 jours 2.6 jours 2.2 iours 0.9 jours 5.1 jours 2 jours 75.2 jours 13 jours 125.9 œufs/femelle 42 œufs/femelle Caractérisques biologique (durée, fécondité) pour le chrysanthème (Source : Koppert) Chrysanthème (3) : trois sites assez touchés sur plusieurs variétés (entre autres Frigo Blanc, Stella Lilas, Atol, Movida Jaune, Paladin, Malabar, Bouldor, Yahoo, Cigale, Senso). Lobelia (2) : deux sites touchés par TSWV sur White Angel, Blue Angel, White Suntropics, Blue Suntropics. Géranium Lierre (1) : quelques plantes touchées par TSWV. Coleus (1), Cyclamen (1) : quelques symptômes d’INSV sur cyclamen, attaque plus sérieuse d’INSV sur Coleus où le matériel de base est souvent contaminé. Symptômes TSWV sur Chrysanthème : mosaïque nécrotiques, taches en anneaux, taches jaunes auréolées de noir, nécroses noires sur tiges (Source : GIE FPSO) Symptômes TSWV sur Lobélia (Source : GIE FPSO) Symptômes INSV sur Coleus (Source : GIE FPSO) Symptômes INSV sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 12 / 15 2. Mildiou Observations I Mildiou 4 II III Nb observations sur 21 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 4 3 19% 14% 1,0 4 diagnostics (19% des observations) ont été réalisés sur 3 cultures différentes avec des attaques faibles sur 14% des entreprises. Cette maladie reste au deuxième rang sur la période d’observations précédente. Évaluation des risques : le mildiou a été favorisé par les épisodes doux et pluvieux de juillet, août. En septembre les conditions ont été moins favorables. Il faudra être de nouveau être vigilant en automne. Chou (2) Coleus (1), Sauge (1) Chou (2) : des attaques tardives de Peronospora parasitica ont été observées sur plants (voir BSV N°4). Coleus (1), Sauge (1) : sur Coleus Peronosporal lamii est un problème en développement depuis quelques années (apparition vers 2005 en Europe) ; la maladie fait chuter rapidement les feuilles avant même qu’une sporulation apparaisse face inférieure ce qui ne facilite pas le diagnostic. Peronosporal lamii sur Coleus face supérieure et inférieure (Source : GIE FPSO) Peronospora sp sur Sauge (Source : GIE FPSO) 3. Champignons racinaires Observations I II Champignons racinaires 2 1 III Nb observations sur 21 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 3 3 14% 14% 1,3 3 diagnostics (14% des observations) ont été réalisés sur 2 cultures différentes avec des attaques faibles à moyennes sur 14% des entreprises. Aucun diagnostic n’avait été fait sur la période d’observations précédente. Nous ne notons que les attaques significatives. Cyclamen (2) Lunaire (1) Cyclamen (2) : quelques pertes ont été observées dues à des attaques de Fusarium oxysporum cyclaminis. Lunaire (1) : un diagnostic a été confirmé par analyse sur jeunes plants. Pyhium sur Lunaire (Source : GIE FPSO) Fusarium oxysposrum cylaminis (Source : GIE FPSO) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 13 / 15 4. Autres maladies Observations I Bactérioses II III Nb observations sur 21 Nb entreprises Fréquence d'attaque % entreprises sur 21 Intensité d'attaque 2 2 10% 10% 2,0 2 1 10% 5% 2,0 1 1 5% 5% 1,0 1 1 5% 5% 1,0 2 Oïdium 1 Botrytis 1 Rouille 1 1 • Bactérioses : une attaque assez grave d’Erwinia sp a été identifiée sur Cyclamen (1) et un cas de Corynebacterium fascians repéré sur quelques pieds-mères de Giroflée (1) (Erysimum bowles mauve). • Oïdium : deux attaques ont été observées sur des restes de printemps de Renoncule 1) et Verveine (1). • Botrytis : une attaque significative a été observée sur Mini Cyclamen (1). • Rouille : l’attaque observée de rouille blanche (Puccinia horiana) sur un site lors de la période d’observation précédente s’est étendue à de nombreuses variétés sur Chrysanthème (1) : ‘Hydra Blanc’ , 'Twist Jaune', ‘Clero’, ‘Gugus rouge’, ‘Soda Cognac’, ‘Flucky Rouge’, ‘Rap Bicolore’... Évaluation des risques et biologie : les journées pluvieuses à répétition sur juin, juillet, août ont été favorables à la rouille blanche du chrysanthème, en cultures extérieures. Les téleutospores qui apparaissent en conditions défavorables en été, peuvent germer en septembre octobre et donner des basidiospores responsables des symptômes (pustules blanchâtres sous les feuilles). Les nuits fraîches et les brumes matinales sont favorables suivant le contexte environnemental de chaque entreprise au développement de la maladie en cultures extérieures. Erwinia sp sur Cyclamen (Source : GIE FPSO) Récapitulatif pression des Corynebacterium fascians sur Erysimum (Source : GIE FPSO) indicateurs Puccinia horiana sur Chrysanthème (Source : GIE FPSO) des niveaux de Nombre d’observations. % entreprises touchées. • Ravageurs Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 14 / 15 Maladies • Informations réglementaires pour 2014 La nouvelle convention GNIS/SOC peut éventuellement concerner les établissements faisant pour partie de la production de plants de légumes en plus de leur production ornementale. La déclaration annuelle d'activité pour 2014 va bientôt être envoyée dans les établissements producteurs concernés par le Passeport Phytosanitaire Européen (Obligation pour tous d’être immatriculés et entreprises produisant et commercialisant des jeunes plants, concernées). Remarques générales Sur les organismes nuisibles réglementés, quelques liens utiles : • • • • Le guide des organismes nuisibles édité par la FNPHP et l’Astredhor : http://www.astredhor.fr/ cliquer sur documentation puis sur contribution du réseau et entrer en recherche le titre guide des organismes nuisibles. Sur les organismes nuisibles émergents : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Surveillancebiologique-du Sur vos obligations sur la circulation des végétaux ou des produits végétaux : http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Circulation-des-vegetaux-ou-des Sur vos obligations de déclaration de production de plantes potagères : http://gnis.fr/index/action/page/id/1032/title/Formulaires Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peutêtre transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Horticulture 2014 - N°10 – 7 octobre 2014 15 / 15