Horticulture
Méthode de recueil des données dans le réseau
Ce BSV est alimenté par 207 observations réalisées sur 29 entreprises de pépinière
ornementale et fruitière d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées de la semaine 28 à la
semaine 37 2013. Les observations concernent les cultures touchées par un
bio-agresseur. Les cultures saines ne sont pas notées.
Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation :
un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : attaque fort).
une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant
l’effectif des observations par niveau d’attaque.
un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un
total d’observations de ravageurs ou de maladies.
un % d’entreprises touchées est calculé par bio-agresseur.
les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées
est précisé entre parenthèses.
Quelques observations sont menées sur plants maraîchers.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Horticulture – Horticulture N°10 – 26 septembre 2013 - 1 / 14
ANIMATEURS FILIERE
LEMMET Sylvie et SAPIN Catherine
GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest
catherine.sapin@astredhor.asso.fr
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à
l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture – Pépinières
sont les horticulteurs et pépiniéristes, les entreprises CIC et Medan.
N°10 – 26 septembre 2013
Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du
31 juillet 2000 et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive
2000/29/CE concernant les mesures de protection contre l’introduction dans la
communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et
contre leur propagation à l’intérieur de la communauté. La notion d’organisme
nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de quarantaine. Un organisme
de quarantaine est défini par la Convention Internationale pour la Protection des
Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour
l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou
bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte
officielle ».
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme
nuisible réglementé a l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction
Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) (Service
Régional de l’alimentation- SRAL).
Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque.
Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque.
Légende :
1 < niveau d'attaque < 1,5 < 10% d'entreprises touchées
1,5 <niveau d'attaque < 2 10 < % entreprises touchées <30%
2 <niveau d'attaque < 2,5 30 % < % entreprises touchées < 50%
niveau d'attaque > 2,5 % entreprises touchées > 50%
Ravageurs
181 observations (87% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs.
Nous présenterons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures touchées sont
listées et le nombre d’attaques observées réalisées est précisé entre parenthèses.
Thrips
Il s'agit sauf précision de Frankliniella occidentalis, le thrips californien.
Observations I II III
Nb
observations
sur 181
Nb
entreprises
Fréquence
d'attaque
%
entreprises
sur 29
Intensité
d'attaque
Thrips 18 2 16 46 21 25% 72% 2,0
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Les observations menées représentent 25% des observations de ravageurs.
Nous avons observé sur 72% des entreprises, des attaques faibles ou fortes sur :
Chrysanthème (15) : il s'agit de cultures menées sous abris.
Les dégâts ont é surtout fréquents en début de saison, avec l'observation de larves dans les
bourgeons provoquant des cicatrices foliaires sur les feuilles en croissance. Courant août nous avons
aussi observé dans certains cas, des dégâts de taches claires sous les feuilles ponctuées de points
noirs correspondant à des cellules vidées et aux déjections des larves.
Évaluation des risques : il faut surveiller les populations sous abris, car suivant les conditions
climatiques, les thrips pourraient causer des dommages au niveau des fleurs.
Cyclamen (11)
La présence d'adultes et de larves dans les fleurs sur les séries précoces est fréquente. Sur certains
sites, des dégâts sont notés. Sur un site, une population importante de larves sous les feuilles, avec
des dégâts sur les premières fleurs a été récemment observée. Les attaques ont été parfois liées à des
mises en cultures co-habitantes avec des restes du printemps fleuris et très infestés.
Évaluation des risques : il faut régulièrement décortiquer les fleurs et maintenir effleurées les séries
tardives dont la vente est prévue après Toussaint. Le seuil de nuisibilité peut se situer autour de
3-5 thrips/fleur.
Poinsettia (2)
Cette culture à latex ne laisse en général pas s'installer de populations de thrips, mais de plus en plus
fréquemment nous observons en début de culture des cicatrices foliaires sur les feuilles qui pourraient
correspondre aux piqûres d'insertion des œufs. Les larves sont rarement observées sous les feuilles ou
dans les bourgeons.
Impatiens NG (2), Hibiscus (1) :
Ces deux cultures ont été touchées sur deux sites par de faibles attaques d'Echinothrips americanus.
Ce thrips de grande taille est facile à reconnaître : adulte noir avec deux taches blanches aux points
d'insertion des ailes, larves et nymphes blanches, nymphose sous le feuillage.
Évaluation des risques : ce ravageur a un cycle beaucoup moins rapide que le thrips californien, mais
en cas de forte population les dégâts peuvent être graves grisette » type acariose). Il se conserve
dans les serres, et est souvent observé sur des adventices (chénopodes...). Il est impossible de suivre
une dynamique de population sur panneaux chromatiques car les adultes volent peu. Les larves de
grande taille ne sont pas prédatées par les phytoséides utilisés habituellement en lutte biologique.
Abutilon (1), Alstromère (1), Aster (1), Bacopa (1), Chou (1), Estragon (1), Gaura (1), Géranium
lierre (3), Géranium Zonale (1), Pentas (1), Pervenche (1), Piment (1), Verveine (1) : la plupart des
cas d'attaques concerne des cultures âgées du printemps. Les conditions climatiques du printemps
dernier ont prolongé la saison commerciale sur juin, voire juillet. Le nettoyage et tri des restes de
printemps a donc été très tardif cette année.
Dans quelques cas, les attaques ont concerné des pieds-mères cultivés pour la prochaine campagne.
Trois types de dégâts :
cellules vidées et déjections noires sous les feuilles (Verveine, Géranium Zonale, Gaura,
Chou, Bacopa, Aster, Abutilon),
cicatrices foliaires et déformation des feuilles en croissance (Piment, Estragon, Aster),
décolorations et déformations des fleurs (pervenche, Pentas, Alstromère).
Cicatrices foliaires sur chrysanthème
Source : GIE FPSO
Cellules vidées sur cyclamen
Source : GIE FPSO
Cicatrices foliaires sur Poinsettia
Source : GIE FPSO
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Horticulture – Horticulture N°10 – 26 septembre 2013 - 3 / 14
Larves, nymphes, adulte Echinothrips sur
hibiscus
Source : GIE FPSO
Dégâts sur Estragon, adultes par frappage
sur feuille blanches
Source : GIE FPSO
Cellules vidées sur Aster
Source : GIE FPSO
Chenilles
Observations I II III
Nb
observations
sur 181
Nb
entreprises
Fréquence
d'attaque
%
entreprises
sur 29
Intensité
d'attaque
Chenilles 27 10 3 40 25 22% 86% 1,4
Les observations menées représentent 22% des observations de ravageurs.
É valuation des risques : beaucoup de chenilles sont observées depuis juillet, plusieurs espèces sont identifiées.
Les effectifs augmentent de génération en génération. Suivant les espèces, on compte 2-4 générations annuelles
se développant de mai à mi octobre suivant le climat.
Nous avons observé sur 86% des entreprises, des attaques faibles à moyenne sur :
Chrysanthème (15)
Nous avons observé plutôt de faibles attaques jusqu'à ce jour : œufs isolés sous les feuilles, jeunes
stades larvaires et petites morsures foliaires attribuées dans la plupart des cas à Chrysodeixis
chalcites.
Sur 2 sites en Midi-Pyrénées semaines 34-35 , des attaques remarquables de tordeuses
Cacoecimorpha pronubana ont été identifiées : chenille « nerveuse » ou chrysalide entre deux feuilles
liées par des fils de soies, ooplaques sous les feuilles, dégâts sur les apex.
Une forte population d'adultes de Duponchelia fovealis a été observée sur un site par ailleurs très
touché par ce ravageur sur Impatiens de Nouvelle Guinée puis sur Cyclamen. Nous n'avons pas
observé de dégât larvaire sur chrysanthème.
É valuation des risques : plusieurs espèces de noctuelles peuvent sévir avec des effectifs importants en
fin de saison. Helicoverpa armygera peut par exemple provoquer des morsures par forage sur les
boutons.
Cyclamen (11)
Plusieurs espèces ont été identifiées, présentant différents niveaux de risques et/ou de dégâts.
Noctuelles terricoles (Agrostis = Scotia sp)
Trois sites ont é gravement touchés en semaines 29-33 (première génération) puis semaine
36-37. (deuxième génération)
Dégâts : le diagnostic est souvent tardif. Nous observons les stades larvaires âgés dans des
galeries du substrat voire des galeries vides avec des loges remplies de déjections. Le bulbe
peut être rongé, les pétioles sectionnés au cœur.
Biologie : il existe principalement trois espèces proches (A. segetum, A. exclamationis, A.
ypsilon). Les jeunes chenilles sont diurnes, les stades âgés nocturnes. Elles vivent cachées dans
des galeries dans le terreau et sortent la nuit pour se nourrir en surface (bulbe, pétioles, feuilles).
Le dernier stade de 4-5 cm, est glabre, terne, vert-jaune à gris-bleu avec des lignes dorsales ou
latérales plus claires. Comme toutes les noctuelles, les chenilles s'enroulent quand on les
dérange et les papillons sont nocturnes. On compte 2 générations par an. On ne trouve jamais
de chrysalide dans les pots, ce qui laisse à penser que le dernier stade se nymphose au niveau
des structures dans des abris. Les œufs sont pondus souvent de manière isolée, on ne trouve en
général qu'une seule chenille par pot. La fécondité est importante avec plus de
1000 œufs/femelle.
Évaluation des risques : en principe, il n'y aura pas de nouvelle génération.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Horticulture – Horticulture N°10 – 26 septembre 2013 - 4 / 14
Noctuelles défoliatrices diverses : dans la plupart des sites, nous avons observé de faibles
attaques. Nous avons souvent identifié des larves de Chrysodeixis chalcites : vert fluo, ligne
jaune de part et d'autre de l'abdomen, très arpenteuse, tissant son cocon entre des feuilles
reliées par fils de soie.
É valuation des risques : il faut surveiller les boutons et les fleurs. En fin d'été suivant les
conditions climatiques on peut craindre des attaques d'Helicoverpa armygera qui se nourrit des
loges polliniques (fleurs sans cœur, pétales « troués », dessèchement des fleurs du fait des
morsures à la base des pétales).
Tordeuses : quelques faibles attaques de Cacoecimorpha pronubana ont été observées.
Pyralidés : Duponchelia fovealis dont les populations sont suivies dans le réseau de piégeage
provoque des dégâts importants sur quelques sites. Des dégâts allant jusqu'à 30% de plantes
« aveugles » sont à déplorer sur un site.
Dégâts : il faut savoir repérer les amas soyeux au pied des plantes souvent mêlés de déjections.
Les chenilles rongent les pétioles, les pédoncules des jeunes feuilles et fleurs du cœur de la
plante. Les morsures entraîne la perte de feuilles et de boutons et sont des voies d'entrées pour
d'autres pathogènes (Erwinia, Fusarium, Botrytis).
Biologie : les chenilles sont "fouisseuses" (2-3 cm au dernier stade), elles fuient la lumière. Il faut
savoir les repérer à la base des bulbes et dans le cœur des plantes, elles se déplacent
rapidement quand elles sont dérangées. Les œufs (200 œufs/femelle) sont pondus en petits
groupes de 1 à 6 au collet, donc plusieurs larves peuvent être observées sur une plante. Les
papillons (19-21 mm ) volent avec l'abdomen retourné vers le haut, lorsqu'on les dérange en
circulant autour des plantes par exemple. La chrysalide est protégée dans un « cocon de terre »
(mélange de soies, de terreau, de débris). Le développement de l'œuf à l'adulte dure de 6 à
8semaines, selon la température.
Noctuelle méditerranéenne : sur un site, ponctuellement nous avons observé quelques plantes
touchées par Spodoptera sp avec des morsures foliaires et la présence d'un nombre important
de larves sous les pots.
Évaluation des risques : Spodoptera exigua, S. littoralis se développent depuis quelques années
dans le Sud de la France. Ces ravageurs sont très difficiles à contrôler : fortes fécondités (plus
de 1000 œufs par femelle, pontes groupées protégées par des écailles sombres des ailes et
cycles rapides sous température élee. Il faut éradiquer les foyers rapidement. Spodoptera
littoralis est réglementé.
Chou (6) : les plants maraîchers sont attaqués régulièrement par différentes espèces (Pieris brassicae,
Mamestra brassicae, Plutella xylostella). Les attaques sont en général peu graves à ce stade.
Géranium Zonale (2), Abutilon (1), Dahlia (1), Divers (1), Menthe (1), Sauge (1), Sedum (1) : des
morsures de différentes espèces (souvent Chrysodeixis) ont été repérées et une attaque grave de
Cacyreus marshalli a été identifiée sur des restes de géranium du printemps.
Évaluation des risques : la présence de fleurs attirent le Brun du géranium, il faut donc effleurer
régulièrement les pieds-mères, et contrôler les restes du printemps conservés pour de la multiplication
en septembre : ponte sur les bourgeons et développement des jeunes larves à l'intérieur des apex
(destruction des méristèmes). Cacyreus marshalli est surtout une problématique importante en espaces
verts et en jardins d'agrément (dégâts sur fleurs, et absence de floraison).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Brun_des_pélargoniums
Ponte de Cacoecimorpha sur
chrysanthème
Source : GIE FPSO
Larve de Cacoecimorpha sur
chrysanthème
Source : GIE FPSO
Chrysalide de Cacoecimorpha sur
chrysanthème
Source : GIE FPSO
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