Le développement des symptômes dépend entre autre
de la dose de lactose ingérée (la plupart des individus
tolèrent 12 à 15g de lactose soit une tasse de lait), de la
durée du transit des aliments, de la capacité de la flore
du colon de fermenter le lactose. L’intolérance au lactose
se manifeste par des troubles digestifs comprenant un
inconfort abdominal qui apparaît environ une heure après
l’ingestion d ‘une quantité seuil de lactose et qui comprend
ballonnements, borborygmes, des crampes, rapidement
suivi de selles défaites et de flatulences.
Ces manifestations sont la conséquence de l’accumulation
dans l’intestin du lactose non hydrolysé du fait du déficit
en lactase. Alors que normalement le lactose ingéré est
rapidement scindé par la lactase en glucose et galactose,
celui-ci s’accumule dans la lumière digestive incapable
d’être adsorbé et va induire une rétention d’eau. Le volume
intestinal augmente et provoque la diarrhée. Le lactose non
digéré passe dans le colon où il est attaqué par la flore
microbienne et produit de l’acide lactique, de l’hydrogène
(H2), du dioxyde de carbone et des acides gras à courtes
chaînes. La majorité des personnes avec une hypolactasie
ne présentent pas une intolérance clinique au lactose. Bon
nombre de gens se croient à tort être intolérant au lactose
et évitent le lait et les produits laitiers ce qui réduit leurs
apports en vitamine D et en calcium. Une intolérance au
lactose peut être secondaire à une forte accélération du
transit intestinal et d’une maladie qui s’accompagne d’une
atteinte des entérocytes et de la bordure en brosse (infections
intestinales, maladie coeliaque, maladie de Crohn).
Avant de conclure à une hypolactasie il est nécessaire de
s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une forme secondaire de défi-
cit en lactase. Dans tous les cas, une anamnèse rigoureuse
doit tenter de faire ressortir la relation entre symptômes et
ingestion de lactose. La façon la plus simple consiste à met-
tre en évidence la disparition des symptômes par un test
d’éviction totale du lactose pendant 72 heures. Il est in-
dispensable de bien informer le patient des aliments qui
contiennent du lactose. L’épreuve peut être complétée, si
les symptômes digestifs ont disparu, par une réintroduc-
tion de lactose dans l’alimentation pour voir réapparaître
ces symptômes.
DIVERSES ÉPREUVES DE DIAGNOSTIC
SONT ÉGALEMENT DISPONIBLES
Le test génétique permet de mettre en évidence le
polymorphisme présent dans le gène LCT pour rechercher le
phénotype CC. Ce test permet uniquement de détecter les
sujets éventuellement prédisposés à une intolérance au
lactose.
Le test de charge en lactose et mesure de l’H2 dans l’air
expiré. Chez les sujets avec hypolactasie, le lactose non digéré
est transformé dans le colon, avec production de gaz dont
l’H2. En passant dans le sang, H2 passe dans les poumons et
est exhalé. Des résultats faussement positifs sont possibles en
cas de déséquilibre de la flore bactérienne de l’intestin grêle
ou de la cavité buccale. Les faux négatifs peuvent s’observer
à la suite d’une antibiothérapie ou d’une colonisation du
colon par des bactéries produisant du méthane.
Le test de tolérance oral au lactose, le plus simple. On donne
au sujet 50 g de lactose pur et on dose la glycémie sérique à
0,60 et 120 minutes. Normalement le taux de glucose s’élève
de plus de 20 mg/litre pour affirmer une digestion normale
du lactose. Chez un sujet déficient en lactose, cette épreuve
est souvent suivie d’un épisode diarrhéique avec élimination
de selles acides.
Si l’intolérance au lait est confirmée, le traitement repose
sur un régime pauvre en lactose en sachant que le lactose
n’est pas seulement un constituant du lait, mais qu’il est
souvent présent dans des préparations de divers produits
industriels courants.
Cela ne constitue pas un grand problème puisqu’on dispo-
se aujourd’hui d’un grand choix de produits sans lactose.
Lors de la fabrication de produits laitiers acidifiés (comme
les yoghourts, le lait acidulé) le lactose subit pour la gran-
de part une hydrolyse bactérienne (s’assurer l’absence
d’ajout de poudre de lait). Dans les fromages à pâte molle
il est pratiquement entièrement dégradé par fermentation.
Certaines personnes supportent jusqu’à 50 g de lactose,
d’autres sont intolérantes avec 3 g. Il est donc nécessaire
d’estimer la tolérance de chaque individu.
Version1 © 2010 Laboratoire Ketterthill