Intolérance au lactose (LCT T-13910C)

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Intolérance au lactose (LCT T-13910C)
Déficit enzymatique fréquent. En Europe, l’incidence augmente du Nord au Sud: en Scandinavie
elle est de 2 à 5%, en Europe centrale de 10 à 20%, en Europe du Sud de 70% environ. Les
populations de l’Afrique noire et de l’Asie sont touchées à 100% presque. Les premiers cas ont
été décrits par des chercheurs à CH-Zurich dans les années 1960.
L’intolérance au lactose de l’adulte est liée à une baisse progressive de l’activité de la lactase
(LPH lactase-phlorizine hydrolase) au moment du sevrage. LPH est l’enzyme nécessaire à la
dégradation du lactose. Le lactose non hydrolysé n’est pas assimilé par l’intestin grêle et parvient
aux parties plus basses du tube digestif où il est osmotiquement actif. Cet effet est renforcé par
les produits résultants de la fermentation du lactose par la flore microbienne. Parmi les
symptômes sont les crampes, les ballonnements, les flatulences, la diarrhée, 1 à 2 heures après
l'ingestion de lait. La sévérité des manifestations est très vari able. Beaucoup de personnes
incapables de produire l'enzyme en quantité suffisante sont asymptomatiques.
Le caractère héréditaire est connu depuis des décennies ainsi que la transmission selon le mode
autosomique récessif. En 2002 on a identifié un polymor phisme TC, non pas dans la région du
gène LCT codant pour la LPH, mais au sein du promoteur à la position 13910, diminuant la
transcription du gène. 100% des personnes de 4 différents groupes ethniques, atteintes de déficit
en lactase (vérifié par l'analyse biochimiques de biopsies) se sont avérées homozygotes pour le
variant C (génotype LCT -13910 C/C). Chez les probands ayant une activité lactasique normale,
on a trouvé ou le génotype C/T hétérozygote ou T/T homozygote. L'allèle T détermine la
persistance de la lactase, transmise selon le mode autosomique dominant.
Les auteurs considèrent la constellation C/C homozygote comme archaïque, l'allèle C serait
l'original. Le variant T se serait produit avec l'apparition de la domestication des bovins dans les
populations du Nord. L'allèle T de tolérance (persistance), permettant la consommation de lait
au-delà de l'enfance et représentant un avantage évolutif, s'est répandu rapidement.
Le polymorphisme n'est pas responsable de déficits en lactase secondaires, dû aux dommages
de cellules épithéliales de la muqueuse de l'intestin grêle dans le cadre de différentes maladies
(gastroentérite sévère microbienne, maladie cœliaque, maladie de Crohn, maladie de Whipple
etc.) et de traitements (chimiothérapie, radiothérap ie, résection intestinale etc.).
Le déficit congénital en lactase est extrêmement rare. Il est le résultat de mutations ou délétions
dans des régions du gène LCT qui codent pour la LPH.
Diagnostic définitif par mise en évidence du génotype homozygote C/C par PCR et séquençage.
Indications
 anamnèse et symptomatologie suggestives
 diagnostic différentiel de syndromes gastrointestinales chroniques récidivants, malabsorption
Caveat: La présence simultanée du polymorphisme et d'un déficit en lactase secondaire n'est
pas rare. Les formes secondaires doivent être exclues, indépendamment du résultat de l'analyse
génétique.
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