4CHAPITRE 1. COURBES PARAM ´
ETR ´
EES
sont les seules solutions de γ(t) = P. La courbe γest simple si tous ses points
sont simples. Ceci revient `a dire que l’application γest injective ou, dans le cas
o`u γest ferm´ee et d´efinie sur [a, b], que la restriction de γ`a [a, b[ est injective
(V´erifier).
Si γest d´erivable, t∈Iest dit r´egulier si le vecteur γ0(t) est non nul. On
dira que la courbe est r´eguli`ere si elle est d´erivable et γ0(t)6= 0 pour tout t∈I.
Si tout ttel que P=γ(t) est r´egulier, on dit que le point Pest r´egulier.
Remarque 1.Une courbe param´etr´ee peut ˆetre vue comme la trajectoire d’un
point dans Rn, le point γ(t) repr´esentant la position du point `a l’instant t.
C’est une description cin´ematique. L’objet g´eom´etrique, qui est celui qui nous
int´eresse, c’est plutˆot le support de la courbe. Il faudra donc ˆetre attentif en
introduisant des notions `a celles qui sont d’ordre cin´ematique (vitesse, acc´el´era-
tion) et celles qui sont d’ordre g´eom´etrique (courbure, longueur). On reconnaˆıtra
ces derni`eres `a ce qu’elles sont invariantes par changement de param´etrisation.
Remarque 2.Le «vrai »espace dans lequel nous vivons n’est pas R3mais un
espace affine de dimension 3.Si l’on fixe un point Ode cet espace affine et
si l’on choisit un rep`ere orthonorm´e (O,~ı,~,~
k), on peut associer `a un point de
l’espace ses coordonn´ees (x, y, z) dans ce rep`ere, et ce triplet de coordonn´ees
est un ´el´ement de R3. Nous pr´ef´erons travailler directement dans R3plutˆot que
d’introduire un espace abstrait E(qui serait un espace affine euclidien), mais
il faut ˆetre conscient que l’on travaille alors dans un syst`eme de coordonn´ees
particulier, et que les notions que l’on d´efinit doivent pour ˆetre int´eressantes
ˆetre invariantes par changement de rep`ere orthonorm´e. Nous y reviendrons.
Un autre inconv´enient est que les points et les vecteurs qui dans un espace
affine sont des objets de natures diff´erentes, sont repr´esent´es ici tous deux par des
´el´ements de Rn. Toutefois nous appellerons certains de ces ´el´ements «vecteurs »
et d’autres «points », et nous repr´esenterons sur les figures les uns par des fl`eches
et les autres par des points.
Remarque 3.Pour comprendre le terme de «courbe r´eguli`ere », il faut remar-
quer que si γ:I→R2est d´efinie par γ(t)=(x(t), y(t)), o`u xet ysont deux
fonctions d´efinies sur I`a valeurs dans R, alors la d´erivabilit´e de xet yne garantit
pas que le support γ(I) soit une courbe sans angles.
Posons par exemple pour tout r´eel t
x(t) = (−t2si t < 0
0 si t≥0, y(t) = (0 si t < 0
t2si t≥0.
Ces deux fonctions sont C1(le d´emontrer) et pourtant la trace γ(R), repr´esent´ee
sur la figure 1.1, pr´esente un angle. Un autre exemple est γ(t) = (t2, t3), plus
facile `a ´ecrire mais plus difficile `a comprendre (tracer γ(R) dans ce cas).
On peut expliquer ce ph´enom`ene ainsi : la d´erivabilit´e des fonctions xet
yest en rapport avec ce que «ressent »quelqu’un dont la trajectoire dans le
plan est d´efinie par l’application γ. Mais cette personne peut faire un angle sans
ressentir d’`a-coup, il lui suffit pour cela de s’arrˆeter momentan´ement au point
anguleux, de changer de direction, puis de repartir. Ce cas de figure est exclu