Corrigé Maths 1 Centrale-Supélec MP 2020 - Fonctions Arithmétiques

Telechargé par ILYASS EL KARMOUCHI
Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
2020 - Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1
Un corrigé
I Quelques résultats utiles.
I.A - Propriétés générales de la loi .
Q1. La fonction δest définie par :
nN, δ(n) = 1si n= 1
0si n2.
Ainsi nN, δ(n)6= 0 n= 1. Soit f:NCune fonction arithmétique.
nN,(δf)(n) = X
d|n
δ(d)fn
d=X
d=1
δ(d)fn
d=δ(1)fn
1=f(n).
nN,(fδ)(n) = X
d|n
f(d)δn
d=X
d=n
f(d)δn
d=f(n)δn
n=f(n).
Pour toute fonction arithmétique f, on a δf=fδ=fdonc δest un élément neutre pour la loi .
Q2. Soit nN. L’application
Ψ :
Dn→ Cn
d7→ d, n
d
est une bijection de Dnsur Cn={(d1, d2)(N)2, d1d2=n}. Donc
(fg)(n) = X
d∈Dn
f(d)gn
d=X
(d1,d2)=Ψ(d),d∈Dn
f(d1)g(d2) = X
(d1,d2)∈Cn
f(d1)g(d2).
Q3. Soient fet gdeux fonctions arithmétiques. Soit nN.
Puisque {(d1, d2),(d1, d2)∈ Cn}={(d2, d1),(d1, d2)∈ Cn}, on a :
(fg)(n) = X
(d1,d2)∈Cn
f(d1)g(d2) = X
(d2,d1)∈Cn
f(d1)g(d2) = X
(d2,d1)∈Cn
g(d2)f(d1)=(gf)(n).
Pour toutes fonctions arithmétiques fet g, on a fg=gfdonc la loi est commutative.
Q4. On considère C0
n={(d1, d2, d3)(N)3, d1d2d3=n}. Soient f,get htrois fonctions arithmétiques. Soit nN.
[(fg)h](n) = X
d|n
(fg)(d)hn
d=X
d|nX
k|d
f(k)gd
khn
d=X
(d1,d2,d3)∈C0
n
f(d1)g(d2)h(d3).
De même,
[f(gh)](n) = [(gh)f](n) = X
d|n
(gh)(d)fn
d=X
d|nX
k|d
g(k)hd
kfn
d=X
(d1,d2,d3)∈C0
n
f(d1)g(d2)h(d3).
Ainsi (fg)h=f(gh)et est associative.
Q5. On considère l’ensemble Amuni des lois +et .
(A,+) est un groupe.
:
A×AA
(f, g)7→ fgest une loi de composition interne sur A.
D’après la question Q4.,est associative.
D’après la question Q1.,admet un élément neutre δ.
est distributive à gauche et à droite par rapport à +.
Ainsi (A,+,)est un anneau. De plus, est commutative (question Q3.). Donc (A,+,)est un anneau commutatif.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
I.B - Groupe des fonctions multiplicatives.
Q6. Soit fune fonction multiplicative. Alors f(1) = f(1)2donc f(1) vaut 0ou 1, or f(1) 6= 0 donc f(1) = 1.
Soient fet gdeux fonctions multiplicatives telles que p∈ P,kN, f (pk) = g(pk).
On a donc f(1) = g(1) = 1.
Soit nN,n2. D’après le théorème sur la décomposition en facteurs premiers d’un entier,
!kN,!(p1, . . . , pk)∈ Pk,les piétant deux à deux distincts,!(α1, . . . , αk)(N)k, n = (p1)α1. . . (pk)αk.
Pour i6=j, on a pi6=pj, donc (pi)αi(pj)αj= 1. En utilisant que les fonctions fet gsont multiplicatives, on
en déduit que f((pi)αi(pj)αj) = f((pi)αi)f((pj)αj). Par une récurrence immédiate, il vient :
f(n) = f k
Y
i=1
(pi)αi!=
k
Y
i=1
f(pi)αi=
k
Y
i=1
g(pi)αi=g k
Y
i=1
(pi)αi!=g(n).
Ainsi nN, f(n) = g(n).
Soient fet gmultiplicatives. Alors (p∈ P,kN, f (pk) = g(pk)) f=g.
Q7. Soit (m, n)(N)2, premiers entre eux.
Montrons que πest bien définie. Soit d1∈ Dnet d2∈ Dm. Alors aN, n =ad1et bN, m =bd2, d’où
mn = (ad1)(bd2) = (ab)(d1d2),
donc d1d2est un diviseur de mn et d1d2∈ Dmn. Donc π:
Dn× Dm→ Dmn
(d1, d2)7→ d1d2est bien définie.
Montrons que πest surjective.
Soit d∈ Dmn. Alors ddivise mn.
D’après le théorème sur la décomposition en facteurs premiers d’un entier,
nN,
!kN,
!(p1, . . . , pk)∈ Pk,les piétant deux à deux distincts,
!(α1, . . . , αk)(N)k,
n= (p1)α1. . . (pk)αk.
On écrit la décomposition de net men facteurs premiers : n= (p1)α1. . . (pk)αket m= (q1)β1. . . (ql)βl.
net msont premiers entre eux donc {p1, . . . , pk}∩{q1, . . . , ql}=.
ddivise mn donc est de la forme :
d=
k
Y
i=1
pai
i
l
Y
j=1
qbj
javec 0aiαiet 0bjβj.
En posant d1=
k
Y
i=1
pai
i∈ Dnet d2=
l
Y
j=1
qbj
i∈ Dm, on a d=d1d2=π(d1, d2)donc πest surjective.
Montrons que πest injective. Soit (d1, d2)∈ Dn× Dmet (e1, e2)∈ Dn× Dm, tels que π(d1, d2) = π(e1, e2).
Alors d1d2=e1e2.
Soit dun diviseur commun de d1et e2.d1est un diviseur de net e2est un diviseur de mdonc dest un diviseur
commun de net m. Or nm= 1 donc d= 1.
Donc d1e2= 1 et d1divise e1e2. Ainsi d1divise e1.
Par symétrie des rôles joués par d1et e1, on montre de même que e1divise d1.
On a donc d1, e1N, avec d1|e1et e1|d1, donc d1=e1.
La relation d1d2=d1e2nous donne d2=e2.
Finalement (d1, e1) = (d2, e2)et πest injective.
Ainsi πest bien définie et bijective de Dn× Dmsur Dmn.
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Q8. Soient fet gdeux fonctions multiplicatives. Soient (m, n)Npremiers entre eux.
Soit d1∈ Dnet d2∈ Dm, alors d1d2= 1. Puisque fest multiplicative, f(d1d2) = f(d1)f(d2).
De même, n
d1
∈ Dnet m
d2
∈ Dmdonc n
d1
m
d2
= 1. Puisque gest multiplicative, gn
d1
m
d2=gn
d1gm
d2.
Il vient alors, en utilisant la bijection π:
(fg)(nm) = X
d∈Dnm
f(d)gnm
d
=X
(d1,d2)∈Dn×Dm
f(d1d2)gn
d1
m
d2
=X
(d1,d2)∈Dn×Dm
f(d1)f(d2)gn
d1gm
d2
="X
d1∈Dn
f(d1)gn
d1#" X
d2∈Dm
f(d2)gn
d2#
= (fg)(n) (fg)(m).
Donc fgest multiplicative.
Si fet gsont deux fonctions multiplicatives, alors fgest encore multiplicative.
Q9. Soit fune fonction multiplicative. On définit une fonction arithmétique g:NCpar récurrence en posant :
g(1) = 1.
p∈ P,kN, g(pk) =
k
X
i=1
f(pi)g(pki).
Alors gest bien définie sur tous les pk.
Pour mN, dont la décomposition en facteurs premiers est : m=
k
Y
i=1
(pi)αi, on pose g(m) =
k
Y
i=1
g(pi).
Montrons que gest multiplicative. Soit (m, n)(N)2, premiers entre eux.
On écrit la décomposition de met nen facteurs premiers : m= (p1)α1. . . (pk)αket n= (q1)β1. . . (ql)βl.
met nsont premiers entre eux donc {p1, . . . , pk}∩{q1, . . . , ql}=.
g(mn) = g
k
Y
i=1
pαi
i
l
Y
j=1
qβj
j
=
k
Y
i=1
g(pαi
i)
l
Y
j=1
g(qαj
j) = g k
Y
i=1
pαi
i!g
l
Y
j=1
qαj
j
=g(m)g(n).
Donc gest multiplicative.
Soit p∈ P et kN. Les diviseurs de pksont : Dpk={pi,0ik}. D’où :
(fg)(pk) = X
d|pk
f(d)gpk
d=
k
X
i=0
f(pi)gpk
pi
=
k
X
i=0
f(pi)g(pki) = f(1)g(pk) +
k
X
i=1
f(pi)g(pki)
=g(pk)g(pk) = 0.
Ainsi p∈ P,kN,(fg)(pk) = δ(pk)=0.
D’après la question Q6., puisque les fonctions fget δsont multiplicatives, on en déduit que fg=δ.
Q10. On considère l’ensemble Mmuni de .
D’après la question Q8., si fMet gM, alors fgM.
Donc :
M×MM
(f, g)7→ fgest une loi de composition interne sur M.
D’après la question Q4.,est associative.
D’après la question Q1.,admet un élément neutre δ.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
D’après la question Q8., tout élément fMadmet un inverse. En effet, gM, f g=gf=δ.
Ainsi (M, )est un groupe. De plus, est commutative (question Q3.).
Donc (M,)est un groupe abélien (ou commutatif).
I.C - La fonction de Möbius.
Q11. La fonction de Möbius est définie par :
µ(n) =
1si n= 1.
(1)rsi nest le produit de rnombres premiers distincts.
0sinon.
Soit (m, n)(N)2, premiers entre eux.
Si m= 1, alors µ(m)=1donc µ(mn) = µ(n) = 1 ×µ(n) = µ(m)µ(n).
Si n= 1, on procède de même et µ(mn) = µ(m)µ(n).
Supposons que m6= 1 et n6= 1.
Soit m= (p1)α1. . . (pk)αket n= (q1)β1. . . (ql)βlla décomposition en facteurs premiers de met n.
Puisque mn= 1, on a {p1, . . . , pk}∩{q1, . . . , ql}=.
?Supposons que soit m, soit ncontient plusieurs fois le même nombre premier pdans sa décomposition.
Alors µ(m) = 0 ou µ(n) = 0 donc le produit est nul : µ(m)µ(n)=0.
De plus, mn contient plusieurs fois le même nombre premier pdans sa décomposition, donc µ(mn)=0. Dans
ce cas, on a donc µ(mn) = µ(m)µ(n) = 0.
?Supposons que met ncontiennent chaque nombre premier une seule fois. met ns’écrivent donc :
m=p1. . . pk.
n=q1. . . ql.
mn =p1. . . pkq1. . . ql.
µ(m)=(1)k.
µ(n)=(1)l.
µ(mn)=(1)k+l= (1)k(1)l=µ(m)µ(n).
On a µ(1) = 1 et mn= 1 µ(mn) = µ(m)µ(n), donc µest multiplicative.
Q12. Soit p∈ P et kN. Les diviseurs de pksont : Dpk={pi,0ik}.
On a µ(1) = 1, µ(p) = (1) et µ(pk)=0si k2. D’où :
(µ1)(pk) = X
d|pk
µ(d)1pk
d=
k
X
i=0
µ(pi)×1 =
k
X
i=0
µ(pi) = µ(1) + µ(p)+0=1+(1) = 0.
Les fonctions µet 1sont multiplicatives. D’après la question Q8.,µ1est encore multiplicative.
On a montré que p∈ P,kN,(µ1)(pk) = δ(pk)=0.
D’après la question Q6., puisque les fonctions µ1et δsont multiplicatives, on en déduit que µ1=δ.
Q13. Soit fAet FAtelle que nN, F (n) = X
d|n
f(d). Calculons f1. Soit nN.
(f1)(n) = X
d|n
f(d)1n
d=X
d|n
f(d)×1 = X
d|n
f(d) = F(n).
On a donc f1=F.
D’après la question Q12.,µ1=δ.
D’après la question Q1.,δest l’élément neutre pour . En composant par µ:
f=fδ= (f1)µ=Fµ=µF.
Ainsi f=µFce qui équivaut à nN, f(n) = X
d|n
µ(d)Fn
d.
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Concours 2020 Centrale-Supélec - MP - Mathématiques 1 Durée : 4 heures
Q14. Montrons que la fonction indicatrice d’Euler ϕest multiplicative.
Pour nN, on note U(Z/nZ)l’ensemble des inversibles de Z/nZ. D’après le cours,
ϕ(n) = Card{i[|1, pk|], i pk= 1}=Card(U(Z/nZ)).
Soit (m, n)(N)2, premiers entre eux. Par le théorème chinois, on a :
Z/mnZ'Z/mZ×Z/nZ.
⇒ U(Z/mnZ)' U(Z/mZ)×Z/nZ) = U(Z/mZ)) × U(Z/nZ).
ϕ(mn) = U(Z/mnZ) = Card(U(Z/mZ))) ×Card(U(Z/nZ)) = ϕ(m)ϕ(n).
Donc ϕest multiplicative.
Soit p∈ P et kN. Calculons ϕ(pk).
ϕ(pk) = Card{i[|1, pk|], i pk= 1}
=pkCard{i[|1, pk|], i pk6= 1}
=pkCard{i[|1, pk|], p divise i}
=pkpk1.
En effet, pour ii[|1, pk|],pdivise isi et seulement si l[|1, pk1|], i =pl et il y a pk1tels entiers i.
Soit p∈ P et kN. Les diviseurs de pksont : Dpk={pi,0ik}.
On a µ(1) = 1, µ(p)=(1) et µ(pk)=0si k2. D’où :
(µI)(pk) = X
d|pk
µ(d)Ipk
d=
k
X
i=0
µ(pi)pk
pi=
k
X
i=0
µ(pi)pki=µ(1)pk+µ(p)pk1+ 0 = pkpk1.
On a montré que p∈ P,kN,(µI)(pk) = ϕ(pk) = pkpk1.
D’après la question Q6., puisque les fonctions µIet ϕsont multiplicatives, on en déduit que µI=ϕ.
I.D - Déterminant de Smith.
Q15. Calculons le produit matriciel M0DT. Soit (i, j)[|1, n|]2:
(M0DT)i,j =
n
X
k=1
(M0)i,k(DT)k,j =
n
X
k=1
m0
i,kdj,k
=X
k[|1,n|],k divise j
m0
i,k =X
k[|1,n|],k divise jet i
g(k)
=X
kdivise (ij)
g(k).
Posons nN, G(n) = X
k|n
g(k). D’après la question Q13.,g=µG.
D’après l’énoncé, g=µfdonc µG=µf.
D’après la question Q12.,µ1=δ.
D’après la question Q1.,δest l’élément neutre pour .
En composant la relation µG=µfpar 1, il vient :
G=δG=1(µG) = 1(µf) = δf=f,
donc G=f.
On peut alors conclure :
(i, j)[|1, n|]2,(M0DT)i,j =X
kdivise (ij)
g(k) = G(ij) = f(ij) = mi,j = (M)i,j .
On a montré que M0DT=M.
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