La TDM est l’examen radiologique de choix à demander devant une surdité de transmission à
tympan normal. Son apport dans l’otospongiose n’est plus à démontrer ; elle permet en plus de
confirmer le diagnostic par la mise en évidence de foyers otospongieux de :
• Montrer l’étendue des lésions
• Participe au pronostic
• Précise les conditions anatomiques de la chirurgie
Les aspects tomodensitométriques de l’otospongiose varient en fonction de la phase
évolutive [1] [2]. Le foyer otospongieux actif (vacuolisation par résorption osseuse et colonisation
vasculaire de la couche moyenne) se caractérise par une hypodensité circonscrite limitée en un
ou plusieurs points de la capsule otique. Le siège de prédilection est la fissula antefenestram,
reliquat fibro-cartilagineux embryonnaire le plus constant situé sur la berge antérieure de la fenêtre
ovale. Les foyers préplatinaires (70 à 90 % des cas) [2] atteignent ou respectent l’insertion de la
branche antérieure de l’étrier sur la platine, se développent vers le promontoire, la fosse ovale ou
l’endoste vestibulaire ou cochléaire.
Plusieurs classifications scannographiques des foyers otospongieux ont été proposées, celle de
Veillon étant la plus utilisée : [3]
Type I a: Epaississement isolée de la platine, hypodense, irrégulier et sans hypodensité
préstapédienne associée
Type I b: hypodensité pré-stapédienne inférieure ou égale à 1 mm . Absence d’extension à la
couche labyrinthique moyenne antérieure
Type II : Hypodensité préstapédienne supérieure à 1 mm sans contact avec la périphérie de la
lumière cochléaire.
Type III: Hypodensité préstapédienne supérieure à 1 mm au contact de la périphérie de la
lumière cochléaire
Type IV a: Hypodensité située en avant, au-dessous et en dedans de la lumière cochléaire. C’est
à partir de cette forme que l’on peut être certain qu’il y a une atteinte labyrinthique
Type IV b: Hypodensité labyrinthique postérieure située autour des canaux semi circulaires ou au
contact de la partie médiale du vestibule.
Dans notre étude le scanner des rochers est un examen de fiabilité moyenne pour le diagnostic
d’otospongiose avec une sensibilité et une spécificité respectives de 86.11% et 100%.
LAGLEYRE [4] Sur une série de 209 cas sélectionnés entre Septembre 2004 et Septembre 2006
rapporte une sensibilité du scanner dans l’otospongiose de 95,1%, D’autres auteurs rapportent des
résultats similaires [5] [6]. Ainsi, dans notre série la TDM est aussi spécifique mais moins sensible
pour diagnostic d’otospongiose par rapport aux données de la littérature puisque la plupart des
auteurs rapportent une sensibilité diagnostique proche de 90% et une spécificité d’environ 100%.
Cela s’explique par le fait que 5 cas d’otospongiose confirmée lors de la chirurgie n’étaient pas
dépistés au scanner, soit 12.5 % de la totalité des otospongioses. Ces faux négatifs du scanner
constituent dans la littérature environ 10% des otospongioses chirurgicales [5]. Ils correspondent
en partie aux formes infra radiologiques (type 0 de VEILLON). Ce sont des formes débutantes
d’otospongiose, plus fréquemment unilatérales, pour lesquelles la technique chirurgicale doit être
particulièrement minutieuse en raison d’une plus grande fragilité de la platine [6]. Dans notre étude
les erreurs de lecture liés à l’expérience des radiologues ainsi que certains contraintes techniques
expliquent vraisemblablement pourquoi la prévalence de faux négatifs (otospongiose infra-
radiologique) est élevée par rapport aux données de la littérature.
Conclusion
Le diagnostic positif d'otospongiose en imagerie repose sur la recherche de foyers
d'ostéodystrophie et l'analyse de la platine. Le bilan initial recherche des arguments pour le
diagnostic positif ou un diagnostic différentiel et réalise un bilan anatomique permettant de prévoir
certaines difficultés chirurgicales (fosse ovale, canal du facial).
Références
1. Thomassin JM, Collin M, Bailhache A, Dessi P, Rodriguez F, Varoquaux A, Otospongiose. Encycl Med Chir
(Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS), oto-rhino-laryngologie 20-195-A-10; 2010.