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La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - n° 309-310 - avril-septembre 2007
113e Congrès de la Société française d’ORL
et de chirurgie de la face et du cou
113th Congress of the French ENT Society
IP M. François*
Mots-clés : Radiologie - Otologie - Otospongiose - Agéné-
sies mineures - Cholestéatome - Tumeurs du rocher.
Keywords: Imaging in otology - Otosclerosis - Inner and mid-
dle ear malformations - Cholesteatoma - Petrous tumors.
Le 113e Congrès de la Société française d’ORL et de
chirurgie de la face et du cou s’est tenu au palais des
Congrès à Paris les 8, 9 et 10 octobre 2006, sous la pré-
sidence du Pr C. Beauvillain de Montreuil. Cet article rend
compte de la table ronde “La radiologie en otologie : quand,
comment, pourquoi ?”, organisée sous l’égide de l’Associa-
tion française d’otologie et d’oto-neurologie, et modérée par
O. Sterkers et C. Martin.
L’objectif était de préciser dans quels cas une imagerie doit
être demandée, la façon dont doit être formulée la demande
d’examen, et ce que l’on est en droit d’attendre de celui-ci.
L’OTOSPONGIOSE
(d’après la communication de B. Fraysse et B. Escude, Toulouse)
L’ORL doit savoir lire les images scannographiques. La tomo-
densitométrie (TDM) permet de confi rmer le diagnostic d’otos-
pongiose, de préciser la localisation et l’extension des lésions
ainsi que les conditions anatomiques chirurgicales, et aide au
diagnostic et au traitement en cas de complications ou d’échec
de l’intervention.
Le foyer otospongieux se manifeste par une ou des plages d’hypo-
densité de la capsule otique. On note dans 95 % des cas une
localisation antérieure, isolée ou associée à d’autres foyers. Le
foyer antérieur typique se manifeste par une hypodensité de
taille variable. L’importance du Rinne audiométrique dépend
de la fi xation et non de la taille du foyer. L’épaississement isolé
de la platine est rare. Les progrès des machines font que le taux
de TDM positives est passé de 84 % en 2001 à 92 % en 2006, et
celui de TDM négatives de 16 % en 2001 à 3 % en 2006.
Connaître en préopératoire l’extension des lésions otospon-
gieuses a un intérêt pour le pronostic chirurgical. L’extension
à l’endoste ou l’atteinte de la fenêtre ronde augmentent nota-
blement les risques de lésions défi nitives de l’oreille interne lors
de la chirurgie. L’étroitesse de la fenêtre ovale, la procidence du
nerf facial, une platine oblitérative font craindre des diffi cultés
opératoires.
La TDM peut montrer d’autres anomalies : une fi xation du
marteau dans l’attique, une fi xation de l’enclume par un foyer
de tympanosclérose, une déhiscence du canal semi-circulaire
supérieur, une anomalie du fond du conduit auditif interne.
Une TDM négative peut correspondre à une forme infrara-
diologique d’otospongiose ; il faut alors savoir que, dans ces
cas de foyers très superfi ciels, le risque de platine mobile est
multiplié par 10.
En cas d’échec chirurgical, la TDM permet de confi rmer le
diagnostic d’otospongiose et de rechercher la cause de l’échec :
montage ossiculaire trop court, fi xation de la tête du marteau,
luxation de la prothèse, réossifi cation de la fenêtre ovale. Les
complications chirurgicales sont rares et se traduisent par des
signes cliniques de labyrinthisation. La cause peut en être un
piston trop long, une fi stule périlymphatique (pneumolaby-
rinthe), une hémorragie intralabyrinthique, un granulome
intralabyrinthique ou une labyrinthite infectieuse.
AGÉNÉSIES MINEURES ET MICROMALFORMATIONS
(d’après la communication de A. Robier, Tours et F. Veillon,
Strasbourg)
La fréquence de l’aplasie mineure chez l’enfant se situe entre
1 cas sur 10 000 et 1 cas sur 20 000 ; celle-ci est bilatérale dans
30 à 40 % des cas, et familiale dans 15 % des cas.
Il faut évoquer ce diagnostic devant une surdité de transmission
ancienne, connaissant parfois une aggravation récente, sans
acouphène ni vertige, surtout si cette surdité est associée à des
anomalies mineures du pavillon de l’oreille, à des fi stules cervi-
cales ou préhélicéennes. L’otoscopie peut révéler une anomalie
du diamètre ou de l’orientation du conduit auditif externe ou
de la membrane tympanique. Les aplasies mineures peuvent
être isolées ou faire partie d’une association syndromique telle
que le syndrome de Rasmussen (délétion 18q ter), l’association
CHARGE, le syndrome branchio-oto-rénal, la surdité liée à
l’X (risque d’oreille geyser, contre-indication chirurgicale). Par
ailleurs, certaines micromalformations sont responsables d’une
surdité de perception congénitale uni- ou bilatérale, moyenne
* Service ORL, hôpital Robert-Debré, Paris.