Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
2SUITES RÉCURRENTES
Dans l’exemple qui suit, les termes du développement asymptotique sont obtenus les uns après les autres du plus grand au
plus petit selon un principe de « boucle ». À chaque fois qu’on vient d’obtenir un terme d’une certaine précision, on réinjecte
le tout dans la relation de récurrence et on obtient ainsi un nouveau terme. On peut sur le papier obtenir de cette manière
des précisions aussi fines que voulu, mais plus on avance, plus les réinjections sont calculatoires.
Exemple On note (un)n∈Nla suite définie par : u0=0 et pour tout n∈N:un+1=pun+n2.
Alors : un=
n→+∞n−1
2−3
8n+o1
n.
Démonstration Pour tous n∈Net x¾0 : px+n2¾0 et : u0¾0, la suite (un)n∈Nest bien définie.
•Pour tout n∈N∗:un=pun−1+ (n−1)2¾n−1, donc : lim
n→+∞un= +∞par minoration.
•Montrons ensuite par récurrence que pour tout n∈N:un¶n.Initialisation : Évidente.
Hérédité : Soit n∈N. Si : un¶n, alors : un+1=pun+n2HDR
¶pn2+n¶pn2+2n+1=n+1.
•À ce stade, pour tout n∈N∗:n−1¶un¶n, donc : 1−1
n¶un
n¶1, donc : lim
n→+∞
un
n=1 par
encadrement, ou encore : un∼
n→+∞n.
•Ensuite : un+1−n=pun+n2−n=ns1+un
n2−1, avec : lim
n→+∞
un
n2=0, donc :
un+1−n∼
n→+∞n×un
2n2∼
n→+∞
1
2, et donc : un+1=
n→+∞n+1
2+o(1).
Conclusion : un=
n→+∞(n−1) + 1
2+o(1) =
n→+∞n−1
2+o(1).
•On poursuit sur cette lancée avec un développement limité plus fin de x7−→ p1+xau voisinage de 0 :
un+1=pun+n2=ns1+un
n2=
n→+∞nv
t1+1
n−1
2n2+o1
n2=
n→+∞n1+1
21
n−1
2n2−1
81
n2
+o1
n2
=
n→+∞n1+1
2n−3
8n2+o1
n2 =
n→+∞n+1
2−3
8n+o1
n.
Conclusion : un=
n→+∞(n−1) + 1
2−3
8(n−1)+o1
n−1=
n→+∞n−1
2−3
8n+o1
n.
Exemple On note (un)n∈Nla suite définie par : u0=1 et pour tout n∈N:un+1=un+1
un
.
Alors : un=
n→+∞p2n+Oln n
pn. En particulier : un∼
n→+∞p2n, et même : un−p2n−→
n→+∞0.
Démonstration Pour commencer, (un)n∈Nest bien définie car l’intervalle [1, +∞[, qui contient u0, est stable
par la fonction x7−→ x+1
x. En outre, pour tout n∈N:un¾1. On pourrait bien sûr ensuite déterminer la
limite de (un)n∈Ngrâce au théorème de la limite monotone, mais cela ne suffirait pas à nous donner un équivalent.
•Pour tout n∈N:u2
n+1=u2
n+2+1
u2
n
, i.e. : u2
n+1−u2
n=2+1
u2
n
, donc par somme et simplification
télescopique : u2
n=2n+u2
0+
n−1
X
k=0
1
u2
k
¾2n, donc par minoration en particulier : lim
n→+∞un= +∞.
•Nous venons de voir que pour tout n∈N∗:un¾p2n, mais donc aussi : 1
u2
n
¶1
2n. De nouveau,
sommons. Pour tout n∈N∗: 0 ¶
n−1
X
k=0
1
u2
k
¶1+
n−1
X
k=1
1
2k, donc comme :
n
X
k=1
1
k∼
n→+∞ln n, on peut
dire que :
n−1
X
k=0
1
u2
k
=
n→+∞O(ln n). Conclusion : u2
n=2n+1+
n−1
X
k=0
1
u2
k
=
n→+∞2n+O(ln n), et enfin :
un=
n→+∞Æ2n+O(ln n) =
n→+∞
p2nv
t1+Oln n
n=
n→+∞
p2n1+Oln n
n =
n→+∞
p2n+Oln n
pn.
2