CCP 2003 MP M1 Corrige

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SESSION 2003
CONCOURS COMMUN POLYTECHNIQUE
EPREUVE SPECIFIQUE-FILIERE MP
MATHEMATIQUES 1
I. Polynômes de Tchebychev
1. a) Soit nN. Pour θR, on a
cos() = Re(einθ) = Re((e)n) = Re((cos(θ) + isin(θ))n)
=Re n
X
k=0n
kcosnk(θ)(isin(θ))k!
=Re
X
02kn
i2kn
2kcosn2k(θ)sin2k(θ) + X
02k+1n
i2k+1n
2k +1cosn2k1(θ)sin2k+1(θ)
=Re
X
02kn
(−1)kn
2kcosn2k(θ)sin2k(θ) + iX
02k+1n
(−1)kn
2k +1cosn2k1(θ)sin2k+1(θ)
=X
0kn
2
(−1)kn
2kcosn2k(θ)sin2k(θ) = X
0kn
2
(−1)kn
2kcosn2k(θ)(1cos2(θ))k
Posons T=X
0kn
2
(−1)kn
2kXn2k(1X2)k. Alors pour tout réel θ
T(cos θ) = X
0kn
2
(−1)kn
2kcosn2k(θ)(1cos2(θ))k=cos().
Ceci démontre l’existence de Tn.
b) Soit Pun polynôme vérifiant (). Alors pour tout réel θ,P(cos θ) = cos() = T(cos θ)et donc x[−1, 1], P(x) = T(x).
Ainsi, les polynômes Pet Tcoïncident en une infinité de valeurs et sont donc égaux. Ceci démontre l’unicité de T.
Tn=X
0kn
2
(−1)kn
2kXn2k(1X2)k.
2. a) Soit nN. Soit x[−1, 1]. On pose θ=Arccos(x)de sorte que x=cos(θ). On a alors
Tn(x) + Tn+2(x) = Tn(cos(θ)) + Tn+2(cos(θ)) = cos() + cos((n+2)θ)) = 2cos(θ)cos((n+1)θ) =
2cos(θ)Tn+1(cos(θ)) = 2xTn+1(x).
nN,x[−1, 1], Tn+2(x) = 2xTn+1(x) − Tn(x).
Ainsi, les polynômes Tn+Tn+2et 2XTn+1coïncident en une infinité de valeurs . Ces polynômes sont donc égaux. On a
montré que
nN, Tn+2=2XTn+1Tn.
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b) On a immédiatement T0=1et T1=X. Puis T2=2XT1T0=2X21et T3=2XT2T1=2X(2X21) − X=4X33X.
T0=1, T1=X, T2=2X21et T3=4X33X.
c) Montrons par une récurrence double que nN,deg(Tn) = net dom(Tn) = 2n1.
T1est un polynôme de degré 1et de coefficent dominant 1=211et T2est un polynôme de degré 2et de coefficent
dominant 2=221. Le résultat est donc vrai quand n=1et n=2.
Soit n1. Supposons que deg(Tn) = n, dom(Tn) = 2n1, deg(Tn+1) = n+1et dom(Tn+1) = 2n. Alors
deg(Tn+2) = deg(2XTn+1Tn) = deg(XTn+1) = 1+ (n+1) = n+2,
et
dom(Tn+2) = dom(2XTn+1Tn) = dom(XTn+1) = 2dom(Tn+1) = 2×2n=2n+1=2(n+2)−1.
On a montré par récurrence que
nN,deg(Tn) = net dom(Tn) = 2n1.
D’autre part, T0=1est un polynôme de degré 0et de coefficient dominant 1.
3. a) Soit nN. Soit x[−1, 1]. On pose θ=Arccos(x)de sorte que x=cos(θ). On a alors
Tn(x) = 0Tn(cos(θ)) = 0cos() = 0
kZ/ nθ =π
2+kZ/ θ =(2k +1)π
2n .
Maintenant, pour 0kn1, on a
0π
2n (2k +1)π
2n (2(n1) + 1)π
2n =ππ
2n π.
Comme la fonction cosinus est injective sur [0, π], on en déduit que les nnombres cos (2k +1)π
2n sont nréels deux à
deux distincts, tous racines du polynôme Tn. Comme le polynôme Tnest de degré n, ces nombres sont toutes les racines
de Tn, nécessairement toutes simples et dans [−1, 1]. Enfin, puisque dom(Tn) = 2n1, on a la factorisation
x[−1, 1], Tn(x) = 2n1
n1
Y
k=0
(xcos(θk)) θk=(2k +1)π
2n .
b) Soit nN. Pour x[−1, 1], en posant θ=Arccos(x), on a
|Tn(x)|=|Tn(cos(θ))|=|cos()|1,
ce qui montre déjà que kTnk1. Comme d’autre part
kTnk|Tn(1)|=|Tn(cos(0))|=|cos(n×0)|=1,
on a montré que
nN,kTnk=1.
Soient nNpuis kJ0, nK.
|Tn(ck)|=|Tn(cos(
n))|=|cos(n×
n)|=|cos()|=1.
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Plus précisément, Tn(ck) = cos() = (−1)ket en particulier, pour kJ0, n 1K,Tn(ck+1) = −Tn(ck).
nN,(kJ0, nK,|Tn(ck)|=kTnket kJ0, n 1K, Tn(ck+1) = −Tn(ck).
c) c0=cos(0) = 1et T3(c0) = 1.c1=cos(π
3) = 1
2et T3(c1) = −1.c2=cos(
3) = 1
2et T3(c2) = 1.c3=cos(π) = −1
et T3(c3) = −1
11
1
1
c3
c2
c1c0
y=T3(x)
II. Polynômes de Tchebychev et orthogonalité
Orthogonalité des Tn
4. Soit hE. La fonction t7h(t)
1t2est continue sur ] 1, 1[. D’autre part, la fonction hest bornée au voisinage de 1
et au voisinage de 1. Par suite,
h(t)
1t2=h(t)
1+t×1
1t=
x1O(1)×1
1t=O((1t)1/2),
et de même
h(t)
1t2=h(t)
1t×1
1+t=
x1O((1+t)1/2).
Comme 1
2>1, les fonctions t7(1t)1/2 et t7(1+t)1/2 sont intégrables au voisinage de 1et 1respectivement.
Il en est de même de la fonction t7h(t)
1t2.
Pour tout élément hde E, la fonction t7h(t)
1t2est intégrable sur ] 1, 1[.
5. a) Soit hune fonction positive de Etelle que Z1
1
h(t)
1t2dt =0. Alors, la fonction t7h(t)
1t2est continue et positive
sur ] − 1, 1[, d’intégrale sur ] − 1, 1[nulle. On sait alors que cette fonction est nulle et donc que t] − 1, 1[,h(t)
1t2=0
puis t] − 1, 1[, h(t) = 0. Mais alors le polynôme ha une infinité de racines et donc hest le polynôme nul.
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b) D’après la question 4., (f, g)E2,< f, g > existe dans R.
• ∀(f, g)E2,< f, g >=< g, f > et < , > est une forme symétrique.
Il est clair (f1, f2, g)E3,(λ1, λ2)R2,< λ1f1+λ2f2, g >=λ1< f1, g > +λ2< f2, g >.< , > est linéaire par
rapport à sa première variable et donc bilinéaire par symétrie.
• ∀fE, < f, f >=Z1
1
f2(t)
1t2dt 0par positivité de l’intégrale et de plus, d’après la question 5.a),
fE, < f, f >=0f=0.< , > est donc une forme définie positive.
En résumé, < , > est une forme bilinéaire symétrique définie positive sur Eet donc
< , > est un produit scalaire sur E.
6. Soit (n, m)N2. Pour t]1, 1[, on pose θ=Arccostde sorte que θdécrit ]0, π[en décroissant puis = − 1
1t2dt.
On obtient
< Tn, Tm>=Z1
1
Tn(t)Tm(t)dt
1t2=Z0
π
Tn(cos θ)Tm(cos θ)×(−)
=Zπ
0
cos()cos()=1
2Zπ
0
[cos((n+m)θ) + cos((nm)θ))] dθ.
Si n6=m,
< Tn, Tm>=1
2sin((n+m)θ)
n+m+sin((nm)θ))
nmπ
0
=0.
Si n=m,
< Tn, Tn>=1
2Zπ
0
[cos((2n)θ) + 1]=π
2+1
2Zπ
0
cos((2n)θ)=π
2si n6=0
πsi n=0.
< Tn, Tm>=
0si n6=m
π
2si n=m6=0
πsi n=m=0
.
La famille (T0,...,Tn)est en particulier une famille orthogonale de polynômes tous non nuls de degré au plus net donc
la famille (T0,...,Tn)est une famille libre de l’espace vectoriel En. Comme card(Tk)0kn=n+1=dim(En)<+.
Cette famille est une base orthogonale de En.
La famille (T0,...,Tn)est une base orthogonale de En.
Polynôme de meilleure approximation quadratique
7. Soit fE.
a) Enest un sous-espace vectoriel de dimension finie de l’espace préhilbertien (E, < , >). L’existence et l’unicité de tn(f)
est alors assurée par le théorème de la projection orthogonale.
b) Puisque tn(f)Enet que la famille (Tk)0knest une base de En, il existe une famille (λk)0kntelle que
tn(f) =
n
X
k=0
λkTk.
Pour iJ0, nK, on a alors
< tn(f), Ti>=
n
X
k=0
λk< Tk, Ti>=λi< Ti, Ti>=λikTik2=πλ0si i=0
π
2λisi i6=0.
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Maintenant, < tn(f), Ti>=< f, Ti>+< tn(f) − f, Ti>=< f, Ti>car tn(f) − fest dans E
net on a montré que
fE, tn(f) =
n
X
k=0
< f, Tk>
kTkk2Tk=1
π < f, T0> T0+2
n
X
k=1
< f, Tk> Tk!.
8. Soient fEet nN. Puisque tn(f)Enet ftn(f)E
n, on a
(d2(f, En))2=kftn(f)k2
2=< f tn(f), f tn(f)>=< f tn(f), f > < f tn(f), tn(f)>=< f tn(f), f >
=< f
n
X
k=0
< f, Tk>
kTkk2Tk, f >=< f, f >
n
X
k=0
< f, Tk>
kTkk2< f, Tk>
=kfk2
2
n
X
k=0
< f, Tk>2
kTkk2.
fE, nN, d2(f, En) = v
u
u
tkfk2
2
n
X
k=0
< f, Tk>2
kTkk2.
9. a) Soit nun entier naturel
n
X
k=0
< f, Tk>2
kTkk2=kfk2
2− (d2(f, En))2≤ kfk2
2.
Ainsi, la suite des sommes partielles de la série de terme général < f, Tk>2
kTkk2positif est majorée. On sait alors que cette
série converge.
La série X
k0
< f, Tk>2
kTkk2est convergente.
b) Pour nN, posons un=< f, Tn>2
kTnk2. Puisque la série de terme général unconverge, on déduit en particulier que un
tend vers 0quand ntend vers +. Mais pour n1,
Z1
1
f(t)Tn(t)
1t2dt
=|< f, Tn>|=rπ
2un.
et donc
fE, lim
n+Z1
1
f(t)Tn(t)
1t2dt =0.
Convergence en norme quadratique
10. a) Soit hun élément de E.
khk2
2=Z1
1
h2(t)
1t2dt Z1
1
khk2
1t2dt =khk2
Z1
1
1
1t2dt =khk2
[Arcsin t]1
1=πkhk2
,
et donc
hE, khk2πkhk.
b) Puisque pour tout entier naturel n EnEn+1, la suite (d2(f, En))nNest une suite décroissante. Etant positive et
donc minorée par 0, cette suite est convergente.
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