ESME Sudria Paris. Octobre 2017 IngéSpé DS Outils Mathématiques I A.Aribi, F. Hagbe et H. Halconruy. Durée : 2h. Les calculatrices et les téléphones portables sont interdits. Le barème est donné sur 23 points. QCM. (5 points) Sans y apporter de justification, indiquer pour chaque question, la réponse correspondante (sur la copie, indiquer le numéro de la question et la lettre de la bonne réponse). Soient les équations différentielles : (E1 ) : y 00 + 4y 0 + 4y = e2t , (E2 ) : y 00 + 4y 0 + 4y = e−2t et (E) : y 00 + 4y 0 + 4y = ch(2t) où ch est la fonction définie sur R par : ch(t) = et + e−t ; ∀t ∈ R. 2 1. L’ensemble des solutions sur R de l’équation homogène associée à (E) est : (a) S0 = R −→ R t 7−→ k1 e−2t + k2 e2t ; (k1 , k2 ) ∈ R2 . (b) S0 = R −→ R t 7−→ k1 e−t + k2 et ; (k1 , k2 ) ∈ R2 . (c) S0 = R −→ R t 7−→ (k1 + k2 t)e−2t ; (k1 , k2 ) ∈ R2 . 2. Une solution particulière de (E2 ) est la fonction ϕ2 définie sur R par : (a) ϕ2 (t) = 21 t e−2t . (b) ϕ2 (t) = 21 t2 e−2t . (c) ϕ2 (t) = 12 (t2 + t) e−2t . 3. Soient ϕ1 et ϕ2 des solutions particulières (respectivement) de E1 et E2 . Alors (a) ϕ1 + ϕ2 est une solution particulière de (E). (b) 2ϕ1 + 2ϕ2 est une solution particulière de (E). (c) 1 2 ϕ1 + 12 ϕ2 est une solution particulière de (E). 4. Soit la fonction f : x ∈ R 7→ ex . (a) La fonction f est lipschitzienne sur R. (b) La fonction f est localement lipschitzienne sur R. (c) La fonction f n’est pas localement lipschitzienne sur R. 1 5. Soit la fonction g : x ∈ R 7→ cos(x). (a) La fonction g est lipschitzienne sur R. (b) La fonction g est localement lipschitzienne sur R. (c) La fonction g n’est pas localement lipschitzienne sur R. Exercice 1. Théorème de Cauchy-Lipschitz. (4 points) Soit le problème de Cauchy du premier ordre : y 0 = tan(t)(2 + y) pour t ∈] − π2 , π2 [ (1) y(0) = 0 1. Montrer, via le théorème de Cauchy-Lipschitz, que le problème (1) admet une unique solution. 2. Résoudre le problème de Cauchy (1). Exercice 2. Équations différentielles linéaires. (7 points) 1. Résoudre les problèmes de Cauchy suivants : (a) 2y 0 − 3y = (3t + 1)e3t avec la condition initiale y(0) = 1. (b) (2 + cos(t))y 0 − sin(t)y = t avec la condition initiale y(0) = 1. 2. Résoudre l’équation différentielle linéaire du second ordre suivante : y 00 − 5y 0 + 6y = (t + 1)e2t ; t ∈ R. Exercice 3. Équation de Bernoulli. (7 points) L’objectif de cet exercice est la résolution, suivant les valeurs du réel α, de l’équation différentielle 1 (E) : y 0 + y − y α = 0 sur ]0, +∞[, t 1 avec la condition initiale y(1) = . 2 Partie 1. Soit α ∈ {0, 1}. 1. Justifier que (E) est une équation linéaire pour α ∈ {0, 1}. 2. Résoudre (E) dans le cas α = 1. Partie 2. Il est désormais supposé que α ∈ R − {0, 1}. 1. Cas général. Soient α ∈ R − {0, 1} et J un intervalle de R. Soient a, b, c : J → R trois fonctions continues sur I telles que a ne s’annule pas sur J. Soit l’équation différentielle (E) : ay 0 + by + cy α = 0. Soit y une solution de (E) supposée strictement positive sur un intervalle I de R. Montrer que la fonction z = y 1−α est solution de l’équation : a 0 (E ) : z 0 + bz = −c. 1−α 2. Application. Résoudre (E) dans le cas α = 3. 2 Correction. Exercice 1 1. Soit la fonction f :] − π2 , π2 [×R → R définie par π π × R. f (t, x) = tan(t)(2 + x) ; ∀(t, x) ∈ t ∈ − , 2 2 • Condition 1. Soit x0 ∈ R. Pour tout t ∈] − π2 , π2 [, ∂ f (t, x0 ) = (1 + tan2 (t))(2 + x0 ). ∂t ∂ f (t, x0 ) est continue sur R donc la fonction t 7→ f (t, x0 ) ∂t π π 1 est de classe C sur ] − 2 , 2 [ et donc localement lipischitzienne sur ] − π2 ; π2 [. Pour tout x0 ∈ R, la fonction t 7→ • Condition 2. Soit t0 ∈] − π2 , π2 [. Pour tout x ∈ R, ∂ f (t0 , x) = tan(t0 ). ∂x Or, ∂ f (t0 , x) = | tan(t0 )| ; ∀x ∈ R. ∂x Pour tout t0 ∈] − π2 ; π2 [, la fonction x 7→ f (t0 , x) est de classe C 1 sur R et telle que ∂ x 7→ f (t0 , x) est bornée sur R, donc lipschitzienne sur R. ∂x Conclusion : d’après ces deux conditions, et en application du théorème de Cauchy-Lipschitz, le problème de Cauchy (2) admet un unique solution. 2. Supposons que la fonction 2 + y ne s’annule pas sur un intervalle I de ] − π2 , π2 [. L’équation y 0 = tan(t)(2 + y) est une ED à variables séparables s’écrivant aussi Z Z dy = tan(t)dt. 2+y Une primitive de t 7→ tan(t) = sin(t) cos(t) étant t 7→ − ln(| cos(t)|), et une primitive de x 7→ étant x 7→ ln(|2 + x|), il existe K ∈ R tel que, pour tout t ∈] − π2 , π2 [, ln(|2 + y(t)|) = − ln(| cos(t)|) + K ⇐⇒ |2 + y(t)| = eln ⇐⇒ |2 + y(t)| = eK cos(t) car | cos(t)| = cos(t) pour tout t ∈] − π2 , π2 [. Donc eK cos(t) − 2 si y(t) + 2 > 0. (1) y(t) = − eK − 2 si y(t) + 2 < 0. (2) cos(t) La fonction y est solution du problème de Cauchy si et seulement si y(0) = 0 ⇐⇒ eK − 2 = 0 ⇐⇒ K = ln(2), 3 (cos(t))−1 +K 1 2+x dans le cas (1) mais n’est pas possible dans le cas (2). Donc, pour tout t ∈] − π2 , π2 [, eK −2 cos(t) 2 = −2 cos(t) y(t) = Conclusion : La solution du problème de Cauchy est la fonction ] − π2 , π2 [ −→ R y: 7−→ t 2 cos(t) −2 Exercice 2. 1. (a) Résoudre : (E) : 2y 0 − 3y = (3t + 1)e3t avec la condition initiale y(0) = 1. • Résolution de (E0 ). Les solutions de (E0 ) sont de la forme 3 t ∈ R 7→ ke 2 t ; k ∈ R. • Solution particulière de (E). Le second membre s’écrit P (t)emt avec P (t) = (3t + 1) (degP = 1) et m = 3. Puisque m 6= − ab , soit la fonction yp : t 7→ (αt + β)e3t . Pour tout t ∈ R, yp0 (t) = αe3t + 3(αt + β)e3t . yp est solution de (E) si et seulement si, pour tout t ∈ R, 2yp0 (t) − 3yp (t) = (3t + 1)e3t ⇐⇒ 2αe3t + 6(αt + β)e3t − 3(αt + β)e3t = (3t + 1)e3t ⇐⇒ 3αte3t + (2α + 3β)e3t = (3t + 1)e3t Les réels α et β sont solutions de ( 3α =3 ⇐⇒ 2α + 3β = 1 α= 1 1 β= − 3 La fonction yp : t 7→ (t − 13 )e3t est une solution particulière de (E). • Solution générale : 1 3t e ; k ∈ R. 3 La fonction y est solution de (E) si et seulement si 3 t 7→ ke 2 t + t − 1 =1 3 4 ⇐⇒ k = 3 y(0) = 1 ⇐⇒ k − Conclusion : La solution de problème de Cauchy est : y: R −→ R t 7−→ 4 32 t 3e 4 + t− 1 3 e3t (b) 2. Résoudre (E) : (2 + cos(t))y 0 − sin(t)y = t avec la condition initiale y(0) = 0. Soient a, b, c les fonctions définies sur R par — a(t) = 2 + cos(t) — b(t) = − sin(t) — c(t) = t • Résolution de (E0 ). sin(t) Une primitive de t 7→ 2+cos(t) étant t 7→ − ln(|2 + cos(t)|) = − ln(2 + cos(t)), Les solutions de (E0 ) sont de la forme t ∈ R 7→ ke− ln(2+cos(t)) = k ; k ∈ R. 2 + cos(t) • Solution particulière de (E). Méthode de variation de la constante. Soit la fonction yp : t 7→ supposée de classe C 1 sur R. yp est solution de (E) si et seulement si pour tout t ∈ R, k 0 (t) = c(t) R e a(t) Une primitive étant k : t 7→ de (E). • Solution générale : t2 2, t 7→ b(t) dt a(t) k(t) 2+cos(t) , où k est une fonction t eln(2+cos(t)) 2 + cos(t) ⇐⇒ k 0 (t) = t ⇐⇒ k 0 (t) = la fonction yp : t 7→ t2 2(2+cos(t)) est une solution particulière k t2 + ; k ∈ R. 2 + cos(t) 2(2 + cos(t)) La fonction y est solution de (E) si et seulement si k =1 3 ⇐⇒ k = 3 y(0) = 1 ⇐⇒ Conclusion : La solution de problème de Cauchy est : y: R −→ R t 7−→ 6 + t2 2(2 + cos(t)) 3. Résoudre l’équation différentielle linéaire du second ordre suivante : y 00 − 5y 0 + 6y = (t + 1)e2t ; t ∈ R. • Résolution de (E0 ). L’équation caractéristique associée à (E0 ) : y 00 − 5y 0 + 6y = 0 est (C) : r2 − 5r + 6 = 0 avec ∆ = 1. L’équation (C) possède deux solutions réelles distinctes 5−1 5+1 = 2 et r2 = = 3. 2 2 Les solutions de (E0 ) sont donc de la forme r1 = t ∈ R 7→ k1 e2t + k2 e3t ; (k1 , k2 ) ∈ R2 . 5 — Le second membre est de la forme d(t) = emt P (t), avec m = 2 et P polynôme de degré 1 tel que P (t) = (t + 1)e2t . Le réel 2 étant une solution simple de (C), soit alors la fonction yp : t ∈ R 7→ t Q(t) e2t où Q est un polynôme de même degré que P , donc de la forme αt + β. Soit donc yp : t 7→ (αt + β)te2t . Pour tout t ∈ R, • yp0 (t) = 2αt2 + (2α + 2β)t + β)e2t • yp00 (t) = 4αt2 + (8α + 4β)t + 2α + 4β)e2t y1 est solution de (E1 ) si et seulement si yp00 (t)−5yp0 (t)+6yp (t) = (t + 1)e2t ⇐⇒ 4αt2 + (8α + 4β)t + 2α + 4β)e2t −5 2αt2 + (2α + 2β)t + β)e2t +6(αt2 + βt)e2t = (t + 1)e2t ⇐⇒ (−2αt + 2α − β)e2t = (t + 1)e2t ; ∀x ∈ R 1 ⇐⇒ α = − et β = −2 2 2t 1 2 La fonction yp : t 7→ − 2 t − 2t e est une solution particulière de (E)/ Conclusion : La solution de problème de Cauchy est : y: R −→ R t 7−→ k1 e2t + k2 e3t + − 12 t2 − 2t e2t ; (k1 , k2 ) ∈ R2 . Exercice 3. Équation de Bernoulli. (7 points) L’objectif de cet exercice est la résolution, suivant les valeurs du réel α, de l’équation différentielle 1 (E) : y 0 + y − y α = 0 sur ]0, +∞[, t avec la condition initiale y(1) = 1. Partie 1. Soit α ∈ {0, 1}. 1. Pour α = 0, 1 (E) : y 0 + y = 1 t est une ED linéaire du premier ordre. Pour α = 1, 1 −1 =0 t est une ED linéaire du premier ordre sans second membre. 2. Résoudre (E) dans le cas α = 1. (E) : y 0 + y 3. Résoudre 1 − 1 = 0 avec la condition initiale y(1) = 1. t Soient a, b, c les fonctions définies sur R∗+ par — a(t) = 1 — b(t) = 1t − 1 — c(t) = 0 (E) : y 0 + y • Résolution de (E0 ). Une primitive de t 7→ − 1t + 1 étant t 7→ − ln(|t|) + t, Les solutions de (E0 ) sont de la forme t ∈ R∗+ 7→ − ket ; k ∈ R, t puisque ke− ln(|t|)+t = ke− ln(|t|) et = − 6 ket ket =− |t| t • Solution générale : ket ; k ∈ R. t La fonction y est solution de (E) si et seulement si t 7→ − y(1) = 1 ke 1 ⇐⇒ − = 2 1 2 1 ⇐⇒ k = − e−1 2 Conclusion : La solution de problème de Cauchy est : R∗+ −→ R t 7−→ et−1 2t y: Partie 2. Il est désormais supposé que α ∈ R − {0, 1}. 1. Cas général. Soient α ∈ R − {0, 1} et J un intervalle de R. Soient a, b, c : J → R trois fonctions continues sur I telles que a ne s’annule pas sur J. Soit l’équation différentielle (E) : ay 0 + by + cy α = 0. Soit y une solution de (E) supposée strictement positive sur un intervalle I de R, donc vérifie a y yα y0 + b + c = 0 ⇐⇒ a y 1−α y 0 + b y 1−α = −c yα yα yα Soit la fonction z définie par z = y 1−α . 1 Alors z 0 = (1−α)y 1−α y 0 , et donc y 1−α y 0 = 1−α z 0 . z est donc solution de l’équation différentielle linéaire a 0 (E ) : z 0 + bz = −c. 1−α 2. Application. Résoudre (E) dans le cas α = 3. 1 (E) : y 0 + y − y 3 = 0 sur ]0, +∞[, t Soient — — — — 1 avec la condition initiale y(1) = . 2 les fonctions a, b, et c définies sur R∗+ par a(t) = 1 b(t) = 1t c(t) = −1 α=3 1. Soit la fonction z = y 1−3 = 1 . y2 z est solution de l’équation différentielle 1 1 (E 0 ) : − z 0 + z = 1 2 t 2. Résolution de (E 0 ) 7 • Résolution de (E00 ). Une primitive de t 7→ 2 t étant t 7→ 2 ln(|t|) = ln(t2 ), les solutions de (E00 ) sont de la forme : t ∈ R∗+ 7→ kt2 ; k ∈ R. • Solution particulière de (E 0 ). Méthode de variation de la constante. Soit la fonction zp : t 7→ k(t) t2 , où k est une fonction supposée de classe C 1 sur R∗+ . zp est solution de (E) si et seulement si pour tout t ∈ R∗+ , k 0 (t) = c(t) R e a(t) b(t) dt a(t) 2) ⇐⇒ k 0 (t) = −2e− ln(t ⇐⇒ k 0 (t) = − 2 t2 Une primitive étant k : t 7→ 2t , la fonction zp : t 7→ 2t est une solution particulière de (E 0 ). • Solution générale de (E 0 ) : z : t ∈ R∗+ 7→ k t2 + 2t ; k ∈ R. 3. Solution de (E). Pour tout t ∈ R∗+ , y ayant été supposée strictement positive sur R∗+ , z(t) = 1 1 1 ⇐⇒ y(t) = p =√ . 2 2 y(t) k t + 2t z(t) De la condition initiale y(1) = 12 , il vient √ 1 1 = ⇐⇒ k + 2 = 4 2 k+2 ⇐⇒ k = 2 La solution de problème de Cauchy est : y: R∗+ −→ R t 7−→ √ 8 1 2 t2 + 2t