Si la topologie image O0est issue d’une distance d0, alors fest continue en xsi et seulement si
la fonctions y7−→ d(f(x), f (y)) est continue en x. Ceci s’´ecrit plus explicitement: Pour tout > 0
il existe un voisinage Vde xtel que d0(f(x), f(y)) < pour tout y∈V.
Dans le cas o`u Oest elle aussi issue d’une distance d, c’est ´equivalent `a la d´efinition classique:
∀ > 0,∃δ > 0tel que d(x, y)< δ ⇒d(f(x), f(y)) < .
Il existe une autre fa¸con bien utile d’exprimer cette propri´et´e `a l’aide de modules de continuit´e.
D´efinition 7. On appelle module de continuit´e une fonction ω: [0,∞)−→ [0,∞]qui est continue
et croissante, et telle que ω(0) = 0.
Un module de continuit´e ωa donc la forme suivante: Il existe R∈[0,∞]tel que ω(r) = ∞pour
r>R, et ωest une fonction continue et croissante `a valeurs dans [0,∞)sur [0,R[. De plus, si Rest
fini, alors ωtend vers +∞lorsque rtend vers R. A propos des modules de continuit´e, on utilisera
souvent le
Lemme 8. Soit f: [0,∞)−→ [0,∞]une fonction qui tend vers 0en 0, alors il existe un module de
continuit´e ω>f.
D´
emonstration. Pour se ramener `a une fonction `a valeurs finies, on pose F=f/(1+f). On con-
sid`ere alors la fonction g(r) := supt∈[0,r]F(t), qui est croissante, et tend vers zero en zero. Ensuite,
on pose ρ(r) = (R2r
rg(t)dt)/r. Comme gest croissante, cette int´egrale est bien d´efinie pour tout r.
Comme g(2r)>g(t)>g(r)sur [r, 2r], on voit que g(2r)>ρ(r)>g(r)>F(r), et donc que gest
continue en 0. Pour montrer que ρest croissante, on remarque que ρ(r) = R1
0g(r(1 + t))dt, et que
la fonction r7−→ g(r(1 + t)) est croissante pour tout t>0. Comme la fonction r7−→ R2r
rg(t)dt est
continue ( getant born´ee), ρest continue sur ]0,∞), et donc sur [0,∞)(on a d´ej`a montr´e la conti-
nuit´e en 0). On a construit un module de continuit´e ρ, `a valeurs dans [0,1], et tel que ρ>f/(1 +f).
Il suffit alors de poser ω=ρ/(1 −ρ).
Proposition 9. L’application f: (X, d)−→ (X0, d0)est continue en xsi et seulement si il existe un
module de continuit´e ωtel que
d0(f(y), f(x)) 6ω(d(y, x)).
D´
emonstration. Il est clair que l’existence du module de continuit´e implique la continuit´e.
R´eciproquement, si fest continue en x, alors on peut poser ω1(r) := supy∈BX(x,r)d0(f(y), f (x)).La
continuit´e de fen xest ´equivalente `a la continuit´e en 0de ω1. On applique alors le Lemme 8qui nous
donne l’existence d’un module de continuit´e ω>ω1. On a alors d0(f(y), f(x)) 6ω1(d(f(y), f(x)) 6
ω(d(f(y), f(x)).
Le concept suivant n’a pas de sens pour les espaces topologiques generaux:
D´efinition 10. L’application f:X−→ X0entre les espaces m´etriques Xet X0est dite uniform´ement
continue si
∀ > 0,∃δ > 0tel que d(x, y)< δ ⇒d0(f(x), f(y)) < .
C’est ´equivalent `a l’existence d’un module de continuit´e ωtel que
d0(f(x), f(y)) 6ω(d(x, y))
pour tous xet ydans X.
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