
Là aussi, la loi fiscale fait une distinction entre les intérêts et produits d’obligations
dont le remboursement est à échéance d’au moins cinq (5) ans et les intérêts et
produits à échéance de moins de cinq (5) ans. Les premiers subissent une retenue
à la source de 6%. Cette retenue à la source est libératoire du paiement de tout autre
impôt sur les intérêts et produits considérés. Les seconds subissent une retenue à la
source de 13% qui constitue un crédit d’impôt imputable sur le montant de l’impôt sur
les sociétés.
B / Les intérêts de créance
Il faut faire la différence entre les intérêts exonérés, les intérêts de bons de caisse et
les autres intérêts.
1– Les intérêts exonérés
Les dispositions combinées des articles 12 et 105 du CGI font état d’intérêts de
créances non imposables à l’impôt sur les sociétés. Il s’agit pour l’essentiel d’intérêts
issus de prêts consentis à un certain nombre d’organismes expressément cités à
l’article 105 du CGI (cf. section sur les revenus des dépôts et cautionnements).
L’Etat, les communes et les collectivités locales font partie de ces organismes.
Toutefois, s’agissant des intérêts des valeurs d’Etat, une quote-part représentative
des charges est fixée uniformément à 2,5% du produit total de ces titres.
2– Les intérêts de bons de caisse
Les bons de caisse sont des titres à court ou moyen terme émis par un organisme
financier en représentation d’un prêt productif d’intérêt. Ils constituent un déficit de
dépôt nominatif ou libellé au porteur de l’établissement émetteur.
Les intérêts des bons de caisse subissent un prélèvement libératoire de 20%. Ce
prélèvement est opéré par l’organisme qui verse les intérêts et dispense le
bénéficiaire de les intégrer dans ses revenus (ou bénéfices) imposables.
3– Les autres intérêts de créance
Les autres intérêts de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants sont
frappés d’une retenue à la source dont le taux est fixé à 16%. Toutefois, pour les
intérêts et autres produits de comptes de dépôts et des comptes courants ouverts
dans les écritures d’une banque, d’un agent de change, d’un courtier en valeurs
mobilières et de comptable du Trésor, quelle que soit la date de l’ouverture des
comptes, le taux de la retenue est fixé à 8%. Pour ces dépôts à terme, la retenue
opérée est non libératoire et constitue donc un crédit d’impôt.
C / Les gains de change
Le gain de change résultant de la différence existant entre la valeur d’origine des
créances et dettes libellées en monnaie étrangère, est le montant payé ou encaissé
au cours de la période comptable de règlement. Sont également considérés comme
des gains de change réalisés, les écarts de conversion positifs constatés sur les
disponibilités considérées à la fin de l’exercice. Les gains de change réalisés doivent
être évalués et intégrés au résultat comptable.
Les écarts de conversion positifs constatés sur des créances et dettes libellées en
monnaie étrangère et non échues (gains latents) sont désormais pris en compte pour
la détermination du bénéfice imposable.
Paragraphe 3. Les abandons de créances
Un abandon de créances est soit à commercial, soit financier.
Un abandon de créances à caractère commercial, c'est-à-dire celui qui trouve son
origine dans les relations commerciales qui unissent deux partenaires. Ceux-ci
peuvent être juridiquement indépendants l’un de l’autre ou appartenir à un même
groupe. Les conséquences fiscales sont les suivantes :