Cancers du rein, de la vessie et du testicule t

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Cancers du rein, de la vessie et du testicule
Kidney, bladder and testicular cancers
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P. Beuzeboc*
▶ résumé
On n’arrête pas le progrès dans les cancers du rein métastatique... Après le sunitinib et le sorafénib, l’association du
bévacizumab et de l’interféron, le temsirolimus, le pazopanib
et l’axitinib ont fait la preuve de leur efficacité.
Dans les cancers de la vessie avancés, l’addition du paclitaxel à la combinaison gemcitabine-cisplatine (GC) ne s’est
pas révélée supérieure au doublet GC dans une étude de
phase III de l’EORTC.
Mots-clés : Cancer du rein – Cancer de la vessie – Cancer
du testicule.
▶ SUMMARY
Progress cannot be stopped in metastatic kidney cancer…
Following sunitinib and sorafenib, bevacizumab associated
with interferon, temsirolimus, pazopanib and axitinib have
demonstrated their efficacy.
In advanced bladder cancer, the addition of paclitaxel to
the gemcitabine/cisplatine combination is not superior
to the doublet gemcitabine/cisplatine in a large EORTC
phase III trial.
Keywords: Kidney cancer – Bladder cancer – Testicular
cancer.
I
l faut avant tout insister sur l’important travail de rédaction du Comité cancérologique de l’association française
d’urologie (CCAFU), lequel, sous la férule de son président
Jean-Louis Davin, a permis d’élaborer les recommandations 2007
concernant les tumeurs urologiques. Espérons que, éditées dans
Progrès en urologie (1), elles soient également largement distribuées dans la communauté oncologique afin que chacun y trouve,
dans le cadre des décisions multidisciplinaires, la justification
de ses bonnes pratiques. Ce document a aussi reçu l’aval et le
soutien du Groupe d’études des tumeurs uro-génitales (GETUG),
et de la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO).
Il devrait servir de base aux référentiels de l’Institut national
du cancer (INCA).
* Département d’oncologie médicale, Institut Curie, Paris.
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Cancer du rein
Épidémiologie
• Évolution des présentations
Les données provenant du programme SEER (Surveillance, epidemiology and end results) concernant 29 053 patients diagnostiqués au cours de 3 périodes de 5 ans (1988-1992, 1992-1997,
1997-2002) ont montré que, aux États-Unis, la taille de la tumeur
avait diminué de 66,8 mm à 58,6 mm avec une augmentation de
l’incidence ajustée à l’âge de 8,6 à 11,2 cas pour 100 000 habitants
(2). Le pourcentage de tumeurs de 4 cm et moins a augmenté
dans les 3 périodes (30 %, 34 % et 39 % respectivement) alors
que celui des tumeurs de plus de 7 cm diminuait (34 %, 33 % et
30 %). Pour les tumeurs de 4 à 7 cm, la médiane de survie était
de 105 mois versus 46 mois pour celles de plus de 7 cm.
Tu m e u r s u r o l o g i q u e s
T umeurs urologiques
Traitement local
• Tumeurs du rein : traitement par radiofréquence, alternative à la chirurgie dans des indications particulières ? (3)
Actuellement, les indications principales des traitements par
radiofréquence dans les cancers du rein sont les tumeurs récidivantes, les lésions survenant chez les patients âgés pour lesquels
la chirurgie serait risquée, les insuffisants rénaux et les patients
à courte espérance de vie. Dans ces indications, la morbidité
est inférieure à celle de la chirurgie.
Les progrès en imagerie permettent de détecter des lésions
cancéreuses rénales de petites tailles (entre 1 et 1,5 cm), découvertes parfois fortuitement, par exemple lors d’échographies
exploratrices devant des douleurs abdominales. Les biopsies
permettent de confirmer leur origine néoplasique. La radio­
fréquence pourrait alors représenter un traitement de choix des
tumeurs inférieures à 2,5 cm, le suivi se faisant par imagerie par
résonance magnétique (IRM). Si la tumeur continue à prendre
le contraste, le patient peut être traité de nouveau par radio­
fréquence, ou opéré.
• Marges positives après néphrectomie partielle par laparoscopie
Faut-il de nouveau opérer systématiquement les patients, ou peut-on
parfois simplement les surveiller, comme le laisse entendre
­l’expérience rapportée par S. Permpongkosol et al. (4) ?
Études de phase III des formes avancées
en première ligne
• Sunitinib versus interféron
Une vaste étude ouverte, multicentrique, internationale et de
phase III (5) a randomisé, entre août 2004 et octobre 2005,
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T umeurs urologiques
750 patients, stratifiés en fonction du taux de lactase déshydrogénase (LDH), du PS (ECOG 0-1), d’une néphrectomie antérieure
ou non. Dans le bras A (375 patients), le sunitinib était donné
à la dose de 50 mg/j pendant 4 semaines, suivies de 2 semaines
de repos. Dans le bras B (375 patients), les patients recevaient
des injections s.c. d’interféron α à la dose de 3 000 000 UI x 3/­sem
la première semaine, de 6 000 000 UI la deuxième semaine et de
9 000 000 UI ensuite. Les traitements étaient poursuivis jusqu’à
progression.
L’évaluation centralisée indépendante a retrouvé des taux de
réponse respectivement de 31 % (103/335) et de 6 % (20/327)
[p < 0,001]. La médiane de survie sans progression (SSP), qui
était le critère de jugement principal, était très significativement meilleure dans le groupe sunitinib, 11 mois versus 5 mois
(hazard-ratio [HR] = 0,42 ; IC95 : 0,32-0,54), et ce indépendamment des facteurs analysés (néphrectomie antérieure, ECOG 0-1,
taux de LDH, intervalle/diagnostic initial, taux d’hémoglobine,
calcémie corrigée).
• Temsirolimus, interféron α, ou les deux ?
Le temsirolimus (TEMSR, CCI-779) est un inhibiteur spécifique
de mTOR, une protéine impliquée dans la croissance et la survie
des cellules tumorales.
Une étude de phase III (6) s’est adressée à des patients métastatiques de mauvais pronostic selon les critères de Motzer.
Ceux-ci devaient présenter au moins 3 des 6 critères suivants :
intervalle < 1 an, IK 60-70, taux d’hémoglobine anormal,
calcémie corrigée > 10 mg/dl, LDH > 1,5 N, plus d’un site
métastatique. Six cent vingt-six patients ont été inclus. Le
traitement a fait appel soit à de l’interféron α seul en s.c. à doses
croissantes jusqu’à 18 000 000 UI x 3/sem, soit à du TEMSR
25 mg i.v. hebdomadaire, soit à la combinaison d’interféron à
la dose de 6 000 000 UI x 3/sem et de TEMSR 15 mg/sem. Le
critère de jugement principal était l’amélioration de la survie
globale (SG), selon l’hypothèse d’une amélioration de 40 %, la
médiane de survie devant passer de 4,9 mois avec l’interféron
à 6,9 mois.
Il est apparu que le TEMSR seul améliorait significativement la
médiane de SG par rapport à l’interféron (HR = 0,73, IC95 : 0,580,92), ainsi que la SSP (p < 0,001). En revanche, l’association de
TEMSR et d’interféron ne fait pas mieux que l’interféron seul
(HR = 0,96, IC95 : 0,76-1,2, p = 0,70).
• Étude AVOREN comparant bévacizumab + interféron à
interféron + placebo
Cette étude de phase III (7), réalisée dans 101 centres de 18 pays,
a inclus 649 patients néphrectomisés qui ont été randomisés
entre interféron α2a (9 MUI x 3/sem)/bévacizumab (10 mg/
kg/2 sem) versus interféron/placebo. L’objectif principal était
d’évaluer l’efficacité de la combinaison fondée sur la SG. Les
objectifs secondaires étaient la SSP, le temps jusqu’à progression
(TTP), le temps jusqu’à échec du traitement, le taux de réponse
objective (RO) et la tolérance.
Le taux de RO a été de 31 % dans le bras bévacizumab versus
13 % (p < 0,0001).
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Dans le bras bévacizumab, la SSP a doublé, passant de 5,4 mois
à 10,2 mois. Cet effet était retrouvé dans les groupes à bon
pronostic et à pronostic intermédiaire, mais pas dans le groupe
à mauvais pronostic. Ces résultats paraissent assez comparables
à ceux obtenus avec le sunitinib, aujourd’hui considéré comme
le traitement de référence de première ligne.
L’amélioration en termes de SG devra être confirmée par un
suivi plus long.
En ce qui concerne la tolérance, celle-ci paraît tout à fait acceptable, marquée essentiellement par de la fatigue (12 % versus
8 % dans le bras interféron seul), la perte de force musculaire
(10 % versus 7 %) et la protéinurie (7 % versus 0 %).
Le bévacizumab se positionne pour de futures associations
avec, notamment, les inhibiteurs de mTOR ou des inhibiteurs
de tyrosine kinase (TKI) de récepteurs du VEGF.
Étude TARGET de phase III comparant sorafénib
versus placebo en deuxième ligne
B. Escudier (8) a publié les résultats de l’étude TARGET comparant le sorafénib (BAY 43-9006), un inhibiteur multikinase oral,
à un placebo. L’objectif principal était la SG.
Identifié au départ par ses propriétés d’inhibition de Raf-1, une
sérine thréonine kinase, il agit aussi contre d’autres récepteurs
à tyrosine kinase comme le VEGFR-2, PDGFR, FLT-3 et c-kit.
Neuf cent trois patients présentant un carcinome à cellules
claires métastatiques résistant à un traitement standard ont été
randomisés et stratifiés en fonction des groupes de Motzer et
des pays pour recevoir soit du sorafénib à la dose de 400 mg x 2/j,
soit un placebo.
Les résultats rapportés en 2005 avaient montré une amélioration
significative de la SSP avec 5,5 mois dans le groupe sorafénib
et 2,8 mois dans le groupe placebo (HR = 0,44, IC95 : 0,35-0,55,
p < 0,01) et un crossover avait été autorisé à partir de mai 2005
pour le groupe placebo. Le taux de réponse était de 10 % dans
le groupe sorafénib.
Les résultats finaux rapportés à l’ASCO 2007 (9) ont montré que,
16 mois après le crossover du bras placebo (48 % des patients),
la SG en intention de traitement (ITT) du bras sorafénib n’était
pas significativement différente (17,8 mois versus 15,2 mois
[HR = 0,88, IC95 = 0,74-1,04, p = 0,146]). Elle ne l’est que si les
patients avec croisement sont censurés.
Études de phase II avec interféron
• Études de phase II associant le sorafénib et l’interféron
J.A. Gollob et al. (10) ont rapporté un taux de réponse de 33 %
(IC95 : 19-49) dans une étude de phase II d’association de sorafénib (400 mg/j) et d’interféron α2b (10 000 000 UI x 3/sem)
chez 40 patients métastatiques naïfs ou préalablement traités
par interleukine 2. Les médianes de durée de réponse et de
SSP ont été respectivement de 12 mois et de 10 mois (IC95 :
8-18). Des réductions de doses ont été nécessaires chez 65 %
des patients.
Une autre étude (11) de phase II du SWOG (Southwest Oncology Group) évaluant cette même association de sorafénib
(400 mg x 2/­j) et d’interféron α2b (10 000 000 UI x 3/sem)
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a ­retrouvé un taux de réponse de 19 % (12/62 patients) avec en
plus 50 % de réponse mineure ou une stabilisation. La médiane
de SSP était de 7 mois (IC95 : 4-11).
Les taux de réponse dans ces 2 études paraissent supérieurs à
ceux attendus pour le sorafénib et l’interféron seul. Les toxicités sont dominées par les effets indésirables imputables à
l’interféron (fièvre, frissons, fatigue, amaigrissement, anémie,
élévation des transaminases) qui limitent le développement de
cette association.
• Étude de phase I/II associant le temsirolimus et l’interféron
Une étude multicentrique rapportée par R.J. Motzer (12) a permis
de fixer la dose recommandée de temsirolimus hebdomadaire à
15 mg i.v., et celle d’interféron à 6 000 000 UI x 3/­sem, les toxicités
limitantes étant les stomatites, la fatigue, les nausées/vomissements.
Le taux de réponse chez les 39 patients traités à ces doses
a été de 8 %, avec 36 % de stabilisations pendant au moins
24 semaines. La médiane de SSP pour l’ensemble des patients
a été de 9,1 mois.
Combinaison d’un antiangiogénique
et d’un anti-EGFR
• Étude de phase II combinant erlotinib + bévacizumab
versus bévacizumab seul : absence de bénéfice de l’association (13)
Cent quatre patients ont été randomisés entre bévacizumab
(10 mg/kg/2 sem) combiné à l’erlotinib (150 mg/j) ou un placebo.
La médiane de SSP a été de 9,9 mois pour le bras erlotinib
versus 8,5 mois (p = 0,58), les taux de RO respectivement de
14 % et 13 %.
Selon J. Baselga : “Nous n’y sommes pas encore” (14).
Nouvelles perspectives
• Émergence de nouveaux antiangiogéniques dans les
cancers du rein
Deux nouveaux antiangiogéniques émergent, avec des données
préliminaires très encourageantes.
Le premier, le pazopanib, est un TKI de VEGFR-1, VEGFR-2,
VEGFR-3, PDGFR-a/b et c-kit. Après inclusion de 60 patients,
les résultats d’une analyse intermédiaire d’une étude de phase II
(15) devant randomiser les patients après 12 semaines de
pazopanib (800 mg/j p.o.) [traitement revu par un comité
indépendant] en cas de stabilisation entre la poursuite du traitement et un placebo ont montré un taux de réponse de 38 %
(23/60), avec 42 % de stabilisation (25/60). Pour être éligibles
dans l’étude, ces patients devaient présenter un cancer du
rein métastatique non traité préalablement par cytokine, ou
réfractaire après une ligne d’immunothérapie ou de traitement
par bévacizumab.
Au vu de ces résultats, le comité indépendant du monitoring
a recommandé de suspendre la randomisation versus placebo.
Les principaux effets indésirables analysés chez 161 patients ont
été les élévations des transaminases, les diarrhées, la fatigue, les
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nausées, la dépigmentation des cheveux et l’hypertension. Les
données définitives en termes d’efficacité et de toxicité concerneront 225 patients.
Le second, l’axitinib (AG-013736), est un puissant inhibiteur
de VEGFR-1, VEGFR-2, VEFR-3. Cinquante-deux patients
présentant un cancer du rein métastatique réfractaire au sorafénib ont été inclus dans une étude de phase II rapportée par
B.I. Rini à l’ASCO (16) et publiée par O. Rixe dans le Lancet
Oncology (17). En ITT, il a été observé 2 réponses complètes
(RC) et 21 réponses partielles (RP) [44,2 %, IC95 : 30,5-58,7], ainsi
qu’une stabilisation chez 22 patients avec médiane de durée de
réponse de 23 mois. La médiane de SSP était de 15,7 mois (8,423,4 mois) et la médiane de SG était de 29,9 mois (20,3 – non
estimable). Les principaux effets indésirables ont été l’hypertension, la fatigue, les diarrhées et l’enrouement, 28 patients
ont présenté une toxicité de grade 3-4.
Tu m e u r s u r o l o g i q u e s
T umeurs urologiques
• Nouvelles pistes en cours de développement
Il faut insister sur :
▶ le RAD 001, un nouvel inhibiteur de mTOR (18) pour lequel
les premiers résultats d’étude de phase II sont très encourageants ;
▶ l’infliximab, un anticorps monoclonal anti-TNFα, utilisé par voie i.v. Les premières données préliminaires de
2 ­études séquentielles avec 2 schémas de doses rapportées par
M.L. ­Harrison (19) suggèrent une activité thérapeutique potentiellement intéressante avec 32 % de réponse ou une stabilisation
et une médiane de durée de réponse d’environ 6 mois.
Toxicités
• Hypothyroïdie et antiangiogéniques
En réponse aux données de D.R. Feldman (21), P. Wolter et al.
(20) ont rapporté, avec le sunitinib, une incidence élevée de
dysfonction thyroïdienne (60 à 70 % des cas) dans une série
de 65 patients. Cependant, seuls 15 % des patients ont nécessité
le traitement d’une hypothyroïdie.
Avec le sorafénib, l’étude de l’équipe de Cleveland (22) a montré
que des perturbations discrètes des tests thyroïdiens étaient
fréquentes (16/39, 41 %) [IC95 : 26-58] ; les anomalies sévères
et/ou les hypothyroïdies cliniques justifiant un traitement étant
peu fréquentes, un suivi biologique ne se justifiait pas.
Parmi les cas publiés de complications rares, signalons une
micro-angiopathie thrombotique rénale causée par un anticorps
anti-VEGF (23) et une leuco-encéphalopathie (24).
• Métastases cérébrales
Entre la possibilité, avec les TKI antiangiogéniques, de réponse
thérapeutique majeure, parfois complète (25), et le risque
hémorragique (26), le choix est difficile. Néanmoins l’expérience
(portant sur 23 patients) rapportée par J.S. Unnithan à l’ASCO
suggère que le sunitinib et le sorafénib peuvent être utilisés sans
risque majeur en cas de métastases cérébrales traitées. Elles ne
devraient plus constituer de contre-indications absolues à leur
utilisation (27).
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T umeurs urologiques
Tumeurs rares
• Gemcitabine-cisplatine dans les carcinomes des tubes
collecteurs (carcinomes de Bellini)
L’étude du GETUG (28), première étude prospective évaluant l’asso­
ciation de cisplatine et de gemcitabine, et portant sur 23 cas de
carcinomes de Bellini métastatiques, a montré un taux de réponse
de 26 % (IC95 : 8-44) avec une médiane de SSP de 7,1 mois (IC95 :
3-11,3) et une médiane de survie de 10,5 mois (IC95 : 3,8-17,1).
• Efficacité du topotécan dans les tumeurs de Wilms
Une étude de phase II (29) portant sur 25 patients évaluables en
récidive après au moins une ligne de chimiothérapie a rapporté
un taux de réponse de 48 % (IC95 : 27,8-68,7).
Tumeurs carcinoïdes du rein
Une revue de 56 cas (30) a permis de définir les principales caractéristiques de ces tumeurs exceptionnelles. Il est essentiel, même
si les métastases rénales d’une tumeur carcinoïde sont rares,
de s’assurer par une scintigraphie à l’octréotide qu’il s’agit bien
d’une tumeur primitive. L’âge médian était de 49 ans. Un rein en
fer à cheval était présent dans 17,8 % des cas. Le diagnostic a été
fortuit dans 28,6 % des cas. Seuls 12,7 % des patients présentaient
un syndrome neuro-endocrine. La tumeur était supérieure
à 4 cm pour 73,6 % d’entre les patients, des métastases étaient
présentes chez 45,6 % des patients au diagnostic.
Cancer de la vessie
Biologie
• Mutations de p53 dans les tumeurs superficielles à haut
risque Dans les tumeurs superficielles à haut risque, la valeur pronostique de la présence d’une p53 mutée dans la cytologie du lavage
urinaire n’est pas suffisante pour modifier les décisions individuelles (31).
• Biologie de la progression tumorale Il paraît absolument nécessaire de mieux comprendre les voies
moléculaires impliquées dans la progression tumorale pour envisager l’utilisation de traitements ciblés. A.P. Mitra et al. (32), dans
une revue générale publiée dans le Journal of Clinical Oncology,
font le point sur les altérations de la p53, de RB, de ras, sur l’angiogenèse, les événements épigénétiques et génétiques impliqués
dans les interactions moléculaires de ces différentes voies.
• Famille HER
Les profils d’expression des récepteurs de la famille ErbB peuvent
avoir une signification pronostique, comme le montrent les
travaux canadiens de l’équipe de l’université McGill (33), portant
sur une cohorte de 248 patients. Une expression élevée de l’EGFR
ou une expression basse d’ErbB-4 (au contraire du niveau de
celle d’erbB-2 et erbB-3) était associée de façon statistiquement
significative à un grade élevé et à des tumeurs invasives, ainsi
qu’à des survies sans récidive (SSR) et à des SG plus courtes.
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M.A. Jacobs et al. (34) ont étudié la fréquence des mutations
dans le domaine kinase (exons 18-21) du récepteur de l’EGF, et
ont retrouvé, sur une série de 112 tumeurs invasives, un total
de 6 mutations chez 4 patients (3,6 %) au niveau de l’exon 21. Ils
ont également testé l’action de l’erlotinib sur un panel de lignées
cellulaires, et ont montré que, malgré la rareté des mutations
de l’EGFR, il existait une sensibilité variable à l’erlotinib, et que
le maintien d’un état de phosphorylation d’AKT en présence
d’erlotinib était corrélé à une résistance à ce traitement.
• Survivine
La survivine appartient à une famille de protéines inhibitrices de
l’apoptose. Elle est surexprimée dans de nombreuses tumeurs,
mais rarement détectée dans des tissus normaux.
Elle pourrait être un biomarqueur prometteur dans le diagnostic,
le pronostic, la prédiction de réponse à un traitement intravésical
ou systémique (35). Une étude (36) a retrouvé, dans une série de
222 cystectomies avec lymphadénectomie, son expression dans
64 % des tumeurs vésicales et 94 % des atteintes ganglionnaires.
L’expression était corrélée à la récidive (p = 0,04), la mortalité
spécifique (p = 0,037) et la mortalité globale (p = 0,044). Cela ouvre
potentiellement la voie à des traitements ciblant la survivine.
Chirurgie
• Résultats de la cystectomie dans les séries contemporaines
S.F. Shariat et al. (37) ont présenté les caractéristiques et les
résultats de 3 grandes séries consécutives de 888 patients (81 %
d’hommes, âge moyen de 66,2 ans) traités par cystectomie radicale et curage ganglionnaire dans 3 centres académiques américains entre 1984 et 2003. Sept pour cent des patients étaient pT0,
43 % d’entre eux avaient une extension extravésicale, 25 % une
extension extravésicale sans atteinte ganglionnaire et 23 % présentaient des métastases ganglionnaires. Les SSR et spécifiques à
5 ans étaient respectivement de 58 % ± 2 % et 66 % ± 2 %.
Elles étaient à 10 ans de 71,9 % ± 3 % et de 77,8 % ± 4 % pour
les tumeurs ≤ pT2N0 l, de 47,3 % ± 4 % et de 50 % ± 5 % pour
les tumeurs > pT2N0, et de 16,2 % ± 5 % et 25,5 % ± 4 % pour
les tumeurs pT1-4 N+.
• Formes avec uropathie obstructive
Une équipe indienne (38) a analysé une série de 58 patients présentant une tumeur invasive avec uropathie obstructive. La cystectomie ne semble pas associée à une morbidité supérieure.
• Survie par chirurgie seule en cas d’atteinte ganglionnaire au-delà de la bifurcation des vaisseaux iliaques. Des
données danoises en faveur du curage extensif
K. Steven et A.L. Poulsen (39) ont rapporté les données portant
sur une cohorte de 336 patients successifs traités entre 1993
et 2005 par cystectomie et curage ganglionnaire iliaque extensif
(le nombre médian de ganglions retirés était de 27, allant
de 11 à 49). La SSR et la SG de l’ensemble de la série étaient,
respectivement, de 68 % et 69 %. Soixante-quatre patients (19 %)
présentaient une atteinte ganglionnaire, dont 22 (34,4 %) audessus de la bifurcation iliaque. La probabilité de survie à 5 ans
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T umeurs urologiques
▶▶▶
était de 39 % en cas d’atteinte ganglionnaire (versus 76 %). La
survie était significativement plus élevée en cas de N+ ≤ 5 (50 %
versus 13 %, p < 0,002). La survie, en revanche, était identique
chez les patients avec une atteinte au-delà de la bifurcation.
• Sujets âgés, importance du PS (performance status)
L’analyse rétrospective d’une cohorte consécutive de 152 patients
âgés de plus de 70 ans (76 ans en moyenne) traités au Ann Arbor
entre 1995 et 2005 (40) a montré qu’un indice de Karnofsky (IK)
supérieur ou égal à 90 était un important facteur prédictif de la
survie (p = 0,05). Soixante-quinze pour cent des patients avaient
opté pour la cystectomie. Seuls 15 % d’entre eux ont été traités
dans une intention palliative.
Chimiothérapie
• Chimiothérapie périopératoire
La chimiothérapie périopératoire (dans les 4 mois précédant ou
suivant la chirurgie) est sous-utilisée aux États-Unis pour les
tumeurs de stade III entre 1998 et 2003 : en fait état un rapport
accablant de la National Cancer Data Base (41).
La National Cancer Data Base a collecté les données se rapportant à approximativement 60 % des nouveaux cas de cancers de la
vessie aux États-Unis entre 1998 et 2003. Sur 7 161 des 11 339 cas
de cancer urothélial de stade III, une analyse a été possible. Une
chimiothérapie a été administrée dans seuls 11,6 % des cas (10,4 %
de chimiothérapies néo-adjuvantes et 1,2 % de chimiothérapies
adjuvantes). Ces données font insister sur la difficulté, parfois,
d’intégrer dans la pratique les données des essais randomisés.
Sans commentaire.
C. Sternberg a de nouveau fait, dans un très bon article de
synthèse (42), le point sur la chimiothérapie néo-adjuvante ou
adjuvante dans le contexte de stratégies ayant pour but une
amélioration de la survie, mais aussi, dans certains cas, une
préservation vésicale.
• Chimiothérapies des formes avancées
Trois revues générales ont fait le point sur les chimiothérapies
de première et deuxième lignes (43-45).
En Europe, l’utilisation de l’association gemcitabine-cisplatine
s’est de plus en plus imposée. La substitution du cisplatine au
carboplatine, la combinaison d’un sel de platine et d’un taxane
(docétaxel-cisplatine et paclitaxel-carboplatine) et l’étude de
triplets avec paclitaxel ont constitué les principaux axes de
recherche de ces dernières années. Pour les patients unfit, ne
pouvant recevoir de traitements à base de cisplatine, le choix d’un
traitement par M-CAVI (méthotrexate, carboplatine, vinblastine),
par carboplatine-gemcitabine, carboplatine-paclitaxel, gemcitabine-taxane, ou d’une monothérapie par soit de la gemcitabine,
soit du carboplatine, soit un taxane (paclitaxel hebdomadaire)
peut se discuter. Parmi les nouvelles molécules, l’intérêt s’est
porté sur le pémétrexed (28 % de RO dans une étude de phase II),
sur l’oxaliplatine et la vinflunine. Les tumeurs de la vessie restent
l’un des parents pauvres des thérapies ciblées, même si se développent des études de traitements dirigés contre les récepteurs
de la famille HER et, plus récemment, d’antiangiogéniques.
58
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L’étude EORTC/Intergroup 30987 comparant, dans les cancers
urothéliaux avancés ou métastatiques, une chimiothérapie
par paclitaxel-cisplatine/gemcitabine à l’association cisplatine-gemcitabine n’a pas montré d’avantage significatif de
l’apport du paclitaxel.
Cette étude a inclus, dans 107 centres, 627 patients T4bN0M0,
TxN2-3 ou M1 jamais traités par chimiothérapie et randomisés
entre l’association de référence cisplatine (70 mg/m2 J1 ou J2) et
gemcitabine (1 000 mg/m2 J1, J8 et J15) tous les 28 jours (tous les
21 jours en l’absence de J15), et la triple association de cisplatine
(70 mg/m2 J1), de gemcitabine (1 000 mg/m2 J1, J8), et de paclitaxel (80 mg/m2 J1, J8) tous les 21 jours. L’objectif principal était
l’amélioration de la SG, les objectifs secondaires la SSP, le taux
de réponse, la durée de réponse et la toxicité. Pour témoigner
d’une amélioration de la médiane de survie de 14 mois à 18 mois
(HR = 0,78) fondée sur un test de log-rank bilatéral avec α = 0,05
et β = 0,20, il était prévu l’inclusion de 610 patients en 3 ans. La
répartition entre les groupes à risque de Barjorin était équilibrée pour les 2 bras. Les arrêts de traitements pour toxicité
ont été comparables, respectivement 14,9 % (doublet) versus
13,8 % (triplet). Les taux de RO se sont révélés significativement
supérieurs dans le bras paclitaxel (57 % versus 46 %, p = 0,02). En
revanche, il n’a été retrouvé aucune différence significative en
termes de SSP (8,8 mois versus 7,7 mois, réduction du risque
de 13 %, NS) et de SG (12,8 mois versus 15,7 mois, réduction
du risque de 14 %, NS) [46].
• Vinflunine, un nouvel agent antitubuline
S. Culine et al. (47) ont rapporté les résultats d’une étude multicentrique de phase II ayant inclus 51 patients en deuxième ligne
d’un cancer urothélial avancé, traités à la dose de 320 mg/­m2 tous
les 21 jours. Le taux de réponse a été de 18 % (IC95 : 8,4-30,9), avec
69 % des patients en stabilisation ou en réponse mineure (IC95 :
52,1-79,3) et une médiane de durée de réponse de 9,1 mois (IC95 :
4,2-15). Les médianes de SSP et de SG étaient respectivement
de 3 mois (IC95 : 2,4-3,8) et de 6,6 mois (IC95 : 4,8-7,6). Les principales toxicités ont été des toxicités hématologiques (67 % de
neutropénies de grades 3 et 4, avec 10 % de neutropénies fébriles
dont 2 fatales) et une constipation (8 % de grades 3 et 4).
Une deuxième étude multicentique internationale de phase II
(CA 183001) [48] en deuxième ligne de tumeurs urothéliales
réfractaires au platine a inclus 114 patients en progression dans
les 12 mois suivant une chimiothérapie à base de platine. La dose
initiale pouvait être soit 320 mg/m2 tous les 21 jours (n = 34),
soit 280 mg/m2/21 j (n = 80) en cas de radiothérapie pelvienne
antérieure, d’un IK 80 ou 90, d’un âge de 75 ans ou d’une clairance de créatinine < 60 ml/mn. Les résultats viennent d’être
présentés à l’ECCO 2007 (47) : le taux de réponse est de 15 %, la
durée médiane de réponse de 6,8 mois (IC95 : 5,6-9,5), la durée
médiane de stabilisation de 4 mois (IC95 : 3,2-4,5) ; le taux de
contrôle de la maladie (RC + RP + stabilisation) est de 57 %, la
médiane de SSP de 2,8 mois (IC95 : 2,6-3,8) et la médiane de SG
de 8,3 mois (IC95 : 7,2-9,8).
Une étude de phase III est en cours (étude VINCENT) et porte
sur des patients en première ligne de traitement, et ­inéligibles au
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVII - n° 1-2 - janvier-février 2008
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cisplatine. Elle a pour but de comparer l’efficacité et la tolérance
de l’association vinflunine-gemcitabine à celles de la gemcitabine seule.
Traitements ciblés
K.W. Beekman a refait le point sur les essais en cours avec des
traitements ciblés (49).
Il est important d’aller de l’avant, vers de nouvelles approches
(50). M.H. Hussain et al. (51) ont traité 44 patients (période
d’inclusion étalée sur 4,5 ans) présentant une tumeur urothéliale
avancée et surexprimant HER2 par une association de paclitaxel, carboplatine, gemcitabine et trastuzumab (Herceptin®) en
première ligne. Le taux de réponse a été de 68 % et la médiane de
survie de 14,1 mois. Ces résultats, à première vue, ne diffèrent
pas de ceux habituellement rapportés avec la chimiothérapie
seule. Il convient néanmoins d’insister sur les critères très hétérogènes d’inclusion concernant le statut HER2 des tumeurs
(surexpression 2+ ou 3+ en immunohistochimie, ou FISH+,
ou taux circulant de la fraction clivable d’HER2 > 16 ng/ml).
Seuls 15 cas présentaient une FISH positive. Il faudra attendre
les résultats de l’étude de phase II randomisée française pour
pouvoir évaluer le bénéfice potentiel du trastuzumab.
Un essai avec le sunitinib versus placebo en traitement de consolidation après une chimiothérapie standard est actuellement en
cours aux États-Unis. Un essai de phase II mené par l’ECOG
(E1804) évalue le sorafénib chez les patients en progression
métastatique. Des essais avec le bévacizumab sont également
en cours. En particulier, une association de gemcitabine, de
cisplatine et de bévacizumab en situation néo-adjuvante de
tumeurs T2-T4N0M0 est en évaluation à la Medical University of South Carolina, avec poursuite en postopératoire d’une
association paclitaxel-bévacizumab. Une étude de phase II d’une
combinaison de gemcitabine, de cisplatine et de bévacizumab
est menée par le Hoosier Oncology Group, et le Memorial
Sloan-Kettering Cancer Center conduit une étude portant sur
l’association de carboplatine, gemcitabine et bévacizumab chez
des patients présentant une altération de la fonction rénale.
Cancer du testicule
Épidémiologie
P. Bertuccio et al. (52) ont rapporté la mortalité par cancer
du testicule dans le continent nord et sud-américain entre
1980 et 2003 sur une population d’âge allant de 20 à 44 ans.
Dans les années 1980, le Chili présentait le taux le plus élevé
avec 3,6 décès sur 100 000 personnes versus 1,7/100 000 en
Argentine, 0,6/100 000 au Canada et 0,7/100 000 aux ÉtatsUnis. Entre 2001 et 2003, la mortalité avait chuté au Canada à
0,2/100 000 et à 0,4/100 000 aux États-Unis, mais restait élevée
en Argentine (1,6/100 000), au Chili (2,2/100 000) et au Mexique
(1,2/100 000).
Les données concernant le sud de la Hollande, sur registre depuis
1970, ont montré une baisse de mortalité majeure dans la période
1979-1986 (53). La survie à 10 ans des patients atteints de sémiLa Lettre du Cancérologue - Vol. XVII - n° 1-2 - janvier-février 2008
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nome est passée de 81 % (67-91 %) dans les années 1970-1979
à 95 % (88-100 %) pour les années 2000-2002, et celle des patients
atteints de tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS)
est de 54 % (38-68 %) et de 92 % (85-99 %), respectivement.
Risque après traitement chirurgical
de la cryptorchidie
Le traitement chirurgical de la cryptorchidie diminue-t-il le
risque de cancer du testicule ? Et cela dépend-il du moment
où il est pratiqué ? Une impressionnante étude suédoise (54)
portant sur une cohorte de 16 983 hommes traités chirurgicalement pour une cryptorchidie entre 1964 et 1999, a pu montrer
que le risque relatif (RR) de cancer du testicule de ceux traités
avant l’âge de 13 ans était de 2,23 (IC95 : 1,58-3,06) comparé au
risque de la population suédoise versus 5,4 (IC95 : 3,20-8,53)
pour ceux opérés après.
Utilisant la même méthodologie à partir du registre national
danois, C. Myrup et al. (55) ont trouvé qu’une chirurgie précoce
ne diminuait pas le risque de cancer du testicule.
Tu m e u r s u r o l o g i q u e s
T umeurs urologiques
Chimiothérapie optimale des TGNS à bon pronostic
S. Culine a publié, dans Annals of Oncology (56), le résultat de
l’étude GETUG T93BP qui comparait 3 cycles de bléomycineétoposide-platine (BEP) à 4 cycles d’étoposide-cisplatine (EP).
Avec une médiane de suivi de 53 mois, les survies sans événements à 4 ans étaient respectivement de 91 % et 86 % (p = 0,135),
et les SG n’étaient statistiquement pas différentes (p = 0,096).
R. de Wit, dans un éditorial publié dans le Journal of Clinical
Oncology (57) a refait le point et a conclu que 3 cycles de BEP
ou 4 d’EP restaient deux options possibles. Il a commenté les
données de l’étude du GETUG. Pour l’auteur, le nombre de
patients (270 patients recrutés, 257 évaluables) était insuffisant
pour conclure à une supériorité ou à une non-infériorité d’un
des deux schémas.
Évolution des présentations des formes
métastatiques
L’analyse de la série de 504 patients qui ont eu un curage lomboaortique entre 1989 et 2002 au Memorial Sloan-Kettering Cancer
Center de New York (58) a montré que, au cours du temps, les
patients se présentaient à un stade moins avancé. Cette migration
de stade et les progrès thérapeutiques ont concouru à l’amélioration significative de la SSR.
Échec des chimiothérapies intensives dans les formes
à mauvais pronostic
• Étude du GETUG combinant de fortes doses de cyclophosphamide et d’étoposide à des doses doubles de cisplatine
chez des patients dont la TGNS présente de volumineuses
masses métastatiques
J.P. Droz (59) a présenté les résultats matures négatifs d’une étude
randomisée du GETUG ayant inclus 115 patients avec un recul
médian de 9,7 ans. Il s’agit d’une nouvelle démonstration de
l’échec sur la survie des traitements intensifiés avec autogreffe
de moelle osseuse.
59
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Tu m e u r s u r o l o g i q u e s
T umeurs urologiques
• Étude de phase III américaine (60) comparant une chimiothérapie conventionnelle à une chimiothérapie à fortes doses
avec autogreffe de moelle osseuse
Deux cent dix-neuf patients ont reçu soit 4 cycles de BEP, soit
2 cycles de BEP suivis de 2 cycles de chimiothérapie à fortes doses
(cyclophosphamide 50 mg/kg x 3 jours, étoposide 600 mg/­m²/j x
3 jours et carboplatine 600 mg/m²/j x 3 jours). Le taux de réponse
complète à un an et durable était de 52 % pour le bras intensifié
versus 48 % (p = 0,53).
En cas de présence de cellules viables sur le curage
ganglionnaire postchimiothérapie
Les données rétrospectives du MD Anderson Cancer Center
(61) ont retrouvé dans 17 % des cas (41/236 patients) la présence
de cellules viables. L’utilisation d’une chimiothérapie adjuvante
a été moins fréquente dans le cas des patients ayant présenté
une rechute postopératoire en faveur de la recommandation de
compléter par deux cycles de chimiothérapie complémentaires
(protocole VIP [vinblastine, ifosfamide, cisplatine]).
K. Fizazi et al. (62), dans la continuité de leurs travaux antérieurs, ont conduit une étude multicentrique provenant de
13 institutions internationales pour valider un index pronostique sCR1 (surgical complete response) chez 61 patients
présentant des marqueurs normalisés et des cellules tumorales
viables de TGNS après chimiothérapie. Avec un suivi médian
de 5,4 ans, les taux de SSP et de SG à 5 ans étaient respectivement de 65 % et 72 %. Les facteurs favorables influençant la SSP
étaient : une résection complète, la présence de moins de 10 %
de cellules viables, l’appartenance à un groupe à bon pronostic
de l’IGCCC (International Germ Cell Consensus Classification). Trois groupes ont été définis : sans facteur de risque
(bon), avec un facteur de risque (intermédiaire), et avec deux
ou trois facteurs de risque (mauvais), ayant, respectivement,
des taux de SSP à 5 ans de 92 %, 78 % et 42 % (p = 0,002) et des
taux de SG à 5 ans de 90 %, 76 % et 41 % (p = 0,009). Du fait de
leur excellent pronostic, les patients du groupe favorable ne
nécessitent pas de chimiothérapie postopératoire.
Chimiothérapie de rattrapage
• Chimiothérapie intensive avec support de cellules souches
de clôture ou séquentielle : une étude randomisée du German
Testicular Cancer Study Group en traitement de rattrapage
de tumeur en rechute ou réfractaire
Cette étude conduite entre 1999 et 2004 (64) a comparé
216 patients traités soit par un cycle de VIP suivi de 3 cycles de
chimiothérapie à fortes doses associant carboplatine 1 500 mg/­m2
et étoposide 1 500 mg/m2 (bras A), soit par 3 cycles de VIP
suivis d’une chimiothérapie intensive associant carboplatine
2 200 mg/­m2, étoposide 1 800 mg/m2 et cyclophosphamide
6 400 mg/m2 (bras B). Il n’a pas été retrouvé de différence significative en termes de survie entre les deux groupes. Les survies
à un an sans événement, sans progression et globale étaient
respectivement de 40 %, 53 % et 80 % pour le bras A versus 37 %,
49 % et 61 % pour le bras B.
60
LK 1-2008-int.indd 60
• Combinaison de gemcitabine, d’oxaliplatine et de paclitaxel dans les formes réfractaires au cisplatine et dans
les récidives multiples : une étude du German Testicular
Cancer Study Group (64)
D’avril 2003 à octobre 2006, 41 patients réfractaires au cisplatine,
ou en rechute après chimiothérapie intensive avec support de
cellules souches ont reçu de la gemcitabine (800 mg/m2) et du
paclitaxel (80 mg/m2) à J1 et J8, et de l’oxaliplatine (130 mg/­m2)
à J1 tous les 21 jours pour un minimum de 2 cycles. La médiane
de suivi étant de 5 mois, 15 % des patients ont été mis en rémission
complète avec une médiane de durée de réponse de 8 mois.
L.H. Einhorn et al. ont rapporté l’expérience voisine d’une bithérapie par paclitaxel et gemcitabine (65).
• Étude de phase II évaluant l’ixabépilone
Cette étude (40 mg/m2/21 jours) a été close après l’inclusion
de 12 patients, un seul patient ayant présenté une réponse
partielle (66).
• Inefficacité totale de la capécitabine
En a témoigné une étude allemande menée chez 14 patients
présentant des tumeurs réfractaires ou en rechute (67).
Surveillance
• Intérêt du PET scan dans les TGNS de stade I à haut
risque
Les résultats préliminaires de l’étude MRC TE22 (68) ont montré
que le PET scan dans les 8 semaines après l’orchidectomie et la
normalisation des marqueurs permettait d’identifier des patients
atteints de métastases non révélées par le scanner. Cependant, à
l’inverse, le taux de récidives, parmi les patients avec un PET scan
négatif restait élevé. Le PET scan n’est donc pas assez sensible
pour sélectionner une sous-population à bas risque.
• Surveillance des stades I
Une étude randomisée du Medical Research Council (MRC)
[étude TE08] ayant inclus 247 patients a permis de conclure
que, dans les TGNS de stade I à bon pronostic, une surveillance
par scanner abdomino-pelvien et par radiographie pulmonaire à
3 mois et 12 mois était une option acceptable par rapport à ces
mêmes examens réalisés à 3, 6, 9, 12 et 24 mois (69).
• Utilité du dosage des LDH dans la surveillance des
tumeurs germinales
Cette question a été analysée par l’équipe du Royal Marsden
Hospital (70) dans une étude portant sur une série de 499 patients
suivis de janvier 2004 à décembre 2005. Dans 26 cas sur
1 777 visites (1,4 %), une élévation des LDH était en rapport
avec une évolution de la maladie, et, dans 137 cas sur 1 777
(7,7 %), en rapport avec une autre cause.
Sur 15 patients en rechute, les LDH étaient élevées dans 6 cas.
Quarante et un patients (9,1 %) ont présenté des élévations faussement positives des LDH. Avec une sensibilité de 40 %, une
spécificité de 90,5 % et une valeur prédictive positive de 12,8 %, on
peut conclure au peu d’intérêt des LDH dans la surveillance.
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVII - n° 1-2 - janvier-février 2008
28/02/08 14:26:15
• Résultats à long terme après un curage lombo-aortique
faisant suite à une chimiothérapie de masses résiduelles
contenant du tératome mature
Dans ces circonstances la présence de tératome est retrouvée
dans environ 40 % des cas. Les données du Memorial SloanKettering Cancer Center (71) portant sur 210 patients dans
cette situation entre 1989 et 2003 ont montré une probabilité
de SSR à 5 et 10 ans de 83 % et 80 %. Sur trente patients en récidive, 10 cas (33 %) étaient sous forme mature, 5 (17 %) avec du
tératome présentant une transformation maligne, 15 (50 %)
avec une récidive contenant des cellules tumorales viables. En
analyse multivariée, la taille des masses résiduelles et la classification pronostique de l’IGCCCG étaient prédictives de récidive
(p < 0,0005 et p = 0,001).
5,54) et à moyen terme (RR : 3,96, IC95 : 1,08-10,14). Pour les
TGNS, un excès significatif existe pour les cancers de l’estomac
(RR : 5,13, IC95 : 1,40-13,13), du rectum (RR : 4,49, IC95 : 1,2211,51), du pancréas (RR : 10,17, IC95 : 3,73-22,13). Les leucémies
étaient aussi significativement augmentées à court terme (RR :
6,78, IC95 : 2,93-13,36).
• Spermatogenèse du testicule controlatéral
K.P. Dieckmann et al. (72) ont comparé les données de biopsies
du testicule controlatéral à la tumeur chez 2 318 patients à
celles d’autopsies réalisées chez 1 388 hommes présumés sains,
servant de témoins. Histologiquement, les patients présentaient
une diminution de la spermatogenèse. Cliniquement, elle était
associée à une atrophie testiculaire, à une cryptorchidie, une
infertilité masculine et à un stade clinique plus avancé.
références bibliographiques
• La toxicité auditive pourrait varier en fonction des génotypes spécifiques de la glutathion S-transférase
Une étude norvégienne portant sur 173 patients traités par
cisplatine et ayant participé à une enquête de survie et de
complications à long terme a permis d’identifier deux génotypes de bonne et mauvaise protection contre une ototoxicité
du cisplatine (73).
• Complication pulmonaire exceptionnelle de la bléomycine
Une équipe d’Amsterdam a rapporté le cas d’un décès par
pneumo­médiastin sans pneumothorax secondaire à la bléomycine (74). Rappelons que le risque de toxicité mortelle de la
bléomycine est apprécié à moins de 0,2 %.
Seconds cancers non testiculaires
C. Schairer et al. (75) ont comparé la mortalité de 621 seconds
cancers enregistrés chez 29 356 patients atteints de cancer du
testicule à celle de 12 420 patients appariés avec un cancer
primitif et ont montré qu’elles étaient similaires, à l’exception
de celle relative aux tumeurs survenant dans le champ de radiothérapie.
D. Robinson et al. (76) ont rapporté des données du sud-est de
l’Angleterre concernant la mortalité et l’incidence de ces seconds
cancers. Sur une cohorte de 5 555 séminomes et de 3 733 TGNS,
vus entre 1960 et 2004, il a été retrouvé une augmentation significative après séminomes de cancers coliques (RR : 2,36, IC95 :
1,13-4,35), de tumeurs des tissus mous (RR : 13,64, IC95 : 1,6549,28) et de la vessie (RR : 4,28, IC95 : 2,28-7,31) plus de 20 ans
après le diagnostic, du pancréas (RR : 2,91, IC95 : 1,26-5,75) entre
10 et 19 ans mais aussi 20 ans après (RR : 5,48, IC95 : 2,37-10,8),
des leucémies dès les 10 premières années (RR : 3,01, IC95 : 1,44La Lettre du Cancérologue - Vol. XVII - n° 1-2 - janvier-février 2008
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Tumeurs rares
I. Verdorfer et al. (77, 78) ont présenté les premières analyses
cytogénétiques de tumeurs de Sertoli-Leydig du testicule. Les
anomalies sont multiples, touchant les chromosomes 1, 8,
9p,10,12, 16, 19, 22 et X.
■
Tu m e u r s u r o l o g i q u e s
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