GASTRO-ENTERITE, une histoire qui court….. Nous allons vous raconter une histoire qui s’est passée dans un hôpital de la Loire. Le samedi 30 novembre 2012, dans le service C3 service de SSR accueillant 29 patients : un patient présente des vomissements et une diarrhée. Si vous aviez été infirmière ou aidesoignante dans ce service qu’auriez vous fait ? Dans ce service rien a été fait !!! A J1, nous avons 3 nouveaux cas de diarrhées et de vomissements dans ce service. Que faites -vous dans cette situation? Vous auriez mis en place des mesures alors que ce service ne met toujours rien en place !!! L’épidémie se poursuit dans le service C3 avec 4 nouveaux cas de diarrhées entre J2 et J3 et, à J4 un autre patient présente une diarrhée et des vomissements. A J5, l’infirmière hygiéniste passe dans le service B3 en EHPAD et est interpellée par le médecin du service qui l’informe d’une épidémie de gastro-entérite : 8 cas de diarrhées et vomissements, Ce dernier précise que l’épidémie a débuté dans le service C3 ce week-end. - L’infirmière hygiéniste rappelle les précautions à prendre : une hygiène des mains par friction hydro alcoolique à la sortie de la chambre, port un masque chirurgical, port d’un tablier plastique pour chaque soin fait au patient, Nécessité de laisser le patient en chambre, utiliser les lave bassins pour nettoyer les bassins, Celle-ci répertorie les cas de gastro-entérites depuis le début et en informe le médecin hygiéniste. L’EOH demande un renforcement du bio nettoyage des chambres en EHPAD par l’ASH et d’insister sur les poignées de porte et rampes. L’équipe centrale de ménage est avertie ( insister sur les surfaces en contact avec les mains dont boutons d’ascenseur) La direction des soins renforce l’équipe ASH à partir du lendemain ( car il y a eu une réorganisation du ménage depuis novembre avec une diminution du personnel) Précautions à prendre . A J6: 4 nouveaux cas dans le service A3 et 3 cas supplémentaires pour le service B3 L’épidémie de gastro-entérite se poursuit avec d’autres cas : 3 à J7( 1 au B3, 2 au A2), 11 nouveaux cas à J8( 1 au B3, 2 au A3, 5 au A2, 3 au B4 + l’épidémie touche les soignants : 5 personnes du service B3 sont touchées. L’épidémie prendra fin le 14 décembre Au total : 94 personnes touchées 68 patients et 26 soignants 5 unités touchées Remarque: les prélèvements réalisés sur 3 des patients ont décelé la présence d’un « norovirus » Pourquoi y a-t-il eu tant de cas? Analyse des causes Qu’auriez-vous fait? Axes d’amélioration(1) Établir une procédure simplifiée d’alerte du responsable des vigilances (ou de son représentant) devant tout phénomène épidémique Mettre en place une surveillance des éventuelles épidémies dans les unités de soins (par exemple : surveillance quotidienne des gastro-entérites ou des infections respiratoires aiguës respiratoires pendant la période hivernale Travailler sur la gestion des excréta (utilisation du lave bassin, utilisation d’alternative au lave bassin) et la gestion du linge Axes d’amélioration(2) Mettre à disposition du personnel en période d’épidémie : Des tabliers plastiques à usage unique à changer après chaque prise en charge de patient en précautions complémentaires pour GEA virale Des solutions hydro-alcooliques en quantité suffisante pour assurer un approvisionnement du service en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie. Revoir l’utilisation des solutions hydro-alcooliques (objectifs par service, technique, quantité de produit …) Axes d’amélioration(3) Achever la réorganisation de la fonction bio nettoyage : prévoir un redéploiement du personnel le mieux former au bio nettoyage sur les services victimes d’une épidémie nécessitant un entretien spécifique de l’environnement Axes d’amélioration (4) Informer le personnel en amont : De la vigilance et de la surveillance à maintenir Des procédures d’alerte en cas d’épidémie Sur les mesures à mettre en place dès le premier cas suspect (précautions complémentaires contact en cas de GEA et alerte du médecin). CONCLUSION Cette épidémie de gastro-entérite montre l’importance de prendre des mesures rapides et efficaces, dès l’apparition des premiers symptômes, afin d’éviter la propagation du virus.