On verra par la suite que l’on peut s’inspirer de ces méthodes pour résoudre des pro-
blèmes plus complexes, portant notamment sur des fonctions de plusieurs variables. Les
fonctions de plusieurs variables, et les équations différentielles associées (appelées Equa-
tions aux Dérivées Partielles ou EDP) sont au coeur de tous les modèles théoriques tentant
d’expliquer le monde qui nous entoure.
1 Équations différentielles linéaires
On appelle équation différentielle une équation dont l’inconnue est une fonction Φet
qui relie yà ses dérivées, i.e. une équation du type
Φ(y(n), y(n−1), . . . , y0, y) = f(t).
Ici, fest une fonction donnée (appelée second membre) et la plus grande dérivée présente
dans l’équation (ici, n) est l’ordre de l’équation liéaire.
Une équation différentielle est dite linéaire si la fonction Φassociée est linéaire. Autre-
ment dit, une équation différentielle linéaire d’ordre nest une équation de la forme
(E) : an(t)y(n)+an−1(t)y(n−1) +. . . +a1(t)y0+a0(t)y=f(t)
où les aisont appelés coefficients de l’équation et sont des fonctions de t. L’adjectif linéaire
porte donc sur l’inconnue yde l’équation.
Dans le cas où f(t)est nul, on dit que l’équation est homogènes :
(H) : an(t)y(n)+an−1(t)y(n−1) +. . . +a1(t)y0+a0(t)y= 0
Les équations homogènes jouent un rôle fondamental dans la résolution des équations dif-
férentielles linéaires, principalement parce qu’elles vérifient le principe de superpostion : si
deux fonctions fet gsont des solutions de (H), la fonction f+gest encore une solution
de (H).
L’algèbre linéaire (et le principe de superposition) nous assurent que toutes les solutions
d’une équation différentielle linéaire peuvent s’exprimer en fonction d’un nombre fini de
solutions. Précisément
Théorème 1.1 L’ensemble des solutions d’une équation différentiel linéaire d’ordre nest
un espace vectoriel de dimension n.
Il existe donc une famille de nsolutions y1, . . . , yn(une base telle que toute solution
s’écrit comme une combinaison linéaire des yi: il existe y1, . . . , yntelles que chaque yiest
une solution et pour toute solution y, on a
y(t) = α1y1(t) + . . . +αnyn(t).
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