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ERENTIELLES
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EAIRES
Giuseppe Peano
Mathematische Annalen XXXII (1888), pp.450-456.
Questa opera `e distribuita con licenza Creative Commons Attribuzione-Non commerciale 3.0 Unported.
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1. L’object principal de cette Note est la d´emonstration du th´eor`eme suivant:
“Soient donn´ees les ´equations diff´erentielles lin´eaires homog`enes
dx1
dt =r11x1+···+r1nxn
························
dxn
dt =rn1x1+···+rnnxn
o`u les rij sont des fonctions r´eelles de la variable t, continues dans l’intervalle
(p, q), auquel appartiennent toutes les valeurs trque nous allons consid´erer. Que
l’on substitue dans les seconds membres des ´equations propos´ees, `a la place de
x1...xn,nconstantes arbitraires a1...an, et que l’on int´egre entre t0et t; on ob-
tiendra nfonctions a
1...a
nde t. Que l’on substitue de mˆeme dans les seconds
membres des ´equations propos´ees, `a la place de x1...xndes fonctions a
1...a
n, et
que l’on int´egre de t0at; on obtiendra nfonctions a′′
1...a′′
n. En op´erant sur a′′
1...a′′
n
comme on a fait sur a
1...a
n, on obtiendra les fonctions a′′′
1...a′′′
n, et ainsi de suite.
Cette Note est, avec peu de modifications, la traduction d’un travail publi´e dans les Atti della
R. Accademia delle Scienze di Torino, 20. Febbraio 1887
2 GIUSEPPE PEANO
Les ns´eries
x1=a1+a
1+a′′
1+··· , ..., xn=an+a
n+a′′
n+···
seront convergentes pour toutes les valeurs de tdans l’intervalle (p, q); leurs sommes
sont des fonctions de tqui satisfont aux ´equations donn´ees, et qui, pour t=t0,
prennent les valeurs a1...an.
Pour d´emontrer cette proposition, et en g´en´eral pour l’´etude des ´equations
diff´erentielles lin´eaires, il est tr`es-utile d’introduire la consid´eration des nombres
complexes, ou nombres form´es aves plusieurs unit´es, et de leur substitutions. Ces
questions ont ´et´e ´etudi´ees, sous diff´erents points de vue, par GRASSMANN, HA-
MILTON, CAYLEY, SYLVESTER, etc. Pour notre but il faut ´enoncer les d´efinitions
principales, et les propri´et´es qui en d´ecoulent imm´ediatement1.
2. On appelle nombre complexe, ou complexe, d’ordre n, la suite de nnombres
r´eels x1...xn, et on le d´esigne par la notation [x1, ..., xn]. Les nombres x1...xnse
nomment les ´el´ements du nombre complexe donn´e. Nous indiquerons aussi un
nombre complexe par une seule lettre x= [x1, ..., xn],y= [y1, ..., yn], etc.
D´efinition de l’´egalit´e x=y:
(x=y) = (x1=y1)(x2=y2)···(xn=yn).2
D´ef. de la somme:
x+y= [x1+y1, x2+y2, ..., xn+yn].
D´ef. du produit kx, o`u kest un nombre r´eel:
k[x1, ..., xn] = [kx1, ..., kxn].
D´ef. de la differ´ence:
xy=x+ (1)y.
D´ef. du nombre complexe 0:
0 = [0,0, ..., 0].
On d´eduit que si x,y, ... sont des complexes d’ordre n,k,k,... des nombres
r´eels, kx+ky+··· r´epresente toujours un complexe. L’addition des nombres
1Une exposition moins sommaire de cette th´eorie est contenue dans mon calcolo geometrico
secondo l’Ausdehnungslehre di H.Grassmann, etc. Torino 1888.
2Dans cette formule, et dans quelques-unes de celles qui suivent, le signe =entre deux propo-
sitions indique leur ´equivalence; la conjonction de plusieurs propositions est indiqu´ee en ´ecrivant
ces propositions l’une apr`es l’autre. Ainsi cette formule signifie: “nous dirons que deux nombres
complexes sont ´egaux entre eux, si les ´el´ements des deux nombres sont respectivement ´egaux.
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complexes est commutative et associative; son module est 0; le produit kxest
distributif par rapport aux deux facteurs.
Si l’on pose
i1= [1,0,0, ..., 0],i2= [0,1,0, ..., 0],···in= [0,0,0, ..., 1],
tout nombre complexe x= [x1, ..., xn]pourra se r´eduire `a la forme
x=x1i1+x2i2+···+xnin.
3. On appelle substitution des nombres complexes d’ordre nune op´eration par
laquelle `a tout nombre complexe x= [x1, ..., xn]correspond un autre complexe
[r11x1+···+r1nxn, ..., rn1x1+···+rnnxn]
dont les ´el´ements sont des fonctions lin´eaires et homog`enes des ´el´ements du com-
plexe donn´e. Nous d´esignerons une substitution par la matrice
r11 ··· r1n
··· ··· ···
rn1··· rnn
={rij }
form´ee avec les n2coefficients de la substitution; nous indiquerons aussi une sub-
stitution par une seule lettre R,S, .... Si xest un nombre complexe, Rune substi-
tution, Rx repr´esente le complexe qui dans la substitution Rcorrespond `a x.
D´efinition de l’´egalit´e de deux substitutions:
(R=S) = (pour tout complexe xon a Rx =Sx).
D´ef. de l’´egalit´e d’une substitution et d’un nombre r´eel k
(R=k) = (pour tout complexe xon a Rx =kx).
D´ef. (R+bS)x=Rx +Sx.
L’operation R+Sest une substitution qu’on appelle somme de Ret S.
D´ef. RSx =R(Sx).
L’operation RS est une substitution qu’on nomme produit de Ret S.
On d´eduit:
(R=S) = (les coefficients de Ret Ssont respectivement ´egaux).
k0··· 0
0k··· 0
··· ··· ··· ···
0 0 ··· k
=k
4 GIUSEPPE PEANO
{rij }+{sij }={tij }, o`u tij =rij +sij .
{rij } · {sij }={tij }, o`u tij =ri1s1j+ri2s2j+···+rinsnj .
Les sommes des substitutions sont commutatives et associatives; les produits
d’une substitution par un complexe, ou de deux substitutions, sont distributifs;
mais, en g´en´eral, ils ne sont pas commutatifs. Deux substitutions R,S, telles que
RS =SR, se nomment ´
echangeables entre elles. Une substitution ´egale `a un
nombre est ´echangeable avec toute substitution.
On pose aussi R2=RR, etc. Si le d´eterminant form´e avec les coefficients de
Rn’est pas nul, il r´esulte determin´ee une substitution R1, qu’on appelle l’inverse
de R, telle que RR1= 1.
4. Nous dirons qu’un variable complexe x, ou une substitution variable R, a
pour limite le complexe constant a, ou la substitution constante A, si les ´elements
de x, ou les coefficients de R, ont pour limites les ´el´ements de a, ou les coeffi-
cients de A. On prouve tout de suite les th´eor`emes sur les limites des sommes,
des produits, etc. On d´efinit la convergence des s´eries dont les termes sont des
nombres complexes, ou des substitutions, comme pour les s´eries `a termes r´eels ou
imaginaires. La convergence d’une s´erie dont les termes sont des nombres com-
plexes, ou des substitutions, emporte la convergence des ns´eries form´ees avec les
´el´ements des termes complexes, ou des n2s´eries form´ees avec les coefficients des
substitutions.
Si le complexe, ou la substitution, x(t)est fonction de la variable numerique t,
on pose
x(t) = lim 1
h[x(t+h)x(t)],pour h= 0.
On d´eduit les d´efinitions des d´eriv´ees successives, des diff´erentielles, des int´egrales
d´efinies et ind´efinies, etc. On a les formules
d(R+S) = dRdS, d ·RS =dR·S+R·dS,
d·R2=dR·R+R·dR, d ·R1=R·dR·R1,etc.
5. Pour simplifier les recherches sur les limites, nous introduirons les modules
des complexes et des substitutions.
D´ef. mod .x=px2
1+x2
2+···+x2
n;mod .x0.
On d´eduit:
(lim x=a) = (lim(xa) = 0).
Une s´erie `a termes complexes est convergente si la s´erie form´ee avec les mo-
dules des termes est convergente.
De l’identit´e
(x2
1+···+x2
n)(y2
1+···+y2
n)((x1y1+···+xnyn)2
=X(xiyjxjyi)2
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on d´eduit
(a)x1y1+···+xnynmod .xmod .y
Multiplions par 2, ajoutons (mod .x)2+(mod .y)2, et extrayons la racine carr´ee;
on a
mod .(x+y)mod .bx + mod .y.
Soit xune fonction de la variable r´eelle t; on a:
d·mod .x
dt =1
mod .xx1
dx1
dt +···xn
dxn
dt ,
d’o`u, par la (a),
d·mod .x
dt mod .dx
dt .
Posons xau lieu de dx
dt , et int´egrons de t0`a t1> t0; on d´eduit
(c) mod .Zt1
t0
xdt Zt1
t0
(mod .x)dt.
D´ef.
mod .R=maximum de mod .(Rx)
mod .x,
o`u xest un complexe quelconque.
Ce maximum est d´etermin´e et fini, car mod .(Rx)
mod .x2
est le quotient de deux
formes quadratiques dans les ´el´ements de x, et le d´enominateur est une forme
d´efinie. On d´eduit:
(d) mod .(Rx)mod .R·mod .x
On a:
mod .(R+S) = max .mod .[(R+S)x]
mod .x= max .mod .(Rx +Sx)
mod .x
max .mod .(Rx) + mod .(Sx)
mod .x
max .mod .R·mod .x+ mod .S·mod .x
mod .x
= mod .R+ mod .S
en vertu des formules (b) et (d), et d’identit´es connues. On d´eduit:
(e) mod .(R+S)mod .R+ mod .S.
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