
importe la définition à laquelle on adhère, cet engouement pour les nouveaux médias interactifs
suscite de nombreux discours tant au niveau académique que professionnel. Selon Dominique
Wolton, « La mode pour les médias thématiques, puis interactifs, ne constitue pas un
« dépassement » de la problématique des médias de masse, elle constitue plutôt une adaptation à
l’évolution actuelle, vers une individualisation des goûts et des comportements. »iii Les propos de
Vincent Mabillot renforcent cette notion, affirmant que « l’interactivité marque une rupture entre
une culture de masse et une culture de l’individu. »iv
Les professionnels du marketing observent et tentent de comprendre cette culture de l’individu, la
« Net Generation », comprenant les jeunes entre 10 et 19 ans. Ils prétendent que cette tranche de
la population nord-américaine vit Internet et les médias interactifs plutôt qu’elle ne les subit.
Grâce à son accès à Internet, sa participation aux forums de discussion ou aux « chat », cette
génération fait preuve d’un niveau plus élevé de connaissances, d’articulation et d’exigences que
la génération précédente au même âge. Une récente étudev auprès de cette cible a également
signalé quelques différences frappantes entre la génération 25-45 ans et la « Net Generation ».
Alors que les 25-45 ans adoptent entre autres l’ordinateur, Internet, le téléphone mobile, la Net
Generation les internalise. Cette tranche de la population utilise les nouvelles techniques de
communication sans y penser. S’attendant à des produits évolutifs et personnalisables, habitués
au partage de fichiers et de contenus, effectuant systématiquement plusieurs tâches à la fois,
l’attention de cette nouvelle génération devient plus difficile à capter. Exposés à des centaines de
messages publicitaires par jour, le récepteur/consommateur a développé une certaine capacité à
ne pas être influencé. Selon les discours professionnels, la convergence des médias et
l’interactivité bousculent donc non seulement les usages du dispositif médiateur mais également
les comportements des consommateurs face aux informations qui leur sont présentées.
L’émergence de la publicité interactive, sur ordinateur ou à la télévision, donne au récepteur de
nouvelles possibilités d’agir ou de réagir en temps réel.
Comme la technologie progresse toujours plus rapidement que les pratiques sociales et
culturelles, qu’elle incarne auprès de la population le progrès et la modernité, et qu’elle suscite
dans le cas des technologies de la communication une grande polémique, il a semblé opportun de
comparer les discours académiques et professionnels autour des théories de la communication et