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Service de néphrologie-transplantation,
Hôpital Henri Mondor, Créteil
La prise en charge des syndromes lymphoproliferatifs post transplantation
(PTLD) pose des problèmes thérapeutiques considérables. Même s’il existe
un consensus sur les grandes lignes du traitement, les options optimales
pour un patient donné restent source de discussion, nécessitant une prise en
charge conjointe par un oncologue/hématoloque au fait de cette problématique
spécique et le transplanteur.
1 - LA RÉDUCTION DE L’IMMUNOSUPPRESSION
Le traitement initial chez tous les patients présentant un PTLD est la réduction de
l’immunosuppression dans le but d’augmenter l’activité anti-tumorale (1). De plus si
un patient doit recevoir une chimiothérapie, cette stratégie est indispensable pour
réduire le risque de sepsis associé à la neutropenie induite par les drogues. Cette
attitude est d’autant plus cruciale en cas de PTLD associé à l’EBV pour augmenter
la réponse cytotoxique anti EBV et éliminer les lymphocytes infectés. Les modalités
de réduction de l’immunosuppression sont variables fonction de l’extension de la
maladie, mais toujours plus simples en cas de greffe rénale qui n’est pas une greffe
vitale. Habituellement, les doses de Ciclosporine ou de Tacrolimus sont réduites de
50% pour obtenir de faibles taux résiduels d’environ 75ng/ml pour la Ciclosporine et
4ng/ml pour le Tacrolimus. Les drogues antiprolifératives sont également réduites
de 50% ou totalement arrêtées. Les corticoïdes posent moins de problèmes, ils sont
souvent maintenus aux environs de 10 mg par jour, mais très souvent des doses
plus importantes sont données dans le contexte de la chimiothérapie.
Si une réponse est observée, c’est en règle en moins d’1 mois (2). Rarement, il
peut être nécessaire de combiner la réduction de l’immunosuppression avec de la
radiothérapie ou de la chirurgie pour traiter certaines lésions localisées telle celles
du tube digestif ou du greffon rénal lui-même (transplantectomie) (3).
La réponse au traitement est suivie sur l’imagerie et en cas de PTLD lié à l’EBV,
la diminution de la charge virale serait également un bon indicateur, quoique non
admis par tous (4). Chez l’enfant la réduction de l’immunosuppression permet dans
40 à 80% des cas des rémissions de longue durée, celle-ci est observée dans 25 à
50% des cas chez l’adulte. La réponse à la réduction de l’immunosuppression est
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