Déclaration universelle, en particulier, fait désormais partie de l'ordre juridique de
nombreux pays et est devenue le texte de référence pour tous les militants des droits
de l'homme. Le monde est devenu meilleur et l'ONU y est pour beaucoup.
Les valeurs universelles ne sont pas seulement plus largement acceptées, elles sont
aussi, en cette ère de mondialisation, plus nécessaires que jamais.
Pour sa cohésion, toute société dépend de règles et de valeurs communes, grâce
auxquelles ses membres savent ce qu'ils peuvent attendre les uns des autres et
peuvent résoudre leurs différends sans recourir à la violence.
Cela est vrai au niveau local comme au niveau national. Aujourd'hui, alors que la
mondialisation rapproche les peuples et que notre vie peut être changée presque
instantanément par ce qui se dit ou ce qui se fait à l'autre bout du monde, la cohésion
doit exister au niveau mondial. Et une société mondiale ne verra le jour que si des
valeurs communes nous relient les uns aux autres.
Comme nous l'avons vu ces dernières années, ces valeurs communes à toute
l'humanité ne vont pas de soi. Il me semble qu'un peu partout dans le monde, il y a la
crainte de voir la trame des relations internationales s'effilocher, ce qui risquerait de
donner un coup d'arrêt à la mondialisation.
La mondialisation ouvre de nombreuses perspectives, mais elle est aussi source de
frictions et de perturbations. Et si elle suscite tant de critiques, c'est précisément
parce que nous n'avons pas su la gérer en accord avec les valeurs universelles que
nous prétendons défendre.
Dans la Déclaration universelle, nous affirmons que "toute personne a droit à un
niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille,
notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi
que pour les services sociaux nécessaires".
Il y a trois ans à peine, dans la Déclaration du Millénaire, tous les Etats ont réaffirmé
les valeurs fondamentales qui doivent sous-tendre les relations internationales au
XXIe siècle, à savoir: la liberté, l'égalité, la solidarité, la tolérance, le respect de la
nature et le partage des responsabilités. Ils se sont fixé des objectifs concrets à
atteindre, les objectifs de développement du Millénaire, pour atténuer la misère et
assurer à tous l'accès à l'éducation, aux soins de santé primaires et à l'eau potable.
Pour des centaines de millions d'êtres humains, ces droits sont encore loin d'être une
réalité. La situation pourrait changer si les gouvernements des pays riches comme
des pays pauvres honoraient leurs engagements. Pourtant, trois ans après la
Déclaration du Millénaire, la guerre et la paix monopolisent notre attention et nous
risquons d'oublier notre promesse solennelle de faire respecter les droits
fondamentaux et de satisfaire les besoins essentiels des populations.