ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES TROUBLES D’APPRENTISSAGE Tél.: (514) 847-1324 Internet:www.aqeta.qc.ca SOMMET SUR LES TROUBLES D’APPRENTISSAGE WASHINGTON (1994) Il a été prouvé de façon convaincante que de nombreux enfants ayant un trouble d’apprentissage échouent dans le cadre de la politique d’intégration en vigueur dans les écoles publiques. Les Etats-Unis et les provinces canadiennes utilisent encore plusieurs variantes d’une proposition de « divergence » pour déterminer l’admissibilité aux services des enfants ayant un trouble d’apprentissage. Pour démontrer cette divergence ou cet écart entre le quotient intellectuel (aptitude) et la réalisation, les élèves doivent essentiellement échouer au moins deux années scolaires. Ce critère CAUSE et FAVORISE généralement l’échec scolaire pour les élèves ayant un trouble d’apprentissage et nous savons que l’échec scolaire entraîne un manque d’estime de soi, l’abandon scolaire ou des comportements aux résultats négatifs. La recherche financée par le American National Institute of Mental Health a maintenant établi que la proposition de divergence n’est pas valide pour identifier les enfants ayant un trouble d’apprentissage. Une étude de Santé Canada a démontré que le problème le plus fréquent chez les enfants d’âge scolaire est le trouble d’apprentissage. DES FAITS ET DES STATISTIQUES : ▪ 50 % de tous les élèves en éducation spécialisée dans les écoles publiques au Canada et aux Etats-Unis, ont un trouble d’apprentissage diagnostiqué. ▪ De 75 à 80 % des élèves en éducation spécialisée qui ont été identifiés comme ayant un trouble d’apprentissage, ont un problème de base au niveau du langage ou de la lecture. ▪ 35 % des élèves identifiés comme ayant un trouble d’apprentissage abandonnent leurs études secondaires. Cela représente un taux deux fois plus élevé que pour les autres élèves. (Cela n’inclut pas les élèves qui ne sont identifiés comme ayant un trouble d’apprentissage et qui décrochent). ▪ 60 % des adultes ayant un problème grave d’alphabétisation ont un trouble d’apprentissage non décelé ou non traité. ▪ 50 % des délinquants juvéniles qui ont été testés, ont un trouble d’apprentissage non décelé. ▪ Jusqu’à 60 % des adolescents qui suivent un traitement pour un abus d’intoxicants, ont un trouble d’apprentissage. ▪ 62 % des élèves ayant un trouble d’apprentissage étaient sans emploi un an après avoir terminé leurs études. ▪ 50 % des filles ayant un trouble d’apprentissage seront mère de 3 à 5 ans après avoir quitté l’école secondaire. ▪ 31 % des adolescents ayant un trouble d’apprentissage seront arrêtés par la police de 3 à 5 ans après avoir quitté l’école secondaire. ▪ Les troubles d’apprentissage et l’abus d’intoxicants sont pour les clients des services sociaux, les obstacles les plus courants au fait de trouver et de garder un emploi. QUELQUES RÉFLEXIONS: Au Canada, de nombreuses ressources sont allouées aux systèmes scolaires. Cependant, ces ressources sont souvent insuffisantes et arrivent trop tard, et l’on met un accent coûteux sur L’ÉTABLISSEMENT DE L’ADMISSIBILITÉ aux services. Selon la recherche actuelle, de 75 à 80 % des élèves identifiés comme ayant un trouble d’apprentissage, ont un problème de base au niveau du langage ou de la lecture et plus particulièrement, un déficit de la sensibilité phonologique. Les études démontrent clairement que 74 % des élèves qui ne lisent pas bien en troisième année, ont ENCORE des problèmes de lecture en neuvième année. Il est ÉVIDENT que les personnes qui ne lisent pas bien ou qui ne lisent pas du tout, n’acquièrent pas les mêmes connaissances à l’école que les autres élèves au sein d’un modèle de pédagogie englobante, ce qui ne peut mener qu’au désastre. Le seul domaine où la recherche a fait des progrès significatifs pour les personnes ayant un trouble d’apprentissage est le domaine de la lecture. On connaît maintenant beaucoup de choses sur les caractéristiques cognitives et linguistiques des troubles de la lecture et sur les méthodes pédagogiques appropriées. La tragédie est toutefois que nous NE METTONS PAS EN PRATIQUE ce que nous savons et que ces progrès importants ne sont pas traduits en interventions qui réduiraient le nombre d’échecs au niveau de la lecture. Ils ne sont pas appliqués au niveau de l’enseignement PRÉSCOLAIRE ni au niveau de l’enseignement PRATIQUE. L’analphabétisme atteint des niveaux extrêmement élevés au Canada et aux Etats-Unis. Le fait d’améliorer l’enseignement de la lecture aurait été une très grande valeur sociétaire. Si nous faisions des analogies au secteur de la médecine, il serait inconcevable que des progrès semblables soient réalisés dans la recherche sur le sida ou le cancer sans que les résultats soient immédiatement appliqués aux diverses interventions. Le fait de ne pas le faire serait considéré comme de la négligence professionnelle. Compte tenu de l’importance de la lecture pour d’innombrables jeunes, le fait de ne pas inclure les découvertes sur les troubles de la lecture dans la formation des enseignants, à tous les niveaux, constitue de la négligence professionnelle. En bref, nous devons commencer à travailler ensemble plus que jamais auparavant. Nous devons offrir toute une gamme de services aux enfants ayant des besoins spéciaux dans tous les champs d’activité. Nous devons arrêter d’attendre qu’un enfant échoue avant de l’aider. Nous devons commencer à faire confiance au personnel interagence et interministériel. Nous devons arrêter de faire appel à des excuses comme « pas d’argent », « c’est la faute du gouvernement et « ce n’est pas notre mandat ou notre politique ». Nous devons élaborer un modèle de réussite pour TOUS les enfants et les reconnaître comme des enfants D’ABORD, non pas comme des responsabilités et des inconvénients, mais comme des cadeaux qui attendent d’être ouverts et de se faire souhaiter la bienvenue et d’être heureux dans la salle de classe et l’école qu’ils fréquentent tous les jours. Nous devons reconnaître les parents comme étant les vrais professionnels lorsqu’il s’agit de leurs enfants, et savoir apprécier leur participation et leurs observations. Et enfin, nous devons reconnaître que nous avons tous des opinions divergents et différentes sur les meilleures pratiques pédagogiques pour nos enfants, et savoir respecter ces opinions. Auteur : Gordon Bullivant, directeur général de Foothills Academy à Calgary, Alberta Une école pour les étudiants (es) ayant des troubles d’apprentissage. 2