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Pour tenir le rythme de la mondialisation, nous devons construire une société et une
économie de la connaissance et nous reprendre la tête de l'innovation scientifique
et technologique dans le monde.
À cet égard, nous devons tirer parti des occasions offertes par l'élargissement, qui,
après le 1er mai, permettra d’opérer dans le plus grand marché intérieur au monde.
Enfin, nous devons réformer nos politiques pour faire face aux conséquences
économiques et sociales du vieillissement de la population. Et cela implique
aussi d’ouvrir avec sagesse nos marchés du travail à nos nouveaux concitoyens de
l'Europe orientale et méridionale.
Nous devons en outre créer un système d'incitations ciblant autant les entreprises
que les travailleurs et visant à allonger la vie active, et nous devons aussi revoir nos
systèmes de protection sociale et de retraite. Sur ce point, je tiens à réaffirmer avec
force ma pensée: ces réformes ne doivent pas servir à démanteler l'État social,
mais à le préserver pour les générations futures.
Compte tenu de ces faits, il est clair que les vrais défis lancés à l'Europe ont à
présent une nature et une dimension continentales. Nous ne pourrons les relever
que par une action concertée des partenaires sociaux dans toute l'Union.
La concertation sociale est le meilleur moyen de gérer et de conduire ces
changements, car l’opposition et la confrontation nous ralentiraient, alors même que
nos concurrents internationaux se meuvent plus rapidement.
Nous devons donc agir de concert et accélérer le pas dans la voie de nos objectifs,
qui sont la compétitivité, la croissance durable et plus d'emplois.
Pour augmenter durablement la compétitivité de notre système économique, il
nous faut investir plus et mieux dans la recherche, dans l’éducation et dans la
formation. En bref, nous devons miser sur le développement de nos ressources
humaines.
En outre, il nous faut créer des conditions favorables aux entrepreneurs et à
l’accélération du développement économique, sans oublier évidemment le pacte qui
nous lie aux générations futures. Nous devons donc miser sur une croissance
durable, tant sur le plan social que sur celui de l’environnement.
S’agissant du travail, la problématique est plus complexe: d'une part se pose la
question de la qualité et des conditions de travail dans les entreprises, de l'autre
celle de l'emploi.
À l’une et l’autre se superpose la question de la recherche du point d'équilibre entre
flexibilité et sûreté du travail. C’est probablement l'objectif le plus ambitieux du
dialogue social.
La faculté d'adaptation du système économique est un facteur de plus en plus
important du succès économique. La solution consiste, selon moi, à augmenter les
investissements pour permettre aux travailleurs de développer leurs qualifications et
de les adapter aux principales conditions du marché.
Toutefois, la question la plus sérieuse est cette de l'emploi, parce qu'elle est liée
très étroitement au problème de l'exclusion sociale. Dans quelques États membres,
les taux d'emploi restent encore trop bas. Leur relèvement doit rester une priorité de
l'action publique et des partenaires sociaux.