Cette année, parmi les 20 halles qui vont être construites, la moitié le sera
dans le canton de Vaud, plus précisément dans le Nord vaudois et la Broye.
Et plusieurs projets sont actuellement mis à l’enquête dans la région.
«Avec la crise du lait et des prix très variables sur le marché du porc, la
volaille présente pas mal d’intérêt pour les agriculteurs, car elle offre un
revenu stable», souligne Vincent Genoud. Sans compter que l’élevage de
poulets d’engraissement ne se fait pas sans contrat préalable de plusieurs
années avec un acheteur, ce qui garantit une sécurité financière. Même si
tout le monde reste muet sur le montant exact des transactions.
Agriculteur à Chavornay, gérant un domaine de grandes cultures, Eric
Känel est un des paysans à avoir conclu un partenariat avec Micarna. Au
Grand Pâquier, la construction de ses deux halles de 600
m2, qui
accueilleront chacune 8600 poussins, vient de démarrer. En tout, quatre
halles vont être construites à cet endroit, un autre agriculteur du village
ayant également obtenu un contrat. «Cette activité permettra à mon fils de
revenir avec moi sur l’exploitation. En Suisse, le poulet indigène
représente 50%-60% de la production, il y a donc une bonne marge de
progression. Car le poulet local est quand même d’une autre qualité que le
poulet hongrois.»
63 000 poulets par année
Si l’élevage de poulets est rentable, il est aussi écologique, la production de
1
kg de poulet nécessitant seulement 1,6 kg d’aliments, contre 10
kg de bœuf. Et l’engrais de ferme peut être recyclé sur l’exploitation.
Autre avantage, les agriculteurs n’ont pas besoin de formation spécifique
pour se lancer et l’élevage demande peu de main-d’œuvre, les poulets étant
nourris et abreuvés de manière automatique. «Il y a beaucoup de travail à
l’arrivée des poussins et à leur départ pour l’abattoir, mais, entre deux, il
s’agit surtout de surveiller les installations», remarque Pierre-André
Tenthorey, producteur de volaille à Dompierre et contrôleur attitré du
canton de Vaud pour la détention des animaux.
Maîtrisant toute la chaîne de production, de la ponte des œufs à la
transformation de la viande en passant par l’abattage des poulets, Micarna
fournit sept fois par année 8600 poussins aux éleveurs, les poulets étant
engraissés environ 35
jours. Soit 63
000 poulets par an. Et autant de
piaillements? «Les poulets font très peu de bruit et chaque halle doit se
situer au minimum à 150
mètres d’une habitation», souligne Vincent
Genoud.