Rencontres Techniques
L’électricien : acteur de
l’intelligence et de la gestion
énergétique du bâtiment
Face à la complexité croissante des opérations de
construction : enjeux, positionnement et opportunités
RENCONTRES TECHNIQUES 1
L’ELECTRICIEN : ACTEUR DE L’INTELLIGENCE ET DE LA GESTION
ENERGETIQUE DU BATIMENT 1
Jean-Luc TUFFIER, Président de la CSEEE^ 2
Les nouvelles attentes des clients 2
I) Les nouveaux enjeux du bâtiment 2
II) La démarche Legrand : les solutions éco-efficaces 4
Impact sur le métier, on s’organise 7
I) Le bâtiment, un système de plus en plus complexe 7
II) Une solution : la maquette numérique 7
Les enjeux à relever pour l’entreprise ; je m’adapte au marc 11
I) L’évolution de la filière électrique 11
II) Les solutions proposées 12
Conclusion et clôture 14
Jean-Luc TUFFIER 14
Président de la CSEEE 14
Jean-Luc TUFFIER, Président de la CSEEE^
Les rencontres techniques représentent un des temps forts de l’activité de la CSEEE.
Nous allons essayer de redonner un peu d’espoir à nos amis électriciens, car dans la
situation économique actuelle, notre métier est plutôt à la peine. Toutefois, nous devons
nous préparer à un redémarrage de l’activité en réfléchissant aux métiers d’avenir et en
allant aller chercher de nouveaux gisements de croissance. C’est notre fil rouge d’activité
en 2013.
Je tiens à remercier aux membres de la Commission croissance et technologie
Christian Lassalle, Eric Bétrancourt et Guy Bédier, qui ont préparé ces rencontres, sans
doute passionnantes.
Je vous souhaite d’excellentes Rencontres techniques et espère qu’elles vous
remonteront le moral.
Les nouvelles attentes des clients
Participent à cette table ronde :
Eric BETRANCOURT, SEEB
Philippe GIRAULT, SPIE Île-de-France Ouest
David LE VELY, Legrand SA
Marc NUSSLI, Dekra Industrial SA.
Cette table ronde est animée par Christian LASSALLE, Vice-Président de la CSEEE,
Président de la Commission Croissance et Technologie de la CSEE.
Christian LASSALLE
Face à la complexité croissante des opérations de construction et de rénovation, face
aux nouvelles attentes des clients, mais aussi au contexte général de l’énergie, l’électricien
voit apparaître de nouvelles opportunités, que nous allons essayer de mettre en lumière.
Comme le disait Henri Bergson, exister, c’est changer, pour mûrir et se créer sans cesse.
Le métier de la filière électrique doit s’adapter pour créer de nouvelles opportunités,
destinées à servir nos entreprises de manière durable.
L’environnement juridique évolue. En effet, les contrats sont plus exigeants et
comportent des objectifs de performance à long terme, ainsi que des objectifs de résultat.
Les offres sont globales et incluent la maintenance et l’exploitation. Ces nouvelles
exigences se traduisent par un besoin de recrutement et d’acquisition de nouvelles
compétences. Le métier d’installateur se mue en un métier global, portant sur l’installation
globale. Il convient de maîtriser la qualité dans tous les domaines. L’organisation des
chantiers est affectée par ces nouvelles responsabilités.
Durant cette première table ronde, David Le Vely nous présentera la vision de Legrand
à l’égard des nouveaux enjeux ainsi exposés. Vous serez également invités à réagir.
David LE VELY
I) Les nouveaux enjeux du bâtiment
1) Offre et demande d’électricité
Il faut équilibrer en permanence la production et la consommation d’électricité, pour
éviter les phénomènes de black-out. Il s’agit de gérer le mix énergétique et les pics de
consommation, pour répondre à une demande croissante et plus volatile d’électricité et
s’adapter à une production de plus en plus décentralisée, électrique, ainsi qu’à l’arrivée
des énergies renouvelables.
2) Efficacité énergétique active : un contexte centré sur le bâtiment
Le bâtiment est au cœur de ces problématiques, représentant 20 % des émissions de
CO2, 40 % de l’énergie consommée et 40 % des ressources naturelles consommées. Le
neuf représente 1 % du parc. Par conséquent, la rénovation du parc existant est un levier
important pour nos métiers. En outre, 75 % des bâtiments ont une surface inférieure à
20 000 mètres carrés. 70 % du parc tertiaire concerne des propriétaires occupants.
Le cycle de vie du bâtiment est estimé à 40 ans. La construction du bâtiment
représente 25 % du coût du bâtiment, contre 75 % pour l’exploitation. Il faut travailler en
écosystèmes, en chaines économiques pour trouver les bonnes solutions. La filière se
structure autour de l’efficacité énergétique, sujet auquel les collectivités territoriales sont
sensibles.
Par ailleurs, le chauffage représente 36 % de la consommation du bâtiment, la
ventilation 6 % et la climatisation 7 %. Les consommations spécifiques (informatique par
exemple) constituent le deuxième poste de consommation (27 %), suivi de l’éclairage
(24 %), qui constitue un levier important du confort et des économies d’énergie. Ainsi, la
consommation moyenne représente 400 KWh d’énergie primaire par foyer et par an.
3) Le Grenelle
Aux lois Grenelle 1 (août 2009) et Grenelle 2 (novembre 2010), s’ajoute la RT 2012,
qui a été néralisée aux bâtiments neufs résidentiels et tertiaires en 2013. A
l’horizon 2020, le BEPOS entrera en vigueur. Ces éléments permettront aux maîtres
d’ouvrage de trouver des solutions pour optimiser la consommation.
Un maître d’ouvrage a intérêt à valoriser son patrimoine (diminution de la vacance,
réduction des charges d’exploitation, allongement de la présence du locataire…).
4) Enjeux sociétaux
a) Vieillissement de la population
Le vieillissement de la population doit être pris en compte dès la construction des
bâtiments. En effet, 2 millions de personnes ont plus de 85 ans et 10 % des plus de 65 ans
sont atteints de maladies neurodégénératives. Le maintien à domicile se développe et un
besoin de 500 000 places en EHPAD se fait jour.
b) Développement des véhicules électriques
Les particuliers utilisent les véhicules électriques pour leurs trajets quotidiens et ont
souvent besoin d’un deuxième véhicule. L’installation électrique doit être adaptée aux
besoins de recharge du véhicule.
c) L’explosion des besoins numériques
La réduction des déplacements participe de l’explosion de besoins numériques. Une
panne d’une heure peut représenter un coût de 6 millions d'euros. C’est pourquoi
l’infrastructure doit également être adaptée.
d) La convergence des applications
La vidéosurveillance et la téléphonie sur IP se développent. La gestion active du
bâtiment concerne toutes les applications du bâtiment.
Pour conclure, les enjeux précités se répartissent en trois catégories :
les économies d’énergie ;
l’exploitation ;
le confort, le bien-être et la sécurité.
Il faut se faire accompagner dans la prise de décision. Le pilotage du bâtiment peut se
faire par les équipements, à l’échelle locale ou globale (c'est-à-dire à l’échelle du
bâtiment). Pour éviter les dérives en termes d’usage, il faut rendre l’utilisateur
consommateur, car il est au cœur du bâtiment. Il faut également s’intéresser aux qualités
intrinsèques du bâti. Un dernier levier d’action est votre compétence en matière de gestion
des équipements. Ces enjeux constituent autant d’opportunités.
II) La démarche Legrand : les solutions éco-efficaces
1) Efficacité énergétique et réduction des coûts de maintenance
Nous avons décliné différentes solutions (gestion de l’éclairage par l’installation de
détecteurs de présence, éco-étiquettes…). Les détecteurs permettent de réaliser une
économie de 1 995 euros par an. Il faut également laisser la main à l’utilisateur.
Aujourd'hui, à travers du Smart Grid, la gestion des équipements se conduit à l’échelle
d’une ville. Un second levier est la mesure de la consommation. Dans les bâtiments
tertiaires, il convient de couper l’alimentation la nuit et de coupler les équipements, afin
d’associer présence et alimentation.
S’agissant de l’éclairage de sécurité, nous estimons à 30 % le nombre de blocs de
secours défectueux sur le parc. La mise en place d’une télécommande intelligente,
permettant de visualiser l’état de l’installation et d’intervenir si besoin, facilite la gestion et
la maintenance.
Ces solutions sont source de valeur ajoutée.
2) Confort des résidents et des patients
Legrand propose des solutions d’actimétrie. L’installation de détecteurs permet de
sécuriser les déplacements des résidents.
3) Mobilité
Les besoins de recharge des véhicules électriques se renforcent. L’infrastructure
électrique doit être adaptée en conséquence.
4) Un pilotage global, unique et centralisé
Les équipements doivent communiquer entre eux, pour permettre un pilotage commun
et global du bâtiment.
Legrand propose deux modes d’utilisation :
un mode assisté intégré ;
un mode expert, permettant de prendre en compte des équipements tiers et de
personnaliser les écrans de visualisation.
Legrand mène des expérimentations avec l’ensemble des acteurs de la chaîne
économique. Nous avons ainsi mené un projet avec l’EHPAD de Guéret, dans la Creuse,
qui comprend 220 lits. Cet EHPAD souhaitait mettre en place un éclairage adaptable au
patient et une détection automatique des mouvements dans la salle de bain. Il voulait
également sécuriser les appels transmis aux infirmiers, organiser un suivi de l’activité
corporelle et nocturne avec un balisage, et enfin sécuriser les résidents dépendants et les
sorties. Nos solutions ont permis d’améliorer le confort et la sécurité du bâtiment.
En définitive, Legrand vous accompagne tout au long de votre projet, avant et après la
vente. Pour vous aider à progresser dans votre métier, nous mettons à votre disposition
notre centre de formation à Limoges. Nous pouvons également accueillir vos clients dans
notre showroom. Par ailleurs, nous organisons des rendez-vous des experts, regroupant
en région l’ensemble des acteurs de la chaîne économique.
Christian LASSALLE
Des solutions peuvent donc être mises en œuvre dès à présent. L’utilisateur, en tant
que « consommacteur », doit se préoccuper de sa manière de consommer.
Comment satisfaire le client final ?
David LE VELY
Au cours de la phase de conception, il convient d’identifier les usages futurs du
bâtiment. La formation revêt une importance particulière à cet égard, tant pour l’utilisateur
que l’exploitant. Il faut également assurer un suivi et un contrôle des consommations. C’est
pourquoi nous devons rester en contact avec le client, pour le conseiller et lui apporter de
la plus-value. Toutefois, il faut être conscient du fait que les activités d’un même bâtiment
peuvent évoluer, et les usages par la même occasion.
Christian LASSALLE
Eric Bétrancourt, quel impact ces nouvelles attentes ont-elles dans l’entreprise ?
Eric BETRANCOURT
Notre PME comprend 50 salariés. La demande du client évolue ; le client est lui-même
perdu face à l’ensemble des nouvelles normes et l’évolution de la tarification. Aujourd'hui, il
ne raisonne plus en tant qu’électricien, mais réclame une solution complète. Par
conséquent, les entreprises doivent apprendre à travailler ensemble, sans se dénigrer, afin
d’élaborer des solutions globales. Il faut donc arrêter de raisonner chambre syndicale par
chambre syndicale, pour organiser des rencontres entre les entreprises.
Christian LASSALLE
Dans ce grand écart technique, comment la PME peut-elle s’adapter ? Comment
satisfaire un besoin global ?
Eric BETRANCOURT
Le chef d’entreprise doit être chef d’orchestre, tout en se faisant aider par les
constructeurs et bureaux d’études spécialisés. Il doit apprendre à piloter. Le mono-métier
finira en sous-traitance d’un ensemblier. Pour garder la mainmise sur le client final, nous
devons nous orienter vers un mode de pilotage multi-technique.
Christian LASSALLE
Il faut donc associer les compétences des différents corps d’état, pour répondre aux
besoins.
Eric BETRANCOURT
Il faut s’entourer de partenaires fiables, professionnels, pour proposer des offres
globales. Tel est l’avenir de notre activité. Le client cherche à avoir de moins en moins de
responsabilités. Il sait ce qu’il veut et demande un produit fini. Nous pouvons nous inscrire
dans cette démarche pour les petits travaux de rénovation.
Christian LASSALLE
Philippe Girault, quelle est la problématique pour une grande entreprise ?
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