
surexpression de ce gène, ce qui rend probable-
ment compte de la chimiorésistance de cette
t u m e u r, par efflux actif des drogues cytotoxiques
[12]
Certaines molécules inhibent de façon compétitive
l’action de la protéine pl70, et permettent ainsi, in
vitro, une réversion de cette résistance.
Parmi ces molécules, les antagonistes calciques
(verapamil notamment) ont déjà été étudiés et
pourraient permettre d’augmenter la chimio-sensi-
bilité du cancer du rein en inhibant l’efflux actif
des drogues cytotoxiques. Cependant, jusqu’à pré-
sent, leurs effets secondaires en limitent l’utilisa-
tion chez l’homme.
Ainsi, actuellement, compte tenu de la faible effi-
cacité de la chimiothérapie, son utilisation dans le
traitement du cancer du rein métastasé, ne peut être
recommandée en dehors de protocoles d’évaluation
cliniques.
L'immunothérapie "traditionnelle"
L’importance des relations entre l’hôte et sa tumeur
a été soulignée depuis longtemps dans le cancer du
rein, en raison notamment des observations de
régressions spontanées de métastases (Cf. supra).
Ces relations où le système immunitaire semble
tenir une place prépondérante ont permis le déve-
loppement de conceptions thérapeutiques fondées
sur l’immunothérapie.
L’immunothérapie traditionnelle est active, c’est-à-
dire qu’elle stimule de façon exogène le système
immunitaire de l’hôte. Ce type d’immunothérapie
peut être spécifique, dirigée contre un groupe
d’antigènes tumoraux particuliers (“vaccination
tumorale”), ou non spécifique.
Pour augmenter de façon non spécifique les défenses
immunitaires de l’hôte (immunothérapie active nons-
pécifique), plusieurs molécules ont été employées
dans le cadre du cancer du rein métastasé.
Les principaux essais d’immunothérapie active non
spécifique ont surtout employé le BCG [32, 42].
D’autres molécules ayant des actions immunomo-
dulantes ont été utilisées, comme l’acide polynosi-
nic-polycytidilic (polyIC) qui augmente la cyto-
toxicité des lymphocytes en induisant la produc-
tion d'interféron [10], ou l’association de coumari-
ne qui a un effet mitogène sur les lymphocytes, et
de cimetidine qui a un effet inhibiteur des lympho-
cytes T suppresseurs [31].
Les résultats de cette immunothérapie active non
spécifique sont variables en fonction des molécules
utilisées: peu d’effet pour certaines (polyIC), ou
quelques rares réponses pour d’autres (BCG).
De bons résultats ont été obtenus avec l’association
coumadine-cimetidine, avec 3 réponses complètes
et 11 réponses partielles dans une série de 42
patients (soit 33% de réponse globale), mais ces
résultats obtenus au cours de cette étude prélimi-
naire n’ont pas été confirmés par d’autres équipes,
et semblent sans incidence sur la survie, puisque
dans tous les cas, ces régressions tumorales sont
transitoires [31].
L’immunothérapie active spécifique (vaccination
tumorale), est peu efficace.
En effet, des résultats discordants ont été obtenus:
- Un gain de survie significatif avait été montré
dans un groupe de 71 patients ayant eu une
néphrectomie suivie de vaccinations tumorales
répétées (fractions de tumeur autologue réinjectées
au patient), associée à une supplémentation diété-
tique particulière [54].
- Mais ces bons résultats n’ont pas été confirmés,
et plus récemment, d’autres études ont montré
l’inefficacité en terme de survie de l’immunothéra-
pie active spécifique.
Parmi celles-ci, dans une étude regroupant 33
patients recevant des vaccinations tumorales sous la
forme d’injections de cellules tumorales irradiées,
autologues ou non, aucune différence de survie n’a
été montrée entre deux groupes de patients “répon-
deurs” (24% de réponses partielles, aucune réponse
complète), et les patients non-répondeurs [25].
Ainsi, qu’elle soit spécifique ou non spécifique,
l’immunothérapie traditionnelle ne peut être consi-
dérée comme traitement efficace du cancer du rein
métastasé.
b) Les nouveaux développements de l'immuno -
thérapie
Les nouvelles approches de l’immunothérapie du
cancer du rein métastasé utilisent des cytokines,
molécules impliquées dans la régulation du systè-
me immunitaire.
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