la diarrhée, les selles sanglantes et glaireuses, les
douleurs abdominales. Ces signes apparaissent
chez une patiente jeune, entre 15 et 30 ans pour
la première poussée. Au démarrage, insidieux,
ils touchent en premier le rectum pour évoluer
vers le côlon réalisant un tableau de colite.
L’ émission des selles est douloureuse, plus sou-
vent nocturne, s’accompagnant rapidement de
rectorragies et de diarrhée ;
–signes extra-digestifs : les manifestations arti-
culaires rhumatismales réalisent un tableau évo-
cateur de spondylarthrite ankylosante, voire de
mono- ou polyarthrite. L’atteinte vasculaire signe
une vascularite avec un risque accru de micro-
thromboses. Atteignant 40 % des malades, les
lésions cutanées peuvent réaliser une aphtose
buccale mais aussi un érythème noueux. Si le
foie est touché, on observe alors une cholangite
sclérosante primitive susceptible d’évoluer vers
un cholangiocarcinome. Les atteintes de l’œil de
type uvéite, du pancréas, comme une amylose,
sont possibles également.
Devant un faisceau d’arguments cliniques, la bio-
logie révèle des signes inflammatoires avec une
accélération de la VS, une hyperleucocytose, une
augmentation du taux de la protéine C réactive.
La coloscopie montre une muqueuse œdématiée,
rouge, fragilisée, saignant facilement au cours de
l’examen, au contact des appareils. Les biopsies
muqueuses permettent, en l’absence de signe de
granulome épithélioïde, de faire la différence
avec une maladie de Crohn.
Diagnostic différentiel
Devant ce type de pathologie, il convient d’éli-
miner une cause bactérienne, que ce soit un Hé-
licobacter, une salmonelle, une shigelle.
Une amibiase comme une tuberculose doit être
éliminée également. Les colites post-antibiothé-
rapie comme une atteinte à Klebsielle, ou en-
core à clostridium, les colites post-AINS doivent
être envisagées également. Toutes ces causes éli-
minées, on recherchera encore des hémor-
roïdes, une sigmoïdite diverticulaire.
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Libérale
M
arine consulte son médecin pour des diar-
rhées qui durent depuis plus de deux se-
maines à raison de 8 à 10 selles liquides par jour
malgré la prise de traitements symptomatiques.
De plus, elle est inquiète : depuis deux jours
certaines de ses selles sont franchement san-
glantes et glaireuses.
Épidémiologie
Avec une fréquence moyenne de 5 nouveaux cas
par an pour 100 000 personnes, la prévalence de
la maladie est actuellement de plus de 70/80 cas
pour 100 000 habitants. Taux qui a tendance à
croître ces dernières années (on considère que la
fréquence a doublé en 50 ans). Une nette préva-
lence féminine semble marquée, comme une pré-
dilection pour les adolescents ou adultes jeunes.
Géographiquement, une densité plus importante
est retrouvée en Europe du Nord-Ouest et aux
États-Unis, (taux pouvant atteindre alors de
1/200 à 1/2 000 habitants). Une prévalence net-
tement supérieure à celle de la maladie de Crohn.
L’ origine exacte de la maladie est inconnue mais
semble multifactorielle.
Ainsi, les personnes à peau noire étaient jusque-
là moins touchées que celles à peau blanche ;
mais la tendance s’inverse. Si un membre d’une
famille est atteint, les possibilités qu’un autre le
soit deviennent plus importantes. L’origine géné-
tique est donc supposée ainsi que l’origine envi-
ronnementale : contrairement à ce qui se passe
dans la maladie de Crohn, le tabac aurait un
rôle protecteur. En revanche, des facteurs micro-
biens seraient responsables de l’apparition et de
la persistance des poussées inflammatoires. L’ori-
gine immunologique (phénomène auto-immun)
semble aussi plus que probable : dans plus de la
moitié des cas, selon les études, la présence d’an-
ticorps antimycoplasmes en atteste.
Diagnostic
On doit évoquer une RCH lorsqu’un ou plu-
sieurs des symptômes suivants existent :
–signes digestifs : la triade classique comprend
Maladie inflammatoire de l’intestin touchant essentiellement le
côlon et le rectum, la recto-colite hémorragique (RCO) est une
affection qui évolue par poussées entrecoupées de périodes de
rémission totale pendant lesquelles tous les signes cliniques
disparaissent.
Recto-colite hémorragique
Une prévalence en hausse
Professions Santé Infirmier Infirmière - No47 - juin-juillet 2003