Daniel Saada décembre 2012
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UN ESPACE NORMÉ HOMÉOMORPHE À UN BANACH EST COMPLET
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Un espace normé non complet peut-il être homéomorphe à un espace normé complet ? La réponse est non.
Dans toute cette note,
désigne une homéomorphie (application bicontinue) d’un espace normé (,)Ed sur
un espace normé (,)F
δ
complet. Merci à André Martino d’avoir posé cette intéressante question (et effectué
quelques corrections) et à Paul Barbaroux qui a déniché [1].
Lemme 1 : Soit (,)Ed métrique et (,)F
δ
métrique complet, non nécessairement normés,
une partie de E
et
une application continue de
dans F: alors
se prolonge continûment sur un G
δ
de Econtenant
et contenu dans l’adhérence
de
.
Démonstration ( [2], page 60).
Pour
appartenant à
, on définit l’oscillation de
en
:
0
( ) lim ( ( , ) )
r
diam f B x r A
ω
+
→
=∩
, limite qui existe dans[0, ]+∞ .
La fonction
ω
est semi-continue supérieurement et est nulle sur
car
est continue en tout point de
.
Soit
:() 0GxA x
ω
=∈ = : G est un G
δ
de
contenant
car
:()1/
n
GxAxn
ω
=∈ <
∩.
Comme le fermé
est un G
δ
de l’espace métrique E, G est un G
δ
de E.
Pour
G∈, on pose
() lim (): et gx fa a A a x=∈→
.
a) La fonction g est définie sur G
On va utiliser des suites. On montre d’abord que si n
axG→∈ , ()
n
a a une limite finie, puis que cette limite ne
dépend pas de la suite qui tend vers
.
Puisque () 0x
ω
=, il existe 0r> tel que ((,) )diam f B x r A
ε
∩<
, 0
ε
> fixé.
A partir d’un rang N, (,)
n
aBxr∈, d’où (( ),( ))
pq
fa fa
δε
<et ceci pour
et q N≥ : ()
n
aest donc une suite
de Cauchy de F, comme F est complet elle converge dans F.
Si maintenant n
bx→, à partir d’un rang 'N, et ( , )
nn
abBxr∈, d’où (( ),( ))
nn
fa fb
δε
<et ceci pour
et q
'N≥, donc ()
n
b a même limite que ()
n
a, ce qui prouve que
() lim (): et gx fa a A a x=∈→
existe sur G.
b) g est continue sur G
On se donne une suite n
dans G qui converge vers
de G. On veut prouver que 0
ε
> étant donné, il existe N
au delà duquel (( ),())
n
gx gx
δε
<.
Par définition de g, il existe 0r> tel que ((),()) /2fa gx
δε
< pour tout (,)aBxr a∈∩
.
Ensuite, il existe Nau delà duquel (, )
n
dxx r<.
Soit nN> : il existe 0
n
r> tel qu’on ait à la fois
(,) (,)
nn
xr Bxr⊂ et ((),( )) /2
n
fa gx
δε
< pour (,)
nn
aBxr A∈∩.
On en déduit ((),( ))
n
gx gx
δε
< ; ceci est vrai pour tout nN>, d’où la continuité recherchée.