I N F O R M A T I O N S XIVes Journées européennes de la Société française de cardiologie Paris, 21-24 janvier 2004 Première partie LES HÉPARINES DE BAS POIDS MOLÉCULAIRE DOIVENT-ELLES ÊTRE UTILISÉES DANS LA FIBRILLATION AURICULAIRE ? Ces Journées européennes ont été l’objet de nombreux débatscontroverses. Ces débats permettent à deux intervenants d’exposer des points de vue volontairement antagonistes sur un même sujet. Le Pr A. Cohen (Paris) défend l’utilisation des héparines de bas poids moléculaire dans la prise en charge de l’ACFA. Il nous fait partager son point de vue sur l’anticoagulation entourant la cardioversion ; en effet, pour les ACFA permanentes ou persistantes, seule est envisageable la prise orale d’AVK au long cours. La polémique repose en grande partie sur l’étude ACE (Anticoagulation for Cardioversion using Enoxaparin), présentée en 2002 à l’ESC, mais toujours en attente de publication. Cette étude confirme qu’une stratégie d’anticoagulation par énoxaparine (21 jours avant et 28 jours après la cardioversion) est aussi efficace sur la prévention des accidents emboliques cérébraux et périphériques que l’utilisation d’une héparine non fractionnée relayée par la coumadine, et qu’elle n’entraîne pas d’augmentation des événements hémorragiques (figure 1). Pour le Pr S. Kacet (Lille), qui a exposé le point de vue antagoniste, les grandes études AFFIRM ou RACE n’ont jamais démontré le bénéfice d’une anticoagulation efficace dès la découverte de la Groupe 1 (amiodarone) Groupe 2 (amiodarone + énalapril) 100 80 60 94 74 61 57 40 20 0 À 30 jours (p = 0,002) À 270 jours (p = 0,021) Figure 1. Étude ACE : critères individuels. 8 FA (avant la pleine efficacité des AVK) ; elles s’accompagnent même d’une majoration du risque d’événements hémorragiques durant cette période. Par ailleurs, il nous a rappelé que l’ETO reste un examen véritablement éprouvant pour les patients et que sa répétition est délicate à proposer, notamment dans les stratégies courtes, même si l’apport de cet examen est intéressant pour analyser les premières portions de l’aorte. L’étude HAEST (Heparin in Acute Embolic Stroke Trial), comparant l’aspirine aux HBPM dans la récidive d’accident vasculaire chez les patients en fibrillation auriculaire, les premiers jours suivant l’événement, n’avait pas mis en évidence de supériorité de l’héparine. L’étude ACE ne montre pas non plus de supériorité de l’énoxaparine, et reste en attente de publication officielle. Les modalités et la durée d’anticoagulation avant, pendant et après une cardioversion restent donc un problème non résolu. Il est toutefois probable que ce débat héparine non fractionnée-AVK contre HBPM dans la prise en charge de la FA soit bientôt clos avec l’arrivée très prochaine de nouvelles molécules anticoagulantes. Les inhibiteurs directs de la thrombine (type ximelagatran) assurent dans cette indication une protection sur le risque embolique aussi efficace que les AVK (warfarine), et diminuent le risque d’événements hémorragiques majeurs et mineurs (études SPORTIF III et V). L’ANGIOPLASTIE CAROTIDIENNE EST-ELLE UN BON TRAITEMENT ? Une autre controverse oppose le chirurgien vasculaire (Pr Koskas, Paris) à l’angioplasticien (Dr Lefevre, Massy) sur la prise en charge des sténoses carotidiennes. Dans les années 1990, deux grands essais, NASCET et ECST, ont démontré un bénéfice de l’endartériectomie par rapport au traitement médical seul pour des patients ayant une sténose carotidienne sévère symptomatique. Ce sont les patients présentant une sténose > 70 % (critères américains) ou > 85 % (critères européens) pour NASCET et > 90 % pour ECST qui en bénéficient le plus. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I Pour les sténoses entre 50 et 70 % (soit entre 75 et 85 % pour les critères européens) selon NASCET ou entre 70 et 90 % selon ECST, la chirurgie apporte un bénéfice moins important, qui disparaît lorsque les sténoses sont < 50 % (< 75 % pour les critères européens) selon NASCET et < 70 % pour ECST. Les bons résultats sur les sténoses serrées se confirment à 2 ans, avec une baisse des accidents cérébraux homolatéraux de 29 % (traitement médical) à 9 % (endartériectomie) et, à 5 ans, de 22 % à 15 % au profit de la chirurgie. Fort de ces résultats, le point de vue du chirurgien ne doit pas faire oublier que le risque de morbi-mortalité cumulée à 30 jours est de 6,5 % pour NASCET et de 7,5 % pour ECST. L’évolution des techniques de dilatation carotidienne (modification des cathéters, apport des stents et protection cérébrale postprocédure) permet de rapprocher les résultats de l’angioplastie de ceux de la chirurgie. Jusqu’à la fin des années 1990, la plupart des études comparant les deux techniques comprennent peu de patients ou se heurtent à des biais méthodologiques. En 2001, CAVATAS (The CArotid and VertebrAl Transluminal Angioplasty Study), première étude randomisée à grande échelle (504 patients), montre que la chirurgie et l’angioplastie ont des risques de mortalité et d’AVC superposables 30 jours après l’intervention. Plus récemment, SAPPHIRE, présentée à l’AHA en 2002, compare dilatation + stenting carotidien avec système de protection cérébrale chez les patients à hauts risques chirurgicaux ayant une sténose > 80 % et asymptomatique ou > 50 % et symptomatique. Symptomatiques, p = NS Tous, p = 0,047 Asymptomatiques, p = NS 20 15 15,4 12,6 10 5 11,2 6,7 5,8 4,2 0 Stenting carotidien (%) Endartériectomie carotidienne (%) Figure 2. Étude SAPPHIRE : critère principal (décès, AVC ou infarctus du myocarde à 30 jours), pour tous les patients, et pour les patients asymptomatiques et symptomatiques. AIT, p = NS Hémorragie majeure, p = NS Lésion nerfs crâniens, p < 0,01 12 10 8 10,6 8,3 6 4 2 0 5,3 3,8 0 Stenting carotidien (%) 2 Endartériectomie carotidienne (%) Figure 3. Étude SAPPHIRE : complications à 30 jours. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S L’angioplastie associée à ce système de protection se montre supérieure sur la survenue du critère principal (décès, AVC ou infarctus du myocarde à 30 jours) (figure 2) sans pour autant augmenter les complications cérébrales, mais évite toute blessure chirurgicale, relativement fréquente, des nerfs crâniens (figure 3). Il paraît donc évident que, pour les patients à hauts risques chirurgicaux, l’angioplastie + stenting carotidien avec protection cérébrale s’inscrit comme l’alternative logique à la chirurgie trop risquée. Il manque encore, pour trancher, une étude à grande échelle, randomisée, comparant tous les groupes de patients afin d’établir la supériorité de l’une ou l’autre de ces méthodes. L’espoir repose en fait sur la grande étude CREST (Carotid REvascularisation vs Stent Trial), dont les résultats sont d’ores et déjà très attendus. Toutefois, il faut garder à l’esprit que toutes les lésions ne se prêtent pas à la dilatation percutanée, même avec les meilleurs dispositif actuels, notamment l’existence de calcifications, la présence de plaques instables sur l’aorte, la complexité des lésions... Indépendamment de ces critères et avant toute décision, il paraît donc nécessaire de bien évaluer le degré de sténose carotidienne, surtout lorsqu’elle est asymptomatique, notamment avec deux examens d’imagerie (échographie doppler des carotides et angioscanner carotidien multibarrette offrant une définition proche de celle de l’artériographie conventionnelle). RÉSISTANCE À L’ASPIRINE CHEZ LE PATIENT CORONARIEN Devant l’utilisation croissante d’endoprothèses coronaires, sur des populations de plus en plus vastes et des durées de traitement de plus en plus longues, la question de la résistance aux antiagrégants se pose logiquement. L’utilisation d’aspirine à une dose quotidienne ≥ 0,5 mg/kg inhibe, à plus de 95 % entre deux prises, la capacité plaquettaire de synthèse de thromboxane. Toutefois, la variabilité interindividuelle de réponse au traitement antiagrégant est importante. Reste à savoir si, pour certains patients, il peut exister une résistance aux antiagrégants, et quelle serait sa traduction clinique. En effet, il ne suffit pas de dire qu’il y a résistance à l’aspirine lorsque survient une récidive d’accident ischémique. L’analyse biologique de réactivité plaquettaire est difficile, car elle se heurte à de nombreux problèmes (voies d’antiagrégation multiples et ayant chacune des tests d’analyse différents, manque de fiabilité de certains tests, etc.). Il faut retenir que, dans de nombreux cas, les principales causes de “résistance” à l’aspirine sont : 1. L’observance insuffisante du traitement antiagrégant : pas plus de 80 % dans certaines études. 2. L’effet dose-efficacité : même s’il ne semble pas que la dose soit une explication majeure de la résistance à l’aspirine, une dose répétée de 100 mg/j suffit à bloquer efficacement au long cours l’antiagrégation plaquettaire. 3. L’interaction avec certains médicaments : – notamment les AINS, comme l’ibuprofène, qui inhibe de manière compétitive l’effet antiagrégant plaquettaire de l’aspirine, lorsqu’il est donné en association ; – la cholestyramine et les sels d’aluminium, qui diminuent l’absorption digestive ; 9 I N F O R M A T I O N S – la corticothérapie, qui diminue les concentration des salicylates en augmentant leur élimination. – le clopidogrel, dont la résistance a été décrite surtout les premiers jours de traitement ; les causes pharmacologiques comme les interactions spécifiques avec le cytochrome P450 sont en cours d’étude. Si la traduction clinique de ces phénomènes de résistance reste difficile à préciser, il est maintenant acquis que l’arrêt intempestif de l’aspirine (souvent décidé par le médecin lui-même) est très délétère. L’équipe de G. Montalescot et J.P. Collet a démontré récemment que l’arrêt brutal de l’aspirine chez les patients traités au long cours était néfaste. En effet, ces patients, hospitalisés pour syndrome coronaire aigu (en moyenne 11,9 j ± 0,8 j après l’arrêt de l’aspirine), avaient un risque accru d’infarctus du myocarde (IDM) ou de décès à 30 jours par rapport aux patients prenant régulièrement leur traitement (figure 4). Pas d'aspirine avant l'hospitalisation Arrêt aspirine récent Pourcentage de patients Aspirine antérieurement 25 20 10 5 21,9 19,2 15 8,9 9,9 Effets sur la pression artérielle L’action sur le rein, par l’inhibition des prostaglandines, provoque une rétention de sel, une augmentation des résistances vasculaires périphériques et une élévation de la pression artérielle ; elle provoque également une augmentation de la kaliémie et une diminution de la filtration glomérulaire pouvant conduire à l’insuffisance rénale. L’effet hypertenseur des AINS (surtout avec l’indométacine, le naproxène et le piroxicam) apparaissant chez le normotendu est d’autant plus marqué qu’il existe une hypertension artérielle, particulièrement si le patient reçoit un traitement par bêtabloquant, ARA II ou IEC (blocage du système rénine) (figure 5). Hypertendus traités Hypertendus Normotendus Hypertendus traités par bêtabloquants ou ARA II ou IEC 10,3 12,4 6 6 5 0 Décès Le mode d’action des AINS passe par l’inhibition de la cyclooxygénase (COX), enzyme intervenant dans la synthèse de prostaglandines (protégeant la muqueuse gastrique, entre autres) et de la thromboxane A2 (vasoconstrictive et proagrégante). Les AINS traditionnels sont des inhibiteurs de la COX-1, ubiquitaire et non inductible, et de la COX-2, inductible et présente surtout dans le rein et les vaisseaux. Les coxibs inhibent préférentiellement la COX-2, limitant les effets gastriques. Décès ou IDM Figure 4. Décès et/ou IDM lors de l’arrêt de l’aspirine, par rapport aux patients sous aspirine au long cours, et sans aspirine avant l’hospitalisation. La différence est significative entre le groupe “arrêt aspirine” (en jaune) et les deux autres groupes. D’après J.P. Collet, 2003. Les arrêts étaient, le plus souvent, demandés par le médecin, notamment en prévision d’une chirurgie (65 %), décidés par le patient (25 %) ou, plus rarement, motivés par une complication hémorragique (8 %). 5 4 3 2 3 1 1 0 Augmentation de la pression artérielle moyenne (mmHg) Figure 5. Augmentation de la pression artérielle moyenne sous AINS (méta-analyse, d’après Johnson et al., 1994). Conclusion. La résistance à l’aspirine est un phénomène rare, dont la mise en évidence biologique est complexe. Avant de parler de résistance, il faut éliminer une mauvaise observance, fréquente, de la prise d’aspirine (prises aléatoires et/ou trop espacées, arrêt complet). Il faut se méfier de l’interaction de certains médicaments inhibant l’effet antiagrégant (en particulier l’ibuprofène). Enfin, l’arrêt brutal de l’aspirine chez les patients coronariens traités au long cours est néfaste, car il est associé à une surmortalité en cas de récidive de syndrome coronarien. L’augmentation de la pression artérielle due aux coxibs est proche de celle sous AINS traditionnels. Il semble toutefois, selon l’étude VIGOR, que les effets sur la pression artérielle soient moins marqués avec le célécoxib (Celebrex®) qu’avec le rofécoxib (Vioxx®). PRESCRIPTION D’AINS ET CARDIOLOGIE Risque d’insuffisance cardiaque Les AINS majorent le risque d’insuffisance cardiaque. G. Rodriguez et S. Hernandez-Diaz ont évalué l’association de la prise chronique d’AINS et de risque de premier épisode d’insuffisance cardiaque dans une cohorte d’individus allant de 40 à 84 ans. La prise d’AINS entraîne un risque relatif (RR) d’insuffisance Une mise au point intéressante, rapportée par J. Amar (Toulouse), concerne les interactions de la prescription des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) traditionnels ou de coxibs sur la fonction cardiaque et rénale. 10 Autres effets sur le rein Les risques d’hyperkaliémie et d’insuffisance rénale sous coxibs et AINS traditionnels sont équivalents. Ces risques sont majorés chez les sujets âgés, les insuffisants rénaux, les patients diabétiques, et lorsqu’il y a déjà une prise d’IEC, d’ARA II, d’antialdostérone ou de diurétiques. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I cardiaque de 1,9 dans la population générale ; ce risque passe à 2,3 en cas d’HTA, et à 2,9 lorsque l’HTA est traitée par IEC ; un antécédent d’insuffisance cardiaque augmente ce risque à 9,9 (figure 6). Le risque de développer un épisode d’insuffisance cardiaque est maximal pendant le premier mois de traitement par AINS. Hypertendus Population générale Hypertendus sous IEC Antécédent d'insuffisance cardiaque 10 9,9 8 6 4 2 1,9 2,3 2,9 0 Risque relatif Figure 6. Risque relatif de développer un épisode d’insuffisance cardiaque sous AINS. Effets sur l’agrégation plaquettaire Toujours dans l’étude VIGOR, les coxibs, par l’interaction thromboxane/prostaglandine, pourraient favoriser un état prothrombotique, délétère chez les patients à haut risque cardiovasculaire. Rappelons qu’à l’heure actuelle aucune étude ne permet d’affirmer que les AINS peuvent remplacer l’aspirine dans la prévention (primaire ou secondaire) des accidents artériels, en particulier coronariens. Conclusion Les AINS traditionnels et les coxibs augmentent la pression artérielle chez les sujets sains, de manière plus importante chez les hypertendus, en particulier lorsqu’il y a un bloqueur de la rénine. L’ajout d’AINS ou de coxibs chez les sujets âgés, souffrant d’une insuffisance cardiaque et souvent polymédiqués (IEC et/ou ARA II, antialdostérone, bêtabloquants), expose considérablement au risque d’insuffisance rénale. Le risque de premier épisode d’insuffisance cardiaque chez les patients traités au long cours par AINS est multiplié par deux, et par trois lorsqu’il existe une HTA traitée par IEC. L’épisode d’insuffisance cardiaque survient le plus souvent au cours du premier mois de traitement par AINS. Les AINS ne peuvent pas se substituer à l’aspirine dans la prévention (primaire ou secondaire) des accidents artériels, en particulier coronariens. Il semble que les coxibs favorisent un état prothrombotique délétère chez le patient vasculaire. F. Raoux, Institut de cardiologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S FLASHES D’ACTUALITÉS EN RYTHMOLOGIE Le bloc auriculoventriculaire congénital Le BAV congénital (BAV C) est défini communément comme un BAV existant depuis la naissance. Les étiologies principales en sont les malformations cardiaques complexes et l’association fréquente avec la présence d’anticorps circulants chez la mère, porteuse ou non d’une maladie dysimmunitaire de type lupus ou syndrome de Gougerot-Sjögren. Plus rarement, le BAV se révèle dans l’enfance, et son origine est alors familiale, dégénérative, ou bien liée à une myocardiopathie. Sa fréquence est de 1/10 000 naissances d’enfants vivants et serait secondaire au passage d’anticorps maternels au fœtus. Les anticorps anti-SSa et anti-SSb sont retrouvés chez environ 98 % des mères de ces enfants. Toutefois, une mère qui possède ces anticorps ne court un risque d’avoir un enfant avec un BAV que de 2 à 3 % ; ce risque passe à 15 % si elle a eu un enfant avec un BAV à sa première grossesse ! Ces anticorps sont principalement dirigés contre le canal calcique et induisent également une apoptose et la constitution d’une fibrose. Le phénotype en est très variable, allant du PR long au BAV complet. L’implantation d’un pacemaker reste le traitement du BAV C. Elle est justifiée même si l’enfant semble bien portant, car il existe un risque de syncope et de mort subite quand la fréquence cardiaque moyenne dans la journée est inférieure à 50 battements/mn. Le respect strict des Guidelines de l’ACC/AHA/NASPE 2002 permet d’éviter la plupart du temps la mort subite de ces enfants. Rappelons qu’il faut appareiller les enfants ayant un BAV II ou III : ✓ associé à une bradycardie symptomatique : insuffisance cardiaque, syncope, mauvaise tolérance à l’exercice ; ✓ associé à une dysfonction ventriculaire (clinique, échographique) ; ✓ avec un échappement ventriculaire à QRS larges, des torsades de pointes, des troubles du rythme ventriculaire ; ✓ avec un échappement ventriculaire lent défini selon l’âge : < 50-55 bpm chez l’enfant < 2 ans, entre 45 et 50 bpm entre 2 et 4 ans, < 40-45 bpm au-delà de 4 ans ; ✓ avec une pause égale à deux à trois fois la durée du cycle de base. Les modalités d’appareillage sont la voie épicardique chez le nouveau-né et l’enfant de moins de 10 kg. Le Dr Villain (hôpital Necker, Paris) rapporte, dans une série de 31 patients vus à l’hôpital Necker, une mortalité peropératoire nulle, mais 25 % de reprise chirurgicale pour déplacement ou rupture d’électrodes. À partir de 10 kg, la stimulation est endocavitaire simple chambre avec fréquence asservie initialement, puis double chambre. Les complications sont les difficultés d’accès veineux, et des seuils instables chez l’enfant. La complication principale tardive, quel que soit le type de BAV et malgré l’appareillage, reste l’apparition de myocardiopathies, pour lesquelles il n’y a pas de solution actuellement en dehors d’une surveillance accrue des enfants en échographie et du recours à la stimulation biventriculaire, encore en évaluation chez ces enfants. .../... 11 I .../... En conclusion, il existe deux formes physiopathologiques de BAV congénital. 1. La forme secondaire aux anticorps maternels : elle touche le fœtus et le nouveau-né et nécessite la mise en place très précoce d’un stimulateur. Ces enfants ont une mauvaise survie actuarielle et développent des myocardiopathies. 2. La forme plus favorable : elle concerne l’enfant de plus de deux ans chez qui il n’est pas retrouvé d’anticorps et dont la physiopathologie n’est pas connue. L’implantation d’un stimulateur dans le respect strict des guidelines permet d’éviter la mort subite chez ces enfants. L’apparition de myocardiopathies tardives reste le principal problème à résoudre et justifie un suivi rapproché, clinique et échographique, de ces enfants. Les infections sur sondes de pacemaker Les données dont nous disposons pour poser le diagnostic d’infection sur sondes de pacemaker se rapportent essentiellement à des études rétrospectives. Celles-ci nous montrent que plus de 85 % de ces patients ont de la fièvre, que 95 % ont un bilan inflammatoire perturbé, et 91 % des végétations en échographie transœsophagienne (ETO). Au cours d’une étude prospective, le Dr Klug, avec l’équipe du Pr Kacet (Lille), retrouve des données très différentes (figure 7), avec seulement un tiers des patients ayant de la fièvre, la moitié des signes locaux et un bilan inflammatoire perturbé, et 44 % des végétations en ETO. Ces examens ont donc une bonne valeur prédictive positive, mais ne permettent pas d’éliminer le diagnostic s’ils sont normaux. De la même façon, la notion de complication locale reste trop souvent considérée comme une simple complication mécanique isolée du fait d’examens complémentaires négatifs. Ainsi, sur 105 patients se présentant avec une complication locale sans fièvre, sans végétations en ETO et sans histoire d’endocardite, le Dr Klug a retiré systématiquement les sondes et les a mises en culture : elles s’avèrent presque toujours positives, et dans leur totalité (figure 8). La culture locale au site du boîtier est, quant à elle, rarement positive, et elle constitue un mauvais examen pour exclure le diagnostic. Dans une série de 224 patients, quelle que soit la présentation clinique (allant de l’infection systémique à la complication locale), 12 % ont une culture de sonde négative, 88 % une infection de la totalité de la sonde au même germe, et 25 % ont une infection polymicrobienne (figure 9). Ces résultats incitent à mettre en culture la totalité de la sonde afin d’adapter au mieux l’antibiothérapie aux différents germes qui peuvent être retrouvés de la portion extravasculaire à la portion intravasculaire. L’échec ou le retrait incomplet de la sonde se compliquent, dans cette série, d’un taux de récidive de 50 %, avec une mortalité de 12,5 %. Il ne faut pas oublier non plus que la procédure d’extraction n’est pas dénuée de risque, avec une mortalité opératoire de 2 %. En ce qui concerne les hémocultures, lorsqu’il y a au moins deux hémocultures positives, la sonde est infectée dans 91% des cas. D’autre part, une seule hémoculture positive à Staphylococcus La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S Étude prospective sur 394 patients 60 56 % 50 40 44 % 41 % 39 % 34 % 30 20 10 Hémoc. CRP Hyperleuco- Scinti. pulm. ETO cytose Figure 7. Proportion d’examens complémentaires contributifs chez des patients suspects d’infection sur sonde de PM. Prélèvement local Prélèvement portion extravasculaire 100 Prélèvement portion intravasculaire 100 96,1 92,8 80 87,2 83,5 77,7 76,9 78,3 60 50 40 37,5 35,5 36 20 Inflammation Extériorisation Menace d’extériorisation Infection Figure 8. Résultats bactériologiques des cultures des différentes portions de sonde en fonction du tableau clinique. 1. 12,3 % de cultures négatives 2. Bactéries retrouvées tout le long de la sonde chez 88,4 % des patients 3. 25 % d'infections polymicrobiennes 4. Résultat indépendant de la présentation clinique. SCN 21 % Staphylococcus epidermidis 68 % BGN 5,8 % Streptococcus 3,6 % Staphylococcus aureus 8% Figure 9. Fréquence des germes retrouvés. 13 I N F O R M A T I O N S epidermidis ne doit pas être considérée comme une souillure, puisqu’il est retrouvé une infection sur sonde dans 50 % des cas. En conclusion, aucun examen complémentaire négatif ne permet d’exclure le diagnostic d’infection sur sonde de pacemaker. La complication locale est en fait le plus souvent infectieuse, et nécessite l’extraction de la totalité du matériel. Il faut, bien sûr, prendre en compte dans cette décision la mortalité opératoire du geste. Toutes les portions de sonde doivent être mises en culture afin de dépister les 25 % de cas d’infection polymicrobienne et de pouvoir adapter l’antibiothérapie. Les interférences avec les stimulateurs existent-elles ? M. Chauvin (Strasbourg) a rappelé que les interférences électromagnétiques étaient les plus fréquentes et pouvaient interférer avec les stimulateurs dans la vie quotidienne des patients. Les sources sont le plus souvent d’origine thérapeutique avec les neurostimulateurs, le CEE, ou d’origine accidentelle par électrocution, ou encore le fait de champs électromagnétiques. Les champs émis comprennent une composante électrique mesurée en volts par mètre et une composante magnétique en ampères par mètre. Ces ondes électromagnétiques, surtout lorsqu’elles sont utilisées en communication ou dans les systèmes de détection, sont modulées en fréquence et/ou en amplitude, et sont alors susceptibles d’être détectées par le stimulateur. Les ondes doivent avoir suffisamment de puissance et d’énergie, et également une fréquence donnée, pour parvenir à agir sur le fonctionnement du stimulateur cardiaque. Les conséquences sur le stimulateur sont essentiellement l’inhibition et le mode de réversion, qui est un mode de protection du stimulateur basculant en mode asynchrone de façon provisoire ou définitive, puis, plus rarement, le déclenchement d’une stimulation rapide ou prématurée ou des dommages directs sur le stimulateur. Les mesures de protection : – consistent à éviter ces sources en se tenant à bonne distance de celles-ci ; – résident dans un matériel spécifique (boîtier en titane, sonde bipolaire, isolation du connecteur, présence de diode Zenner). Dans le contexte de la vie quotidienne, les sources d’interférences ont très peu d’effet ; le principal est l’inhibition du stimulateur. Il n’a été détecté aucun effet des téléphones portables dans les études actuelles si l’on maintient le mobile à 20-30 cm. Notons qu’un passage en mode de réversion (VVI) est fréquent en postopératoire, et rappelons aux porteurs de stimulateurs de ne pas stationner devant les détecteurs dans les magasins. Place des antiarythmiques dans la réduction du nombre de chocs des défibrillateurs Dans les nombreuses études qui montrent l’utilité du DAI dans la prévention de la mort subite chez des patients ayant déjà présenté des troubles du rythme ventriculaire, on constate un nombre important de patients sous traitement antiarythmique (AA), les bêtabloquants n’étant pas considérés dans cette catégorie : 20 % des patients en prévention primaire dans l’étude MADIT, 30 % des patients à la fin du suivi en prévention secondaire dans l’étude AVID, alors que la prescription d’AA n’était pas recommandée dans l’étude. Une sous-étude rétrospective laisserait penser que 14 les patients bénéficiant le plus de cette association thérapeutique ont une histoire de syncopes, une FEVG < 40 %, ou un trouble du rythme ventriculaire ayant posé l’indication du DAI qui n’est pas une FV. Près de 40 % des patients porteurs d’un défibrillateur feront un orage rythmique défini par au moins deux chocs dans la même journée ; or, nous savons par l’étude AVID que la survenue d’un choc est un facteur d’aggravation de la qualité de vie psychique et physique. L’association du DAI au traitement antiarythmique se justifie par l’analyse rétrospective de l’étude AVID, où les AA allongent l’intervalle libre avant la prochaine arythmie. Une diminution significative du nombre de chocs sous sotalol est retrouvée dans l’étude prospective PACIFICO (N Engl J Med 1999 ; 340 : 1855-62). L’étude OPTIC (Optimal Pharmacological Therapy in Implantable Cardioverter), en cours depuis janvier 2001, multicentrique, randomisée, regroupe 700 patients porteurs de DAI, sous bêtabloquant, sotalol ou bêtabloquant + amiodarone. Elle apportera encore d’autres éléments en évaluant l’efficacité de la combinaison des AA au défibrillateur implantable dans la prévention des chocs appropriés ou non, ainsi que l’influence de ces traitements sur les seuils de défibrillation (tableau I). Tableau I. Effets des antiarythmiques sur les seuils de stimulation et de défibrillation. IA IC II III Flécaïnide Propafénone Sotalol Amiodarone (per os) Stimulation Défibrillation =/↑ ↑ ↑ =/↑ = = =/↑ =/↑ ↑ ↑ ↓ =/↑ Le Dr Deharo (Marseille) recommande donc les antiarythmiques chez les patients porteurs de DAI, afin de diminuer l’incidence des chocs et de ralentir le rythme, évitant ainsi les chocs inappropriés et facilitant l’Anti Tachycardiac Pacing. Des précautions sont également nécessaires du fait des modifications des seuils et des interférences avec la fonction de détection, mais cela sera plus amplement détaillé après les résultats de l’étude OPTIC. Le syndrome de Brugada Le problème posé est celui de la prise en charge de patients, souvent jeunes, asymptomatiques, sans antécédents familiaux et chez qui l’on découvre un aspect électrocardiographique de syndrome de Brugada spontané ou après test de provocation. Parmi 892 patients suivis pour syndrome de Brugada, P. Brugada a présenté une série de 167 patients asymptomatiques, dont 154 (92 %) avaient un ECG spontanément pathologique. Il s’est intéressé au devenir de ces 167 patients en termes d’examens complémentaires, de traitement et de survenue d’événements. L’analyse montre que 25 % de ces patients n’ont pas eu d’examens complémentaires, alors que les autres ont eu une exploration électrophysiologique, une exploration VD/VG par échographie, angiographie ou IRM. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I Sur le plan thérapeutique, 36 malades (33 %) ont bénéficié de la mise en place d’un défibrillateur ; 28 d’entre eux avaient eu une tachycardie ventriculaire induite lors de l’exploration électrophysiologique et 8 pas de TV induite. Il n’y a pas eu de traitement pour 129 malades (77 %). Les patients n’ont pas reçu de médicaments antiarythmiques, en dehors de 10 patients ayant eu de la quinidine en raison de troubles du rythme ventriculaire. Sur un suivi moyen de 28 mois (tableau II), il y a eu 11 morts subites, ressuscitées ou non. Il ressort que tous ces patients avaient un ECG spontanément anormal, que 5 n’avaient pas eu d’exploration électrophysiologique et que, sur les 6 patients explorés, 5 avaient eu une TV inductible. Deux paramètres liés à la survenue d’événements ressortent de cette analyse : l’inductibilité de la TV et la réalisation d’une exploration électrophysiologique. En reprenant les 5 cas de mortalité effective, on s’aperçoit en effet que ces patients n’avaient pas eu d’exploration électrophysiologique et, bien sûr, pas de DAI. Tableau II. Résultats de l’étude prospective de 167 patients asymptomatiques. Événements oui non H/F 9/2 (11) 128/28 (156) Âge moyen 43 ± 13 45 ± 13 Suivi : 28 ± 42 mois en moyenne 42 ± 42 27 ± 42 Mesure du délai H-V 52 ± 4 46 ± 8 DAI/pas de DAI 6/5 30/124 ECG anormal basal/post-ajmaline 11/0 143/13 TV inductible/non 5/1 31/88 x 2 = 0,008 Pas d’exploration électrophysiologique 5/11 37/156 x 2 = 0,001 En conclusion ✓ Les cas de syndrome de Brugada asymptomatiques, sans antécédents familiaux, ont un risque de mort subite de 6 % sur un suivi de 2,5 ans dans cette série. ✓ Le DAI reste un moyen efficace de prévenir la mort subite chez ces individus, mais n’est actuellement pas recommandé par les sociétés savantes dans cette indication. ✓ Cette série nous apprend également que ces patients doivent être explorés, tant il semble que l’absence d’investigation soit liée à la gravité du pronostic. Morts subites d’origine génétique La mort subite connaît de multiples causes, dont certaines peuvent avoir un caractère héréditaire comme le syndrome du QT long (LQTs), le syndrome de Brugada, les tachycardies ventriculaires polymorphes catécholaminergiques, la fibrillation ventriculaire idiopathique, la dysplasie arythmogène du ventricule droit. Les bases moléculaires génétiques commencent à être connues, et on décrit ainsi 6 mutations dans le syndrome du QT long, qui fut le sujet de la présentation de P. Guicheney. Dans le LQTs, il est décrit plusieurs mutations sur 6 gènes actuellement identifiés et qui codent pour des protéines des canaux sodiques et potassiques. Dans 20 % des cas, toutefois, il n’y a pas de mutation retrouvée. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S En fonction du génotype, le risque de survenue d’événements cardiaques est variable, avec, par ordre décroissant de risque, la mutation LQT1 > LQT2 > LQT3, mais un taux de mortalité de 20 % chez les porteurs de LQT3 et de 4 % pour LQT1 et 2. D’autre part, certaines mutations sont associées à un mode de survenue des troubles rythmiques : ✓ pendant l’exercice : LQT1, ✓ stimulus auditif : LQT2, ✓ pendant le sommeil : LQT3. Il est important, dans la prise en charge de ces patients, de faire une enquête familiale rigoureuse à la recherche des diverses mutations car, dans 5 % des cas, on décrit l’existence simultanée de deux mutations, et le risque est bien évidemment majoré. Dans une série personnelle de 23 nouveau-nés avec LQTs, P. Guicheney relate un taux de mortalité élevé de 3/23 = 13 %. Cette pathologie nécessite un diagnostic précoce et une prise en charge thérapeutique agressive avec l’association des bêtabloquants au défibrillateur implantable, qui redonne à ces enfants un pronostic favorable. Sécurité des nouveaux antiarythmiques (AA) Les principaux nouveaux agents antiarythmiques en cours de développement ont été exposés, en insistant sur l’aspect sécuritaire de leur emploi, avec comme critère une bonne tolérance chez les patients porteurs d’une cardiopathie ischémique avec fonction ventriculaire gauche altérée. Ainsi avait-on montré une surmortalité chez ces patients traités par des agents de classe I. Les produits en développement sont des agents de classe III purs, ou bien amiodarone-like. Le dofétilide est un bloqueur de la composante rapide du courant potassique et l’allongement du QT est dose-dépendant, avec un effet plus marqué à fréquence basse. Il n’a pas d’effet inotrope négatif, sa biodisponibilité est supérieure à 90 % et son élimination est essentiellement rénale. Il n’a pas d’effet sur la survie des patients en insuffisance cardiaque congestive. Le risque principal est la survenue de torsades de pointe lors des trois premiers jours de l’introduction du médicament per os : ce risque se situe autour de 3 %, et il est majoré chez la femme, ainsi que chez l’insuffisant cardiaque et rénal. L’ibutilide par voie intraveineuse est un activateur du canal sodique lent et un bloqueur du canal potassique rapide. L’allongement du QT est également dose-dépendant ; l’effet prédomine à fréquence élevée, et le risque de torsades de pointe est d’environ 1 % à 40 minutes du début de l’infusion. Utilisé pour la réduction des crises de fibrillation auriculaire ou en cas de flutter, il est à utiliser dans un milieu de réanimation. L’azimilide est un bloqueur des courants IKs et IKr. L’allongement du QT est dose-dépendant et son effet prédomine à fréquence élevée ; l’absorption digestive est complète et il se lie aux protéines plasmatiques à 94 %. Son utilisation dans le post-infarctus n’a pas d’effet sur la mortalité, et l’incidence des torsades de pointe chez les patients en FA n’est que de 0,5 %. Une neutropénie occasionnelle est à noter. .../... 15 I .../... La dronédarone, apparentée à l’amiodarone mais sans iode, a une faible biodisponibilité (15 %), du fait d’un effet de premier passage hépatique au cours duquel elle interfère avec le cytochrome P450. Cela explique l’interaction avec la simvastatine. L’allongement du QT est modeste et prédomine à fréquence rapide. Il n’a pas été décrit d’effet proarythmogène ni de complication thyroïdienne, hépatique, neurologique ou pulmonaire, mais, dans l’étude ANDROMEDA, la prise de dronédarone était liée à un surcroît de mortalité chez les patients ischémiques avec dysfonction ventriculaire. L’ORDONNANCE DE SORTIE APRÈS ANGIOPLASTIE CORONAIRE Au cours de ces Journées européennes, il a été tenté d’établir l’ordonnance type du patient au décours d’une angioplastie en abordant le problème du traitement anti-ischémique, la durée de l’association aspirine + clopidogrel, la pertinence de la prescription systématique d’une statine et, enfin, la programmation du test d’ischémie. En premier lieu, N. Danchin a exposé en quoi un traitement médicamenteux anti-ischémique était complémentaire du traitement endovasculaire. En effet, à travers le suivi de l’étude RITA 2 publiée dans The Lancet en 1997, qui comparait chez environ 1 000 patients coronariens stables le traitement médical à l’angioplastie coronaire, 50 % des patients dans chaque groupe présentent une symptomatologie angineuse au-delà de 5 ans. Zellweger et al. montrent sur une série de 356 sujets (J Am Coll Cardiol 2003 ; 42 [1] : 33-40) que cette ischémie myocardique persistante symptomatique ou silencieuse après angioplastie est de mauvais pronostic, sans toutefois avoir d’incidence sur les événements graves de type infarctus du myocarde ou décès. En revanche, il y a presque trois fois plus de revascularisations tardives dans ce groupe. En ce qui concerne le traitement bêtabloquant, on ne dispose pas d’études randomisées, mais d’un registre américain de plus de 4 500 malades. En analysant le groupe des patients ayant bénéficié d’une angioplastie, ce traitement permettait une réduction du risque d’événements de 37 % après ajustement, avec toutefois les réserves méthodologiques d’un registre. Pour les inhibiteurs calciques, nous disposons de deux études randomisées, CAPARES, qui évalue l’amlodipine, et VESPA le vérapamil, mais avec comme objectif principal l’incidence de ces traitements sur la resténose intrastent. Les résultats sur cet objectif n’étaient pas concluants ; toutefois, en regardant les événements cardiovasculaires composés, il ressort une réduction du risque de 19 % avec le vérapamil et de 35 % avec l’amlodipine. À partir de l’étude IONA, on a également des données sur le nicorandil prescrit en prévention secondaire chez les patients coronariens stables, parmi lesquelles une étude du sous-groupe des patients après angioplastie ne semble pas, toutefois, montrer de bénéfice du traitement. ✓ L’ischémie persistante après angioplastie est à l’origine d’un taux accru de revascularisations. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S ✓ Il existe peu de preuves solides du bénéfice du traitement médical anti-ischémique. ✓ Les dérivés nitrés ne disposent d’aucune étude appuyant leur prescription. ✓ Les bêtabloquants restent le traitement de choix et les inhibiteurs calciques peuvent être un recours intéressant. Par la suite, P.G. Steg a rappelé en préambule les deux risques principaux dans les suites de l’angioplastie coronaire que sont le risque de thrombose aiguë, d’environ 1 % au premier mois, et la survenue de complications athérothrombotiques, qui varient de 15 à 20 % selon les études. Pour prévenir ces complications, nous disposons des antiagrégants plaquettaires seuls ou en association, et c’est à travers les études CURE/PCI-CURE et CREDO que l’on peut déterminer les modalités de ce traitement. Dans PCI-CURE, l’association aspirine + clopidogrel après angioplastie offre un bénéfice précoce qui se maintient à un an, avec une diminution relative du risque d’événements (décès cardiovasculaires + IDM) de 31%. L’étude CREDO, qui évaluait en objectif principal l’association de ces deux antiagrégants au décours d’une angioplastie (un mois versus un an) sur l’incidence des événements décès, infarctus du myocarde et AVC, confirme ce bénéfice avec une réduction relative du risque de 27%. L’analyse de cette étude montre par ailleurs que les événements prévenus sont cliniquement pertinents, puisqu’ils comprennent 25 % de décès, 21 % d’IDM et 10 % d’AVC. Ce bénéfice est similaire entre les différents sous-groupes et se fait au prix d’un risque hémorragique qui n’est pas significativement augmenté (8,8 % versus 6,7 %) et qui concerne surtout des événements hospitaliers de procédures, essentiellement les pontages aorto-coronaires (PAC). Le bénéfice absolu de l’association aspirine + clopidogrel pendant un an au décours de l’angioplastie a été calculé : ✓ il faut traiter 59 patients par aspirine + clopidogrel entre J29 et un an pour éviter un décès ou un infarctus ou un AVC ; ✓ il faut traiter 91 patients pour voir apparaître un saignement majeur, ce risque pouvant être minimisé en évitant d’encadrer par clopidogrel les patients qui doivent bénéficier d’un PAC ; ✓ en intention de traiter, la diminution du risque décès/IDM est de 37,4 % à partir des études CREDO et CURE. Les résultats à venir de l’étude internationale CHARISMA, qui inclut près de 14 000 patients, permettront de savoir s’il faut poursuivre cette association au-delà d’un an. La prescription de statines dans l’athérosclérose est confortée par de nombreuses études de prévention primaire et secondaire qui mettent en évidence une réduction significative de la morbi-mortalité. Qu’en est-il des statines chez le patient au décours de l’angioplastie ? F. Mach (Genève) nous a exposé les rationnels de cette prescription. ✓ La seule étude prospective large avec une statine donnée au décours d’une angioplastie chez des patients aux paramètres lipidiques discrètement perturbés est l’étude LIPS, publiée dans l’American Journal of Cardiology en début d’année 2004 : elle mettait en évidence une diminution de la mortalité cardiovasculaire, de la survenue d’un infarctus et de la nécessité d’une 17 I N F O R M A T I O N S réintervention de 30 % versus placebo sur un suivi de 4 ans. Ce résultat était similaire, qu’il y ait eu dilatation au ballon simple ou avec pose de stent, et il était encore plus important chez les patients diabétiques pluritronculaires. ✓ Il est par ailleurs admis que la maladie athéroscléreuse est une maladie inflammatoire, et le dosage de la CRP paraît être pour certains le paramètre d’évaluation le plus pertinent, pouvant même remplacer dans certains cas les dosages lipidiques. Dans des analyses rétrospectives, les statines trouvent de nouveau leur place, car elles réduisent le taux de la CRP, et cela indépendamment de leur action sur les paramètres lipidiques. Récemment encore, il a été démontré par Chan et al. (Circulation 2003 ; 107 : 1750-6) dans une étude prospective monocentrique incluant 1 552 patients consécutifs pour angioplastie après analyse multivariée que : – le taux de CRP pré-procédure est un facteur prédictif indépendant de la mortalité ou d’infarctus à un an chez les patients non traités par statines (RR = 1,32/quartile ; p = 0,001) ; – le prétraitement par statine est un facteur prédictif indépendant de la survie à un an lorsque les taux de CRP pré-procédure sont les plus élevés (RR = 0,44 ; p = 0,039). Les patients bénéficiant d’une angioplastie étant en prévention secondaire, F. Mach recommande la prescription systématique d’une statine au décours de l’angioplastie. Il pose plusieurs questions : à quelle dose, quelle statine, en fonction du profil inflammatoire, combien de temps ? D. Carrie (Toulouse) a terminé cette session en tentant de définir la place du test d’ischémie au décours d’une angioplastie. Différents facteurs sont à considérer, tels que l’âge, les facteurs de risque habituels d’athérome, le statut inflammatoire, le caractère stable ou instable de la présentation clinique, les caractères angiographiques des lésions et la qualité de la revascularisation. Il distingue trois périodes dans le suivi : ✓ avant le premier mois, période de cicatrisation ; ✓ entre 1 et 6, voire 9 mois, risque de resténose ± évolution de l’athérome ; ✓ au-delà de 6 mois, évolution de l’athérome. Rappelons que les facteurs de risque de resténose à rechercher chez les patients sont le sexe masculin, le diabète, le contexte clinique pré-procédure instable, une angioplastie sur l’IVA ou un pontage veineux, des lésions tritronculaires, le nombre et la longueur des stents utilisés, l’expérience du coronarographiste. La resténose survient dans 80 % des cas dans les 6 mois suivant 18 l’angioplastie, et on peut considérer qu’à un an le risque est nul. Quand faire alors le test d’effort ? ✓ Il ne doit pas avoir lieu avant un mois pour éviter la réocclusion aiguë. ✓ Il doit être standard si possible, mené au maximum de la FMT, ou bien “épuisant” s’il est réalisé sous traitement. ✓ Le clopidogrel ne doit pas être arrêté avant le test. Le test doit être choisi en fonction du contexte, selon que le patient a une HVG électrique, un bloc de branche gauche, une fibrillation auriculaire, un pacemaker, ou bien une zone de nécrose non viable (tableau III). Tableau III. Rentabilité des différents tests d’effort. Sensibilité (%) Spécificité (%) Test d’effort 46 77 Scintigraphie myocardique d’effort 87 78 Échocardiographie de stress 63 87 La resténose est symptomatique dans deux tiers des cas. Pour les 30 % de patients restants qui sont asymptomatiques, on propose : ✓ entre 1 et 3 mois, une épreuve d’effort standard ou une simple consultation ; ✓ à 6 mois, une épreuve d’effort ± scintigraphie ou échographie de stress ; ✓ à un an, une épreuve d’effort pour dépister la progression de la maladie. Une EE négative ou bien modérément positive électriquement mais négative cliniquement sera de bon pronostic. Le suivi comprend également une surveillance du profil tensionnel, la recherche d’arythmies et une bonne relation médecin-malade. Pour conclure, la place de la coronarographie dans le suivi du patient au décours d’une angioplastie peut se résumer ainsi : ✓ formellement indiquée en cas de récidive angineuse, d’absence d’amélioration fonctionnelle et/ou de test d’effort fortement positif ; ✓ non indiquée si le patient est asymptomatique ou si le test d’effort est négatif ; ✓ utile en cas de revascularisation complexe étendue ou de protocole de recherche clinique. Y. Allali, Institut de cardiologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I N F O R M A T I O N S Deuxième partie : “L’essentiel en 2003” L’ESSENTIEL EN RYTHMOLOGIE À l’étage supraventriculaire (figure 1) L’équipe milanaise de Carlo Paponne compare chez 1 171 patients l’ablation de la fibrillation atriale (isolement ostial des veines pulmonaires et du myocarde atrial adjacent) aux traitements médicamenteux conventionnels (antiarythmiques). Il apparaît que la mortalité dans le groupe ablation est significativement plus basse (6 % versus 14 %, p < 0,001), en particulier lorsqu’il existe une FEVG inférieure à 45 %, un âge supérieur à 65 ans, ou une cardiopathie ischémique. La mortalité dans ce groupe reste comparable à celle de la population italienne du même âge. La morbidité et la qualité de vie semblent être meilleures dans le groupe ablation, ainsi que le taux de récidives de fibrillation (20 % versus 48 %). Ces résultats restent à pondérer, car l’étude n’était pas randomisée, mais ils s’inscrivent à contresens de l’étude américaine AFFIRM (Atrial Fibrillation Following Investigation of Rythm Management) et de l’étude hollandaise RACE (Rate Control vs Electrical Fibrillation for persistent atrial fibrillation), qui confirmaient que les stratégies de contrôle de la fréquence cardiaque et de contrôle du rythme dans l’ACFA étaient équivalentes en termes de mortalité, d’AVC, d’hémorragies majeures, d’arrêt cardiaque ou d’index de qualité de vie dans les deux groupes. Sur le plan médicamenteux, lors du suivi à 12 ans de l’étude SOLVD, l’utilisation d’énalapril chez les patients présentant une dysfonction systolique réduit significativement la survenue d’une fibrillation atriale (divisée par quatre !). Selon une équipe taïwanaise, l’énalapril, associé à l’amiodarone, diminue significativement le risque de rechute à un mois après cardioversion électrique (16 % versus 39 %, p = 0,002). Les ARAII ne sont pas en reste ; en effet, l’irbésartan diminue également le risque de récidive de fibrillation atriale lorsqu’il est associé à l’amiodarone (résultats à un an, 80 % de maintien en rythme sinusal par l’association des deux, versus 65 % sous amiodarone seule). Groupe 1 (amiodarone) Groupe 2 (amiodarone + énalapril) 100 80 60 Le blocage de système rénine-angiotensine-aldostérone joue un rôle important en limitant l’effet de l’activité de l’angiotensine II qui intervient dans la synthèse de la fibrose cellulaire induite par le pacing rapide de l’oreillette. L’intensité du degré d’anticoagulation par AVK chez les patients traités pour une ACFA non valvulaire a également fait l’objet d’une remarquable étude dirigée par Hylek. L’incidence des AVC chez près de 13 600 patients présentant une ACFA non valvulaire, traités par AVK ou aspirine, a donc été analysée. Il apparaît qu’un INR supérieur ou égal à 2 réduit à la fois le risque d’AVC ischémique, mais aussi sa sévérité, et le risque de décès dans le mois suivant l’accident. Un taux d’INR entre 1,5 et 1,9 est associé à un taux de mortalité supérieur à un INR inférieur à 1,5, et la mortalité à 30 jours chez les patients sous aspirine est identique à celle des patients sous AVK avec un INR inférieur à 2. Toujours selon l’équipe milanaise de Carlo Paponne, tous les patients présentant un syndrome de Wolff-Parkinson-White (WPW), asymptomatiques, doivent être explorés. En effet, une étude randomisée a comparé l’exploration et l’ablation par radiofréquence à l’absence de traitement chez 224 jeunes patients asymptomatiques, présentant un syndrome de WPW. Dans le groupe témoin, les patients inductibles font plus souvent des arythmies. L’ablation permet un très bon contrôle des arythmies à 5 ans (7 % d’arythmie lors de l’ablation, versus 77 % pour le groupe témoin, p < 0,001), avec une mortalité nulle et une morbidité faible (seul risque : les rares BAV 3 lorsque les réentrées sont parahissiennes). À l’étage ventriculaire (figure 2) Une grande étude prospective est proposée par Froskis sur la valeur de l’extrasystolie ventriculaire pendant l’effort et à la récupération (réactivation de l’activité parasympathique) comme valeur prédictive de mortalité. Extrasystolie fréquente d'effort Pas d'extrasystolie Extrasystolie ventriculaire fréquente de récupération 12 10 94 61 11 8 74 57 40 6 4 20 9 5 2 0 À 30 jours (p = 0,002) À 270 jours (p = 0,021) Figure 1. Taux de survie sans récidive (en %) de fibrillation auriculaire après cardioversion électrique sous amiodarone et amiodarone + énalapril (d’après Ueng KC, Eur Heart J 2003). La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 0 Figure 2. Mortalité (en %) à 5 ans chez 30 000 patients, en fonction de l’extrasystolie ventriculaire répétée de récupération ou d’effort (d’après Frolkis JP, N Engl J Med 2003). 19 I N F O R M A T I O N S Près de 30 000 patients ont donc été étudiés ; l’extrasystolie ventriculaire fréquente pendant l’exercice prédit une surmortalité à 5 ans (9 % versus 5 % sans extrasystolie, rapport de risque 1,8 ; p < 0,001), et, à la récupération, l’extrasystolie semble encore plus prédictive (11 % versus 5 %, rapport de risque 2,4, p < 0,001). L’extrasystolie ventriculaire à la récupération s’inscrit donc comme un marqueur prédictif puissant de mortalité. Le critère de jugement principal combiné associait décès et hospitalisation toutes causes, et les critères secondaires associaient la mortalité toutes causes, les hospitalisations pour causes cardiovasculaires, les performances à l’effort et la qualité de vie. Le critère combiné principal diminue dans le groupe SM + DAI + TMO de 18,6 % versus TMO seul (p = 0,005), et dans le groupe DAI + TMO de 19,3 % versus TMO seul (p = 0,015) (figure 4). COMPANION L’ESSENTIEL SUR LA STIMULATION CARDIAQUE Patients resynchronisés Groupe témoin 20 17,4 15 13 10 5 1,7 3,5 0 Mortalité par insuffisance cardiaque Hospitalisation pour insuffisance cardiaque Figure 3. Méta-analyse de l’impact de la stimulation multisite sur la mortalité. Les résultats de l’étude préliminaire COMPANION (Comparison of Medical, Resynchronization, and Defibrillation Therapies in Heart Failure) ont été présentés en 2003. Il s’agit de comparer l’efficacité d’une stimulation biventriculaire, associée ou non à un défibrillateur automatique implantable (DAI), sur la mortalité et le risque d’hospitalisation chez 1 520 patients atteints d’insuffisance cardiaque III/IV, ayant une FE inférieure à 35 % avec un QRS supérieur à 120 ms et un espace PR supérieure à 150 ms. Les patients étaient soit sous traitement médical optimal (TMO) par bêtabloquants, IEC ou ARAII, diurétiques, spironolactone et/ou digoxine, soit sous TMO + stimulateur multisite (SM), soit sous TMO + stimulateur multisite + DAI. 20 Survie sans événement Dans le domaine de la stimulation multisite, en 2002, l’étude MIRACLE a confirmé les résultats de l’étude MUSTIC (Multisite Stimulation in Cardiomyopathy) sur une plus grande échelle. Sur les critères de jugements principaux (score de qualité de vie, distance parcourue en six minutes, classe NYHA), la stimulation multisite est supérieure dès le premier mois, le bénéfice en termes de mortalité restant à déterminer. En 2003, une partie de la réponse est apportée par une méta-analyse portant sur quatre grandes études (MUSTIC, MIRACLE, InSync ICD, CONTAK CD). L’analyse des données (soit 1 634 patients) fait apparaître une diminution significative de la mortalité par insuffisance cardiaque au profit des patients resynchronisés (1,7 % versus 3,5 % dans le groupe contrôle, soit une diminution de 51 %), et une diminution des hospitalisations pour insuffisance cardiaque (13 % versus 17,4 % dans le groupe contrôle, soit une réduction de 29 %) (figure 3). 70 60 50 40 30 20 10 0 Événements sous TMO 67,7 % à 1 an 120 360 TMO TMO + SM TMO + SM + DAI 600 840 1 000 jours SM + DAI vs TMO ; p = 0,005 SM vs TMO ; p = 0,015 Figure 4. Résultats sur la survie de l’étude COMPANION. Le critère associant décès et hospitalisations pour insuffisance cardiaque diminue dans le groupe SM + DAI + TMO de 39,5 % par rapport au groupe TMO (p < 0,05), et dans le groupe SM + TMO de 35,8 % par rapport au groupe TMO (p < 0,05). Sur la mortalité globale, le groupe SM + DAI + TMO diminue le risque de 43,4 % (p = 0,02) par rapport au groupe TMO seul, et le groupe TMO + SM de 23,9 % (p = 0,02) par rapport au groupe TMO seul. Les hospitalisations pour causes cardiovasculaires étaient moins fréquentes dans les groupes TMO + DAI + SM et TMO + SM que dans le groupe TMO seul. Cette différence observée entre le groupe TMO + SM et le groupe TMO seul est significative quelle que soit la cardiopathie de base. Le stimulateur multisite avec ou sans le DAI est supérieur au traitement médical seul sur le critère composite (diminution de la mortalité et des hospitalisations toutes causes) chez les patients insuffisants cardiaques avec une FEVG inférieure à 35 % et un QRS supérieur à 120 ms. La diminution de la mortalité toutes causes est significative dans le groupe DAI et SM, mais non significative dans le groupe SM. Néanmoins, certaines remarques sont à faire : ✓ la diminution des hospitalisations toutes causes confondues regroupe une large plage d’hospitalisations pour motifs extracardiologiques ; ✓ la comparaison entre le groupe resynchronisation et DAI versus resynchronisation seule n’était pas prévue, et l’arrêt prématuré de l’étude, avec son suivi à 16 mois uniquement, nous prive d’informations sur les effets à long terme de la resynchronisation. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I L’ESSENTIEL DANS L’INSUFFISANCE CARDIAQUE Le BNP s’affirme un peu plus comme incontournable dans le diagnostic et l’évaluation pronostique de l’insuffisance cardiaque. Le dosage rapide permet d’affirmer d’une manière fiable le diagnostic d’insuffisance cardiaque (sensibilité de près de 85 % avec une VPN de 96 %) lorsque le taux est supérieur à 100 pg/ml. D’après les travaux de Maisel, la valeur médiane de BNP est plus élevée en cas d’insuffisance cardiaque avec altération de la fonction systolique que lors de l’insuffisance cardiaque à fonction diastolique conservée (figure 5). 1 000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 821 pg/ml 413 pg/ml 34 pg/ml Non-insuffisant cardiaque Insuffisance cardiaque diastolique Insuffisance cardiaque systolique Figure 5. Taux de BNP moyen constaté aux urgences devant une dyspnée en fonction du diagnostic (insuffisance cardiaque systolique, diastolique, non-insuffisant cardiaque) (d’après Maisel, 2003). D’autres marqueurs pronostiques de l’insuffisance cardiaque se confirment. Ainsi, l’importance de la perte de poids (surtout lorsqu’elle est supérieure à 6 %, caractérisant alors l’état de cachexie) est liée à un surcroît de mortalité. Selon Anker, il semble que les IEC limitent le risque de la perte de poids. L’anémie chez l’insuffisant cardiaque (plus fréquente chez le sujet âgé, la femme, l’hypertendu et l’insuffisant rénal) s’inscrit comme un facteur de risque indépendant de mortalité. Mancini nous confirme une amélioration, entre autres, de la VO2 et d’autres paramètres d’effort chez l’insuffisant cardiaque traité par érythropoïétine pendant trois semaines versus placebo. La prévalence des apnées centrales du sommeil augmente lorsqu’il y a une défaillance ventriculaire gauche, même asymptomatique. Ces apnées sont alors liées à un surcroît d’arythmies ventriculaires graves. Par ailleurs, le programme EuroHeart Failure (évaluation de la qualité des soins chez 11 000 patients avec insuffisance cardiaque en Europe) nous indique que 47 % des patients inclus étaient des femmes, le taux passant à 51 % après 75 ans, et que celles-ci présentaient souvent un tableau d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection ventriculaire gauche conservé (45 % versus 22 % chez les hommes). Ces données semblent être confirmées par une autre cohorte de patients insuffisants cardiaques (DIAMOND Study group, Gustaffsson 2003). La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 N F O R M A T I O N S Gustaffsson réaffirme que l’insuffisance cardiaque à FEVG conservée atteint plus souvent le sujet âgé, la femme ; son pronostic reste sévère, avec une mortalité à un an de 19 %. Sur le plan du traitement médicamenteux, dans EuroHeart Failure, les IEC étaient donnés dans 61,5 % des cas, les bêtabloquants dans 36,9 % des cas, et seulement 17 % recevaient l’association IEC, bêtabloquants, diurétiques. Les posologies étaient inférieures aux doses recommandées, notamment pour les bêtabloquants. Par ailleurs, lors du suivi à 12 ans de SOLVD, le bénéfice sur la survie à long terme de l’utilisation d’énalapril se confirme chez les patients présentant une dysfonction systolique. Ce traitement diminue également significativement la survenue d’une fibrillation atriale (divisée par quatre), ainsi que l’incidence du développement d’un diabète. En termes de prévention, l’étude HOPE rapporte que, chez les patients à haut risque cardiovasculaire, le ramipril réduit significativement le taux d’insuffisance cardiaque. Toujours en termes de prévention, dans l’étude EUROPA, cette fois chez les coronariens stables, le perindopril réduit nombre d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque. L’indication des anti-aldostérone sélectifs est confirmée dans l’insuffisance cardiaque, où l’éplérénone induit une baisse de la mortalité globale et de la morbimortalité postinfarctus lorsqu’il existe une dysfonction ventriculaire gauche. Les bêtabloquants dans l’insuffisance cardiaque confortent leur place de choix, même si l’étude COMET, où le carvédilol 50 mg est comparé au métoprolol 100 mg, ne retrouve pas d’élément significatif en faveur du carvédilol ; la posologie de 100 mg de métoprolol n’était sans doute pas suffisante. En postinfarctus, cette classe thérapeutique, représentée par le carvédilol dans l’étude CHRISTMAS, montre une efficacité à la fois sur le myocarde hibernant et sur le myocarde ischémique, ce qui confirme l’intérêt des bêtabloquants dans la stratégie de reperfusion postinfarctus. Les ARAII sont de nouveau évalués dans l’indication d’insuffisance cardiaque, avec le candésartan dans l’étude CHARM et ses trois bras (figure 6). PROGRAMME CHARM Trois essais comparant le candésartan au placebo CHARM Alternative CHARM Added n = 2 028 FEVG ≤ 40 % Patients intolérants aux IEC n = 2 548 FEVG ≤ 40 % Patients déjà sous IEC CHARM Preserved n = 3 025 FEVG ≤ 40 % Patients sous IEC ou non Figure 6. Programme CHARM et ses trois bras. CHARM-Alternative et CHARM-Added sont positives, réduisant le critère combiné primaire (mortalité de toutes causes cardiovasculaires ou hospitalisation pour raison cardiovasculaire). En regroupant ces deux bras, il existe une diminution de la mortalité globale chez ces patients. .../... 21 I N F O R M A T I O N S .../... Mais CHARM-Preserved est moins concluante, car il n’y a pas de différence sur ce critère combiné. Au final, CHARM-Overall, réunissant les trois études, présente une diminution à la limite de la significativité sur la mortalité. L’étude VALIANT s’intéresse aux patients porteurs d’une dysfonction ventriculaire gauche ou d’une insuffisance cardiaque postinfarctus, en comparant le captopril au valsartan (320 mg/j) ou à l’association des deux. Même si le valsartan est aussi efficace que l’IEC en postinfarctus (test de non-infériorité), il n’y a pas de différence entre les trois groupes en termes de mortalité, et les effets indésirables sont plus fréquents lors de l’association des deux molécules. L’ESSENTIEL 2003 EN THROMBOSE Les résultats de DINAMI 2 ont cherché à comparer la thrombolyse par altéplase à l’angioplastie coronaire lors de la prise en charge d’un infarctus du myocarde (IDM) éloigné d’un centre disposant d’un plateau technique invasif. Le critère principal de jugement combiné associait la récidive d’IDM, le décès et la survenue d’AVC à un mois. Les résultats sont en faveur de l’angioplastie primaire sur le critère composite, surtout concernant le taux de récidive d’infarctus (1,6 % versus 6,3 % ; p < 0,01), mais sans bénéfice significatif sur les décès (6,6 % versus 7,8 %) ou les AVC (1,1 % versus 2 %), avec toutefois comme condition que le transport vers le centre de cardiologie interventionnelle dure moins de deux heures. Selon l’étude ISAR COOL, l’angor instable bénéficie d’une prise en charge interventionnelle précoce. En effet, l’étude compare une stratégie de prise en charge médicamenteuse maximale (par héparine non fractionnée, antiagrégants plaquettaires par aspirine + clopidogrel à 600 mg puis 75 mg deux fois par jours, et une perfusion d’inhibiteur de GpIIb/IIIa) pendant trois à cinq jours, ou en plus d’une angioplastie coronaire précoce (dans les six premières heures). Le bénéfice sur le critère composite (mortalité ou survenue d’infarctus du myocarde) revient au groupe angioplastie en urgence (5,9 % d’événements versus 11,6 % dans le groupe médicamenteux) (figure 7). 12 10 8 6 4 2 0 11,6 5,9 Traitement médicamenteux Traitement interventionnel précoce prolongé Figure 7. Critère composite (mortalité ou survenue d’infarctus du myocarde) d’ISAR COOL en faveur d’une prise en charge interventionnelle rapide de l’angor instable (Neuman FJ, JAMA 2003). 24 Rappelons, cette fois en termes de prévention, que, selon l’étude EUROPA, chez les coronariens stables, le perindopril (donné à 8 mg), sur un suivi de 4,2 ans, réduit de 20 % le critère principal composite associant décès d’origine cardiovasculaire, IDM non fatals, arrêts cardiorespiratoires récupérés (9,9 % dans le groupe placebo versus 8 % dans le groupe perindopril ; p = 0,0003) (figure 8). 10 8 6 4 2 9,9 8 0 Placebo Périndopril Figure 8. Critère composite (décès d’origine cardiovasculaire, IDM non fatals, arrêts cardiorespiratoires) de l’étude EUROPA à 4 ans (Lancet 2003). L’ESSENTIEL DE 2003 EN MÉDECINE VASCULAIRE L’arrivée récente des nouveaux inhibiteurs directs de la thrombine, comme le ximelagatran, était au centre de nombreuses publications l’année passée. Ainsi, THRIVE III comparait l’efficacité du ximelagatran à celle d’un placebo après six mois de traitement anticoagulant conventionnel chez 1 223 patients traités pour un épisode thromboembolique récent. Les récidives thromboemboliques étaient beaucoup plus faibles dans le groupe ximelagatran (1,9 %) que dans le groupe placebo (8,4 %, p < 0,01). La mortalité était diminuée dans le groupe ximelagatran (3,3 % versus 10,1 % ; p < 0,01), sans augmentation significative des hémorragies mineures ou majeures, et l’augmentation des transaminases, plus fréquente avec l’inhibiteur direct de la thrombine, restait toujours transitoire. L’évaluation du niveau d’anticoagulation lors de l’utilisation des AVK a également fait l’objet de grands essais. Quelque 600 000 patients reçoivent des AVK en France, et l’incidence des événements hémorragiques graves est de l’ordre de 3 à 5 % par an, ce qui reflète l’enjeu de santé publique. L’étude PREVENT comparait une stratégie d’anticoagulation faible dose (INR entre 1,5 et 2) versus placebo, au long cours, après une anticoagulation efficace, chez 508 patients ayant présenté une thrombose profonde idiopathique. Le taux de récidives thromboemboliques était de 2,6 % par an dans le groupe warfarine faible dose, contre 7,2 % par an dans le groupe placebo. La mortalité était de 9 % dans le groupe placebo, contre 4,1 % dans le groupe warfarine (p = 0,2). Il n’y avait pas de différence significative sur la survenue d’hémorragies mineures ou majeures entre les deux groupes. ELATE comparait aussi une stratégie d’anticoagulation faible dose (INR entre 1,5 et 2) et pleine dose (entre 2 et 3) après trois mois d’anticoagulation efficace chez 738 patients ayant présenté une thrombose spontanée. La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 I Les récidives étaient moins fréquentes lorsque l’INR était entre 2 et 3 (1,9 versus 0,7 ; p = 0,03), mais la mortalité et les complications hémorragiques n’étaient pas significativement différentes dans les deux groupes (figure 9). Chez les patients cancéreux, à haut risque de récidive thromboembolique, dans l’étude CLOT, l’utilisation d’héparine de bas Récidive Hémorragies majeures Hémorragies mineures Mortalité 12 10,1 10 8 8,4 6 N F O R M A T I O N S poids moléculaire (deltaparine 150 UI/kg en sous-cutané) était comparée à celle d’AVK pendant six mois, après un épisode de thrombose veineuse. Le taux de récidive était plus faible dans le groupe HBPM (9 %, versus 17 % dans le groupe traité par AVK ; p = 0,02). Il n’y avait pas de différence significative dans l’incidence des hémorragies majeures, ni dans la mortalité, qui restait très élevée compte tenu de la pathologie néoplasique. Dans le syndrome des anticorps antiphospholides, autre pathologie thrombotique, l’utilisation d’AVK à forte dose, avec un niveau d’INR compris entre 3,1 et 4 versus 2 et 3, en préventif de récidive de la maladie thromboembolique, ne se justifie pas. En effet, le taux de récidives thromboemboliques dans les deux groupes restait comparable, comme l’incidence des événements hémorragiques graves, dans un travail effectué sur 114 patients par Crowther. F. Raoux, Institut de cardiologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris 4 3,3 1,9 2 0 0,8 0,9 0,7 0,7 THRIVE III Placebo THRIVE III ximélagatran 9 9 8 7 7,2 6 5 4,1 4 3 2 2,6 1 0,4 1,4 0,9 0,7 0 PREVENT placebo PREVENT warfarine (INR 1,5-2) 4,9 5 4 1 La session du 22 janvier 2004 des Journées européennes de cardiologie fut l’occasion pour le Pr Montalescot d’exposer, au cours d’une controverse, son point de vue sur la durée d’hospitalisation au cours de la prise en charge de l’infarctus du myocarde avec élévation du segment ST à la phase aiguë. La durée d’hospitalisation à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde dépend de nombreux facteurs qui sont les soins médicaux, le système de santé et les facteurs socio-économiques. Ces dernières années, la tendance est à la réduction de la durée d’hospitalisation, essentiellement pour des raisons économiques, mais également du fait des progrès de la prise en charge de cette pathologie. Ainsi, en dix ans, la Mayo Clinic a réduit sa durée d’hospitalisation à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde de 36 %, et, à l’Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière, elle est passée de 9 jours en 1998 à 3,5 jours en 2003 (figure 10). Il est alors légitime de se demander si cette tendance doit se poursuivre, et pourquoi. 10 3 2 FAUT-IL RACCOURCIR LA DURÉE D’HOSPITALISATION À LA PHASE AIGUË DE L’INFARCTUS DU MYOCARDE ? 2,5 8 1,9 1,9 1,1 0,7 0,9 0,9 0 ELATE warfarine (INR 1,5-1,9) ELATE warfarine (INR 2-3) Figure 9. Comparaison des trois principales études dans la prévention secondaire de la maladie thromboembolique veineuse (d’après THRIVE III : Schulman, N Engl J Med 2003 ; PREVENT : Ridker, N Engl J Med 2003 ; ELATE : Kearon, N Engl J Med 2003). La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004 9,1 6 4,9 4 3,7 3,5 2002 2003 2 0 1998 2000 Figure 10. Durée d’hospitalisation pour syndrome coronaire aigu avec élévation du segment ST à la Pitié-Salpêtrière (en jours). 25 I N F O R M A T I O N S Le Pr Montalescot y est favorable pour des raisons d’ordre médical, économique et social. Ainsi : ✓ la majorité des infarctus du myocarde avec élévation du segment ST sont non compliqués et à bas risque d’événements ; ✓ le pronostic d’un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST reperfusé n’est pas différents de celui d’un infarctus du myocarde sans élévation du segment ST ; ✓ devant la réduction du nombre de lits, du personnel médical et paramédical et devant la nécessité de réduire les coûts, cela peut permettre d’optimiser les investissements vers des thérapeutiques plus coûteuses mais pourvoyeuses de moins d’événements (stents actifs, anti-GPIIb/IIIa.) ; ✓ enfin, en diminuant la durée d’hospitalisation, on évite la survenue d’infections nosocomiales, et l’on favorise le retour du patient vers sa famille et son travail. Mais réduire la durée d’hospitalisation ne doit pas se faire au détriment d’un surcroît de risque pour le patient. Pour cela, il faut favoriser une prise en charge optimale de l’infarctus en phase aiguë. Concernant la méthode de revascularisation, la méta-analyse récente de Keeley et al. dans The Lancet 2003 a montré, sur 23 essais, la supériorité de l’angioplastie primaire sur la thrombolyse hospitalière quant à la survenue à court et à long terme d’événements de type décès, infarctus non mortel, accident vasculaire cérébral (critère combiné 8 % versus 14 % p < 0,0001). Grines a en outre mis en évidence, dans l’étude PAMI II publiée dans le JACC en 1997, une réduction de la durée d’hospitalisation à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde de 7 à 4 jours sans différence sur la survenue d’événements à six mois chez les patients à faible risque ayant bénéficié d’une angioplastie primaire. Récemment, un éditorial de décembre 2003 de Topol, Neuman et Montalescot dans le JACC a revu les données des cinq dernières études sur l’emploi de l’abciximab au cours de l’angioplastie primaire dans l’infarctus du myocarde à la phase aiguë, et conclut à une réduction de la durée d’hospitalisation associée à une réduction des décès et infarctus non mortels à un mois. Enfin, sur le plan technique, la voie radiale est associée à une réduction des hémorragies majeures dans l’étude de F. Philippe dans Catheterization and cardiovascular interventions 2004 (0 % versus 5,5 % ; p = 0,03), et permet une sortie plus rapide des patients (4,5 versus 5,9 jours ; p = 0,05). Une prise en charge de l’infarctus à la phase aiguë par angioplastie primaire réalisée par voie radiale et facilitée par l’abciximab permet donc chez les patients à bas risque une sortie précoce sans risque supplémentaire. À travers les études spécifiques qui se sont intéressées à la durée d’hospitalisation à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde, on notera pour la thrombolyse : ✓ les études GUSTO I et III (Newby LK et al.), qui montrent que, au-delà de trois jours, le gain d’un jour d’hospitalisation ne permet de gagner que 0,006 année de vie par patient, et que la plupart des arythmies ventriculaires surviennent dans les 24 premières heures, et 95 % des complications dans les trois jours ; ✓ pour les patients ayant bénéficié d’une angioplastie primaire et qui sont définis comme étant à bas risque (tableau I), Bogaty et al. (JACC 2001) et Yip et al. (Jpn Heart Journal 2003) ne retrouvent pas de différence dans la survenue d’événements à 30 jours chez les patients sortis avant J4. Toutes ces données sont en faveur d’une réduction de la durée Tableau I. Critères d’évaluation du patient à 3 jours d’un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST. La sélection des patients à bas risque repose sur l’évaluation à 3 jours : – TIMI score, – absence de complication cardiaque ( IVG+++), – qualité de la reperfusion de l’artère coupable, – absence d’autre lésion coronaire menaçante, – absence de complication extracardiaque : hémorragie, insuffisance rénale, etc., – bonne tolérance du traitement. d’hospitalisation à trois jours à la phase aiguë de l’infarctus revascularisé par thrombolyse ou angioplastie primaire chez les patients à bas risque, et feront l’objet d’une recommandation dans Heart en avril 2004. Y. Allali, Institut de cardiologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris Les articles publiés dans “La Lettre du Cardiologue” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction par tous procédés réservés pour tous pays. EDIMARK SAS © mai 1983 Imprimé en France - Differdange SA - 95110 Sannois - Dépôt légal : à parution 26 La Lettre du Cardiologue - n° 374 - avril 2004