La Lettre du Cardiologue - n° 291 - mars 1998
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Enfin, C. Spaulding (Paris) a présenté les résultats de l’étude
angiographique au décours immédiat d’un arrêt cardiaque extra-
hospitalier. Cette étude montre que seuls 7 % des arrêts cardiaques
extra-hospitaliers sont “récupérés”. Parmi ces patients (84 au
total), 40 ont une occlusion coronaire récente et les seuls facteurs
pronostiques indépendants sont un délai court entre l’arrêt car-
diaque et la réponse hémodynamique (p = 0,003), une angio-
plastie réussie (p = 0,004) et l’absence d’utilisation d’adréna-
line pendant le transport (p = 0,04). La survie hospitalière globale
était de 38 % chez ces patients.
La prévention médicamenteuse de la mort subite
G. Breithart (Münster) a présenté une parfaite mise au point sur
la place des antiarythmiques dans la prévention de la mort subite.
La mort subite n’est pas toujours d’origine rythmique, et les études
cliniques ne sont pas toujours concordantes dans ce domaine. Il
ressort de ces études que les médicaments de la classe I pres-
crits seuls sont au mieux inefficaces (études CAST et IMPACT),
que le sotalol est plus efficace que le défibrillateur implantable
dans la prévention des troubles de rythme, mais moins efficace en
termes de prévention de mortalité et aussi moins efficace que l’as-
sociation d’un antiarythmique de classe I et d’un bêtabloquant.
En ce qui concerne l’amiodarone, l’étude ATMA, méta-analyse
de 13 études, révèle une efficacité nette de l’amiodarone dans la
prévention de la mort subite mais pas de la mortalité globale.
L’amiodarone est sans doute le médicament antiarythmique
le mieux toléré, avec une efficacité nette lorsque la fréquence
cardiaque de base est élevée et qu’il est associé à un bêtablo-
quant. Le rôle des bêtabloquants reste assez controversé puisque
dans l’étude CIBIS, démontrant l’inefficacité du bisoprolol sur la
réduction de la mortalité chez l’insuffisant cardiaque, les patients
n’étaient pas sous inhibiteur de l’enzyme de conversion et beau-
coup de patients étaient sous un antiarythmique de classe I. Le
carvédilol a démontré son efficacité dans la réduction de la mor-
talité, mais pour ce médicament, de même que pour les bêtablo-
quants sans effet vasodilatateur, persiste le problème de la tolé-
rance, lorsque la fonction ventriculaire gauche est altérée.
Les nouveaux traitements de l’insuffisance cardiaque
L’utilisation des inhibiteurs des récepteurs de type I de l’an-
giotensine dans l’insuffisance cardiaque a fait l’objet de plusieurs
études rapportées par M. Komajda (Paris). Alors que l’étude
ELITE suggère une réduction de la mortalité et des hospitalisa-
tions chez les patients aux stades II ou III de la classification
NYHA par le losartan comparé au captopril, l’étude RESOLVED,
comparant le candésartan à l’énalapril, a été prématurément arrê-
tée en raison d’une surmortalité dans le groupe traité par cande-
sartan. Ces résultats contradictoires incitent donc à réaliser des
études randomisées de grande envergure, afin d’étudier l’intérêt
de ces molécules potentiellement efficaces dans le traitement de
l’insuffisance cardiaque.
D’autres molécules expérimentalement efficace, telles que les
inhibiteurs des récepteurs de l’endothéline, notamment les
inhibiteurs des récepteurs de type A (besantan, par exemple) pré-
sentés par L. Hittinger (Créteil), les inhibiteurs des métallopro-
téases (en particulier les inhibiteurs de l’endopeptidase neutre,
coinhibant l’enzyme de conversion de l’angiotensine), présentés
par Y. Jullière (Vandœuvre-lès-Nancy), et l’hormone de crois-
sance, présentée par L. Saccà (Naples), représentent des voies de
recherche intéressantes dans le traitement de l’insuffisance car-
diaque.
De nombreuses autres sessions intéressantes ont eu lieu, parmi
lesquelles on peut citer, de façon non exhaustive :
– les traitements non médicamenteux de la fibrillation auriculaire
(les techniques ablatives, les stimulations préventives et les défi-
brillateurs auriculaires implantables), qui semblent très promet-
teurs ;
– l’intérêt des nouvelles techniques échocardiographiques et, en
particulier, le doppler tissulaire myocardique dans l’évaluation
de la fonction contractile du myocarde sous stress ou durant l’is-
chémie ;
– l’étude génétique de l’intervalle QT, permettant de distinguer
actuellement cinq types d’anomalies génétiques correspondant à
des phénotypes différents, l’intérêt de l’analyse de la dispersion
et de la dynamique du QT en électrophysiologie myocardique et,
enfin, l’influence des médicaments (antiarythmiques, antibio-
tiques, antiallergiques...) sur l’intervalle QT, qui peuvent entraî-
ner la mort subite, le plus souvent association à d’autres facteurs
de risque (déséquilibre ionique, anomalies génétiques, associa-
tion à d’autres médicaments). ■
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CARVETEAM (Kredex), p. 13 ;
HOECHST (Triatec), p. 28 ;
NOVARTIS (Loxen), p. 27 ;
RHÔNE-POULENC RORER ( Vasten), p. 2 ;
SANOFI (Aprovel), p. 5 ;
SERVIER (Vastarel, Hyperium), pp. 6, 22.
ANNONCEURS
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