6 | La Lettre du Cancérologue • Supplément 5 au n° 7 - Vol. XVII - septembre 2008
Les antiangiogéniques
ACTUALITÉS
ASCO 2008
d’une tumeur desmoplastique à petites cellules
rondes a présenté une RP confirmée et durable.
D’autres études devront bien sûr confirmer ces
données encourageantes.
Pharmacocinétique et marqueurs prédictifs ◆
clinico-biologiques
Une grande étude pharmacocinétique portant sur le
sunitinib, réalisée à partir de 12 études occidentales
et de 2 études japonaises, et incluant des volon-
taires sains, des patients atteints de GIST, de cancer
du rein, d’autres tumeurs solides ou de leucémies
myéloïdes chroniques (LMC), montre une demi-vie
de la molécule et de son métabolite, le SU012662,
de 69 et 80 heures, respectivement (12). Contrai-
rement à l’état général, au poids, et à la clairance
rénale, la présence d’une tumeur solide était le prin-
cipal facteur de variation de la clairance, celle-ci
pouvant être diminuée de 26 % à 29 %, quel que
soit le type de tumeur. La clairance est diminuée de
12 % et 13 % chez les Asiatiques, et de 9 % et 26 %
chez les femmes occidentales et asiatiques pour le
sunitinib et son métabolite, respectivement, ce dont
résultent de faibles changements en termes d’ASC
et de Cmax. Aucun de ces facteurs ne doit donc faire
adapter la posologie.
Des anomalies biologiques de la fonction thyroï-
dienne sont fréquemment observées sous sunitinib,
sans que les mécanismes physiopathologiques en
soient élucidés. Après l’évaluation prospective de la
biologie thyroïdienne de 40 patients traités à la dose
de 50 mg/ j pour un cancer du rein métastatique, des
anomalies ont été constatées chez 28 d’entre eux
(70 %), dont 13 (32,5 %) présentaient une hypothy-
roïdie symptomatique nécessitant un traitement
substitutif (13). Les médianes de SSP et de SG des
12 patients sans anomalies du bilan thyroïdien
étaient de 3,6 mois et 6,6 mois, versus 10,3 mois
et 18,2 mois chez les 28 autres (p = 0,047 et p = 0,13,
respectivement). L’apparition d’une hypothyroïdie
biologique pourrait donc être un facteur prédictif
de l’efficacité du traitement, mais cela mérite d’être
confirmé de manière prospective chez un plus grand
nombre de patients.
Des biomarqueurs prédictifs de l’efficacité du suni-
tinib ont été identifiés chez des patients atteints de
CHC traités dans le cadre d’un essai de phase II (14).
À l’issue du premier cycle, une augmentation du
taux de VEGF-A (3 fois le taux de base en moyenne)
et une diminution du taux de VEGFR-2, -3 et de KIT
solubles de 50 %, 70 % et 30 % respectivement
étaient observés. Un taux préthérapeutique élevé
de VEGF-C (> 822 pg/ ml) était corrélé à un TTP et
à une SG plus longs (TTP, p = 0,004 ; SG, p = 0,05).
La baisse de KIT soluble à J14 était aussi prédic-
tive d’un TTP plus long (p = 0,018), d’une réponse
évaluée selon les critères de Choi (p = 0,012), et
d’un volume de nécrose plus important (p = 0,02).
La baisse du VEGFR-3 soluble était également
prédictive de la réponse (p = 0,005). L’augmenta-
tion du VEGF-A (p = 0,03) et la baisse du VEGFR-2
soluble (p = 0,036) étaient aussi prédictives de la
nécrose tumorale. Si elles se voient confirmées sur
d’autres populations et d’autres types tumoraux,
ces données biologiques pronostiques et prédictives
permettront probablement d’identifier, à terme,
les patients qui bénéficient le plus d’un traitement
par sunitinib.
Axitinib
L’axitinib est actuellement développé dans le cancer
du rein, du pancréas, de la thyroïde, le cancer bron-
chique et le mélanome.
Données d’efficacité en cas de cancer du rein ◆
après échec d’une première ligne de traitement
antiangiogénique
Une étude de phase II a testé cette molécule à la
dose de 5 mg x 2/ j, augmentée jusqu’à 10 mg x 2/ j
en fonction de la tolérance, sur des patients atteints
de cancer du rein métastatique après échec d’un
traitement par sorafénib et sunitinib (n = 14), par
sorafénib et cytokines (n = 29), ou par sorafénib seul
(n = 15) [15]. Pour chacun des groupes, le taux de
RO était de 7 %, 28 % et 27 %, et la SSP de 7,1 mois,
9 mois et 7,7 mois, respectivement. Les principaux
effets indésirables sévères étaient l’asthénie (13 %),
l’HTA (11 %), le syndrome mains-pieds (11 %), la
diarrhée (5 %) et la dyspnée (5 %). La posologie a
pu être augmentée de 5 à 10 mg x 2/ j pour 57 % des
patients et a dû être diminuée pour 15,5 % d’entre
eux. Ces résultats sont en faveur de l’absence de
résistance croisée entre l’axitinib, d’une part, et le
sorafénib ou le sunitinib, d’autre part. Une étude de
phase III est prévue pour les patients réfractaires
aux traitements de première ligne dans le cancer
du rein métastatique.
Données d’efficacité dans le mélanome ◆
métastatique
Une étude de phase II a également été menée
dans le mélanome métastatique sur 32 patients
non prétraités ou n’ayant reçu qu’une seule ligne
de traitement à la dose de 5 mg x 2/ j (16). Le même