Prépa-agreg 2007-2008 Topologie, analyse fonctionnelle I “Questions de cours” 1 Tout ouvert borné de R est-il réunion finie d’intervalles ouverts? 2 Montrer que l’ensemble des matrices orthogonales est un compact de Mn (R). 3 Soit f : Rn → R une application continue vérifiant limkxk→∞ f (x) = +∞. Montrer que f est minorée et atteint sa borne inférieure. arctan(x) 1 . 4 Montrer qu’il existe un unique x ∈ [1; ∞[ vérifiant x − 4 = 3 sin e − π 5 Soit X un espace vectoriel normé, et soit E un sous-espace vectoriel de X de dimension finie. Montrer que E est fermé dans X. 6 Soit D ⊂ R un ensemble dénombrable. Montrer que R \ D est dense dans R. 7 Soit X un espace de Banach, et soit T ∈ L(X) un opérateur compact. Montrer que Ker(T − Id) est de dimension finie. 8 Soit (K, d) un espace métrique compact. Montrer que l’ensemble des fonctions lipschitziennes est dense dans C(K, R). 9 (fn ) une suite de fonctions de classe C 1 sur [0; 1], telle que fn (0) = 0 et R 1Soit |fn0 (t)|2 dt ≤ 1 pour tout n ∈ N. Montrer que (fn ) possède une sous-suite uni0 formément convergente. 10 Soit H un espace de Hilbert, et soit E un sous-espace vectoriel de H. Montrer que E est dense dans H si et seulement si E ⊥ = {0}. II Exercices courts Exercice 1 Soit E un espace topologique séparé et soit (xn )n∈N une suite d’élements de E, convergente vers a ∈ E. Montrer que S = {xn ; ∈ N} ∪ {a} est compact. Exercice 2 Soit (X, d) un espace métrique, et soit A une partie non vide de X. Pour x ∈ X, on pose d(x, A) = inf{d(x, u); u ∈ A}. Montrer que l’application x 7→ d(x, A) est 1-lipschitzienne. Exercice 3 Soit X un espace topologique séparé. 1 Montrer que si K1 , K2 sont deux compacts de X tels que K1 ∩ K2 = ∅, alors il existe deux ouverts V1 , V2 tels que Ki ⊂ Vi et V1 ∩ V2 = ∅. 1 2 2 Montrer que si X est un espace métrique, le même résultat vaut pour des fermés K1 , K2 . Exercice 4 Soient E, E 0 deux espaces métriques, f une application continue de E dans E 0 , K une partie compacte de E. On suppose que la restriction f|K de f à K est injective et que pour tout x ∈ K, il existe un voisinage ouvert Vx de x dans E tel que la restriction f|Vx de f à Vx soit injective. Prouver que dans ces conditions il existe un voisinage de U de K dans E tel que la restriction de f à U soit injective. Exercice 5 Montrer que tout espace métrique compact est séparable. Exercice 6 Soit X un espace topologique, et soit C(X) l’algèbre des fonctions continues f : X → R. Pour f ∈ C(X), on pose Z(f ) = {x ∈ X; f (x) = 0}. D’autre part, on dit qu’une fonction e ∈ C(X) est un idempotent de C(X) si e2 = e. Montrer que l’application e 7→ Z(e) est une bijection de l’ensemble des idempotents de C(X) sur l’ensemble des parties ouvertes et fermées de X. Donner une CNS pour la connexité de X portant sur les idempotents de C(X). Exercice 7 (Suite décroissante de compacts connexes) Définition générale: Soit X un ensemble. Un préfiltre sur X est une famille E de parties de X ayant les propriétés suivantes: toute intersection finie d’éléments de E est non vide et pour tous A, B ∈ E, il existe C ∈ E, C ⊂ A ∩ B. 1 On suppose que X est un espace topologique et que tous les éléments du préfiltre E sont des compacts connexes. Montrer que leur intersection est un compact connexe. 2 Soit (Kn ) une suite décroissante de compacts connexes d’un espace topologique X. Montrer que ∩n Kn est connexe. 3 Le résultat de 2 est-il encore valable si les Kn sont seulement supposés fermés? Exercice 8 (théorèmes de Dini) Soit K un espace topologique compact, et soit (fn ) une suite de fonctions, fn : K → R. On suppose que la suite (fn ) converge simplement vers une fonction f : K → R. Montrer que dans chacun des deux cas suivants, la convergence est uniforme. a La suite (fn ) est croissante, et les fonctions f et fn sont continues. b K = [0; 1], les fonctions fn sont croissantes, et la fonction f est continue. Exercice 9 Montrer que GLn (C) est un ouvert connexe et dense de Mn (C). Exercice 10 Soient X un espace vectoriel normé, E un sous-espace vectoriel fermé de X, et x0 ∈ X. 1 Montrer que si F est de dimension finie, alors il existe un point u ∈ E tel que kx0 − uk = d(x0 , E). Y a-t-il toujours unicité de ce point u? 3 2 Que peut-on dire si dim(F ) = ∞? Exercice 11 Dans chacun des cas suivants, montrer que l’espace vectoriel normé E est complet. 1 E est l’espace des fonctions lipschitzienne f : [0; 1] → R, et kf k = kf k∞ + (y)| supx6=y |f (x)−f . |x−y| P P∞ 2 E = {x = (xn )n∈N ∈ RN ; ∞ 0 |xn | < ∞} et kxk = 0 |xn |. 3 E est l’espace des fonctions continues f : R+ → R admettant une limite finie en +∞, et kf k = supx∈R+ |f (x)|. P∞ Exercice 12 Soit `1 := {x = (xn )n∈N ∈ RN ; 0 |xn | < ∞}, muni de sa norme naturelle. On pose K = {x ∈ `1 ; ∀n ∈ N |xn | ≤ 2−n }. Montrer que K est un compact de `1 . Exercice 13 Soit X un espace de Banach. 1 Montrer que si u ∈ L(X) vérifie kuk < 1, alors Id − u est inversible, avec de plus k(Id − u)−1 k ≤ (1 − kuk)−1 . 2 Montrer que l’ensemble des opérateurs inversibles est un ouvert de L(X). Exercice 14 Soient X, Y deux espaces de Banach, et soit T ∈ L(X, Y ). Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes. (1) Il existe une constante c > 0 telle que kT (x)k ≥ c kxk pour tout x ∈ X. (2) T est injectif et à image fermée. Exercice 15 Soient X et Y deux espaces vectoriels normés, et soit (Tn ) une suite dans L(X, Y ). On fait les hypothèses suivantes. (a) supn kTn k < ∞. (b) Il existe une partie dense D ⊂ X telle que Tn (z) → 0 pour tout z ∈ D. Montrer que Tn (x) → 0 pour tout x ∈ X. Exercice 16 (normes matricielles subordonnées) 1 Si k . k est une norme sur Rn , on note ||| . ||| la norme subordonnée sur Mn (R). DéterminerP ||| . ||| dans les cas suivants. a kxk = n1 |xi |. b kxk = supi |xi |. c k . k est la norme euclidienne. X 2 Pour A = (aij ) ∈ Mn (C), on pose kAk22 = |aij |2 . Montrer que k . k2 est une 1≤i,j≤n norme sur Mn (C), et qu’elle est sous-multiplicative (kABk2 ≤ kAk2 kBk2 ,). Est-elle subordonnée à une norme sur Cn ? 4 Exercice 17 (normes de formes linéaires) 1 Soit E l’espace vectoriel des polynômes d’une variable réelle x, muni de la norme k . k∞ définie par kP k∞ = max0≤x≤1 |P (x)|. Pour a ∈ R, on note Φa : E → R la forme linéaire définie par Φa (P ) = P (a). Déterminer pour quels a ∈ R la forme linéaire Φa est continue, et calculer kΦa k dans ce cas. 2 Soit E = C([0; 1], R), muni de la norme de la convergence uniforme. Soit (an )n≥1 une suite dense dans [0, 1], par exemple Q∩[0, 1] convenablement numéroté. Montrer que la forme linéaire φ définie par ∞ X (−1)n φ(f ) = f (an ) 2n n=1 est continue sur E, avec kφk = 1. 3 Soit toujours E = C([0, 1], R). Soit φ : E → R la forme linéaire définie par Z 1 Z 1 2 f (t)dt − f (t)dt. φ(f ) = 0 1 2 Montrer que φ est continue, calculer sa norme et montrer que cette norme n’est pas atteinte, i.e. il n’existe aucune f ∈ E telle que kf k = 1 et |φ(f )| = kφk. Exercice 18 (applications du théorème du point fixe) A Soit f : ]0; ∞[→]0; ∞[ une application de classe C 1 vérifiant |f 0 (x)| ≤ tout x > 0. 1 Montrer que ∀x, y |Logf (x) − Logf (y)| ≤ 12 |Log(x) − Log(y)|. 2 Montrer que f possède un unique point fixe. f (x) 2x pour B Soient λ, µ ∈ R vérifiant k 2 := λ2 + µ2 < 1. Montrer que pour tout (a, b) ∈ R2 le système d’équations x + λ cos x + µ sin y = a y − λ sin x + µ cos y = b possède une unique solution (x, y) ∈ R2 . C Soit φ : [0; 1] R→ [0; 1] une fonction continue non identiquement égale à 1. 1 1 On pose k = 0 φ(t)dt. Montrer que k < 1. 2 Montrer que pour tout α ∈ R, il existe une unique fonction f ∈ C 1 ([0; 1], R) vérifiant f (0) = α et f 0 (x) = f (φ(x)) pour tout x ∈ [0; 1]. Exercice 19 Soit (E, d) un espace métrique complet, et soit f : E → E une application vérifiant ∀x, y ∈ E x 6= y d(f (x), f (y)) < d(x, y) . 1 Peut-on affirmer que f possède un point fixe? 2 Que peut-on dire si E est compact? 5 Exercice 20 Montrer que toute fonction continue f : [0; 1] → [0; 1] possède un point fixe, et de même pour toute fonction croissante f : [0; 1] → [0; 1]. Exercice 21 (lemme d’Osgood) 1 Soit X un espace métrique complet, et soit F une famille de fonctions continues sur X, à valeurs réelles, ayant la propriété suivante: pour tout x ∈ X il existe une constante Mx ≥ 0 telle que ∀f ∈ F |f (x)| ≤ Mx . Montrer qu’il existe alors un ouvert non vide Ω ⊂ X et une constante M ≥ 0 telle que |f (x)| ≤ M pour tout x ∈ Ω et tout f ∈ F. 2 Énoncer et démontrer le théorème de Banach-Steinhaus. Exercice 22 Montrer que R[X] n’est complet pour aucune norme. On pourra poser Fn = {P ∈ R[X]; deg(P ) ≤ n}. III Mini-problèmes Problème 1 (espaces bien enchainés) A Comment démontre-t-on que dans un espace vectoriel normé, tout ouvert connexe est connexe par arcs? B Soit (X, d) un espace métrique. Pour ε > 0 donné, on appelle ε-chaine dans X toute suite finie (x0 , . . . , xN ) ⊂ X telle que d(xi , xi+1 ) < ε pour tout i < N . On dit que X est bien enchainé si pour tout ε > 0, deux points quelconques a, b ∈ X peuvent toujours être reliés par une ε-chaine, i.e. on peut trouver une ε-chaine (x0 , . . . , xN ) avec x0 = a et xN = b. 1 Montrer que si l’espace métrique X est connexe, alors il est bien enchainé. 2 Montrer que si (X, d) est compact et bien enchainé, alors X est connexe. 3 Que peut-on dire si X n’est pas compact? C Soit (E, d) un espace métrique, et soit ε > 0. On suppose que E est recouvert par des boules ouvertes B1 , . . . , BK de rayon ε. Montrer que pour toute ε-chaine (x0 , . . . , xN ) ⊂ E, on peut trouver une ε-chaine (x00 , . . . , x02K ) de longueur 2K + 1 ayant les mêmes extrémités, avec x0i ∈ {x0 ; . . . ; xN } pour tout i. D Soit (E, d) un espace métrique compact, et soit (xn ) une suite de points de E. On suppose qu’on a limn→∞ d(xn , xn+1 ) = 0. 1 Soient a, b deux valeurs d’adhérences de la suite (xn ), et soit ε > 0. Montrer qu’on peut trouver M ∈ N∗ tel que la propriété suivante ait lieu: pour tout n ∈ N, on peut trouver une ε-chaine de la forme (a, xn,0 , . . . , xn,M , b) avec xn,i ∈ {xk ; . . . k > n} pour tout i ∈ {0, . . . ; M }. 6 2 Montrer que l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (xn ) est connexe. E Soit E un espace métrique, et soit (Kn )n∈N une suite T décroissante de compacts connexes de E. Utiliser B et C pour montrer que K = n∈N Kn est connexe. F Démontrer directement les résultats de D2 et E (!). Problème 2 Soit (E, d) un espace métrique compact. On munit l’espace C(E, E) de la topologie de la convergence uniforme et on considère l’ensemble G des isométries de E dans E. 1a Soit a ∈ E et f ∈ G. Montrer que la suite (f n (a))n∈N admet a pour valeur d’adhérence (f n = f ◦ · · · ◦ f ). 1b En déduire que toute isométrie f : E → E est bijective. Ce résultat serait-il vrai avec un espace E non compact? 2 Montrer que G est un compact de C(E, E). Problème 3 (idéaux de C(K)) Si K est un espace topologique, on note C(K) l’algèbre des fonctions continues f : K → R. 1 Soient f1 , f2 , · · · , fn ∈ C(K). On suppose que les fi n’ont pas de zéros communs: ∩ni=1 fi−1 (0) = ∅. Montrer qu’on peut trouver u1 , . . . , un ∈ C(K) telles que u1 (x)f1 (x) + u2 (x)f2 (x) + · · · un (x)fn (x) = 1 pour tout x ∈ K. Que peut on dire de l’idéal engendré par les fi dans C(K) ? 2 Soit I un idéal de C(K). a On suppose K compact. Montrer qu’une condition nécessaire et suffisante pour que I = C(K) est ∩f ∈I f −1 (0) = ∅. b Montrer par un contre-exemple que si K n’est pas compact, cette condition n’est plus suffisante . 3 On suppose K compact. Pour a ∈ K on pose Ia = {f ∈ C(K); f (a) = 0}. a Montrer que Ia est un idéal maximal de C(K). b Montrer que tout idéal maximal de C(K) est du type Ia . Problème 4 (Théorème de Korovkin; polynômes de Bernstein) Soit E = C([0, 1], R) muni de la norme k . k∞ . On dit qu’une application linéaire u : E → E est un opérateur positif si: f ∈ E, f ≥ 0 ⇒ u(f ) ≥ 0. 1 Montrer que tout opérateur positif est continu. 2 Soit f ∈ E, et soit ε > 0. Montrer qu’il existe c > 0 tel que pour tout (x, y) ∈ [0, 1]2 : |f (x) − f (y)| ≤ + c(y − x)2 . 7 3 Pour tout k ∈ N, on note ek l’élément de E, ek (x) = xk . Soit (un )n∈N ∈ L(E)N une suite d’opérateurs positifs. On suppose que (un (ek ))n≥0 converge vers ek dans E pour k = 0, 1, 2. Montrer que pour tout f ∈ E, (un (f ))n converge vers f dans E. 4 Pour toute fonction f : [0; 1] → R, on définit des polynômes Bn f , n ∈ N par la formule n X k k Bn f (x) = Cn f xk (1 − x)n−k . n k=0 Déduire de ce qui précède que pour toute fonction continue f : [0; 1] → R, les polynômes Bn f convergent uniformément vers f sur [0; 1]. Problème 5 (mauvaise approximation) Soit X un espace de Banach de dimension infinie, et soit (en )n∈N une suite de vecteurs de X linéairement indépendants. On pose E0 = {0} et En = V ect{x1 ; . . . ; n} pour n ≥. Enfin, soit (αn )n∈N une suite décroissante de nombres strictement positifs tendant vers 0. 1 Soit k ∈ N. Montrer que si z ∈ X et si α ≥ d(z, Ek+1 ), alors on peut trouver λ ∈ R tel que d(z + λek+1 , Ek ) = α. 2 Montrer que pour tout n ∈ N, on peut trouver un vecteur xn ∈ En+1 tel que d(xn , Ek ) = αk pour tout k ∈ {0; . . . ; n} et kxn k = α0 . 3 Soit A = {xn ; n ∈ N}. Montrer que pour tout ε > 0, il existe un sous-espace de dimension finie E ⊂ X tel que A ⊂ {x; d(x, E) < ε}. En déduire que A est une partie relativement compacte de X. 4 Montrer qu’il existe un vecteur x ∈ X tel que d(x, En ) = αn pour tout n ∈ N. Problème 6 Soit E = C([0 ; 1]), muni de la norme k . k∞ . Pour f ∈ E, on définit T f ∈ E par Z x T f (x) = f (t) dt . 0 1 Montrer que T est linéaire continue, et calculer kT k. n 2 Montrer que ∀n ∈ N ∀x ∈ [0 ; 1] |T n f (x)| ≤ xn! kf k∞ . En déduire la valeur de kT n k, n ∈ N. 1 1/|λ| 3 Montrer que pour tout λ 6= 0, λId − T est inversible et k(λId − T )−1 k ≤ |λ| e . Que peut-on dire pour λ = 0? Problème 7 (formule du rayon spectral) 1 Soit (αn )n∈N une suite de réels positifs telle que αm+n ≤ αm αn pour tous entiers 1/n 1/n m et n. Montrer que la suite (αn ) converge vers inf n>0 αn . 2a Déduire de 1 que pour toute matrice A ∈ Md (C) et pour toute norme faisant de 8 Md (C) une algèbre normée (i.e. kABk ≤ kAk kBk), la suite (kAn k1/n ) est convergente. 2b Montrer que si k . k est une norme quelconque sur Md (C), alors la suite (kAn k1/n ) est convergente, et sa limite est indépendante de k . k. On note cette limite ρ(A). 3a Soit A ∈ Md (C). Montrer que si λ ∈ C est une valeur propre de A, alors |λ| ≤ ρ(A). 3b Soit A ∈ Md (C). On suppose que toutes les valeurs propres de A sont de module strictement inférieur à 1. En utilisant la décomposition D + N , montrer que An → 0 quand n → ∞. En déduire que ρ(A) < 1. 3c On note σ(A) l’ensemble des valeurs propres d’une matrice A. Montrer que pour toute matrice A ∈ Md (C), on a ρ(A) = sup{|λ|; λ ∈ σ(A)} . Problème 8 (Théorème de Stampacchia) Dans tout l’exercice, H est un espace de Hilbert réel, et a : H × H → R est une forme bilinéaire. On suppose que a est continue, et qu’il existe une constante c > 0 telle que ∀x ∈ H a(x, x) ≥ c kxk2 . On fixe également une forme linéaire continue Φ : H → R, et un convexe fermé non vide K ⊂ H. Le but de l’exercice est d’établir le résultat suivant: il existe un unique u ∈ K tel que (1) ∀h ∈ K a(u, h − u) ≥ Φ(h − u) . A Pour tout x ∈ H, on note pK (x) le projeté de x sur K, i.e. l’unique point de K vérifiant kx − pK (x)k = d(x, K). 1 Montrer que pK (x) est l’unique point p ∈ K vérifiant ∀h ∈ K hx − p, h − pi ≤ 0. 2 Montrer que l’application pK : H → K est 1-lipschitzienne. B Soit A : H → H un opérateur linéaire continu vérifiant ∀x ∈ H hA(x), xi ≥ c kxk2 . 1 Montrer qu’on peut trouver ε > 0 tel que kId − εAk < 1. 2 Montrer que pour tout f ∈ H, il existe un unique u ∈ K tel que pK (ε(f − A(u)) + u) = u. C Démontrer le résultat souhaité. On pourra appliquer B à un opérateur A convenable et à un vecteur f ∈ H “représentant” la forme linéaire Φ. D Que devient (1) lorsque K est un sous-espace vectoriel (fermé) de H? Donner une démonstration directe du résultat dans ce cas, en supposant que la forme bilinéaire a est symétrique. 9 Problème 9 (théorème du point fixe de Brouwer) On note B la boule unité ouverte euclidienne de Rn . Le but de l’exercice est de démontrer le théorème de Brouwer : toute application continue f : B → B possède un point fixe. A1 Soit f : B → B continue. En utilisant le théorème de Stone-Weierestrass, montrer que pour tout ε >, il existe une fonction polynomiale Qε : Rn → Rn telle que Qε (B) ⊂ B et sup kf (x) − Qε (x)k ≤ ε . x∈B A2 En déduire que le théorème de Brouwer est équivalent à l’énoncé suivant: toute application f ∈ C ∞ (Rn , Rn ) telle que f (B) ⊂ B possède un point fixe dans B. B1 Soit g : Rn → Rn une application de classe C 1 . On suppose qu’on a g(B) ⊂ B et g(ξ) = ξ pour tout ξ ∈ ∂B. Pour t ∈ [0; 1], on définit vt : Rn → Rn par vt (x) = (1 − t)x + tg(x) . a Montrer qu’on peut trouver ε0 > 0 tel que pour tout t ≤ ε0 , l’application vt est injective sur B et vérifie Jvt (x) > 0 sur B, où la lettre J désigne le déterminant jacobien. b Montrer qu’on a vt (B) ⊂ B pour tout t ∈ [0; 1[, et que si t ≤ ε0 , alors vt est un C 1 -difféomorphisme de B sur B. On pourra vérifier que vt (B) est ouvert et fermé dans B. R c Soit m la mesure de Lebesgue sur Rn . Montrer que la fonction t 7→ B Jvt (x) dm(x) est polynomiale sur R. d Déduire des questions précédentes que pour tout t ∈ [0; 1], on a Z Jvt (x) dm(x) = m(B) . B n B2 Montrer que si g : R → Rn est de classe C 1 et si V ⊂ Rn est un ouvert tel que g(V ) ⊂ ∂B, alors Jg (x) ≡ 0 dans V . B3 Montrer qu’il n’existe pas d’application g : Rn → Rn de classe C 1 vérifiant g(B) ⊂ ∂B et g(ξ) = ξ pour tout ξ ∈ ∂B. B Soit f : Rn → Rn de classe C 1 et vérifiant kf (x)k < 1 pour tout x ∈ Rn . 1 On suppose que f ne possède pas de point fixe. Pour x ∈ Rn , on note g(x) le point d’intersection de la demi-droite ∆x = [f (x); x) avec ∂B. Justifier la définition, et montrer que l’application g est de classe C 1 sur Rn . 2 Montrer que f possède un point fixe. C Conclure. Problème 10 (théorème du point fixe de Browder) 10 Dans tout le problème, K est une partie convexe fermée bornée non vide d’un espace de Hilbert réel H, et T : K → K est une application 1-lipschitzienne, c’est-à-dire vérifiant ∀x, y ∈ K kT (x) − T (y)k ≤ d(x, y) . Le but du problème est de montrer que T possède un point fixe. A Soit a ∈ K. Pour n ∈ N∗ , on définit Tn : K → E par Tn (x) = 1 − 1 Montrer que Tn possède un unique point fixe xn ∈ K. 2 Quelle est la limite de la suite (xn − T (xn ))? 3 On suppose K compact. Démontrer le résultat souhaité. 1 n T (x) + n1 a. B Dans cette partie, ϕ : H → H une application continue vérifiant ∀x, y ∈ H hϕ(y) − ϕ(x), y − xi ≥ 0 . 1 Soit (xn ) une suite de points de H. On suppose que (xn ) converge faiblement vers un point x ∈ H, et que (ϕ(xn )) converge en norme vers un point l ∈ H. a Montrer que hϕ(xn ), xn i tend vers hl, xi. b En déduire qu’on a hl − ϕ(y), x − yi ≥ 0 pour tout y ∈ H, et par conséquent hl − ϕ(x ± εh), ±εhi ≥ 0 pour tout h ∈ H et tout ε > 0. c Montrer que l = ϕ(x). 3 Déduire de 1 que ϕ(K) est une partie fermée de H. C On rappelle que pour tout x ∈ H, il existe un unique point p(x) ∈ K tel que ||x − p(x)|| = d(x, K). De plus, p(x) est caractérisé par la propriété suivante : ∀z ∈ K hz − p(x), x − p(x)i ≤ 0 . 1a Montrer que pour x, y ∈ H, on a ||p(x) − p(y)||2 ≤ hp(x) − p(y), x − y)i. En déduire que l’application p : H → K est 1-lipschitzienne. 1b Montrer que T ◦ p est également 1-lipschitzienne. 2 En utilisant B, en déduire que l’ensemble {x − T (x); x ∈ K} est une partie fermée de H. D Conclure. Problème 11 (bases de Schauder) Dans tout l’exercice, X est un espace de Banach sur K = R ou C. On dit qu’une suite (ei )i∈N ⊂ X est une base de Schauder pour X si la propriété suivante est vérifiée : pour tout x ∈ X, il existe une unique suite (xi ) ∈ KN telle que x= ∞ X i=0 où la série converge dans X. xi e i , 11 A Dans cette partie, on prend X = `p (N), 1 ≤ p ≤ ∞. Pour i ∈ N, soit ei ∈ `p (N) définie par ei = (0, . . . , 1, 0, 0, . . . ), où le “1” apparait en position i. 1 Montrer que si p < ∞, alors la suite(ei )i∈N est une base de Schauder de X. 2 Que peut on dire si p = ∞? B On revient au cas général. On suppose que X possède une base de Schauder (ei )i∈N . Pour n ∈ N, on définit une application linéaire πn : X → X par ! ∞ n X X πn xi ei = xi ei . i=0 i=0 1 Montrer que les πn sont des projections. 2 Pour x ∈ X, on pose |||x||| = supn∈N kπn (x)k. a Montrer que ||| . ||| est une norme sur X. b Soit (xk )k∈N ⊂ X une suite de Cauchy pour la norme ||| . |||. Montrer que pour tout n ∈ N, la suite (πn (xk ))k∈N converge (au sens de la norme originelle de X) vers un point zn ∈ X, et que la suite (zn ) converge vers un point x ∈ X. Montrer ensuite que si n ≤ m, alors πn (zm ) = zn , puis que πn (x) = zn pour tout n ∈ N. c Montrer que l’espace (X, ||| . |||) est complet. En déduire que ||| . ||| est équivalente à la norme originelle de X. 3 Conclure que toutes les projections πn sont continues, et qu’on a sup kπn k < ∞ . n C On suppose que X possède une base de Schauder. Montrer que si Z est un espace de Banach, alors tout opérateur compact T : Z → X est limite d’une suite d’opérateurs de rangs finis. D On suppose qu’il existe une suite de projections continue πn : X → X vérifiant les propriétés suivantes: (i) πn est de rang n + 1 pour tout n ∈ N; (ii) πn+1 πn = πn = πn πn+1 ; (iii) πn (x) → x pour tout x ∈ X. 1 Comment se traduit (ii) en termes d’images et de noyaux? Montrer que Im(πn ) ∩ ker(πn−1 ) est de dimension 1 pour tout n ≥ 1. 3 Soit e0 un vecteur non nul de Im(π0 ), et pour tout n ≥ 1, soit en ∈ Im(πn ) ∩ ker(πn−1 ). Montrer que (en )n∈N est une base de Schauder de X. E Dans cette question, X est l’espace C([0; 1], R) des fonctions continues sur [0; 1], muni de sa norme naturelle. 1 Soit t0 , . . . , tn ∈ [0; 1[ deux à deux distincts, avec t0 = 0. Pour f ∈ X, on note π(f ) l’unique fonction continue interpolant f aux points t0 , . . . , tn , 1 et affine par morceaux avec “noeuds” 0 = t0 , . . . , tn , 1. Montrer que π : X → X est une projection linéaire continue et calculer kπk. 12 2 Montrer que X possède une base de Schauder. F On suppose que X possède une base de Schauder (en )n∈N . Pour n ∈ N, on note e∗n ∈ X ∗ la n-ième “forme linéaire coordonnée”, définie par * + ∞ X ∗ en , xi ei = xn . i=0 e∗n sont continues. 0 Montrer que les P ∗ 1 Soit (fn )n∈N une suite d’éléments de X vérifiant ∞ n=0 ken k kfn − en k < 1 . a Montrer que la formule R(x) = ∞ X he∗n , xi (fn − en ) n=0 définit un opérateur linéaire continu R : X → X, et que Id + R est inversible. b Montrer que (fn ) est une base de Schauder de X 2 Dans cette question, on prend X = C([0; 1], R). a Montrer que X possède une base de Schauder formée de fonctions polynomiales. b On pose gn (t) = tn . La suite (gn )n∈N est-elle une base de Schauder de X? Problème 12 (formule de Poisson opératorielle; inégalité de von Neumann) A (formule de Poisson) 1 Pour S ∈ L(H) vérifiant kSk < 1, on pose PS = ∞ X 1 n S + Id + ∞ X S ∗n , 1 où S ∗ est l’adjoint de l’opérateur S. Justifier la définition de PS en montrant que les deux séries convergent en norme dans L(H). 2 Soit T ∈ L(H) vérifiant kT k < 1. a Montrer que l’application θ 7→ Pe−iθ T est continue de R dans L(H). R 2π inθ b Pour n ∈ N, calculer l’intégrale (vectorielle) 0 e Pe−iθ T dθ. c En déduire que pour tout polynôme Q ∈ C[X], on a la “formule de Poisson” Z 2π dθ Q(T ) = Q(eiθ )Pe−iθ T · 2π 0 B (inégalité de von Neumann) 1 Montrer que si S ∈ L(H) vérifie kSk < 1, alors on peut écrire PS = (Id − S ∗ )−1 − Id + (Id − S)−1 = (Id − S ∗ )−1 (Id − S ∗ S) (Id − S)−1 . En déduire que PS est un opérateur auto-adjoint et positif, c’est-à-dire vérifiant hPS x, xi ≥ 0 pour tout x ∈ H. 13 2 Soit [a ; b] un intervalle de R, et soit u : [a ; b] → L(H) continue. On suppose que pour tout t ∈ [a ; b], l’opérateur u(t) est auto-adjoint positif. Soit également ϕ : [a ; b] → C continue. Rb a On note A l’opérateur a ϕ(t)u(t) dt. Montrer que si x, y ∈ H, alors Z b 1/2 Z b 1/2 |hAx, yi| ≤ kϕk∞ hu(t)x, xi dt hu(t)y, yi dt . a a b Déduire de a qu’on a Z b Z b ϕ(t)u(t) dt u(t) dt ≤ kϕk∞ . a a 3 Pour Q ∈ C[X], on pose kQk∞ = sup {|Q(ζ)|; |ζ| = 1}. Montrer que si T ∈ L(H) vérifie kT k < 1, alors kQ(T )k ≤ kQk∞ pour tout polynôme Q ∈ C[X]. 4 Montrer que l’inégalité précédente est encore valable si on suppose seulement kT k ≤ 1. Cette inégalité s’appelle l’inégalité de von Neumann. Problème 13 (théorème ergodique de von Neumann) Dans tout l’exercice, H est un espace de Hilbert réel, et T : H → H une application linéaire continue vérifiant kT k ≤ 1. Pour n ∈ N∗ , on pose 1 Sn = (Id + T + · · · + T n−1 ) . n 1a Montrer que pour tout x ∈ H, on a ||T ∗ (x) − x||2 ≤ 2 ||x||2 − hx, T (x)i . 1b En utilisant a, montrer qu’on a Ker(Id − T ) = Ker(Id − T ∗ ). En déduire une décomposition de H à l’aide de Ker(Id − T ) et de Im(Id − T ). 2 Calculer Sn (x) pour x ∈ Ker(Id − T ), et déterminer limn→∞ Sn (x) pour x ∈ Im(Id − T ). 3 Montrer que pour tout x ∈ H, la suite (Sn (x)) converge vers π(x), où π est la projection orthogonale sur Ker(Id − T ). Problème 14 (projections) Dans tout l’exercice, Z est un espace vectoriel normé sur R. On dit qu’une application linéaire p : Z → Z est une projection de Z si elle vérifie p ◦ p = p. Si E est un sous-espace vectoriel de Z, on appelle projection de Z sur E toute projection p de Z vérifiant Im(p) = E. Si p est une projection non continue, on pose ||p|| = ∞. A Montrer que pour tout sous-espace vectoriel E ⊂ Z, il existe une projection de Z sur E. 14 B1 Montrer que si p est une projection de Z, alors Im(p) = Ker(Id − p) et Z = Ker(p) ⊕ Im(p). B2 Soit p une projection de Z. a Montrer que si p est continue, alors Ker(p) et Im(p) sont fermés dans Z. b On suppose que Z est un espace de Banach. Montrer que p est continue si et seulement si Ker(p) et Im(p) sont fermés dans Z. B3 Soit p : Z → Z une projection continue, avec p 6= 0. a Montrer qu’on a ||p|| ≥ 1. b On suppose que Z est un espace de Hilbert. Montrer qu’on a ||p|| = 1 si et seulement si p est une projection orthogonale. C Soit E un sous-espace vectoriel fermé de Z. 1 On suppose que E est de codimension finie. Montrer que toutes les projections de Z sur E sont continues. 2 On suppose que E est de dimension finie. Soit (e1 , . . . , en ) une base de E. a Montrer qu’on peut trouver des formes linéaires continues x∗1 , . . . , x∗n ∈ Z ∗ vérifiant hx∗i , ei i = 1 pour tout i et hx∗i , ej i = 0 si i 6= j. b Montrer existe une projection continue de Z sur E, de norme inférieure ou Pn qu’il ∗ égale à 1 kxi k kei k. D Dans cette partie, E est un sous-espace fermé de Z. On pose π(E, Z) = inf{||p||; p projection de Z sur E} . 1 Combien vaut π(E, Z) si Z est un espace de Hilbert? 2 Dans cette question, on prend Z = (Rn , || . ||∞ ), et E est l’hyperplan d’équation x1 + · · · + xn = 0. a Soit T ∈ L(Z), et soit MT = (aij ) la matrice de T dans la base canonique de Rn . Montrer qu’on a ||T || = max 1≤i≤n n X |aij | . j=1 P b Soit α = (α1 , . . . , αn ) ∈ Rn vérifiant n1 αi = 1. On note pα la projection de Rn sur E dans la direction de la droite Rα. (i) Pour t ∈ R, on pose ϕ(t) = |1 − t| + (n − 1)|t|. Calculer ||pα || en fonction de ϕ(α1 ), . . . , ϕ(αn ). (ii) En déduire qu’on a ||pα || ≥ 2(1 − n1 ). On pourra par exemple observer que la fonction ϕ est convexe. c Calculer π(E, Z). 3 Dans cette question, Z est quelconque, et on suppose que E est de dimension finie. On pose n = dim(E). 15 a Soit f une base de E. On définit Φ : E n → R par Φ(x1 , . . . , xn ) = | det(x1 , . . . , xn )|, où le déterminant est pris dans la base f . Montrer qu’il existe (e1 , . . . , en ) vérifiant ∀(x1 , . . . xn ) ∈ BEn Φ(e1 , . . . , en ) ≥ Φ(x1 , . . . , xn ) , où on a noté BE la boule unité de E. b Montrer que (e1 , . . . , en ) est une base de E, et qu’on a ||ei || = 1 pour tout i ∈ {1; . . . ; n}. c On note (e∗1 , . . . , e∗n ) la base duale de (e1 , . . . , en ) dans E ∗ . (i) Pour x ∈ E et i ∈ {1; . . . ; n}, exprimer |he∗i , xi| à l’aide de Φ. (ii) Montrer que les formes linéaires e∗i sont toutes de norme 1. d Montrer qu’on a π(E, Z) ≤ dim(E). E On note `∞ l’ensemble des suites bornées de nombres réels. On considèrera les éléments de `∞ comme des fonctions x : N → R. On munit `∞ de la norme k . k∞ , et on note c0 le sous-espace (fermé) de `∞ constitué par les suites tendant vers 0 à l’infini. Le but de cette partie est de démontrer le résultat suivant: il n’existe pas de projection continue de `∞ sur c0 . 1 Soit (fi )i∈I une famille non dénombrable d’éléments de `∞ , avec fi 6= 0 pour tout i ∈ I. a Montrer qu’il existe n ∈ N et ε > 0 tels que l’ensemble {i ∈ I; |fi (n)| ≥ ε} est non dénombrable. P f ; J ⊂ I , J fini n’est pas borné dans `∞ . b En déduire que l’ensemble i i∈J 2a Montrer qu’il existe une famille non dénombrable (Ai )i∈I de parties de N vérifiant les propriétés suivantes: (1) tous les ensembles Ai sont infinis; (2) Ai ∩ Aj est fini si i 6= j. Pour x ∈ R, on pourra considérer un ensemble du type Ax = {rn (x); n ∈ N}, où (rn (x)) est une suite strictement croissante de rationnels tendant vers x. 2b Montrer que pour tout ensemble fini J ⊂ I, on a X 1 A i ∈ c0 . 1Si∈J Ai − i∈J ∞ Ici, bien sûr, on note 1A ∈ ` la fonction indicatrice d’un ensemble A ⊂ N. 3 Soit p une projection de l∞ sur c0 , et soit q = Id − p. En utilisant 2b et 1 avec fi = q(1Ai ), montrer que q n’est pas continue. Conclure. Problème 15 Si K est un espace métrique compact, on note C(K) l’ensemble des fonctions continues sur K. Le but de l’exercice est d’établir le résultat suivant: pour un espace de Banach X, les propriétés suivantes sont équivalentes: (1) X est séparable; (2) X est linéairement isométrique à un sous-espace fermé de C(K), pour un certain espace métrique compact K. 16 A Soit (K, d) un espace métrique compact. 1 Montrer que K est séparable. 2 Soit D = {an ; n ∈ N} un ensemble dénombrable dense dans K. Pour n ∈ N, on définit fn : K → R par fn (x) = d(an , x). Montrer que si x, y ∈ K et x 6= y, alors il existe un entier n tel que fn (x) 6= fn (y). 3 Montrer que si F = {fn ; n ∈ N} est une partie dénombrable de C(K), alors la sous-algèbre de C(K) engendrée par F est séparable. 4 Montrer que l’espace de Banach C(K) est séparable. B Soit X un espace de Banach séparable. On note K la boule unité de X ∗ . 1 Soit D = {ai ; i ∈ N} un ensemble dénombrable et dense dans la boule unité de X. Pour x∗ , y ∗ ∈ K, on pose ∞ X ∗ ∗ d(x , y ) = 2−i |hx∗ , ai i − hy ∗ , ai i| . 0 a Montrer que d est une distance sur K. b Montrer qu’une suite (x∗n ) ⊂ K converge dans K pour la distance d si et seulement si hx∗n , xi converge pour tout x ∈ X, et qu’il revient encore au même de dire que (x∗n ) converge en tout point d’une partie dense de X. 2 Pour x ∈ X, on définit une fonction fx : K → R par fx (x∗ ) = hx∗ , xi. Montrer que fx est une fonction continue bornée sur (K, d), et qu’on a ||fx ||∞ = ||x||. C Conclure. Problème 16 (adjoint Banachique) Dans tout l’exercice, X et Y sont des espaces de Banach, et T : X → Y est une application linéaire continue. A1 Montrer que si y ∗ ∈ Y ∗ , on définit une forme linéaire continue T ∗ (y ∗ ) sur X en posant hT ∗ (y ∗ ), xi = hy ∗ , T (x)i . A2 Montrer que l’application T ∗ : Y ∗ → X ∗ est linéaire continue. On dit que T ∗ est l’adjoint de l’opérateur T . A3 Montrer qu’on a kT ∗ k = kT k. A4 Dans le cas où X et Y sont des espaces de Hilbert, quel rapport y a-t-il entre T ∗ et l’adjoint hilbertien de T ? B Montrer que T ∗ est injectif si et seulement si Im(T ) est dense dans Y . C Dans cette partie, on veut montrer l’équivalence des trois propriétés suivantes: (1) T est surjectif; (2) il existe une constante c > 0 telle que ∀y ∗ ∈ Y ∗ ||T ∗ (y ∗ )|| ≥ c ||y ∗ ||; 17 (3) T ∗ est injectif et à image fermée. 1 Montrer que (1) entraı̂ne (2) à l’aide du théorème de l’image ouverte. 2 Montrer que (2) et (3) sont équivalentes. 3a On suppose que (2) est vérifiée. En notant B la boule unité de X, montrer que C = T (B) contient la boule B(0, c). On pourra raisonner par l’absurde en remarquant que C est un convexe fermé de Y et en utilisant la forme géométrique du théorème de Hahn-Banach. 3b Soit toujours B la boule unité de X, et soit α > 0. On suppose que T (αB) contient la boule B(0, 1). Montrer que pour tout y ∈ Y vérifiant kyk ≤ 1, on peut construire une suite (xn ) ⊂ X telle que kxn k ≤ α et ! n X −i 2 xi ≤ 2−n−1 y − T i=0 pour tout n ∈ N. 3c Montrer que (2) entraı̂ne (1). D On pose Y1 = Im(T ), et on note T1 l’opérateur T considéré comme application linéaire continue de X dans Y1 . Montrer qu’on a Im(T1∗ ) = Im(T ∗ ). E Montrer que Im(T ) est fermé dans Y si et seulement si Im(T ∗ ) est fermé dans X ∗ . Problème 17 (quotients) Dans tout l’exercice, X est un espace vectoriel normé, et F est un sous-espace vectoriel fermé de X. Pour x ∈ X, on note [x] la classe de x dans l’espace vectoriel quotient X/F . 1 Montrer que si x ∈ X, alors dist (x, F ) = inf{kx − f k; f ∈ F } ne dépend que de [x]. 2 Montrer qu’on définit une norme sur X/F en posant k[x]k = dist (x, F ). Cette norme s’appelle la norme quotient sur X/F . 3 On suppose que X est un espace de Banach. Montrer que X/F muni de la norme quotient est un espace de Banach. On pourra montrer que toute série absolument convergente à termes dans X/F est convergente. 4 Montrer que le dual de X/F s’identifie isométriquement à F ⊥ := x∗ ∈ X ∗ ; x∗|F = 0 . 5 Soit E un sous-espace vectoriel de X. isométriquement à X ∗ /E ⊥ . Montrer que le dual de E s’identifie Problème 18 Dans tout le problème, (K, d) est un espace métrique compact. On note C(K) l’espace des fonctions continues sur K, à valeurs complexes. 18 A Dans cette partie, N est un fermé de K. On veut établir le théorème d’extension de Tietze: si f : N → C est une fonction continue, alors il existe une fonction f˜ : K → C telle que f˜|N = f et kf˜k∞ = kf k∞ . 1 Soit T : C(K) → C(N ) l’application linéaire définie par T (u) = u|N . Montrer que T est continue et calculer kT k. 2 Montrer que A = Im(T ) est dense dans C(N ). 3a Montrer que pour toute fonction g ∈ Im(T ), on peut trouver une fonction g̃ ∈ C(K) telle que T (g̃) = g et kg̃k∞ = kgk∞ . On pourra commencer par vérifier que pour tout réel M ≥ 0, on peut trouver une fonction continue θM : C → C telle que θM (z) = z si |z| ≤ M et |θM (z)| ≤ M pour tout z ∈ C. 3b Montrer que Im(T ) est complet pour la norme k . k∞ . On pourra vérifier, à l’aide de a, que toute série absolument convergente à termes dans Im(T ) converge dans Im(T ). 4 Démontrer le résultat souhaité. B On dit qu’un point x ∈ K est un point isolé de K si le singleton {x} est un ouvert de K. De manière équivalente, x est isolé si on peut trouver r > 0 tel que la boule ouverte B(x, r) ne contienne pas d’autre point que x. Dans toute la suite du problème, on notera Isol(K) l’ensemble des points 1 isolés de∗ K. 1 Dans cette question, on prend K = [1 ; 2] ∪ n ; n ∈ N ∪ {0}. Quels sont les points isolés de K? 2 Montrer que si K est dénombrable, alors K possède au moins un point isolé. On pourra penser au théorème de Baire. 3 Que peut-on dire de K si tous les points de K sont isolés? 4 Montrer que Isol(K) est (au plus) dénombrable. 5 Montrer qu’un point x ∈ K est isolé si et seulement si x possède un voisinage N de cardinalité finie. D Dans cette partie, on fixe une fonction φ ∈ C(K), et on considère l’opérateur Tφ : C(K) → C(K) défini par Tφ (f ) = φf . On veut établir le résultat suivant : l’opérateur Tφ est compact si et seulement si la fonction φ est nulle en tout point non isolé de K. 1 Justifier la continuité de Tφ , et calculer kTφ k. 2 Dans cette question, on suppose que l’opérateur Tφ est compact. a Soit x0 ∈ K tel que φ(x0 ) 6= 0. (i) Justifier l’existence d’un nombre r > 0 tel que φ ne s’annule pas sur N := B(x0 , r), puis montrer que l’opérateur Tφ|N : C(N ) → C(N ) est inversible. (ii) En utilisant A, montrer que l’opérateur Tφ|N est également compact. Que peut-on en déduire sur la dimension de l’espace vectoriel C(N )? b En utilisant a et C5, montrer que φ est identiquement nulle sur K \ Isol(K). 3 Dans cette question, on suppose que φ est identiquement nulle sur K \ Isol(K). Montrer que l’opérateur Tφ est compact. 19 Problème 19 (opérateurs intégraux) A Soit K : [0; 1] × [0; 1] → C une fonction mesurable. On suppose que pour tout x ∈ [0; 1], la fonction Kx : [0; 1] → C définie par Kx (y) = K(x, y) est intégrable, et que l’application x 7→ Kx est continue de [0; 1] dans L1 ([0; 1]). 1 Montrer que ces hypothèses sont vérifiées si K est une fonction continue. 2 Pour f ∈ L∞ [0; 1], on def́init TK f : [0; 1] → C par Z 1 K(x, y)f (y) dy . TK f (x) = 0 a Justifier la définition, et montrer que TK f est une fonction continue. b Montrer que TK : L∞ ([0; 1]) → C([0; 1]) est une application linéaire continue. c Montrer que TK est un opérateur compact. B Soit θ :]0; 1] → R une fonction continue. On suppose qu’on a θ(x) 6= 0 pour x tout x > 0, et limx→0 θ(x) = 0. Montrer qu’on définit un opérateur compact ∞ T : L ([0; 1]) → C([0; 1]) en posant T f (0) = 0 et Z x 1 T f (x) = f (t) dt θ(x) 0 pour x > 0. C RPour f ∈ C([0; 1]), on définit T f : [0; 1] → C par T f (0) = f (0) et T f (x) = x 1 f (t) dt si x > 0. x 0 1 Montrer que T est une application linéaire continue de C([0; 1]) dans C([0; 1]). 2a Pour ε ∈ ]0; 1/4[, on note fε : [0; 1] → R la fonction continue valant 1 sur [2ε, 3ε], nulle sur [0; ε] et [4ε; 1], affine sur [ε; 2ε] et [3ε; 4ε]. Montrer que si ε < 4ε0 < 1/4, alors kT (fε ) − T (fε0 )k∞ ≥ 31 . 2b L’opérateur T est-il compact? Problème 20 (interpolation de Lagrange) Pour n ∈ N, on note Pn ⊂ C([0; 1], R) l’ensemble des fonctions polynomiales de degré (n) inférieur ou égal à n. Pour n ∈ N et i ∈ {0; . . . ; n}, on pose xi = ni . A Soit f ∈ C([0; 1]), et soit n ∈ N. a Quel est le noyau de l’application linéaire T : Pn → Rn+1 définie par T (P ) = (n) (n) (P (x0 ), . . . , P (xn ))? b Montrer qu’il existe une unique fonction polynomiale P ∈ Pn vérifiant ∀i ∈ (n) (n) {0; . . . ; n} P (xi ) = f (xi ). Dans toute la suite ce polynôme sera noté πn (f ). c Montrer que πn est une projection de C([0; 1]) sur Pn . 20 B Soit n ∈ N. Pour i ∈ {0; . . . ; n}, on définit lin ∈ Pn par lin (x) = Y x − x(n) j (n) j6=i xi (n) − xj . 1 Vérifier que si f ∈ C([0; 1]), alors πn (f ) = n X (n) (n) f (xi )li . i=0 2 Montrer que la projection πn est continue. P (n) 3 On pose λn (x) = ni=0 |li (x)|, et Λn = ||λn ||∞ . Calculer ||πn || en fonction de Λn . Q C1 Montrer que si n ∈ N∗ , alors nj=0 | 12 − j| ≥ 41 (n − 1)!. En déduire que pour tout (n) i Cn 1 )| ≥ 4n i ∈ {0; . . . ; n}, on a |li ( 2n 2. C2 Montrer qu’on a limn→∞ Λn = +∞. D Est-il vrai que pour toute fonction f ∈ C([0; 1]), la suite (πn (f )) converge uniformément vers f ? E1 Soit f ∈ C([0; 1]). Montrer que pour tout n ∈ N, on a ||f − πn (f )||∞ ≤ (1 + Λn )d(f, Pn ) . On pourra commencer par montrer que si P ∈ Pn , alors ||f −πn (f )||∞ ≤ ||f −P ||∞ + ||πn (f − P )||∞ . E2 On admet qu’on a Λn ≤ 2n pour tout n ∈ N. Montrer que si f ∈ C([0; 1]) est la somme d’une série entière de rayon de convergence R > 2, alors (πn (f )) converge uniformément vers f . Problème 21 (interpolation de Lagrange, bis) Le but du problème est de montrer que l’interpolation de Lagrange n’est jamais un bon procédé d’approximation uniforme pour toutes les fonctions continues. A On note C2π l’espace des fonctions continues 2π-périodiques sur R (à valeurs complexes) muni de la norme k . k∞ . Pour n ∈ N, on note Pn ⊂ C2π l’ensemble des polynômes trigonométriques de degré au plus n. Si f ∈ C2π , on note Sn f sa n-ième somme partielle de Fourier, Sn f (x) = n X −n cn (f )eikx . 21 1a Montrer que Sn est une projection linéaire continue de C2π sur Pn , de norme inférieure ou égale à ||Dn ||1 , où Dn est le noyau de Dirichlet : sin(n + 21 )t · Dn (t) = sin 2t 1b Montrer qu’on a en fait ||Sn || = ||Dn ||1 . 2 Soit n ∈ N et soit L une projection linéaire continue de C2π sur Pn . a Pour λ ∈ R, on Rdéfinit τλ : C2π → C2π par τλ f (t) = f (t − λ). Pour x ∈ R fixé, 2π calculer l’intégrale 0 τλ L τ−λ f (x) dλ lorsque f est de la forme f (t) = eimt , m ∈ Z. b Montrer que pour toute fonction f ∈ C2π et pour tout x ∈ R, on a Z 2π 1 Sn f (x) = τλ L τ−λ f (x) dλ . 2π 0 3 Soit n ∈ N. Montrer que si L est une projection linéaire continue de C2π sur Pn , alors ||L|| ≥ ||Dn ||1 . + 4 On note C2π le sous-espace de C2π constitué par les fonctions paires, et Pn+ l’ensemble des polynômes trigonométriques pairs de degré au plus n. Établir le même résultat + qu’en 3 pour une projection linéaire continue de C2π sur Pn+ . B Si σ est une subdivision d’un intervalle [a ; b] et si f ∈ C([a ; b]), on note Lσ f le polynôme d’interpolation de Lagrange de f aux points de σ. En notant σ = (a0 , . . . , an ), le polynôme Pσ est par définition l’unique polynôme de degré inférieur ou égal à n vérifiant P (ai ) = f (ai ) pour tout i ∈ {0; . . . ; n}. 1 Soit σ une subdivision de [−1; 1], et soit n+1 le nombre de points de σ. Montrer que Lσ est une projection linéaire continue de C([−1; 1]) sur le sous-espace des polynômes de degré inférieur ou égal à n. 2 On définit J : C([−1; 1]) → C2π par Jf (t) = f (cos t). Montrer que J est une isométrie linéaire de C([−1; 1]) dans C2π . Quelle est l’image de J? 3 Soit σ une subdivision de [−1; 1] et soit n + 1 le nombre de points de σ. Montrer + qu’il existe une projection linéaire continue L de C2π sur Pn+ telle que ||L|| ≤ ||Lσ ||. C Soit [a ; b] un intervalle compact (non trivial) de R. Montrer que si (σk ) est une suite de subdivisions de [a ; b] de pas tendant vers 0, alors il existe une fonction f ∈ C([a ; b]) telle que Lσk f ne converge pas uniformément vers f quand k tend vers l’infini. Problème 22 (opérateurs hypercycliques) 22 A Dans cette partie, X est un espace de Banach séparable, et T : X → X est une application linéaire continue. Pour tout x ∈ X, on pose OT (x) = {T n (x); n ∈ N} , où T n = T ◦ · · · ◦ T (n fois), avec la convention T 0 = Id. On dit qu’un vecteur x ∈ X est hypercyclique pour T si OT (x) est dense dans X. On note HC(T ) l’ensemble des vecteurs hypercycliques pour T , et on dit que l’opérateur T est hypercyclique si HC(T ) 6= ∅. 1 Montrer qu’il existe une famille dénombrable de boules ouvertes (Bi )i∈I vérifiant la propriété suivante : pour tout ouvert non vide V ⊂ X, on peut trouver i ∈ I tel que Bi ⊂ V . 2 Pour i ∈ I, on pose Gi = {x ∈ X; ∃n ∈ N T n (x) ∈ Bi }. a Montrer que les Gi sont desTouverts de X. b Montrer qu’on a HC(T ) = i∈I Gi . 3 On suppose qu’il existe une partie dense Z ⊂ X et une application S : X → X vérifiant les propriétés suivantes : (1) T ◦ S = Id; (2) pour tout z ∈ Z, on a lim T n (z) = 0 = lim S n (z). n→∞ n→∞ n a Soient u, v ∈ Z. Pour n ∈ N, on pose xn = u + S (v). Quelles sont les limites des suites (xn ) et (T n (xn ))? b Déduire de a que la propriété suivante est vérifiée : pour tout couple (U, V ) d’ouverts non vides de X, on peut trouver un point x ∈ U et un entier n ∈ N tels que T n (x) ∈ V . c En utilisant 2 et b, montrer que T est hypercyclique. 1 B Dans cette partie, on note `P l’espace vectoriel constitué par toutes les suites ∞ N x = (x(n))n∈N ∈ C vérifiant 0 |x(n)| < ∞. On munit `1 de la norme k . k1 définie par ∞ X kxk1 = |x(n)| . 0 1 1 Montrer que ` est un espace de Banach. 2 Pour i ∈ N, on note ei l’élément de `1 défini par ei (i) = 1 et ei (n) = 0 si n 6= i. Montrer que l’espace vectoriel Z engendré par la famille {ei ; i ∈ N} est dense dans l1 . 3 Soit B : `1 → `1 l’application linéaire définie de la façon suivante : pour x = (x(0), x(1), x(2), . . . ) ∈ `1 , on pose B(x) = (x(1), x(2), . . . ). a Montrer que B est continue et calculer kBk. b Montrer qu’il existe une application linéaire B̃ : `1 → `1 vérifiant B B̃ = Id et kB̃(x)k = kxk pour tout x ∈ `1 . 4 Montrer que l’opérateur T = 2B est hypercyclique. 23 Problème 23 (fonctions continues nulle-part dérivables) Le but de cet exercice est de montrer qu’il existe “beaucoup” de fonctions f : [0; 1] → R qui sont continues sur [0; 1], mais dérivables en aucun point. Pour tout réel λ > 0, on posera |f (y) − f (x)| Uλ = f ∈ C([0; 1]); ∀x ∈ [0; 1] sup >λ . |y − x| y6=x Autrement dit: Uλ = {f ∈ C([0; 1]); ∀x ∈ [0; 1] ∃y |f (y) − f (x)| > λ|y − x|} . 1 Montrer que pour tout λ > 0, l’ensemble Uλ est un ouvert de C([0; 1]). 2 Soit λ > 0. Montrer que pour tout ε > 0, on peut trouver une fonction φ ∈ Uλ telle que kφk∞ < ε. 3 Soit f : [0; 1] → R une fonction lipschitzienne. On note k la constante de Lipschitz de f . Soit également µ > 0. Montrer que si φ ∈ Uµ et si µ > k, alors f + φ ∈ Uµ−k . 4 Déduire de 2 et 3 que pour tout λ > 0, l’ouvert Uλ est dense dans C([0; 1]). 5 Montrer que l’ensemble des fonctions f : [0; 1] → R continues et nulle part dérivables est dense dans C([0; 1]). Problème 24 (théorème d’Ekeland) Dans tout le problème, X est un espace de Banach réel. On note Lip(X) l’ensemble des fonctions ϕ : X → R lipschitziennes bornées. Pour ϕ ∈ Lip(X), on pose |ϕ(x) − ϕ(y)| kϕkLip = kϕk∞ + sup ; x, y ∈ X, x 6= y . kx − yk 1 Montrer que (Lip(X), k . kLip ) est un espace de Banach. 2 Soit α > 0. Montrer que pour tout ε > 0, on peut trouver b ∈ Lip(X) vérifiant b(0) > 0, kbkLip < ε et b(x) = 0 si kxk ≥ α. 3 Soit f : X → R bornée inférieurement, et soit α > 0. On pose Uα = {ϕ ∈ Lip(X); ∃u ∈ X (f − ϕ)(u) < inf{(f − ϕ)(x); kx − uk ≥ α}} . a Montrer que Uα est un ouvert de Lip(X). b En utilisant des fonctions du type x 7→ b(x − u), pour b et u bien choisis, montrer que Uα est dense dans Lip(X). 4 Soit g : X → R continue et bornée inférieurement. On suppose qu’il existe une suite (un ) ⊂ X telle que pour tout n ∈ N, on ait g(un ) < inf g(x); kx − un k ≥ 2−n . a Montrer par l’absurde que si p ≤ q, alors kup − uq k < 2−p . b Montrer que g atteint sa borne inférieure. 24 5 Soit f : X → R continue et bornée inférieurement. Montrer que l’ensemble {ϕ ∈ Lip(X); f − ϕ atteint sa borne inférieure} est dense dans Lip(X). 6 Démontrer le théorème d’Ekeland : si f : X → R est continue et bornée inférieurement, alors, pour tout ε > 0, on peut trouver un point x0 ∈ X tel que ∀x ∈ X f (x0 ) ≤ f (x) + εkx − x0 k . 7 Soit f : X → R différentiable et bornée inférieurement. a Montrer que pour tout ε > 0, on peut trouver un point x ∈ X tel que kDf (x)k ≤ ε. b Peut-on toujours trouver un point x tel que Df (x) = 0?