* Une Promesse pour la Vie - www.abbott.fr
DENOMINATION : TARKA LP, comprimé pelliculé à libération prolongée. COMPOSITION : Chlorhydrate de vérapamil 180 mg, Trandolapril 2 mg, Excipient q.s.p. un comprimé. DONNEES CLINIQUES : Indication thérapeutique : Hypertension artérielle
après échec thérapeutique d’une monothérapie par un inhibiteur de l’enzyme de conversion. Posologie et mode d’administration : 1 comprimé par jour à prendre le matin. Coût du traitement journalier : 0,75 (boîte de 28) - 0,69 (boîte de 84). Contre-
indications : Liées au vérapamil : - Bloc auriculoventriculaire du 2
ème
ou du 3
ème
degré non appareillé, - insuffisance cardiaque non contrôlée, - hypotension artérielle (systolique inférieure à 90 mm Hg), - dysfonctions sinusales, - enfant, en l’absence
de travaux cliniques effectués sur cette catégorie de sujets, - association avec le dantrolène, le sultopride. Liées au trandolapril : - hypersensibilité au trandolapril, - antécédent d’angio-œdème (œdème de Quincke) lié à la prise d’un inhibiteur de
l’enzyme de conversion, - insuffisance rénale sévère (clairance à la créatinine ≤ 30 ml/mn), - 2
ème
et 3
ème
trimestres de grossesse. Mises en garde et précautions particulières d’emploi : Mises en garde : Tenir compte de la présence de lactose
en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase. Liées au trandolapril : Généralement déconseillé en cas de : sténose bilatérale de l’artère rénale ou sur rein fonctionnellement unique,
hyperkaliémie, allaitement, 1
er
trimestre de grossesse. - Risque de neutropénie/agranulocytose sur terrain immunodéprimé. - Angio-œdème (œdème de Quincke). - Hémodialyse. Précautions d’emploi : Liées au vérapamil : - Insuffisance
cardiaque. - Bloc auriculoventriculaire du premier degré. - Fibrillation/flutter auriculaires + voie accessoire. - Atteinte hépatique. - Insuffisance hépatique. - Sujets âgés. Liées au trandolapril : - Toux. - Enfant : l’efficacité et la tolérance du trandolapril
chez l’enfant n’ont pas été établies. - Risque d’hypotension artérielle et/ou d’insuffisance rénale (en cas d’insuffisance cardiaque, de déplétion hydrosodée, etc ...). - Sujet âgé. - Sujet ayant une athérosclérose connue. - Hypertension rénovasculaire.
- Autres populations à risque. - Anémie. - Intervention chirurgicale. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions : Liées au vérapamil : Sa coprescription aux antiarythmiques est déconseillée. Association contre-indiquée :
+ Dantrolène (perfusion) (par mesure de prudence). + Sultopride. Associations déconseillées : + Certains bêta-bloquants indiqués dans le traitement de l’insuffisance cardiaque (bisoprolol, carvédilol, métoprolol). + Esmolol : en cas d’altération
de la fonction ventriculaire gauche. + Triazolam. Associations nécessitant des précautions d’emploi : + Lithium. + Anticonvulsivants inducteurs enzymatiques : carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, primidone. + Carbamazépine.
+ Autres bêta-bloquants (sauf esmolol). + Rifampicine. + Anticholinestérasiques : donépézil, galantamine, rivastigmine, tacrine, néostigmine, pyridostigmine, ambémonium. + Atorvastatine, simvastatine. + Buspirone. + Ciclosporine, tacrolimus.
+ Esmolol : si la fonction ventriculaire gauche est normale. + Médicaments donnant des torsades de pointes (sauf sultopride) : - antiarythmiques de classe Ia ; -antiarythmiques de classe III - certains neuroleptiques ; autres : bépridil, cisapride, diphémanil,
érythromycine IV, halofantrine, mizolastine, moxifloxacine, pentamidine, spiramycine IV, vincamine IV. + Midazolam. + Digoxine et par extension le deslanoside. + Erythromycine. Associations à prendre en compte : + Clonidine, guanfacine. Liées au
trandolapril : Risque majoré en cas d’association de médicaments susceptibles de favoriser la survenue d’une hyperkaliémie : inhibiteurs de l’enzyme de conversion, sels de potassium, diurétiques hyperkaliémiants, inhibiteurs de l’angiotensine II, anti-inflammatoires
non stéroïdiens, héparines (de bas poids moléculaire ou non fractionnées), ciclosporine et tacrolimus, triméthoprime. Associations déconseillées : + Diurétiques épargneurs de potassium : seuls ou associés (amiloride, canrénoate de potassium, spironolactone,
triamtérène). + Potassium (sels). + Lithium. + Estramustine. Associations faisant l’objet de précautions d’emploi : + AINS (voie générale), y compris les inhibiteurs sélectifs de cox-2 et acide acétylsalicylique (Aspirine) (≥ 3 g/j). + Diurétiques épargneurs
de potassium : seuls ou associés (amiloride, canrénoate de potassium, spironolactone, triamtérène) dans le cas du traitement de l’insuffisance cardiaque classe III ou IV avec fraction d’éjection inférieure à 35 % et préalablement traitée par l’association IEC
+ diurétique de l’anse. + Diurétiques hypokaliémiants. + Antidiabétiques (insulines, sulfamides hypoglycémiants). Liées à l’association : Association faisant l’objet de précautions d’emploi : + Baclofène. Associations à prendre en compte : + Alphabloquants à
visée urologique (alfuzosine, doxazosine, prazosine, tamsulosine, térazosine). + Antidépresseurs imipraminiques (tricycliques), neuroleptiques. + Corticoïdes, tétracosactide (voie générale) (sauf hydrocortisone employée comme traitement substitutif
dans la maladie d’Addison). + Amifostine. Grossesse et allaitement (cf. Contre-indications) Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines : Une prudence particulière devra être observée en raison du risque de sensation de vertiges.
Effets indésirables : Liés au vérapamil : - Cardio-vasculaires : hypotension, bradycardie, bloc auriculoventriculaire, insuffisance cardiaque congestive. - Digestifs : essentiellement constipation. - Des atteintes hépatiques cytolytiques et choléstatiques d’origine
immuno-allergique à traduction clinique (ictère et/ou douleurs abdominales, malaise, fièvre) ou purement biologique (augmentation des transaminases et/ou des phosphatases alcalines) réversibles à l’arrêt du traitement ont été rapportées. - Ont été rapportés :
rarement, des atteintes gingivales de type gonflement léger des gencives, gingivite ou hyperplasie gingivale. Ces atteintes sont le plus souvent régressives à l’arrêt du traitement et nécessitent une hygiène bucco-dentaire soignée. Liés au trandolapril : Au plan clinique :
- Céphalées, asthénie, sensations vertigineuses, malaise. - Hypotension, orthostatique ou non. - Prurit, rash. - Nausée, dysgueusie. - Toux. - Exceptionnellement angio-oedème (oedème de Quincke). Au plan
biologique : Augmentation modérée de l’urée et de la créatinine plasmatique, réversible à l’arrêt du traitement. En cas de néphropathie glomérulaire, l’administration d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion
peut occasionner une protéinurie. - Hyperkaliémie, habituellement transitoire. - Une anémie a été rapportée avec des inhibiteurs de l’enzyme de conversion sur des terrains particuliers (transplantés rénaux,
hémodialysés). Surdosage (cf fiche signalétique). PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES : ASSOCIATION FIXE D’UN INHIBITEUR DE L’ENZYME DE CONVERSION DE L’ANGIOTENSINE ET D’UN ANTAGONISTE
CALCIQUE SELECTIF A EFFETS CARDIAQUES DIRECTS / DERIVE DE LA PHENYLALKYLAMINE. PRESENTATION ET NUMERO D’IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE : AMM 357 597.1 : 28 comprimés - Prix :
21,12 €. AMM 371 366.3 : 84 comprimés – Prix : 57,83 €. Remb. Séc. Soc. à 65 % - Collectivités. CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE : Liste I. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR
LE MARCHE : Abbott France - 10, rue d’Arcueil - BP 90233 - 94528 Rungis Cedex. MLR1-NOV 05. Pour une information complète, se reporter au dictionnaire VIDAL ou à la fiche signalétique.
- 708345 D - Janvier 2008
HTA
après échec thérapeutique
d’une monothérapie par IEC
TARK201a 22-2-8.indd 1 22/02/08 17:56:58
Sommaire
ÉDITORIAL
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La Lettre du Cardiologue 418 - octobre 2008 | 3
418 - octobre 2008
ÉDITORIAL 3
Faut-il dépister l’atteinte coronaire chez l’artéritique ?
Shall we detect coronary artery disease in patients with peripheral
arterial disease?
C. Le Feuvre
REVUE DE PRESSE 6
Résumés de la littérature internationale
Coordonnateur : N. Baubion
CONGRÈS-RÉUNION 8
De nouvelles solutions en 2008 pour prévenir
l’ischémie myocardique ?
Réunion de l’Amicale des cardiologues de Paris et sa région
M.L. Lachurié
MISE AU POINT 14
La thrombopénie induite par l’héparine : paradoxe
complexe et prise en charge multidisciplinaire
Heparin-induced thrombocytopenia: a complex paradox
for a multidisciplinary management
I. Elalamy, M. Samama
La modulation du HDL-cholestérol a-t-elle un avenir ?
Is raising HDL-cholesterol still a therapeutic target?
M. Farnier
CAS CLINIQUE 28
Spasme coronaire récidivant après transplantation
cardiaque
Recurrent coronary spasm after heart transplantation
F. Blackwell, S. Varnous, J.P. Batisse, C. Le Feuvre
EN UNE RÉFÉRENCE 30
Fibrillation auriculaire et pose de stent :
quels traitements antithrombotiques ?
C. Adams
EN PLUS…
Nouvelles de l’industrie pharmaceutique l 32
Faut-il dépister
l’atteinte coronaire
chez l’artéritique ?
Shall we detect coronary artery
disease in patients with peripheral
arterial disease?
C. Le Feuvre*
L’
atteinte coronaire chez le patient avec
artériopathie oblitérante des membres
inférieurs (AOMI) est fréquente et
de mauvais pronostic. Les séries autopsiques
retrouvent une atteinte coronaire chez 60 %
des patients avec AOMI. Une ischémie silen-
cieuse, dont la valeur pronostique a récemment
été rappelée dans la sous-étude isotopique de
COURAGE, est retrouvée dans 10 à 20 % des cas.
La présence d’une AOMI multiplie par 3 à 6 le
risque de décès cardiaque. Dans le registre getABI
portant sur 6 880 patients de plus de 65 ans à
haut risque, la mortalité à 5 ans était de 8 %
en l’absence d’AOMI, de 19 % en cas d’AOMI
asymptomatique et de 24 % en cas d’AOMI
sympto matique.
L’intuition à l’épreuve
de la randomisation
La fréquence et la gravité de l’atteinte coronaire
chez les patients avec AOMI pourraient nous inciter
à rechercher systématiquement une ischémie
silencieuse chez ces patients, afin de les revascula-
riser, en particulier avant chirurgie non cardiaque.
L’intérêt de la revascularisation en présence d’une
ischémie silencieuse avait été suggéré en 1997
par l’étude ACIP, qui avait comparé par rando-
misation le traitement médical à l’angio plastie
* Institut de cardiologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
4 | La Lettre du Cardiologue 418 - octobre 2008
ÉDITORIAL
ou au pontage coronaire chez 558 patients. Les
taux de décès à 2 ans étaient de 1 % après revas-
cularisation versus 5 % sous traitement médical
seul, et les taux d’événements cardiaques de 23 %
versus 40 %. Le traitement médical était très sous-
maximal (pas de prescription systématique de
statines, IEC ou bêtabloquants).
Il semblait donc justifié de rechercher une ischémie
myocardique silencieuse par test fonctionnel chez
les patients avec AOMI devant subir une interven-
tion vasculaire importante – aortique ou périphé-
rique (risque cardiaque estimé supérieur à 5 %).
Le risque cardiaque préopératoire était quantifié
par le score de Lee, prenant en compte les anté-
cédents coronaires, cérébrovasculaires ou d’insuf-
fisance cardiaque, un diabète insulinodépendant,
un taux de concentration de créatinine supérieur
à 20 mg/ dl et une chirurgie à haut risque (1). Une
échographie ou une scintigraphie de stress était
pratiquée chez les patients avec suspicion clinique
de coronaropathie sévère ou score de Lee élevé.
En cas d’ischémie modérée, la chirurgie vasculaire
était réalisée sous bêtabloquants ± statines, avec
monitoring peropératoire du segment ST et de
la pression artérielle, et contrôle postopératoire
de la troponine. Chez les patients avec ischémie
étendue, une coronarographie était réalisée, avec
discussion au cas par cas d’une revascularisation
coronaire avant la chirurgie vasculaire.
Cette attitude a été remise en cause par deux
études récentes, CARP (2) et DECREASE-V (3),
qui ne retrouvent aucun bénéfice de la revascula-
risation systématique avant chirurgie vasculaire.
L’étude CARP a randomisé 510 patients, avec
sténose tronculaire supérieure à 70 %, entre
revascularisation coronaire et traitement médical
avant chirurgie vasculaire. Les patients avec
sténose du tronc commun, syndrome coronaire
aigu ou FE inférieure à 20 % étaient exclus. Les
taux d’infarctus 30 jours après chirurgie vasculaire
étaient comparables dans les deux groupes (12 %
et 14 %), de même que les taux de décès à 2,7 ans
(22 % et 23 %) [tableau]. Létude DECREASE-V
a randomisé revascularisation contre traite-
ment médical seul avant chirurgie vasculaire
importante, chez 101 patients coronariens avec
ischémie étendue. Un total de 1 880 patients
avec chirurgie pour anévrisme de l’aorte abdomi-
nale ou pontage périphérique avaient été inclus ;
430 d’entre eux avaient plus de 3 facteurs de
risque, parmi lesquels 101 sujets (23 %) avec
ischémie étendue ont été randomisés. Dans cette
étude pilote, les taux d’événements cardiaques
majeurs à 30 jours et à 1 an étaient de 43 %
et 49 % chez les patients revascularisés avant
chirurgie vasculaire, versus 33 % et 44 % chez les
patients non revascularisés (NS) [tableau]. Deux
patients sont décédés d’une rupture d’anévrisme
après revascularisation coronaire et juste avant
la chirurgie vasculaire. L’étude DECREASE-V
présente comme limite un manque de puissance
lié au faible nombre de patients.
Cette absence de bénéfice de la revascularisation
dans l’ischémie silencieuse pourrait être due, d’un
point de vue physiopathologique, à la rupture
de plaque à l’origine de l’infarctus péri-opéra-
toire, ce qui expliquerait que la revascularisation
préopératoire des patients avec lésions stables
n’améliore pas significativement le bénéfice
d’un traitement médical optimal. Ces résultats
correspondent à ceux des études récentes, qui
ne retrouvent pas de réduction du risque de
décès/infarctus avec la revascularisation chez le
coronarien stable sans dysfonction ventriculaire
gauche ni sténose du tronc commun, lorsque les
patients bénéficient d’une correction intensive
des facteurs de risque et d’un traitement médical
optimal (AVERT, MASS II, RITA-2, COURAGE).
Recommandations actuelles
sur la recherche d’une atteinte
coronaire dans l’AOMI
Devant ce manque de preuve d’un bénéfice de la
revascularisation dans l’ischémie silencieuse, les
sociétés savantes et la HAS ne recommandent
actuellement pas laalisation systématique de
tests fonctionnels non invasifs de dépistage d’une
atteinte coronaire chez les patients avec AOMI.
Pour la HAS, le bilan de la diffusion des lésions
athéromateuses chez les patients avec AOMI
définie par un IPS inférieur à 0,90 doit se limiter
à un interrogatoire, à un examen clinique et à un
ECG de repos à la recherche d’antécédents, de
symptômes ou de signes cliniques cérébrovascu-
laires ou coronariens, à une échographie de l’aorte
Tableau. Résultats des études CARP (2) et DECREASE-V (3) comparant les événements cardiovas-
culaires (ECV) chez les patients avec ou sans revascularisation coronaire avant chirurgie vasculaire
importante.
Revascularisation
coronaire
Pas de revascularisation
coronaire p
CARP
Nombre de patients
Infarctus à J30
Décès à 2,7 ans
258
12 %
22 %
252
14 %
23 %
NS
NS
DECREASE-V
Nombre de patients
ECV à J30
ECV à 1 an
49
43 %
49 %
52
33 %
44 %
NS
NS
La Lettre du Cardiologue 418 - octobre 2008 | 5
ÉDITORIAL
abdominale à la recherche d’un anévrisme, et
éventuellement à un échodoppler cervical (4).
Les recommandations ACC/AHA 2005 sur le
bilan de la diffusion des lésions athéromateuses
dans l’AOMI sont très voisines de celles de la
HAS, et comportent la recherche d’antécédents
et de symptômes coronariens et cérébraux ainsi
qu’un ECG de repos (5). Un bilan coronarien plus
détaillé peut être réalisé chez les patients avec
un angor qui aurait justifié ce bilan en l’absence
d’AOMI (syndrome coronaire aigu, angor sévère
classe III-IV).
Les recommandations HAS et ACC/AHA ne
reprennent donc pas les recommandations SFC/
ALFEDIAM de 2004, qui conseillaient la recherche
d’une ischémie silencieuse par tests non invasifs
chez les diabétiques de type 1 ou 2 avec AOMI et/
ou athérome carotidien, quels que soient l’âge et
le nombre de facteurs de risque (6). Le bénéfice
de la revascularisation pour ischémie silencieuse
chez les diabétiques avec correction intensive des
facteurs de risque est controversé, et il faudra
attendre les résultats de l’étude BARI-IID pour
en préciser les indications. Si la revascularisation
améliore le pronostic cardiovasculaire des diabéti-
ques avec sténose du tronc commun ou athérome
tritronculaire et dysfonction ventriculaire gauche,
chez les autres patients, la réduction du risque de
décès/infarctus repose probablement plus sur la
correction intensive des facteurs de risque que sur
un éventuel geste de revascularisation.
Les recommandations ACC/AHA 2007 sur la prise
en charge coronaire avant chirurgie vasculaire ne
retiennent que très peu d’indications en faveur
d’une recherche non invasive d’ischémie (7).
Doivent être pris en compte : l’urgence de la
chirurgie vasculaire (le bilan coronaire ne doit
pas retarder le traitement d’une ischémie de
jambe), le risque de la chirurgie vasculaire (élevé :
> 5 %, intermédiaire : 1 à 5 %, ou faible), l’insta-
bilité de la situation coronaire (infarctus, SCA,
insuffisance cardiaque, arythmie ventriculaire),
le nombre de facteurs de risque (antécédents
coronariens, cérébrovasculaires ou d’insuffisance
cardiaque, taux de créatinine > 20 mg/l, diabète),
la capacité fonctionnelle (4 METs représentant la
possibilité de marcher à 3 miles/h, soit 4,8 km/h)
[encadré].
Conclusion
L’atteinte coronaire est fréquente et sévère chez
les patients avec AOMI, mais aucune étude n’a
démontré de diminution du risque de décès-
infarctus avec la revascularisation myocardique
chez les patients avec ischémie silencieuse, y
compris avant chirurgie vasculaire importante.
La HAS et l’ACC/AHA recommandent de limiter le
dépistage d’une atteinte coronaire chez les patients
avec AOMI à un bilan annuel ne comportant qu’un
interrogatoire, un examen clinique et un ECG de
repos. La recherche d’une ischémie myocardique
par test fonctionnel n’est justifiée qu’en cas d’angor
ou de séquelle d’infarctus ECG, notamment en cas
de dysfonction ventriculaire gauche. La recherche
d’une atteinte coronaire avant chirurgie vasculaire
importante n’est indiquée que chez les patients
avec angor sévère ou SCA à haut risque (classe I
des recommandations ACC/AHA), chez qui ce
bilan aurait été réalisé en l’absence dAOMI. Une
scintigraphie ou une échographie de stress est
raisonnable (classe IIa des recommandations
ACC/AHA) avant chirurgie vasculaire importante
chez les patients avec faible capacité fonction-
nelle et au moins 3 facteurs de risque parmi les
suivants : diabète, insuffisance rénale, antécédents
coronariens, cérébrovasculaires ou d’insuffisance
cardiaque. L’amélioration du pronostic des patients
avec AOMI repose moins sur la détection et la
revascularisation de lésions coronaires que sur le
traitement médical optimal, associant antiagré-
gants plaquettaires, IEC et statines, et la correction
intensive des facteurs de risque.
Références bibliographiques
1. Lee TH, Marcantonio ER, Mangione CM et al. Derivation and propective valida-
tion of a simple index for prediction of cardiac risk of major noncardiac surgery.
Circulation 1999;100:1043-9.
2. Mc Falls EO, Ward HB, Moritz TE et al. For the CARP study group. Coronary
artery revascularization before elective major vascular surgery. N Engl J Med
2004;351(27):2795-804.
3. Poldermans D, Schouten O, Vidakovic R et al. For the DECREASE study group.
A clinical randomized trial to evaluate the safety of a noninvasive approach in
high-risk patients undergoing major vascular surgery: the DECREASE-V pilot
study. J Am Coll Cardiol 2007;49(17):1763-9.
4. Recommandations HAS 2006. Prise en charge de l’artériopathie chronique
oblitérante des membres inférieurs. www.has-sante.fr
5. ACC/AHA 2005 guidelines for the management of patients with peripheral
arterial disease (lower extremity, renal, mesenteric, and abdomic aortic). JACC
2006;47(12):1239-312.
6. Puel J, Valensi P, Vanzetto G et al. Identification de l’ischémie myocardique
chez le diabétique. Recommandations conjointes SFC/ALFEDIAM. Arch Mal
Cœur 2004;97:338-53.
7. ACC/AHA 2007 guidelines on perioperative cardiovascular evaluation and
care for noncardiac surgery. Circulation 2007;116:1971-96.
Classe I (fice très nettement
supérieur au risque) :
Coronarographie avec revascula-
risation coronaire avant chirurgie
vasculaire si infarctus ou syndrome
coronaire aigu à haut risque
Évaluation coronaire préopératoire
si angor sévère (classe III-IV), avec
revascularisation avant chirurgie
vasculaire importante* si sténose du
tronc commun, athérome tritroncu-
laire, ou bitronculaire avec IVA proxi-
male et FE < 50 % ou ischémie aux
tests non invasifs
Classe IIa (bénéfice très supérieur
au risque) :
Une recherche non invasive d’is-
chémie myocardique est raisonnable
avant chirurgie vasculaire impor-
tante* chez les patients avec faible
capacité fonctionnelle (< 4 METs), et
au moins 3 facteurs de risque**
Classe IIb (bénéfice supérieur
ou comparable au risque) :
Une recherche non invasive d’ischémie
myocardique peut être envisagée
avant chirurgie à risque intermé-
diaire* chez les patients avec faible
capacité fonctionnelle (< 4 METs), et
1 ou 2 facteurs de risque**
Une recherche non invasive d’ischémie
myocardique peut être envisagée
avant chirurgie vasculaire impor-
tante* chez les patients avec bonne
capacité fonctionnelle (> 4 METs), et
1 ou 2 facteurs de risque**
Classe III (risque supérieur
ou comparable au bénéfice) :
Une recherche non invasive d’is-
chémie myocardique n’est pas
justiée avant chirurgie à risque
intermédiaire* chez les patients sans
facteurs de risque**
* Chirurgie vasculaire importante (risque
opératoire > 5 %) : chirurgie aortique ou
vasculaire périphérique ; chirurgie à risque
intermédiaire (risque opératoire 1 à 5 %) :
endartériectomie carotidienne
** Facteurs de risque : antécédents corona-
riens, cérébrovasculaires ou d’insufsance
cardiaque, taux de créatinine > 20 mg/l,
diabète.
Encadré. Recommandations ACC/AHA sur
la prise en charge coronaire avant chirurgie
vasculaire importante (7).
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