L’ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DES MEMBRES INFERIEURS
L’AOMI est une affection vasculaire, dégénérative le plus souvent ou
inflammatoire, aboutissant à l’épaississement des parois artérielles
(plaques d’athérome) puis à leur oblitération.
Si le rétrécissement est modéré alors la maladie est asymptomatique
(non ressentie par le patient)(stade 1). Si le rétrécissement est plus
serré alors apparaît un défaut d’oxygénation musculaire à l’effort
responsable de douleurs (stade 2). A un stade plus avancé les
douleurs peuvent survenir au repos (stade 3) et peuvent apparaître
des lésions cutanées à type d’ulcères (stade 4).
Le stade 1 est dépisté par le médecin lors de l’examen clinique par la
palpation des pouls périphériques et la prise des pressions distales.
Le stade 2 est le stade de la douleur d’effort dite claudication. Le
stade 3 est celui de l’ischémie de repos.
Le pronostic général est le même quel que soit le stade, la prise en
charge médicamenteuse et les règles hygiéno-diététiques doivent
être appliquées dès le stade 1 asymptomatique.
Quels sont les facteurs de risque ?
Tous les facteurs de risques de la maladie athérosclérose sont
concernés cependant le tabagisme et le diabète sont les deux
facteurs le plus souvent rencontrés.
Ainsi 90 % des patients atteints d’AOMI avant 75 ans sont fumeurs.
Quel bilan entreprendre ?
- L’échographie doppler de l’aorte, des artères iliaques et des
artères des membres inférieurs : cet examen non invasif,
peu onéreux, permet de confirmer le diagnostic et de juger,
si nécessaire, des possibilités de revascularisation. Il
recherche un anévrisme de l’aorte. Il pourra être complété
par un angio scanner si l’indication d’une revascularisation
est portée.
- L’échographie doppler des artères cervicales : il permet de
compléter le bilan de l’atteinte vasculaire
- Bilan biologique avec au minimum : glycémie, bilan lipidique
complet (HDL, LDL, triglycérides), étude de la fonction rénale.
- Consultation de cardiologie : systématique avec la
réalisation d’un électrocardiogramme afin de dépister une
atteinte coronaire fréquemment associée. Une épreuve
d’effort ou d’autres tests à la recherche d’une
coronaropathie pourront compléter le bilan selon l’avis du
cardiologue.
-
Quelle prise en charge thérapeutique (quel que soit le stade)
- OBJECTIFS:
● Prévenir le risque de complications cardio-vasculaires
● Freiner ou stabiliser l’évolution de la maladie athéromateuse
(extension locale et à distance).
● Obtenir une amélioration fonctionnelle pour augmenter la
qualité de vie.
- Modifications du mode vie (mesures hygiéno-diététiques)
Elles sont essentielles
. Lutter contre le tabagisme (premier facteur de risque), l’utilisation
de substituts nicotiniques, de thérapeutiques médicamenteuses et
non médicamenteuses, de thérapies et de soutien psychologique est
fortement conseillée.
. Prise en charge du diabète avec pour objectif une Hg glyquée<7% et
une tension artérielle voisine de 13/8
. Réduction pondérale
. Marche et exercices physiques : mesure primordiale
Systématique, quotidienne au moins 30 mn
- Les médicaments :
Trois classes sont indispensables :
. anti agrégant plaquettaire : aspirine (Kardégic°), clopidogrel (Plavix°)
. Traitement hypolipémiant : statine
Quel que soit le chiffre de cholestérol initial avec pour objectif un
LDLcholestérol inférieur à 1 g par litre (voir 0,8 g par litre chez les
diabétiques)
. IEC préférentiellement ou antagonistes des récepteurs à
l’angiotensine : hypotenseurs ayant un effet sur la prévention des
événements cardio-vasculaires chez les patients à haut risque
Traitements de revascularisation :
- voie endovasculaire : angioplastie éventuellement associée à
la mise en place d’un stent
- chirurgie : pontage, endartériectomie
La revascularisation est souvent proposée après échec d’un
traitement médical bien conduit d’au moins trois mois. Elle est plus
précoce en cas de lésions proximales, invalidantes ou menaçantes.
CONCLUSION
L’AOMI est une affection vasculaire souvent méconnue car
longtemps asymptomatique. Elle est souvent insuffisamment prise en
charge. Son pronostic est pourtant sévère, régional (au niveau des
membres inférieurs : revascularisations itératives, amputations) mais
surtout général : de nombreux artéritiques décèdent d’affections
cardiaques, d’accidents cérébraux ou de complications pulmonaires
du tabagisme. Le dépistage doit être large notamment chez les sujets
fumeurs ou diabétiques. La prise en charge doit être précoce. Le
traitement associe obligatoirement des mesures hygiénodiététiques
essentielles et un traitement médicamenteux. L’extension de la
maladie aux autres territoires (coronaires, artères cervicales) est
systématique.
Dr MINVIOLE Thierry
17 mai 2010
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