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in Gastroenterology
Plus de 50 études épidémiologiques
ont montré que l’obésité et la séden-
tarité étaient associées à une augmenta-
tion du risque de cancer colorectal (CCR).
Peu de données concernant l’impact de
tels facteurs sur le pronostic du CCR sont
disponibles dans la littérature. Une
cohorte australienne de 41 528 patients
a été mise en place entre 1990 et 1994.
Lors de l’inclusion, trois questions éva-
luant l’activité physique étaient posées
(par exemple, combien de fois par
semaine avez-vous une activité physique
intense durant au minimum 20 mn ?),
en même temps qu’étaient analysés dif-
férents paramètres anthropométriques.
Au cours du suivi, qui s’est terminé en
août 2002, 526 cas incidents de CCR ont
été observés. Après ajustement sur le
sexe, l’âge et le stade tumoral, les sujets
ayant une activité physique régulière ont
tendance à avoir une meilleure survie
spécifique (p = 0,05) et globale (p = 0,08)
à 5 ans que les patients sédentaires. Les
patients avec une tumeur de stade II ou
III sont ceux qui bénéficient le plus d’un
exercice physique régulier en termes de
survie spécifique (hazard-ratio = 0,49 ;
IC95 = 0,30-0,79). Cependant, en termes
de survie globale, l’association est non
significative (hazard-ratio = 0,61 ; IC95 =
0,41-0,92). Dans cette étude, le poids, le
pourcentage de masse graisseuse et la
circonférence mesurée aux hanches
sont inversement corrélés à la survie
spécifique (p = 0,02 ; p = 0,02 ; p = 0,08
respectivement). Là encore, les résultats
n’atteignent pas la significativité pour le
poids et le pourcentage de masse grais-
seuse en termes de survie globale. L’in-
dex de masse corporelle (IMC), la taille, le
pourcentage de masse maigre et la
marche n’influencent pas le pronostic du
issues de 27 829 patients qui ont subi
pour la première fois de leur vie une
fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD)
entre 1993 et 2002. Durant cette
période, 461 cas de cancer gastrique ou
œsophagien ont été enregistrés lors de
l’endoscopie initiale, puis 52 cas ont été
diagnostiqués lors du suivi. Lorsque
l’on comparait le groupe des malades
qui étaient sous traitement antisécré-
toire avant la première endoscopie à
ceux qui ne l’étaient pas, l’incidence de
cancers gastro-œsophagiens était iden-
tique (46/100 000 versus 44/100 000
respectivement) dans les deux groupes.
Le type d’antisécrétoire prescrit (anti-
H2 ou IPP) ne modifiait pas significati-
vement ces résultats. La survie liée au
cancer était, quant à elle, similaire dans
les deux groupes. Plusieurs biais de
sélection, largement discutés par les
auteurs, pourraient expliquer les résul-
tats alarmistes provenant d’études
précédentes. Les personnes traitées
par antisécrétoire, par exemple, béné-
ficient d’une FOGD plus souvent que le
reste de la population générale, et ont
donc plus de chances d’avoir eu une
endoscopie normale par le passé.
Grâce à une méthodologie rigoureuse
bénéficiant des données issues de
larges registres mis en place dans les
pays scandinaves, les auteurs de cette
étude concluent que la prescription
d’antisécrétoires avant l’endoscopie
est associée à un risque très faible,
voire nul, de méconnaître un cancer
gastrique ou œsophagien. En l’absence
de signes d’alarme (âge > 45 ans,
amaigrissement, etc.), une FOGD ne
paraît donc pas être indiquée en pre-
mière intention à la recherche d’une
néoplasie avant de débuter un traite-
ment par IPP pour des symptômes
digestifs hauts.
>Lassen et al. Gastroenterology
2005;129:1179-86.
CCR. L’IMC étant également influencé par
le volume musculaire, seule la mesure de
la masse graisseuse pourrait représen-
ter un facteur de mauvais pronostic du
CCR pour les auteurs. Cependant, plu-
sieurs critiques peuvent être émises à
l’encontre de ce travail. L’objectif princi-
pal du suivi de cette cohorte australienne
n’est pas de déterminer les survies glo-
bale et spécifique liées au cancer. De
plus, les résultats sont souvent à la limite
de la significativité, voire discordants,
notamment en ce qui concerne la survie
spécifique comparée à la survie globale.
Enfin, les mécanismes physiopatholo-
giques qui pourraient expliquer ces résul-
tats ne sont pas connus ; il n’existait pas,
par exemple, de différence significative
selon la localisation de la tumeur primi-
tive colique, alors qu’il est à présent clai-
rement établi que les mécanismes
moléculaires impliqués dans la cancéro-
genèse colorectale chez l’homme diffè-
rent en fonction de la localisation au
côlon droit ou au côlon gauche. En conclu-
sion, tout le mérite de cette étude pion-
nière dans le domaine est d’ouvrir de
nouvelles perspectives dans la prise en
charge du CCR. Ces résultats doivent
néanmoins être confirmés dans des
études prospectives dont le but principal
sera de déterminer l’impact de ces diffé-
rents facteurs sur le pronostic de ces
tumeurs.
>Haydon et al. Gut 2006;55:62-7.
Le reflux gastro-œsophagien (RGO)
est plus fréquent dans les pays occi-
dentaux riches et dans la population
obèse. La relation entre RGO et lésions
endoscopiques dans cette population
n’est cependant pas connue. Une FOGD
6Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 1 - vol. IX - janvier-février 2006
> L’obésité et la sédentarité
pourraient être des facteurs
de mauvais pronostic
dans le cancer colorectal
> Corrélation entre symptômes
digestifs hauts, index de
masse corporelle et lésions
endoscopiques