Math´
ematiques g´
en´
erales, B, 2004-2005
Compl´ements–Chapitre 3
Ces quelques notes apportent des compl´ements d’information sur le chapitre 3 du cours Math´ematiques
en´erales B, 1Bac Chimie, 2C Informatique (resp. du cours Compl´ements de Math´ematiques, 2C G´eographie,
orientation g´eomatique-g´eom´etrologie).
1 S´eries trigonom´etriques de Fourier
Le d´eveloppement en s´erie trigonom´etrique de Fourier consiste `a d´evelopper une fonction1de carr´e
int´egrable sur un intervalle born´e I=]a, b[, c’est-`a-dire un ´el´ement de l’espace L2(]a, b[), selon une base
orthonorm´ee de cet espace.
Nous utilisons les notations suivantes pour les fonctions trigonom´etriques (exponentielles)
em(x) = 1
bae2iπmx
ba, m Z.
Elles sont orthonorm´ees pour le produit scalaire de L2(I)
< f, g >=Zb
a
f(x)g(x)dx.
Les coefficients de Fourier de fL2(I) relatifs `a cette base sont les complexes
cm=< f, em>=Zb
a
f(x)em(x)dx, m Z.
On a les esultats suivants.
Th´eor`eme 1.1 (D´eveloppement en s´erie trigonom´etrique de Fourier dans la base em(mZ))
Si f, g L2(I), on a
lim
M+Zb
af(x)
M
X
m=M
cmem(x)
2
= 0 (convergence en norme L2),
f(x) = lim
M+
M
X
m=M
cmem(x)pour presque tout xI
et Zb
a
f(x)g(x)dx = lim
M+
M
X
m=M
cmc0
m
si les c0
mesignent les coefficients de Fourier de g.2
Comme cas particulier de la derni`ere formule, on obtient
Zb
a|f(x)|2dx =
+
X
m=−∞ |cm|2.
En utilisant les fonctions sin et cos on en eduit le esultat ci-dessous.
Propri´et´e 1.2 Si fL2(I)et si on utilise les notations
u0(x) = 1
ba, um(x) = 2
bacos(2πmx
ba), vm(x) = 2
basin(2πmx
ba)
1mesurable
1
alors les fonctions u0, um, vm(mN0)forment une base orthonorm´ee de L2(I)et, avec rm=< f, um>,
sm=< f, vm>, on a
lim
M+Zb
af(x)r0u0(x)
M
X
m=1 rmum(x) + smvm(x)
2
= 0
f(x) = r0u0(x) + lim
M+
M
X
m=1 rmum(x) + smvm(x)pour presque tout xI
et Zb
a
f(x)g(x)dx =r0r0
0+ lim
M+
M
X
m=1
(rmr0
m+sms0
m)
si les r0
m, s0
mesignent les coefficients de Fourier de grelatifs aux fonctions cosinus et sinus. 2
Dans de nombreuses situations pratiques, il est possible de pr´eciser les propri´et´es de f. Ainsi, des
compl´ements aux esultats pr´ec´edents peuvent ˆetre ´enonc´es.
Propri´et´e 1.3 (Convergence ponctuelle) Si fest born´ee et monotone2sur ]a, b[alors elle est int´egrable,
de carr´e int´egrable sur ]a, b[et on a
lim
M+
SM(x) =
f(x+) + f(x)
2,x]a, b[
f(a+) + f(b)
2, x ∈ {a, b}
avec
SM(x) = r0u0(x) +
M
X
m=1 rmum(x) + smvm(x), M N0
et
f(r+) = lim
tr,t>r f(t), f(r) = lim
tr,t<r f(t).
2
Propri´et´e 1.4 (Ph´enom`ene de Gibbs) 2
Th´eor`eme 1.5 (Th´eor`eme d’´echantillonnage de Shannon) Soir νun r´eel strictement positif. Si
fest une fonction d´efinie sur R, appartenant `a L2(R)et dont la transform´ee de Fourier n´egative b
fest
nulle dans le compl´ementaire de3[ν, ν], alors
f(x) = lim
M+
M
X
m=M
fm
2νsin(ν(xm/(2ν))
ν(xm/(2ν))
dans L2(R)et les fonctions
fm(x) = 1
2rν
π
sin(ν(xm/(2ν))
ν(xm/(2ν)) =rh
2π
sin(ν(xmh)
xmh , m Z
(o`u on a pos´e h= 1/(2ν)) forment une base orthonorm´ee pour la norme de L2dans l’espace des fonctions
appartenant `a L2(R)et dont la transform´ee de Fourier n´egative b
fa un support inclus dans [ν, ν].
Preuve. Pour tout entier m, en utilisant la notation gm(y) = eimy/(2ν)χ[ν,ν](y), on a
F+
xgm=Zν
ν
eixyeimy/(2ν)dy = 2 sin(ν(xm/(2ν))
xm/(2ν).
2ou combinaison lin´eaire de telles fonctions; il est aussi possible d’utiliser d’autres hypoth`eses-cf cours pour une premi`ere
approche
3Cela signifie que le support de la fonction est inclus dans [ν, ν]
2
Le eveloppement en s´erie trigonom´etrique de Fourier de b
fdans L2([ν, ν]) donne
b
f(y) = 1
2ν
+
X
m=−∞ Zν
νb
f(u)eimu/(2ν)dueimy/(2ν)
=1
2ν
+
X
m=−∞ F+
m
2νb
feimy/(2ν)
=π
ν
+
X
m=−∞
fm
2νeimy/(2ν).
En prenant la transform´ee de Fourier des deux membres4et en tenant compte du calcul effectu´e ci-dessus,
on obtient
f(x) = 1
ν
+
X
m=−∞
fm
2νsin(ν(xm/(2ν))
xm/(2ν)
qui est la formule annonc´ee. 2
Remarques
En ´etudiant plus pr´ecis´ement la convergence des s´eries obtenues, on peut directement obtenir des
esultats de convergence autres que ceux en norme L2et presque partout.
Ainsi, les eries du type
+
X
m=0
amcos(mx),
+
X
m=1
bmsin(mx)
efinissent des fonctions 2πp´eriodiques sur Ret continues sur ]0,2π[ pour autant que la suite am(mN)
(resp. bm(mN0)) soit une suite de r´eels ecroissante qui converge vers50.
Si cette erie est le eveloppement d’une fonction eguli`ere6, on peut aussi imm´ediatement obtenir
des estimations des coefficients du type supm|am|mrR(resp. supm|bm|mrR).
2 Autres bases orthonorm´ees
Dans de nombreuses situations li´ees `a la r´esolution d’´equations diff´erentielles (par exemple), on est amen´e
`a introduire d’autres fonctions (formant des bases orthonorm´ees) particuli`erement utiles.
2.1 Les polynˆomes de Legendre
Les polynˆomes
P0(x) = 2
2, Pm(x) = pm+ 1/2
2mm!Dm(x21)m, m N0
sont appel´es polynˆomes de Legendre; ils forment une base orthonorm´ee de L2([1,1]).
2.2 Les fonctions de Laguerre
Les fonctions
L0(x) = ex/2, Lm(x) = 1
m!ex/2Dm(xmex), m N0
sont appel´es fonctions de Laguerre; elles forment une base orthonorm´ee de L2([0,+[).
2.3 Les fonctions de Hermite
Les fonctions
H0(x) = π1/4ex2, Hm(x) = 1
π1/42mm!ex2/2Dmex2, m N0
sont appel´es fonctions de Hermite; elles forment une base orthonorm´ee de L2(] − ∞,+[).
4l’int´egrale se fait uniquement sur [ν, ν] ´etant donn´e la propri´et´e de support
5cela r´esulte du fait que sous cette hypoth`ese, la convergence de la s´erie est uniforme dans tout compact du
compl´ementaire des multiples entiers de 2π
6c’est-`a-dire avec des propri´et´es de d´erivabilit´e sur R
3
References
[1] N. K. Bary, A Treatise on Trigonometric Series, Volume 1, Pergamon Press, 1964.
[2] A. Da Silva Passos, ethodes math´ematiques du traitement num´erique du signal, Eyrolles, 1989.
[3] H. G. Garnir, Fonctions de variables r´eelles I, II, Gauthier-Villars, 1965.
[4] T.W. orner, Fourier Analysis, Cambridge University Press, 1990.
[5] J. Schmets, Analyse math´ematique, 2C Sciences Math´ematiques et Physiques, ULg.
F. Bastin, March 28, 2005
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