MPSI 2 : DL 08
Pour le 07 mai 2004
1 Probl`eme 1
L’objet du probl`eme est l’´etude de la fonction Fd´efinie par
F(x) = Z1
0
exln(1+t2)dt
Q1 Montrer que la fonction Fest d´efinie sur R.
Q2 Calculer F(0) et F(1).
Q3`
A l’aide d’une inegration par parties, exprimer R1
0
t2
(1 + t2)2en fonction de F. En d´eduire la valeur de F(2).
Q4 Trouver une relation de ecurrence entre F(n+ 1) et F(n).
Q5`
A l’aide de la formule du binˆome, exprimer F(n) pour nN`a l’aide d’un signe somme. Calculer ensuite
F(1) et F(2) (on exprimera le r´esultat sous forme d’une fraction irr´eductible).
Q6´
Etudier le sens de variations de Fsur R.
1.1 limite de Fen −∞
Q7 Lorsque x < 0 est fix´e, tracer le tableau de variations de la fonction d´efinie par g(t) = exln(1+t2)sur [0,1] et
exprimer g(1
2).
Q8 Montrer que F(x)
x→−∞ .
Q9 Calculer limx→−∞
F(x)
x. Qu’en d´eduit-on sur la courbe repr´esentative de F?
1.2 Limite de Fen +
Q10 Montrer que t[0,1], t2
2ln(1 + t2) et en d´eduire que :
x > 0, F (x)Z1
0
ext2
2dt
Q11 Montrer que la fonction φ(x) = Rx
1eu2
2du est born´ee sur [1,+[. Montrer ensuite grˆace `a un changement
de variables que F(x)
x+0.
1
MPSI 2 2 DL 08
2 Probl`eme 2
Si nest un entier naturel, on note Mn(R) l’ensemble des matrices carr´ees d’ordre n`a coefficients eels. On note
mij l’´el´ement `a la ligne iet `a la colonne jd’une matrice MMn(R). La matrice identit´e sera not´ee In. On
appelle matrice semi-magique d’ordre n, une matrice MMn(R) telle qu’il existe un r´eel σ(M) v´erifiant :
i[[1,n]],
n
X
j=1
mij =σ(M) et j[[1,n]],
n
X
i=1
mij =σ(M)
On notera SMn(R) l’ensemble des matrices semi-magiques d’ordre n. On appelle matrice magique d’orde n,
une matrice MMn(R) qui est semi-magique et telle qu’en plus :
σ(M) = Tr(M) = X
1i,jn
i+j=n+1
mij
On notera MGn(R) l’ensemble des matrices magiques d’ordre n. On dit qu’une matrice colonne XMn1(R)
est un vecteur propre de la matrice Massoci´e `a la valeur propre λRlorsque X6= 0 et MX =λX.
2.1 G´en´eralit´es
Q12 Montrer qu’une matrice Mest semi-magique si la matrice colonne V=
1
.
.
.
1
Mn1(R) est un vecteur propre
de Met tMassoci´e `a la mˆeme valeur propre.
Q13 En d´eduire que l’ensemble des matrices semi-magiques SMn(R) est une sous-alg`ebre de l’alg`ebre Mn(R).
V´erifier ´egalement que l’ensemble des matrices magiques MGn(R) est un sous-espace vectoriel de Mn(R).
Q14 On note EMn(R) dont tous les coefficients valent 1. V´erifier que la matrice Eest magique. Calculer pour
pN?, la matrice Ep.
Q15
a. Montrer qu’une matrice MMn(R) est semi-magique si et seulement si on a
EM =ME =σ(M)E
b. Montrer que (SMn(R)GLn(R),×) est un groupe et que l’application
σ:SMn(R)GLn(R)(R?,×)
M7→ σ(M)
est un morphisme de groupes.
2.2 ´
Etude des matrices magiques d’ordre 3
Q16 On suppose dans cette question que n= 3.
a. Montrer que toute matrice magique de MG3(R) est la somme d’une matrice magique sym´etrique et d’une
matrice magique antisym´etrique et que cette d´ecomposition est unique.
b. D´eterminer toutes les matrices magiques antisym´etriques de MG3(R).
c. Construire toutes les matrices magiques sym´etriques de MG3(R) de trace nulle.
d. En d´eduire l’ensemble MG3(R). On d´eterminera une base de cet espace.
On se propose de d´emontrer que si une matrice MMG3(R), alors pN, lorsque pest impair, la matrice
Mpest magique.
Q17 Montrer qu’il existe un polynˆome PR9[X] non nul tel que P(M) = 0M3(R).
MPSI 2 3 DL 08
On admettra le th´eor`eme plus fort suivant (Hamilton-Cayley) : il existe deux r´eels (λ,µ)R2tels que
M3Tr(M).M2λM µI3= 0M3(R)
Q18 On suppose dans cette question que MMG3(R) v´erifie de plus Tr(M) = 0.
a. Montrer que µ= 0.
b. En d´eduire que pour tout entier pimpair, la matrice Mpest magique.
Q19 Soit une matrice MMG3(R) de trace quelconque. On note
M0=MTr(M)
3E
a. Calculer Mp.
b. En d´eduire que pour tout entier pimpair, la matrice Mpest magique.
2.3 Le r´esultat pr´ec´edent est faux pour n= 4
Q20 Dans cette question, on suppose que n= 4 et on consid`ere la matrice magique
A=
2 0 0 0
0 0 1 1
0 1 0 1
0 1 1 0
a. Exprimer A2comme combinaison lin´eaire de Aet de I4.
b. Montrer que pour tout entier pN, il existe deux entiers positifs apet bptels que
Ap=apA+bpI4
c. Montrer que pour tout entier p2, la matrice Apn’est pas magique.
MPSI 2 4 DL 08
Corrig´e.
Q1 Soit xR. La fonction efinie par g(t) = exln(1+t2)est continue sur [0,1]. L’int´egrale F(x) est donc bien
d´efinie.
Q2F(0) = 1 , F(1) = R1
0
dt
1 + t2d’o`u F(1) = π
4.
Q3 On int`egre F(1) = R1
0
dt
1 + t2par parties, en posant u(t) = 1
1 + t2,v0(t) = 1. On trouve
F(1) = 1
2+ 2 Z1
0
t2
(1 + t2)2dt
Donc Z1
0
t2
(1 + t2)2dt =1
2F(1) 1
4=π
81
4
Ensuite,
F(2) = Z1
0
1 + t2t2
(1 + t2)2dt =F(1) + 1
41
2F(1)
On trouve donc F(2) = π
8+1
4.
Q4 On ´ecrit
F(n+ 1) = Z1
0
1 + t2t2
(1 + t2)n+1 dt =F(n)Z1
0
t2
(t2+ 1)n+1 dt
On int`egre F(n) par parties:
F(n) = t
(t2+ 1)n1
0
+ 2nZ1
0
t2
(1 + t2)n+1 dt =1
2n+ 2nZ1
0
t2
(1 + t2)n+1 dt
et en reportant, on trouve
F(n+ 1) = 2n1
2nF(n) + 1
n2n+1
Q5 Avec le binˆome,
F(n) = Z1
0
(1 + t2)ndt =
n
X
k=0 n
kZ1
0
t2kdt =
n
X
k=0 n
k1
2k+ 1
F(1) = 4
3,F(2) = 28
15 .
Q6 Puisque t[0,1], ln(1 + t2)0, si xx0,
t[0,1],x0ln(1 + t2)≤ −xln(1 + t2)
et en inegrant cette in´egalit´e, F(x0)F(x). Donc Fest ecroissante.
Q7 On calcule g0(t) = x
(1 + t2)x
2t
(1 + t2)>0. La fonction g(t) est strictement croissante sur [0,1] et g(1
2) = exln 5
4.
Q8 La fonction g´etant positive sur [0,1], on minore `a xfix´e :
F(x) = Z1
2
0
exln(1+t2)dt +Z1
1
2
exln(1+t2)dt Z1
1
2
g(t)dt g(1
2)×1
2
Alors F(x)exln 5
4
2et en utilisant le th´eor`eme des gendarmes, puisque exln 5
4
2
x→−∞ +, on en eduit
que F(x)
x++.
Q9 Soit x < 0. t[0,1], g(t)g(1) et donc F(x)2x. Comme x < 0, en divisant par x, on change le sens des
in´egalit´es et donc:
F(x)
x2x
x
MPSI 2 5 DL 08
C’est l’exponentielle du num´erateur qui l’emporte lorsque x→ −∞ et donc F(x)
x+. La courbe pr´esente
une branche parabolique de direction (Oy).
Q10 Consid`erons la fonction efinie par h(t) = ln(1 + t2)t2
2sur [0,1]. Elle est erivable et h0(t) = t(1 t)
1 + t20.
Puisque h(0) = 0, elle est positive sur [0,1] d’o`u l’in´egalit´e de l’´enonc´e. Alors t[0,1] et x > 0, xln(1 + t2)
xt2
2et t[0,1], exln(1+t2)ext2
2. En inegrant cette in´egalit´e sur [0,1] on obtient la majoration souhait´ee.
Q11 Soit x0. Puisque u[0,x[, eu2
2eu
2, (u1u2u), en int´egrant, on obtient que
φ(x)Zx
1
eu
2du 2e2ex
222
et donc φest born´ee.
Alors, pour x1, par le changement de variables u=xt on obtient:
F(x)Zx
0
eu2
2du 1
xZ1
0
eu2
2du +φ(x)
D’o`u l’encadrement
0F(x)C
x
o`u C=R1
0eu2
2du + 2eest une constante ind´ependante de x. D’apr`es le th´eor`eme des gendarmes, on conclut
que F(x)
x+0.
Q12 On calcule M V = (xi)1ino`u xi=Pn
j=1 mij et tMV = (yj)1jno`u yj=Pn
i=1 mij Si une matrice Mest
magique, on a donc M V =σ(M)Vet tMV =σ(M)Vce qui montre que Vest vecteur propre de Met de tM
associ´e `a la mˆeme valeur propre σ(M). R´eciproquement, s’il existe λRtel que MV =λV et tMV =λV , alors
(i,j)[[1,n]], λ =Pn
j=1 mij =Pn
i=1 mij ce qui montre que la matrice Mest semi-magique avec λ=σ(M).
Q13 V´erification facile `a partir de la question 12, de la lin´earit´e de la trace et de la forme lin´eaire d´efinie par
φ(M) = X
1i,jn
i+j=n+1
mij.
Q14 Par r´ecurrence, Ep=np1E.
Q15
a. On calcule EM = ((aij )) avec aij =Pn
k=1 eikmkj =Pn
k=1 mkj , et M E = ((bij )) avec bij =Pn
k=1 mikekj =
Pn
k=1 mik. d’o`u le r´esultat.
b. C’est un sous-groupe du groupe GLn(R). En effet, Inest une matrice semi-magique avec σ(In) = 1, et
si A,B sont inversibles semi-magiques, alors puisque ABE =A(σ(B)E) = σ(B)AE =σ(B)σ(A)Eet
EAB =σ(A)σ(B)E, on voit que la matrice AB est encore semi-magique avec σ(AB) = σ(A)σ(B). Si M
est semi-magique inversible, en multipliant `a droite par M1, on trouve que E=σ(M)EM1. Puisque
E6= 0, il vient que σ(M)6= 0 et donc EM 1=1
σ(M)E. De mˆeme, M1E=1
σ(M)Ece qui montre que
M1est semi-magique et que σ(M1) = 1
σ(M). Puisque σ(AB) = σ(A)σ(B), l’application σest bien un
morphisme de groupes.
Q16
a. On sait d’apr`es le cours que M3(R) = Sn(R)⊕ An(R) ce qui montre l’unicit´e de la d´ecomposition. Si M
est magique, il existe donc deux matrices S(sym´etrique) et A(antisym´etrique) telles que M=S+A,
avec S=1
2(M+tM) et A=1
2(MtM). Il nous faut montrer que Set Asont magiques. Il suffit
de d´emonter que tMest magique puisque MGn(R) est un sev de Mn(R). Puisque EM =σ(M)E,
en transposant puisque tE=E, on trouve que tM E =σ(M)Eet de mˆeme, EtM=σ(M)E. Cela
montre que la matrice tMest semi-magique avec σ(tM) = σ(M). De plus, Tr(tM) = Tr(M) = σ(M) et
Pi+j=n+1 gmij =Pi+j=n+1 mji =Pi+j=n+1 mij =σ(M) par le changement d’indices (i,j)7→ (j,i). La
matrice tMest donc magique, ainsi que les matrices Set A.
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