MME BERNADETTE B., NÉE EN 1959
Antécédents
Patiente ayant été traitée en 1979, à l’âge de 19 ans, par radio-
thérapie exclusive sur les aires ganglionnaires médiastinales,
sus- et sous-claviculaires axillaires et cervicales à la dose de
36 Gy pour une maladie de Hodgkin, stade II2Aa (figure 1).
Depuis, elle n’a pas présenté d’évolution de sa maladie gan-
glionnaire.
Elle a eu deux enfants, à 25 et 28 ans.
Histoire de la maladie mammaire
Mme B. a constaté, en août 1992, à l’âge de 33 ans, une nodo-
sité au niveau du prolongement axillaire du sein droit. Elle a
bénéficié d’une exploration mammo-échographique.
La mammographie permettait de retrouver une densité mam-
maire importante, sans image particulière dans la zone consi-
dérée, alors que l’échographie montrait une zone hypo écho-
gène bien délimitée de 5 mm de grand axe, sans renforcement
postérieur et sans cône d’ombre, jugée bénigne.
Un nouveau contrôle échographique réalisé en janvier 1993 a
montré une augmentation de volume de l’image échographique
(7 mm) ainsi que l’apparition d’une deuxième image adjacente
de 4 mm (figure 2).
Il a été décidé une exérèse à visée diagnostique, qui, devant la
positivité à l’examen extemporané, s’est transformée en seg-
mentectomie-curage axillaire (3 mars 1993).
L’analyse anatomopathologique définitive a montré un carci-
nome canalaire infiltrant (CCI) de grade II, sans envahisse-
ment des 16 ganglions axillaires prélevés, à récepteurs hormo-
naux positifs.
Le bilan d’extension (foie, poumon, os) était négatif.
Le sein droit a donc été irradié à la dose de 50 Gy, avec surim-
pression du lit d’exérèse de 10 Gy, le tout réalisé en 25 séances
et 5 semaines.
Mme B. a été suivie régulièrement jusqu’en juillet 1999, date à
laquelle il a été découvert une petite formation nodulaire du
QSE du sein gauche. La patiente était alors âgée de 40 ans.
Les images mammographiques et échographiques n’étaient pas
caractéristiques.
Cependant, du fait des antécédents, il a été réalisé, le
24 août 1999, une tumorectomie, transformée en segmentecto-
mie-curage du fait d’un contrôle extemporané positif.
Il s’agissait d’un CCI de grade I de 5 mm associé à un carci-
nome intracanalaire (CIC) de bas grade (I), sans adénopathie
envahie sur les 12 prélevées. Les récepteurs hormonaux étaient
fortement positifs en immunohistochimie. Le bilan d’extension
était toujours négatif.
Il a donc été décidé une irradiation au niveau de la glande
mammaire gauche, aux mêmes doses que précédemment.
Du fait de la positivité des récepteurs hormonaux, la patiente a
également été mise sous antiestrogène, à la dose de 20 mg par
jour pendant 5 ans.
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CAS CLINIQUE
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La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000
Attention, groupe à risque !
●Brigitte de Lafontan*, B. Cutuli**
* Institut Claudius-Regaud, Toulouse.
* Clinique Courlancy, Reims.
Figure 1. Volumes irradiés : irradiation dite “en mantelet”.