AVANT-PROPOS
8 | La Lettre du Sénologue • No 63 - janvier-février-mars 2014
DOSSIER THÉMATIQUE Coordination : Marie-Christine Mathieu (Villejuif)
Le sein : du fœtus à la femme jeune
The breast: from foetus to young woman
M.C. Mathieu*
* Institut Gustave-Roussy, Villejuif.
La pathologie mammaire est essentiellement une pathologie
de l’adulte. Toutefois, de rares cas de nodules mammaires peuvent
survenir durant l’enfance et l’adolescence. De ce fait, ces lésions
restent relativement peu connues et doivent être prises en charge dans
un contexte d’anxiété particulier pour la jeune patiente et sa famille.
Le plus souvent bénignes, elles peuvent toutefois nécessiter la réalisation
d’examens complémentaires pour conforter le diagnostic clinique.
Ce dossier fait le point sur le diagnostic et la prise en charge des nodules du sein
apparaissant dans l’enfance, à l’adolescence et chez la femme jeune.
Chez l’enfant, les vraies tumeurs sont rares. Devant une petite boule chez une fi llette
d’environ 8 ans, il ne faut surtout pas s’affoler, même en cas d’antécédents familiaux,
car le cancer du sein est pratiquement inexistant chez les enfants. Il faut d’abord évoquer
un développement précoce du bourgeon mammaire. Un rappel du développement du sein,
de la période in utero jusqu’à la puberté, permet de mieux comprendre les anomalies
observées. Si des examens complémentaires sont nécessaires pour conforter le diagnostic
clinique, ils doivent être le moins invasifs possible et l’échographie est l’examen de choix.
Après la puberté, si l’on découvre un nodule chez une adolescente, celui-ci est le plus
souvent bénin et il convient de bien peser toute intervention chirurgicale au regard
du développement futur de la glande mammaire.
Chez la jeune femme présentant une masse mammaire, le risque de cancer est rare.
Le fi broadénome et la tumeur phyllode sont les lésions nodulaires les plus fréquentes.
Les rares tumeurs malignes sont toutefois particulières, plus agressives et le plus souvent
liées à une prédisposition génétique. Leur prise en charge, les méthodes d’imagerie
et les modalités de suivi seront détaillées.
Nous remercions Geneviève Plu-Bureau, Marc Espié, Anne de la Rochefordière, Bruno
Boyer, Marike Lae et Luc Rotenberg d’avoir bien voulu nous faire partager leur expérience,
qui j’espère vous sera utile dans votre pratique quotidienne.