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La Lettre du Sénologue - n° 24 - avril/mai/juin 2004
Fishman JE, Milikowski C, Ramsinghani R et al. US-guided
core-needle biopsy of the breast: how many specimens are
necessary ? Radiology 2003;226:779-82.
Les microbiopsies à l’aiguille 14 G, réalisées sous échographie,
permettent le diagnostic non chirurgical de nombreuses opaci-
tés impalpables. Le diagnostic est fiable à condition qu’il y ait
au moins quatre prélèvements, de préférence non fragmentés.
Huber S, Wagner M, Medl M et al. Benign breast lesions:
minimally invasive vacuum-assisted biopsy with 11-gauge
needles-patient acceptance and effect on follow-up imaging
findings. Radiology 2003;226:783-90.
Les macrobiopsies avec aspiration, type Mammotome
®
11 G,
guidées par stéréotaxie ou par échographie, sont maintenant des
procédures fréquentes de diagnostic non chirurgical. Elles sont
bien tolérées par les patientes et, lors des contrôles à six mois,
n’entraînent aucune séquelle susceptible de gêner la sur-
veillance.
FACTEURS DE RISQUE
La recherche d’éventuels facteurs étiologiques se poursuit, mais
est décevante. Tout au plus trouve-t-on quelques associations
troublantes sans que cela puisse déboucher, pour l’instant, sur
une attitude pratique.
McCormack VA, Dos Santos I, De Stavola BL et al. Fetal
growth and subsequent risk of breast cancer: results from long
term follow up of Swedish cohort. BMJ 2003;326:248-51.
Trichopoulos avait déjà émis, en 1990, l’hypothèse que l’expo-
sition in utero à des doses élevées d’estrogènes pouvait aug-
menter le risque de cancer du sein à l’âge adulte. Cette étude
réalisée en Suède va dans le même sens, en montrant une asso-
ciation entre la taille à la naissance (taille et périmètre crânien)
et le risque de cancer préménopausique, et que le taux de crois-
sance foetale (taille ajustée en fonction de l’âge gestationnel)
plus que la seule taille à la naissance, est un facteur de risque
important.
Velicer CM, Heckbert SR, Lampe JW et al. Antibiotic use in
relation to the risk of breast cancer. JAMA 2004;18,291,7.
L’utilisation d’antibiotiques (mesurée en cumulant le nombre
de jours avec antibiotiques et leur nombre) serait associée,
dans cette étude, à une accentuation du risque de cancers du
sein. Toutes les classes d’antibiotiques sont concernées.
S’agit-il d’un effet sur la flore intestinale et/ou sur la réponse
immunitaire et inflammatoire ? La responsabilité est-elle due
aux antibiotiques eux-mêmes, à une éventuelle défaillance du
système immunitaire, ou à l’état pathologique ayant conduit
à la prescription de ces antibiotiques ? Les auteurs concluent
qu’il faut être prudent dans l’utilisation au long cours des anti-
biotiques, et que des études complémentaires sont nécessaires
pour faire la part de la responsabilité des antibiotiques, du sys-
tème immunitaire ou d’autres facteurs.
THÉRAPEUTIQUE
Le fulvestrant n’est pas encore commercialisé en France mais
les premiers essais semblent prometteurs, tandis que l’efficacité
de la radiothérapie postchirurgie et les indications du tamoxi-
fène sont rappellées.
Mauriac L, Pippen EL, Quaresma Albano J et al. Fulvestrant
(Faslodex
TM
) versus anastrozole for the second-line treatment of
advanced breast cancer in subgroups of post menopausal
women with visceral and non visceral metastases: combined
results from two multicentre trials. European J Cancer 2003;39:
1228-33.
Le fulvestrant est un anti-estrogène administré par voie intra-
musculaire qui a montré son efficacité après échec du tamoxi-
fène. Actuellement, les inhibiteurs de l’aromatase sont indiqués
dans cette situation et le fulvestrant devrait aussi être efficace
après échec des inhibiteurs.
Clinical Trial Service Unit and Epidemiological Studies Unit,
Oxford. Mortality from cardiovascular disease more than 10
years after radiotherapy for breast cancer: nationwide cohort
study of 90 000 Swedish women. Brit Med J 2003;326:256-7.
Au-delà de dix ans, la mortalité par cancer du sein est la même
qu’il s’agisse du sein droit ou du sein gauche. En revanche, la
mortalité par maladie cardiovasculaire est un peu plus impor-
tante après traitement par radiothérapie du sein gauche avec un
ratio de 1,1. Ce taux est peu important et pourrait être dû au
hasard. De plus, il s’agit de techniques de radiothérapie utilisées
en 1970 et en 1980, les techniques actuelles irradiant beaucoup
moins le cœur.
(UKCCCR), (DCIS) Working Party (UK, Australia, and New
Zealand). Radiotherapy and tamoxifen in women with com-
pletely excised ductal carcinoma in situ of the UK, Australia,
and New Zealand: randomised controlled trial. Lancet 2003;
362:95-102.
Après zonectomie pour carcinome canalaire in situ, la radiothéra-
pie diminue à la fois le risque de récidive de cancer in situ et celui
de cancer invasif dans le sein traité, mais elle est, bien entendu, sans
effet sur le sein controlatéral. En revanche, le tamoxifène, dans cette
indication, semble de peu d’intérêt, en particulier, il ne réduit pas le
risque de cancer invasif controlatéral dans cette étude.
Schmid M, Jakesz R, Samonigg H et al. Randomized trial of
tamoxifen versus tamoxifen plus aminoglutethimide as adju-
vant treatment in postmenopausal breast cancer patients with
hormone receptor-positive disease: Austrian breast and colo-
rectal cancer study group trial 6 et al. J Clin Oncol 2003;
21:984-90.
La durée habituelle du traitement adjuvant par tamoxifène chez
les femmes ayant des récepteurs hormonaux est de 5 ans. Cette
étude montre que l’adjonction de 2 ans d’aminoglutéthimide
n’améliore pas le pronostic.