La Lettre du Pneumologue - Vol. X - n° 5 - septembre-octobre 2007
Mise au point
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pour la survie globale, de l’adjonction du bévacizumab. Il est
possible que cette observation soit liée à la prescription plus
fréquente d’une chimiothérapie de deuxième ligne chez les
femmes. Aucune diff érence n’a en tout cas été notée pour ce
qui est de l’utilisation d’inhibiteurs tyrosine kinase du récep-
teur à l’EGF suivant le sexe.
Enfi n, le taux de VEGF circulant à l’initiation du traitement
était comparable dans les 2 groupes, et ce quel que soit le sexe.
Il n’était pas corrélé à la survie globale.
Sunitinib
Le sunitinib est un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase de
plusieurs récepteurs transmembranaires : VEGFR-1, VEGFR-2,
mais également Platelet Derived Growth Factor Receptor
(PDGFR)-α, PDGFR-β, Flt-3 et c-KIT. L’intérêt de développer
des inhibiteurs pantyrosine kinase est de pouvoir cibler
plusieurs types cellulaires, en particulier les cellules endo-
théliales (pour les VEGFR) mais également les péricytes qui
expriment les PDGFR et rendent les cellules endothéliales
plus résistantes aux cytotoxiques et aux thérapeutiques anti-
angiogéniques.
Un essai de phase II multicentrique sur 10 sites (États-Unis
et Europe) a inclus 63 patients traités pour un CBNPC de
stade IIIB/IV en échappement après 1 à 2 lignes de chimiothé-
rapie avec ou sans administration d’un inhibiteur de tyrosine
kinase de l’Epithelial Growth Factor Receptor (EGFR), PS 0-1
(23). La dose administrée était de 50 mg/j pendant 4 semaines
consécutives, suivies de 2 semaines de repos. Le traitement était
poursuivi tant qu’il existait un bénéfi ce clinique. La majorité
des patients ont eu une diminution de la taille des lésions cibles.
Le taux de réponse objective était de 9,5 %, le temps médian de
réponse de 12,2 semaines (4,3 à 30,3 semaines) et, chez 42,9 %
des patients, on observait une maladie stable plus de 8 semaines.
Les toxicités étaient les suivantes : asthénie (68 % de grade 1-2,
21 % de grade 3-4), anorexie (40 % de grade 1-2), dyspnée (37 % de
grade 1-2), toux (35 % de grade 1-2), nausées (33 % de grade 1-2,
7 % de grade 3-4), mucite (32 %), dysgueusie (25 % de grade 1-2),
diarrhée (21 % de grade 1-2), vomissements (19 % de grade 1-2,
7 % de grade 3-4), constipation (19 %), hypertension (5 % de
grade 3-4). Il faut noter 3 toxicités de grade 5 : 2 hémoptysies
et une hémorragie cérébrale.
Au total, le sunitinib en monothérapie a une activité promet-
teuse chez les patients ayant un CBNPC prétraités, puisque
environ 50 % des patients ont eu un bénéfi ce clinique. Il a été
généralement bien toléré, et les principaux eff ets indésirables
ont été de grade 1-2 chez des patients en bon état général.
Sorafenib
Le sorafenib (24) est également un inhibiteur de l’activité tyro-
sine kinase de plusieurs récepteurs, la plupart transmembra-
naires : VEGFR-2 et VEGFR-3, PDGFR-β, Flt-3, RAF et c-KIT.
Dans une étude de phase II également présentée à l’ASCO 2006,
les auteurs rapportent les résultats chez 52 patients traités par
une ou 2 lignes (incluant ou non du gefi tinib) pour un CBNPC
métastatique, ne présentant aucun signe de saignement, sans
exclure des patients avec métastases cérébrales asymptoma-
tiques. La dose était de 400 mg x 2/j en continu. Une maladie
stable était observée chez 59 % des patients. Si aucune réponse
objective n’a été notée, une diminution de la taille des lésions
cibles était présente chez 29 % des patients. La survie sans
progression médiane était de 11,9 semaines dans l’ensemble
de la population, et de 23,7 semaines chez les patients stabi-
lisés par le traitement.
Les toxicités les plus fréquentes étaient modérées : diarrhée
(40 % de grade 1-2), syndrome mains-pieds (37 % de grade 1-2,
10 % de grade ≥ 3), asthénie (27 %), nausées (25 %) et hyperten-
sion artérielle (4 % de grade ≥ 3). Un accident hémorragique
mortel a été observé chez un patient traité pour un carcinome
épidermoïde proximal après radiothérapie et 30 jours après
l’arrêt du traitement. La qualité de vie des patients n’a pas été
altérée tout au long du traitement.
Enfi n, les auteurs montrent qu’une concentration de VEGF
plasmatique élevée lors de la mise en route du traitement
est associée à un pronostic péjoratif, au même titre qu’une
absence de diminution franche de sa concentration au cours
du traitement.
Vandetinib
Le vandetinib est un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase des
récepteurs transmembranaires VEGFR-2, VEGFR-3, RET et
EGFR. Les études de phase I ont montré qu’il s’agissait d’un
traitement bien toléré à des doses inférieures ou égales à
300 mg/j. Les eff ets indésirables les plus courants sont un rash,
une diarrhée et un allongement du QTc asymptomatique. Les
données de deux phases II sont disponibles (25, 26).
La première a comparé, chez 168 patients ayant reçu 1 ou
2 lignes de chimiothérapie, le gefi tinib 250 mg/j au vandetinib
300 mg/j (partie A). En cas de progression ou de toxicité limi-
tante, un cross-over était prévu (partie B). Les patients avec
métastases cérébrales n’étaient pas exclus, de même que les
carcinomes épidermoïdes, les patients présentant une hémop-
tysie ou une thrombose profonde. L’objectif principal était la
survie sans progression. La proportion de femmes, de non-
fumeurs et d’adénocarcinomes était comparable dans les deux
groupes. L’objectif principal était atteint, puisque la survie
sans progression était de 11 semaines pour le vandetinib et
de 8,1 semaines pour le gefi tinib (HR : 0,69 ; IC95 : 0,5-0,96 ;
p = 0,025). Une réponse objective et un contrôle de la maladie
supérieur à 8 semaines étaient observés respectivement chez
8 % et 45 % des patients sous vandetinib versus 1% et 34% des
patients sous gefi tinib.
Les données disponibles pour la partie B de cet essai montrent
un contrôle de la maladie supérieur à 8 semaines chez 24 %
des patients (7/29) passant du vandetinib au gefi tinib, et
chez 43 % des patients (16/37) passant du gefi tinib au vande-
tinib ; aucune diff érence en survie globale n’a cependant été
observée. Ces données sont diffi ciles à interpréter en raison
des nombreux biais possibles.
Les toxicités étaient principalement de grade 1-2, les diar-
rhées, les céphalées, l’hypertension, l’allongement du QTc et les
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