184 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXIII - n° 5 - mai 2014
Résumé
Parmi les nombreuses publications sur le traitement du cancer colorectal métastatique, nous en avons retenu5,
dont3 constituent des avancées qui sont d’ores et déjà appliquées en pratique courante. Le regorafenib,
en démontrant son efficacité chez les patients ayant reçu l’ensemble des chimiothérapies et thérapies
ciblées actives, offre une solution lorsque l’état général est satisfaisant. En deuxième ligne, chez des
patients prétraités par une chimiothérapie avec du bévacizumab, le fait de poursuivre le bévacizumab en
changeant de chimiothérapie permet un allongement de la survie globale, et enfin, les dernières analyses
des différentes mutations de ras permet de mieux cerner les patients les plus à même de tirer un bénéfice
du panitumumab en première ligne en association avec une chimiothérapie.
Mots-clés
Cancer colorectal
métastatique
Panitumumab
Oxaliplatine
Bévacizumab
Ras
Braf
Summary
Among the many publications
on the treatment of metastatic
colorectal cancer, we selected
fi ve of which 3 are steps that
are already applied in practice.
Regorafenib, demonstrating its
effectiveness in patients who
received all active chemo-
therapy and targeted thera-
pies, can be proposed when
the general condition is satis-
factory. In patients pre-treated
with chemotherapy with
bevacizumab, a bevacizumab-
based combiantion allows a
prolonged overall survival, and
fi nally, the latest analysis of the
various mutations of ras helps
identify patients most likely
to derive a benefi t of panitu-
mumab in combination with
fi rst-line chemotherapy.
Keywords
Metastatic colorectal cancer
Panitumumab
Oxaliplatin
Bevacizumab
Ras
Braf
820 patients (3). Après une première ligne compre-
nant du bévacizumab, les patients recevaient une
deuxième ligne standard associée ou non à du béva-
cizumab à une dose équivalente à 2,5 mg/kg/sem.
L’objectif principal a été atteint avec une augmen-
tation signifi cative de la SG – 11,2 versus 9,8 mois
(HR = 0,81 ; IC95 : 0,69-0,94 ; p = 0,0062) – et une
tolérance similaire à celle observée en première ligne.
Étude EORTC 40983 :
pas d’impact sur la survie
globale du FOLFOX
périopératoire dans
les métastases hépatiques
Cette étude de phase III randomisée (1:1), multi-
centrique, avait fait l’objet d’une première publica-
tion en 2008 concernant la survie sans progression
(SSP), qui était l’objectif principal. Au total,
364 patients atteints d’un cancer colorectal avec
1 à 4 métastases hépatiques d’emblée résécables
avaient été inclus. Une chimiothérapie périopé-
ratoire par FOLFOX4 (6 cycles avant et après la
chirurgie) montrait une augmentation absolue de
la SSP à 3 ans de 8,1 % (HR = 0,77 ; IC95 : 0,60-1,00 ;
p = 0,041) [4]. Les résultats en termes de SG à 5 ans
sont en revanche non signifi catifs : 51,2 % dans le
groupe chimiothérapie versus 47,8 % (HR = 0,88 ;
IC
95
: 0,68-1,14 ; p = 0,34). L’absence de différence
observée pourrait s’expliquer, d’une part, par le
manque de puissance de l’étude (hypothèses statis-
tiques établies pour montrer une différence en SSP)
et, d’autre part, par une SSP plus longue que prévu
dans le groupe chirurgie seule.
FOLFOXIRI + bévacizumab :
une première ligne
prometteuse dans les cancers
colorectaux BRAF muté
La présence d’une mutation de BRAF (5 à 10 %
des cas) est un facteur indépendant de mauvais
pronostic dans les cancers colorectaux. La SSP en
première ligne dépasse rarement les 6 mois, et la
survie médiane est de l’ordre de l’année. Dans cette
étude de phase II, F. Loupakis et al. (5) ont étudié,
pour cette population, l’intérêt d’une chimio thérapie
intensive par FOLFOXIRI (5-FU, acide folinique, oxali-
platine, irinotécan) + bévacizumab en première ligne
avec entretien par LV5FU2 + bévacizumab après un
maximum de 12 cycles. Au total, 50 patients prove-
nant de 2 centres italiens ont été inclus. La SSP était
de 9,2 mois, et la SG, de 24,1 mois. Les principaux
effets indésirables observés étaient la neutropénie
(40 % de grade 3-4), la mucite (20 % de grade 3-4)
et la diarrhée (13 % de grade 3-4). Ces résultats
prometteurs semblent se confi rmer dans l’étude
de phase III TRIBE qui compare FOLFOXIRI + bévaci-
zumab à FOLFIRI (5-FU, acide folinique, irinotécan) +
bévacizumab en première ligne méta statique chez
508 patients, dont 28 porteurs d’une mutation de
BRAF muté. ■
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Références bibliographiques
C.Tournigand déclare avoir
desliens d’intérêts avec Amgen,
Bayer, Merck, Roche et Sanofi ..